1er Octobre 2019 – Madonna : Madame X Tour – Brooklyn Academy of Music (BAM), Brooklyn (2019)
Vous le savez sans doute déjà : Madonna s’offre une tournée spéciale cette année ! Elle délaisse les grandes arénas pour les petits théâtres et se produit uniquement dans quelques villes du monde comme Londres, Paris ou encore New York 🌎. Elle poursuit actuellement une résidence de 17 dates à Brooklyn pour laquelle j’ai eu la chance d’obtenir une place en mai dernier via une loterie. Je n’étais pas spécialement très excité par le format, mais après avoir vu les premières images du show, je me suis dit qu’elle avait peut-être fait le bon choix !
Il y a quelques jours, nous avons reçu un mail de la production nous indiquant que le concert aurait du retard et que tous les devices électroniques seraient mis sous scellés à l’entrée ; afin que chacun puisse profiter au maximum de l’expérience. C’est pour cette raison que je n’ai pas fait de photos/vidéos pour ce compte-rendu. Si vous voulez garder la surprise sur le déroulement du show : allez directement à la fin pour la conclusion : il y a très peu de spoilers !
Le théâtre est à 20 minutes à pied de chez moi, ce qui me permet d’y aller au dernier moment. L’entrée dans la salle est rapide. Les agents scannent mon billet, me donnent un petit carton avec le numéro de mon siège, et mon téléphone est mis dans une pochette Yondr où il restera toute la soirée. Je passe rapidement au merchandising : il n’y a pas encore de programme, mais j’ai la possibilité d’acheter un sweat à 350 $. Merci, mais non merci 💁♂️ La salle fait un peu moins de 3000 places : je suis en orchestre, au 5e rang sur le côté : je suis proche de la scène, mais je ne vois pas toute une partie du décor. Certes, je n’ai pas payé cher, mais je suis quand même assez déçu par la visibilité. Il est 21h30 et l’attente commence, sans téléphone…
Le rideau rouge affiche un énorme X. Un groupe de 4 musiciens entre en scène pour jouer quelques morceaux aux influences jazzy/hispaniques : il s’agit de musique fado. Ils font quelques titres traditionnels comme « Les Feuilles Mortes », ainsi que quelques chansons de Madonna dont « Like A Virgin », « Who’s That Girl », « Don’t Tell Me » et « Secret ». Les gens chantent, il y a une bonne ambiance dans la salle. L’attente reprend… je suis incapable de vous dire combien de temps j’ai réellement attendu. L’excitation commence à monter lorsque Maluma fait son apparition dans l’une des loges et qu’une annonce nous indique que le spectacle est sur le point de démarrer. Vous êtes prêts ? 😁
Un deuxième message nous informe de l’interdiction des téléphones et de tout autre dispositif d’enregistrement dans l’enceinte du théâtre, et c’est Madonna elle-même qui s’en charge ! Elle nous souhaite la bienvenue dans le monde de Madame X et nous précise : « Don’t forget: none of this is real » (« Et n’oubliez pas : rien de tout cela n’est réel »). Le rideau s’ouvre enfin. On se retrouve face à un écran. Sur la gauche, un danseur en costume-cravate, sur la droite, en ombre chinoise, une femme tape à la machine une citation de James Baldwin… Est-ce la fameuse Madame X ? L’homme s’agite au rythme des touches de la machine à écrire. Régulièrement, un coup de feu vient perturber sa chorégraphie : il tombe, se relève, et le manège recommence. Il s’écroule une dernière fois au moment où la phrase suivante s’affiche : « Artists are here to disturb the peace » (« Les artistes sont ici pour troubler la paix »). Le message est clair.
L’écran se lève, et la chanteuse apparaît sur « God Control ». Elle porte un uniforme de soldat coloré et brillant. On dirait Napoléon 😅. On avait vu la plupart de ses costumes en photo sur Instagram avant le spectacle, mais celui-ci est une surprise. Elle est entourée d’un grand nombre de danseurs : certains semblent être dans son clan, les rebelles : ils semblent affronter un autre groupe, les policiers. « Dark Ballet » démarre et l’ambiance change. Le décor est composé d’escaliers mobiles blancs, qui servent aussi de supports de projection pour les vidéos. Pour la chanson « Dark Ballet », c’est l’image du Christ qui est utilisée en toile de fond, et avec lui tout l’univers religieux. Madonna est entourée de danseuses avec des masques à gaz. Elle porte maintenant une tenue blanche, avec des écritures (et des taches de sang ?). Il est difficile de distinguer ce qui est inscrit exactement.
