8 Juin 2019 – Mylène Farmer – Paris La Défense Arena, Paris
C’est l’évènement musical de l’année ! Mylène Farmer est de retour sur scène avec une résidence exceptionnelle de 9 dates à Paris La Défense Arena. Pour l’occasion, je m’offre un aller-retour en France pour découvrir le show avec l’un de mes meilleurs amis ! Lorsque j’atterris à Paris le samedi midi, je ne sais absolument rien du spectacle. J’ai tenu à garder la surprise intacte jusqu’au bout, et Dieu sait que ça a été difficile 😂.
Je rejoins Florian et Lionel qui m’attendent à Paris, et nous prenons le chemin de Nanterre, où se trouve la salle. Avant de découvrir l’immensité du lieu, il reste une étape : l’attente. Avec toutes les conneries qu’on se raconte, les heures défilent assez rapidement. À 18 heures, les portes s’ouvrent. Le flux de personnes est impressionnant, mais il ne nous faut que quelques minutes pour nous faufiler jusqu’à l’emplacement stratégique nous avons choisi : le bout de l’avancée. L’attente reprend. J’ai du mal à réaliser que 24 heures plus tôt, j’étais assis à mon bureau à New York 🗽. À 20 h 40, le public commence à s’agiter…
Pour l’instant, le décor est intégralement caché. Les seuls éléments visibles sont l’avancée de scène et quelques panneaux vidéo suspendus au-dessus de nos têtes. Les écrans se brouillent soudainement. L’introduction démarre. On discerne des visages de femmes au milieu des images parasitées. La musique est assourdissante, on entend des voix lointaines… On ne comprend pas vraiment ce qui se passe : l’ambiance est même un peu flippante. C’est à la fois futuriste et inquiétant. Au-dessus de nous, une énorme structure lumineuse se met à scintiller, les lumières deviennent rouges, les sirènes hurlent et les stroboscopes déferlent sur la foule : tout le monde a les yeux rivés vers le plafond. Sur l’écran, la vidéo nous fait voyager à travers un ciel orageux ⚡. Les visages réapparaissent en surimpression, la musique devient étourdissante et la forme au-dessus de nous commence à s’élargir progressivement.
L’ambiance est super immersive : on sent que quelque chose se prépare. Les percussions sont de plus en plus appuyées, les gens crient et une roue lumineuse, dans laquelle Mylène se tient debout, apparaît au-dessus de nos têtes. Elle descend progressivement dans un halo de lumière. Un chœur grégorien accompagne la descente vers la scène. La structure tourne sur elle-même. À cause de notre position : on ne voit pas encore Mylène. Elle se pose à quelques mètres de nous. Elle avance lentement vers la scène principale, en tournant le dos au public. Les écrans diffusent les images d’une ville très moderne en proie à un terrible orage. Quand elle se retourne pour face à la foule, la chanson « Interstellaires » démarre, et le décor se met en branle.
La scène est tapissée d’un immense écran qui projette l’image d’une ville futuriste, librement inspirée des films de science-fiction comme Ghost in the Shell ou Blade Runner. Tout autour, on observe des éléments mobiles, qui viennent progressivement s’emboîter les uns dans les autres à la manière d’un Tetris. La structure ainsi recomposée évoque les étranges buildings que l’on aperçoit sur l’écran. Quant à Mylène, elle porte une tenue étonnamment contemporaine : une combinaison noire, sanglée de ceintures dorées, qui n’est pas sans rappeler les costumes de Michael Jackson à la grande époque. Elle a les cheveux lâchés jusqu’aux épaules : elle est tout simplement rayonnante. Je pense qu’elle n’a jamais été aussi belle sur scène ❤.
Alors que la chanson démarre, l’avancée se rétracte peu à peu sous la scène ; ce qui avait provoqué la veille, de nombreux incidents. J’imagine que personne ne s’attendait à voir disparaître un élément de décor comme celui-là. Aujourd’hui, l’organisation semble avoir été revue et le processus se passe plutôt bien. On décide de ne pas bouger, afin de profiter du show dans sa globalité. On m’a également soufflé que l’avancée reviendrait un peu plus tard dans le spectacle et nous permettrait de voir Mylène de près. Je suis ravi que ce soit « Interstellaires » qui ouvre le concert. Ce titre était une évidence ! En parallèle, les musiciens font leur entrée de chaque côté de la scène sur des structures mobiles.
