22 Novembre – Maybe Happy Ending – Belasco Theatre, New York (2024)
J’adore découvrir de nouvelles productions à Broadway, et « Maybe Happy Ending », qui a fait ses débuts au Belasco Theatre il y a quelques semaines, est une véritable pépite 👌 Adaptée d’une comédie musicale coréenne créée à Séoul en 2016, le spectacle a rapidement attiré mon attention grâce aux critiques dithyrambiques qu’il a reçues de la presse et des spectateurs.
Nous sommes transportés dans un futur proche à Séoul, où deux robots, Oliver et Claire, vivent en marge d’un monde qui les a abandonnés. Conçus pour servir des humains, ils sont désormais obsolètes et seuls. Oliver, passionné de jazz, mène une existence solitaire jusqu’au jour où Claire, une voisine énigmatique, frappe à sa porte. Ce qui commence comme une rencontre anodine évolue en une aventure qui explore les méandres de l’amitié, de l’amour et du sens même de l’existence.
Dès les premières minutes, le spectacle nous plonge dans un univers unique, où la science-fiction côtoie une certaine mélancolie. On ressent immédiatement une forte empathie pour les deux personnages. J’ai trouvé le scénario intelligent et bien structuré. Il réussit à maintenir la curiosité en trouvant toujours le juste équilibre entre légèreté et profondeur. C’est drôle, charmant, parfois triste, mais jamais mièvre.
Je dois avouer que la musique, signée Will Aronson, ne m’a pas marqué autant que celle d’autres musicals à Broadway. Les morceaux naviguent entre différents genres musicaux, mêlant pop, country et folk, avec un petit côté léger, et parfois romantique. Si je devais choisir un morceau représentatif du spectacle pour vous le faire découvrir, ce serait le duo « When You’re in Love » : une chanson simple, mais qui reflète parfaitement la douceur musicale du spectacle 😊
« Maybe Happy Ending » propose une mise en scène innovante et visuellement incroyable. C’est l’un des gros points forts du spectacle. La scénographie utilise des panneaux coulissants et des projections vidéo pour transformer l’espace en un clin d’œil et nous transporter d’un lieu à l’autre, qu’il s’agisse des appartements des personnages ou de paysages extérieurs comme l’île de Jeju. L’une des séquences les plus marquantes se déroule justement sur cette île : Oliver et Claire partagent un moment sous un ciel parsemé de lucioles. C’est un instant suspendu, empreint de poésie 😍
Même si la mise en scène peut paraître minimaliste par moments, elle regorge de trouvailles visuelles. Les souvenirs de Claire et d’Oliver, par exemple, sont illustrés par des projections vidéo sur l’ensemble du décor, renforçant le contraste entre passé et présent. Les costumes et le maquillage jouent également un rôle clé dans la caractérisation des personnages. Oliver, un robot plus ancien, arbore un look épuré, presque parfait, avec des mouvements mécaniques très bien maîtrisés. Claire, est plus humanisée, porte des vêtements qui reflètent sa personnalité plus expressive.
Darren Criss et Helen J. Shen, qui incarnent Oliver et Claire, livrent des performances vraiment solides. Darren Criss, en plus d’être beau, maîtrise à la perfection les mouvements robotiques de son personnage tout en lui insufflant une réelle humanité : on le sent parfois désarçonné, inquiet, excité… Toutes ses émotions tombent juste. L’alchimie entre les deux comédiens est indéniable, ce qui rend leur prestation crédible et touchante.
Le spectacle dure un peu plus d’1h30 sans entracte, et je ne me suis pas ennuyé une seconde. Le public semblait suspendu à chaque moment, absorbé par l’histoire au point de ne pas applaudir après les chansons – comme pour ne pas briser la bulle créée sur scène.
En conclusion, je dirais que Maybe Happy Ending se distingue nettement des mastodontes actuellement à l’affiche à Broadway (« Back to the Future », « Death Becomes Her » ou encore « Hell’s Kitchen » pour ne citer qu’eux). Ici, pas de décors grandioses ni de numéros de groupe spectaculaires : tout repose sur une histoire intimiste, une mise en scène astucieuse et des performances profondément sincères 😊 C’est un voyage que l’on pourrait qualifier de doux-amer – un terme que je n’utilise pas souvent, mais qui capture parfaitement l’atmosphère du spectacle. Je crois même que j’aimerais y retourner dans quelques mois.
Pour ceux qui souhaitent découvrir « Maybe Happy Ending », je ne saurais trop vous recommander de vous rendre sans tarder au Belasco Theatre lors de votre passage à NYC. Les billets sont disponibles sur le site officiel. Quelques extraits de la bande originale sont aussi disponibles sur SoundCloud. Et bien sûr, je vous invite à me rejoindre sur Facebook, X/Twitter et Instagram pour découvrir les autres comédies musicales auxquelles j’ai assisté en cliquant ici ou alors, vous pouvez tout simplement vous rendre sur le hashtag #Broadway 😄
Extraits « Maybe Happy Ending »