Les projections se transforment en flammes et Madonna finit par être arrêtée par le groupe de policiers. Elle hurle « Damn to the patriarchy! » (« Maudit soit le patriarcat ! ») et se fait enfermer dans l’une des alvéoles présentes dans la structure. Le titre « Human Nature » démarre dans la foulée. Madonna multiplie les exercices de gym (poirier, grand écart, etc.) à l’intérieur de sa « cellule ». Des ombres chinoises sont projetées sur la structure en parallèle. Je n’aime pas ce titre… La version est proche de l’original, même si on peut noter quelques éléments jazzy apportés par les musiciens du début. Elle retrouve d’ailleurs l’un d’eux pour jouer du tam-tam et marque bien les « I’m not your bitch! » qui ponctue la fin de la chanson. Les spectateurs sont euphoriques… Il leur en faut peu 🙄.
Elle prend enfin la parole et nous souhaite la bienvenue ! Elle est accompagnée de ses 2 cadettes : Esther et Stella, et demande à sa 3e, Mercy, de venir la rejoindre pour chanter un bout de « Express Yourself » a cappella. Elle explique que c’est le message qu’elle cherche à transmettre à ses enfants. Elle fait dégager tout le monde et réclame son maquilleur et ses accessoiristes. Ils la retrouvent sur l’intro de « Papa Don’t Preach ». Elle est maintenant cachée derrière une coiffeuse et continue de discuter comme si de rien n’était pendant que les 3 assistants s’agitent pour la pimper 💅.
Elle en remet une couche sur l’interdiction des téléphones (« You did not think you could do it, did you? » – « Vous ne pensiez pas être capable de le faire, hein ? »), et se dit heureuse d’avoir de véritables visages devant elle. Et puisqu’il s’agit du moment beauté : elle demande si on utilise sa ligne de produits cosmétiques MDNA Skin. Évidemment, le public lui répond oui, et la réponse ne se fait pas attendre : « Liars! » (« Menteurs ! »). Elle nous dit ensuite que les yeux sont une fenêtre sur l’âme, mais qu’il y a une fenêtre encore plus importante… Elle écarte les jambes et annonce : « Ladies and gentlemen, this is what it’s like to have Mozart coming out of your pussy! » (« Voilà Mesdames et Messieurs ce que ça fait d’avoir Mozart qui sort de votre chatte ! ») 😆. Elle continue dans le graveleux en nous demandant si on connaît la blague suivante : « What do you call a man with a small penis ? » (« Comment appelle-t-on un homme avec un petit pénis ? ». Certains crient Trump… Elle répond qu’elle a déjà entendu ça, mais qu’en fait, elle ne connaît pas la réponse, car elle n’a jamais appelé un homme avec un petit pénis (**Ba Dum Tsss** 🥁).
Une vidéo se lance alors sur la coiffeuse (le meuble, pas l’assistante). C’est un clip que l’on a vu à la sortie de l’album : le « Madame X Manifesto ». Après ça, tout s’enchaîne assez rapidement. C’est « Vogue » qui démarre : ambiance film noir américain 🕵️♀️. Madonna porte une perruque blonde, un imper et des lunettes noires. Mais ce n’est pas la seule ! Tous les danseurs et danseuses ont la même tenue : il y a de fausses Madonna partout sur scène ! J’adore la chanson, mais je n’en profite pas vraiment, car elle en interprète toute une partie en haut des escaliers et je n’arrive pas réellement à la voir. En revanche, ce qui est très sympa c’est qu’elle vient se réinstaller à la machine à écrire à la fin du titre, et fait semblant de jouer le gimmick de « Vogue » sur les touches de l’appareil.
Je n’ai pas encore parlé de la voix, mais je pense qu’elle chante la majeure partie du temps en live, et qu’elle maîtrise son truc : c’est une bonne surprise. L’ambiance est différente pour « I Don’t Search I Find », mais on reste dans le même univers. Imaginez une ville, de nuit, Madame X est poursuivie par la police ! Les escaliers mobiles bougent sur scène, on sent qu’elle essaye de leur échapper, avant d’être finalement rattrapée, et emmenée de force à l’interrogatoire. La séquence est réussie, c’est très Broadway, très théâtral.