Une vague de frissons s’empare de moi lorsque j’entends l’intro de « Sans Logique ». 30 ans qu’elle ne l’a pas interprété sur scène 😍. L’espoir de l’avoir cette année était plus qu’infime. Sur l’écran, on voit apparaître deux cornes de taureau (et non pas de mammouth 😂). Au centre de la scène descend un écran de projection translucide, sur lequel se dessine le visage de l’animal mêlé à des symboles qui rappellent de la mythologie indienne. C’est l’occasion d’entendre la première vraie réorchestration de la soirée qui, pour une fois, n’est pas d’Yvan Cassar, mais d’Olivier Schultheis, directeur musical de The Voice et nouveau venu dans l’univers Farmer.
Les puristes crieront sans doute au scandale, mais c’est exactement ce que j’espérais de cette série de concerts : des arrangements dépoussiérés, quitte à nous faire perdre nos repères. Le mec a été malin, car il a su renouveler les classiques tout en y glissant plein de références aux versions originales 👏. Ici, on peut entendre le gimmick « This is a blank formatted diskette » qui revient plusieurs reprises dans la chanson, mais aussi le sample d’un remix que seuls les fans sont en mesure de connaitre. Pour moi, c’est une réussite 👍. Une autre référence à la version originale s’est également glissée dans la vidéo… Si vous avez l’œil, vous verrez apparaître le visage diabolique de Mylène au moment du clip où elle s’apprête à embrocher le toréador. Un coup de génie !
Après cette magnifique surprise, le reste de la troupe fait son entrée aux cotes de Mylène ! Elle est maintenant entourée de 16 danseuses et danseurs, dont la particularité est qu’ils sont tous teints en roux ! On retrouve d’ailleurs Aziz Baki et Raphaël Sergio déjà présents sur Timeless en 2013. Démarre alors « Rolling Stone », que j’ai mis un temps fou à apprécier. C’est l’une des séquences que vous pouvez découvrir en vidéo à la fin de l’article ⬇. C’est la première chorégraphie du spectacle et le titre marche plutôt bien en live : on joue le jeu, et on reprend les paroles en chœur. Encore une fois, les tenues, les postures et l’ambiance me font penser à Michael Jackson. Sur les écrans, une pierre gigantesque marquée de symboles mystérieux explose.
Mes amis me poussent à dire que j’ai aimé la presta, mais je suis déjà aux aguets pour découvrir quelle sera la prochaine. Sur le moment, je n’entends pas les quelques phrases extraites du clip de « Pourvu Qu’elles Soient Douces » (« It’s a boy ! », « No, it’s a girl ! ») et je suis donc incapable de la reconnaître 😄. On est de retour dans la ville futuriste et les danseurs exécutent une chorégraphie au rythme saccadé. Mylène, qui a retiré les ceintures de sa tenue, ne danse pas. Elle semble avoir accepté ses limites et ce n’est pas plus mal. Elle esquisse malgré tout quelque pas sur le pont, histoire de. J’ai trouvé cette version un peu longue : ce n’est pas le moment du concert que j’ai préféré même si j’apprécie la chanson.
Sans un mot elle enchaîne sur « Stolen Car » en duo virtuel avec Sting qui apparaît sur un écran au-dessus de la scène. C’est un morceau que j’aime beaucoup, notamment les arrangements du refrain qui me donnent toujours envie de danser. On n’a pas encore parlé de la voix, mais elle est très correcte dans l’ensemble. Il y a toujours quelques faussetés ici et là, mais rien de très inhabituel. Cette année, elle n’est pas accompagnée de choristes, mais par sa propre voix, diffusée sur des bandes préenregistrées. C’est sans doute ce qui lui vaut toutes ces critiques sur le playback ! Elle est très à l’aise et je suis ravi de la voir enchaîner sur « Des Larmes » qui est ma chanson favorite du dernier album ! La mise en scène est épurée, Mylène se contente de quelques allées et venues et d’aller faire ses yeux de biche aux musiciens. La séquence se termine et l’interlude qui suit laisse peu de place au doute quant à la chanson suivante.
