1er Mai 2024 – Hell’s Kitchen – Shubert Theatre, New York (2024)
Inspirée par la jeunesse et la musique d’Alicia Keys, la comédie musicale « Hell’s Kitchen » est l’une des nouvelles sensations de Broadway cette année. Adapté par Kristoffer Diaz, le spectacle a suscité un vif intérêt auprès des critiques et du public dès sa première représentation au Schubert Theatre, récoltant 13 nominations aux prestigieux Tony Awards.
🎹 L’histoire nous plonge dans le Manhattan des années 90 et suit les péripéties d’Ali, une adolescente de 17 ans interprétée par Maleah Joi Moon. Navigant entre une mère surprotectrice et son désir d’explorer le monde au-delà de son immeuble de Hell’s Kitchen, Ali découvre une nouvelle façon d’exprimer ses émotions grâce au piano et à la musique, sous l’impulsion d’une voisine bienveillante.
Le scénario a été critiqué pour son manque de profondeur et ses personnages stéréotypés, et c’est une critique légitime. L’histoire est assez simple et sans grande surprise : Ali est en conflit permanent avec sa mère et tombe amoureuse d’un voyou qui-ne-l’est-pas-vraiment. En colère contre le monde entier, elle apprend à canaliser son énergie dans la musique. J’ai aimé la légèreté de l’histoire, qui colle bien aux thèmes liés à l’adolescence. Et puis, ça n’empêche pas le spectacle d’aborder des sujets plus graves comme les relations familiales difficiles ou le racisme envers la communauté afro-américaine. Au final, le scénario m’a semblé fluide et bien équilibré.
La musique, composée de chansons connues et moins connues d’Alicia Keys, mêle habilement R&B, soul et pop. Les tubes comme « You Don’t Know My Name » ou « Fallin’ » sont réarrangés de manière à éviter l’effet karaoké souvent déplaisant dans les comédies musicales dites « jukebox ». Les orchestrations live sont excellentes, et Alicia Keys a réussi à bien intégrer ses chansons dans le récit 👍 Le choix des titres est judicieux et donne une dimension émotionnelle à des morceaux comme « Not Even the King » ou « Perfect Way to Die », que j’ai redécouverts grâce au spectacle. J’ai hâte d’écouter la bande originale du spectacle quand elle sera disponible !
Le décor, conçu par Robert Brill, est sobre, mais efficace. Il est fait de panneaux mobiles avec des rectangles en acier qui évoquent les buildings emblématiques de New York 🌆 Il y a aussi un écran vidéo qui projette des images, souvent abstraites, de graffitis et de motifs urbains. Cela permet d’ancrer l’action dans différents quartiers de NYC. J’ai été un peu déçu par le côté minimaliste au début, mais au final, comme il y a moins de fioritures, cela permet de se concentrer sur l’action et les performances des artistes ; parce qu’il faut avouer que parfois, on ne sait plus où donner de la tête. Je n’attendais pas grand-chose des chorégraphies, mais j’ai trouvé qu’elles capturaient bien l’énergie, l’agitation et le côté brut de New York. Un bon point pour ça aussi !
Les costumes et le maquillage sont fidèles au style décontracté et urbain des années 90, sans artifices superflus 👟
La distribution compte une vingtaine de comédiens, avec notamment Maleah Joi Moon dans le rôle principal d’Ali, Shoshana Bean, dans celui de la mère, et Kecia Lewis, qui interprète la voisine et professeure de piano. S’il y a une seule chose à retenir du spectacle, ce sont les performances vocales exceptionnelles des artistes. Avec des voix très différentes de celle d’Alicia Keys, elles donnent une toute nouvelle identité aux chansons. La chanson « Perfect Way to Die » interprétée par Kecia Lewis m’a donné des frissons 🩷 La salle était bouche bée, c’était presque irréel.
Le spectacle dure environ 2 h 15 et garde un bon rythme tout du long, même si le second acte est un peu moins intéressant de mon point de vue. Le public a très bien réagi tout au long de la représentation, avec des applaudissements spontanés à la fin de chaque numéro.
Je dois avouer que j’y allais un peu à reculons, mais au final, je suis reparti conquis 👌 J’ai été époustouflé par les voix et c’est définitivement ce que je retiendrais du spectacle. Le répertoire d’Alicia Keys est superbement mis en valeur et le choix des chansons m’a permis de redécouvrir quelques perles de sa discographie. La mise en scène et les chorégraphies retranscrivent bien le côté brut de New York : une sorte d’amalgame d’acier bouillonnant où tout est possible. Personnellement, j’ai trouvé « Hell’s Kitchen » super cool et accessible : je suis certain qu’il pourra plaire à un large public, notamment aux fans d’Alicia Keys. Je vous le recommande vivement.
Pour terminer avec une anecdote amusante : le clip de la chanson « Kaleidoscope » – le premier single de la bande originale du spectacle – a été tourné juste devant chez moi, là où Alicia Keys habitait quand elle était adolescente. Dans une autre vie, on aurait pu être voisins 😂 Si vous voulez découvrir d’autres de mes articles, rejoignez moi sur Facebook, X/Twitter et Instagram. Vous pouvez aussi cliquer ici pour découvrir les autres comédies musicales que j’ai vues à Broadway, et ici si vous êtes fan d’Alicia Keys et que vous voulez en savoir plus sur ses concerts.
Extraits « Hell’s Kitchen »