Des lumières bleues et rouges qui clignotent, des sirènes de police qui hurlent et une voiture qui démarre, c’est « California » qui fait son grand retour. J’aime beaucoup la version originale, mais j’ai un gros problème avec les arrangements live qu’elle nous colle dessus à chaque fois, et ceux-là ne font pas exception à la règle 😅. Il y a un léger mieux, mais le côté acoustique/guitare sèche me déplaît vraiment. Heureusement, il y a la mise en scène. Devant les images de la ville, Mylène se balade avec quatre danseuses aux drôles de mouvements. Elle est maintenant habillée d’une petite robe courte dorée agrémentée de chaînes sur l’épaule. Le costume fait un peu pute, mais ça se prête bien la chanson. Elle a l’air contente de chanter sa merde, elle reprend même quelques passages de la chorégraphie originale avec les danseuses. Malgré ce que je viens de dire, ce n’est franchement pas un mauvais moment 😁.
Lorsque démarre « M’effondre », une vague de surprise parcourt le public. C’est la chanson favorite des fans depuis la sortie de « Bleu Noir », l’album, en 2010, et jamais je n’aurais imaginé qu’elle la reprenne 10 ans plus tard sur scène pour la première fois. Le tableau est absolument sublime. Mylène réutilise les images d’un court-métrage de 2015 intitulé Ghost Cell et réalisé par Antoine Delacharlery. Le film est décrit comme « une plongée en relief au cœur des entrailles d’un Paris organique vu comme une cellule au travers d’un microscope virtuel ». La vidéo colle parfaitement à l’ambiance de la chanson. Bref tout est si parfait que j’en oublie déjà « California » 😂.
Le tableau suivant est un melting-pot de beaucoup de choses, et qui est un peu gâché par le retour de l’avancée, qui force les spectateurs entassés devant la scène de s’écarter au maximum pour laisser la place au proscenium. Une nouvelle fois je ne reconnais pas la chanson, « L’Âme-Stram-Gram », qui démarre sur un sample de Rammstein « Du Hast », avant de partir sur un trip technoïde. Sur scène, il y en a de partout : des lumières à la chorégraphie, en passant par la réorchestration, tout est très énergique. Des images abstraites en noir et blanc sont diffusées sur les écrans. Deux plates-formes s’élèvent, et les morceaux du Tetris s’éparpillent tout autour de la troupe : ça clignote beaucoup, c’est très sympa visuellement. Il y a même un petit côté gym tonic dans la chorégraphie ! Mylène nous quitte sur le remix du titre « Bucky Done Gun » de M.I.A et laisse les danseurs s’occuper de l’interlude chorégraphié : franchement c’est un super moment. Je vous invite d’ailleurs le découvrir en vidéo à la fin de l’article.
La sempiternelle séquence des balades démarre par mon pire cauchemar, « Un Jour Ou L’autre », qui clôture l’album « Interstellaires » et que je n’ai jamais eu le courage d’écouter jusqu’au bout. C’est selon moi l’erreur de casting de cette setlist. Il y avait tant de choix, même « Retenir l’eau », le slow larmoyant de « Désobéissance » aurait fait l’affaire. J’étais même prêt à me retaper « Inséparables » pour vous dire ! La chanson ne traine pas en longueur, et Mylène rejoint doucement Johan Dalgaard le pianiste, au bout de l’avancée. Ça nous donne l’opportunité de la voir de très près 😍. Elle est superbe : elle porte un kimono blanc qui laisse apparaître des manches marinières et qui est sans doute l’une des plus belles tenues de la soirée.
Elle en profite pour remercier le public avec ces quelques mots : « Vous avez fait de ma vie un enchantement, je voulais vous remercier ce soir… ». Elle enchaîne sur le classique « Ainsi Soit Je » que vous pourrez retrouver en vidéo à la fin l’article. La surprise vient ensuite lorsqu’elle reprend « Innamoramento ». Cette séquence piano-voix est superbe à revoir et réécoutée, car le public chante en chœur avec elle, c’est un vrai beau moment de communion. Les musiciens nous offrent une outro instrumentale et nous laissent l’opportunité d’apprécier un élément de décor que je n’avais pas encore remarqué. Au-dessus de nous est suspendue une énorme structure semblable à une arche, parcourue par des faisceaux lumineux, ça lui donne des allures de circuit imprimé ou… de vaisseau spatial, je ne sais pas très bien !
Mylène reprend le chemin de la scène principale ou elle est rejointe par les danseurs. Elle s’est délesté de son kimono et porte maintenant un ensemble marinière 100 % Jean-Paul Gaultier qui lui sied à merveille. C’est à la fois moderne et parfaitement adapté à la chanson qui suit : « Sans Contrefaçon ». Contrairement aux autres anciens titres, je ne suis pas emballé par cette version. Mais je me laisse quand même prendre au jeu ! La chorégraphie semble avoir été restructurée pour coller aux standards du spectacle : on retrouve quelques éléments de l’originale au milieu d’une toute nouvelle routine. Ce qui est très sympa c’est que Mylène et les danseurs reprennent la chanson au bout de l’avancée pour le plus grand bonheur du public qui chante à tue-tête. Et puis elle est superbe, ce qui ne gâche rien ❤
S’il y a un morceau du nouvel album que j’attendais de voir sur scène, c’est bien celui-là : je parle évidemment de « Histoires De Fesses » et de ses fameuses pâtes au sel 🧂. Mylène retire son pantalon et se retrouve en petite combinaison marinière. Elle se dandine avec ses danseurs devant des vidéos un peu déroutantes. Inspirées par l’artiste allemand Extraweg : on y voit des personnages souples, qui se décomposent, tombent, fusionnent, se liquéfient… C’est particulier, mais je trouve que ça colle parfaitement à l’ambiance loufoque de la chanson. J’avais peur qu’elle ose un rap sur le pont, mais elle a été plus intelligente et en a fait une version plus ou moins robotique, qui sied à merveille à cette version live. C’est vraiment un des moments les plus funs du show ! Alors que l’avancée s’est rétractée pendant la chanson précédente, on entame le dernier morceau de la séquence, « Sentimentale ». J’aime beaucoup ! Même s’il ne se passe pas grand-chose sur scène, quelques projections vidéo tout au plus, j’ai trouvé que ça marchait bien auprès du public. Il faut dire que le refrain est entraînant et donne envie de danser !
Durant l’interlude suivant, le spectacle prend une autre dimension. L’ambiance se veut maintenant plus froide. Une nappe de synthé vient accompagner les images d’une montagne enneigée avant de se transformer en un effroyable souffle de vent. Trois gigantesques nacelles sortent de scène et restent en suspens à quelques mètres au-dessus du public. Les danseurs sont stoïques en attendant l’arrivée de Mylène qui ne tarde pas à prendre place sur le bloc central pour entamer « Désenchantée ». Elle porte une queue-de-pie noire, au-dessus d’une tenue argentée. C’est sobre, et un peu moins original que les tenues précédentes.
Les nacelles s’élèvent un peu plus haut et se mettent à survoler le public en tournoyant. Ça doit être incroyable à voir des gradins ! Le blanc immaculé de la glace se transforme peu à peu en aplats de couleur rouge sang. Faut-il y voir un message écologique ? Je sais que la réorchestration fait grincer des dents, mais personnellement je suis absolument fan de cette version et je l’écoute en boucle depuis le concert : « ChaoOos, ChaoOos, tout est – tout est – tout est tout est tout est tout est ChaoOos, ChaoOos 🎵 ». Je m’en suis donné à cœur joie et je suis impatient de la redécouvrir sur l’album live à venir ! Et puis cette chorée putain : c’est génialissime 🤩. C’est vraiment l’un de mes moments favoris. Mylène nous fait évidemment reprendre la chanson en chœur, avant de s’assoir sur l’un des blocs pour interpréter l’un de ses autres titres cultes : « Rêver ».
Lorsque j’entends les premières notes, je me dis (comme beaucoup) : « Et voilà, c’est parti pour le moment casse-couille… ». Mais cette fois-ci, on est loin des orchestrations piano-voix qu’on se coltine depuis 20 ans ! Elle nous en offre une version beaucoup plus proche de l’original, accompagnée par les musiciens, et elle réussit à en faire un moment de partage et de communion avec le public. Elle prend la parole une fois de plus pour nous remercier : « Chaque jour que Dieu fait, je me dis que j’ai une chance inouïe. Je vous dois cette chance. Vous êtes ma chance, ma vie. C’est toujours très émouvant pour moi d’en parler… Je sais que je pleure beaucoup – je ne dois pas être la seule – mais c’est beaucoup d’émotion et je voulais vous remercier. » Elle nous fait également reprendre la chanson. Puis c’est le noir.
Quelques secondes plus tard, on découvre Mylène assise (ou devrais-je dire vautrée) sur un trône au centre de la scène pour « Je Te Rends Ton Amour ». S’il est une chanson que je ne m’attendais pas du tout à entendre, c’est bien celle-là. Elle reprend la pose de la pochette de « Désobéissance », même si le fauteuil est un peu différent : celui-ci est en effet surmonté d’une tête de loup, ou de chien… car Mylène et ses clebs c’est une longue histoire. On se coltine son berger suisse à toutes les sauces depuis des années ; il est dans les clips, dans les visuels, cette année il y a même plus de photos de lui dans le programme que de Mylène. Ce n’est plus de l’amour, c’est de l’obsession 😂. Bref. Ce qui impressionnant dans la mise en scène, c’est qu’au-dessus du trône, un écran diffuse les images d’un androïde démoniaque. Le robot semble prêt à imploser – les yeux rouge sang, on le voit se transformer en démon fixant férocement Mylène assise juste en dessous. Cette séquence me rappelle l’univers de « Detroit : Become Human » (s’il y a des gamers dans le coin), un jeu vidéo qui m’a vraiment marqué.
Mylène est ensuite rejointe par ses danseurs transformés en superhéros et habillés en combi dorée et capes de latex. On est loin de l’ambiance légère de « Sans Contrefaçon » – c’est même très différent des tableaux précédents. Je me demande ce qui va suivre et je suis assez surpris de le découvrir. On peut même dire que c’est un choc 😱. L’intro de la chanson démarre avec des percussions très lourdes à la « We Will Rock You », et les vidéos projettent les images d’une ville détruite ou en passe de l’être. Mylène chante : « Vanité c’est laid… Trahison c’est laid… Lâcheté c’est laid… Délation c’est laid… FUCK THEM ALL !!! ». Je ne sais pas à quoi peut ressembler mon visage à l’instant où je comprends qu’elle est en train de faire, c’est-à-dire un mashup « C’est Dans L’air x Fuck Them All », mais ça ne doit pas être bien joli à voir 😂.
Alors… il y a beaucoup de choses à en dire ! Déjà, que quelqu’un ait pensé que ça puisse être une bonne idée, c’est inquiétant… Mais au-delà de ça, son indicible volonté de nous coller « Fuck Them All » à toutes les sauces depuis 2005, alors que ce titre ne fonctionne pas en live, est vraiment ahurissante. Qu’elle est bornée 🤦♂️ J’ai pensé à un moment donné qu’elle allait nous faire un medley plusieurs titres. Le pire étant qu’elle était super contente de sa connerie ! Je salue malgré tout la prise de risque et l’ambiance apocalyptique qui se dégage du tableau.
C’est le rappel. Le final arrive… Je me demande ce que ça peut être ! Je sais qu’il reste une chanson et qu’elle n’a pas chanté tous les singles de « Désobéissance », dont le titre éponyme de l’album et le duo avec LP « N’oublie Pas ». Mais bizarrement je n’imagine pas du tout ces deux titres en guise de conclusion après ce que je viens de voir. Je n’ai pas tort et la surprise est de taille ! Les tictacs de « L’Horloge » résonnent dans la salle 😍. L’ambiance visuelle est en tout point identique à l’ouverture de la première tournée de Mylène Farmer il y a exactement 30 ans. Ça ne peut pas être un hasard. Dans une atmosphère de fin du monde, Mylène apparaît vêtue d’une combinaison rouge sur laquelle est cousue une cape impressionnante.
Elle interprète le titre dans un cimetière qui s’étend à perte de vue. Je suis figé face à ces images, comme l’est aussi toute une partie du public. Les pierres tombales laissent doucement place à une montagne de crânes alors que les « Trop tard… » résonnent en boucle dans la salle. Mylène se tourne face au cimetière qui prend feu exactement comme en 89. C’est impressionnant de voir la scène s’embraser de cette manière 🔥. Mylène finit par traverser la fournaise, sa cape s’envolant derrière elle… elle gravit quelques marches, nous salue la mine sombre et disparaît en une fraction de seconde dans un geyser de fumée. Le brasier s’éteint et tout s’arrête. Ne reste que le tictac. Je suis sans voix. Le final n’est peut-être pas aussi impressionnant que celui de 2006, mais il est symboliquement l’un des plus forts. Je sors de la salle un peu sonné par ce à quoi je viens d’assister.
Ça n’a pas été une mince affaire d’écrire ce compte-rendu. Je voulais être le plus précis possible sur le déroulement du show, mais aussi sur les émotions que j’ai pu ressentir durant la soirée. Pour ceux qui se poseraient la question : oui, ce voyage en valait la peine ❤. Il m’aura coûté une bonne grippe, mais je ne regrette absolument pas d’avoir fait l’aller-retour spécialement pour le concert. J’ai rarement été aussi ému : la dernière fois que j’ai pleuré devant Mylène Farmer, c’était en 2006 lorsque je m’apprêtais à la voir pour la première fois. Cette fois-ci, j’ai eu les larmes aux yeux du début à la fin du spectacle, notamment dans les moments les plus joyeux – chouiner sur « Sans Contrefaçon » oui, c’est possible !
La setlist, même si elle n’est pas parfaite, est l’une des plus équilibrées de toute sa carrière. Elle fait la part belle aux tubes, aux surprises, et pour la première fois peut-être, aux chansons que lui réclament les fans depuis des années comme « Sans Logique » ou « Innamoramento ». J’ai aimé les réorchestrations, que j’ai trouvé modernes et efficaces, tout en étant à la fois pleines de nostalgie et de références aux versions originales. Pour moi, musicalement, c’est un bol d’air frais, je n’en pouvais plus d’Yvan Cassar et je suis ravi qu’elle ait choisi de changer de crémerie.
Concernant la mise en scène, je ne m’attendais pas cet univers urbain futuriste/apocalyptique, mais je trouve que l’histoire qu’elle raconte est pleine de poésie. J’ai aimé ce fil rouge et j’ai apprécié qu’elle le décline tout au long du show. Alors certains diront qu’il n’y a rien à voir, que ce ne sont que des vidéos sur un écran, certes. Mais à mon avis, vous êtes passé à côté de quelque chose…
J’ai adoré les costumes, bien plus beaux que ceux de Timeless, qui m’avait laissé une impression bâclée. Ici, sa silhouette parfaitement mise en valeur par les tenues qui sont lumineuses, bien taillées et pleines de jolies références également. Jean-Paul Gautier a fait un super boulot : je crois qu’elle n’a jamais été aussi bien belle ces dernières années 🥰.
Elle n’a pas été spécialement bavarde durant cette date – il faut dire que ce n’est pas sa spécialité, mais elle a su communiquer sa joie et son plaisir d’être sur scène. Elle a l’air de beaucoup s’amuser sur cette tournée et d’avoir mis de côté la tension liée à la technique et aux chorégraphies. Parce qu’effectivement elle danse beaucoup moins qu’avant, ce qui finalement ne gêne en rien le spectacle.
Je pense qu’on a été nombreux à comprendre que la fin est proche, clôturer le show sur « L’horloge » avec une mise en scène aussi forte ne peut pas être un hasard. Des rumeurs annoncent une tournée en province l’année prochaine, avec une version légèrement différente du spectacle. J’essaierai évidemment d’être là ! Mais entre nous, je ne serai pas déçu qu’elle arrête sur ce bouleversant final 🙏.
Vous êtes nombreux à l’avoir vu, alors je vous invite à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux, sur Facebook, Twitter et Instagram, ne soyez pas timide ! On termine avec les photos et les vidéos comme d’habitude on se retrouve assez rapidement, de l’autre côté de l’Atlantique pour de nouvelles aventures sans doute un peu moins émouvantes est toujours aussi passionnant. Et si vous appréciez Mylène Farmer, je vous invite à lire les articles que je lui ai consacrés depuis le lancement du site.
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