Elle pose son imper et revient sur le concept de Madame X, et de tout ce qu’elle peut être : une nonne, un professeur de danse, une institutrice et même une pute ! Mais… Madame X est aussi une sainte 🙏. Elle a décidé de nous offrir la seule photo officielle de la soirée : un selfie d’elle-même fait au Polaroïd devant nos yeux. Mais attention : ce n’est pas gratuit ! Elle va le vendre aux enchères ! J’avais lu beaucoup de choses sur cette séquence, mais elle y met vraiment les formes et elle le fait avec beaucoup d’humour. Elle se fait alpaguer tout de suite par un mec devant elle : il lui offre 5,000 $.
Vague de surprise chez les spectateurs et même Madonna est un peu étonnée par le montant, et lui demande de répéter. Elle ramasse les billets et les compte. En fond, on entend le bruit d’une caisse enregistreuse… elle confirme les 5,000 $ et tout le monde applaudit ! Elle l’interroge sur son nom (Matthew) et son métier. Il lui répond qu’il travaille pour un site de gossip : Extra. Exactement ce qu’il ne fallait pas dire à Madonna 😂. Elle lui demande si c’est bien ce à quoi elle pense et dit qu’elle est OK avec ça, car la vie saura lui renvoyer la balle en temps voulu… Elle le remercie malgré tout une nouvelle fois pour sa générosité et tout le monde applaudi. Elle précise aussi que l’argent est pour l’association Raising Malawi et pas pour elle ! Elle se demande si elle ne va pas avoir besoin d’une jarre pour les prochaines dates, car elle galère un peu à ramener les billets en coulisse chaque soir.
Elle enchaîne ensuite sur un cours extrait de « Papa Don’t Preach ». Encore une fois, sur le chant, elle est assez surprenante et semble même satisfaite de sa performance. Des tableaux religieux sont projetés sur le décor, elle porte son œillère – je suis incapable de vous dire depuis combien de temps elle l’a – je ne l’avais pas remarqué avant. Elle prend ensuite la parole pour parler des états américains qui sont en train d’interdire l’avortement. Elle déclare que la question n’est pas d’être pour ou contre, mais qu’il s’agit simplement du droit fondamental de pouvoir faire ce qu’on veut de son corps ; elle exige les mêmes droits pour tout le monde ! Elle choisit donc un titre de circonstance : « American Life » 🇺🇸. Elle est à la guitare alors que sont diffusées des images du clip original sur la structure. Les danseurs sont en treillis militaires. C’est un moment que j’ai beaucoup aimé ! Je n’avais jamais entendu le titre en live et du coup je suis très content. La fin de la chanson est ponctuée par des « Fuck it! » sur lesquelles elle insiste lourdement. Elle part s’enfermer dans l’un des renfoncements et ferme la porte. C’est la fin du 2e acte du show.
L’écran descend et cache le décor de nouveau. Une ancienne carte du monde apparaît, on entend les bruits de la mer… On voit entrer quatre marins portant un cercueil à bout de bras. Cercueil sur lequel repose le drapeau américain. On entend des femmes chanter au loin, ça semble être un chant d’adieu traditionnel en portugais. Un beat R&B vient mettre un peu de rythme dans le morceau. La vidéo de « Batuka » démarre au moment même où une chorale exclusivement féminine fait son entrée dans la salle. Le groupe traverse les allées : l’effet est très impressionnant, car elles chantent à pleins poumons. L’écran se soulève, et on voit qu’ils ont installé un immense tapis ainsi qu’un parterre de chaises en demi-cercle. Les femmes vont s’y asseoir et Madonna fait son apparition : elle est magnifique ❤ Elle porte une perruque noire maintenant, et une sorte de tenue violette recouverte de pierres brillantes. Ça lui va super bien. C’est pour moi le plus beau costume du spectacle. Elle chante donc « Batuka » avec la chorale aka. le meilleur moment de la soirée 😍. J’ai été vraiment impressionné par cette séquence ! Les femmes esquissent aussi quelques pas de danse avec Madonna. Il y a quelque chose de très chaleureux à ce moment-là.
La chanteuse présente ensuite la chorale. Elle explique que c’est la chanson qu’elle préfère dans le spectacle, et que ç’a été une grande chance de les rencontrer au Portugal. Elle commente ensuite son expérience là-bas. Elle dit qu’elle a déménagé pour que son fils David puisse jouer au foot et qu’elle a beaucoup aimé cette parenthèse : partager des moments de vie avec les locaux, aller voir son garçon jouer au foot tous les dimanches, boire, manger, grossir ! Mais qu’au final, elle se faisait quand même un peu chier… 😅
Elle se lamente un peu et nous dit de sortir les violons (« Violins please! »). Le problème c’est que tout le monde comprend « Violence please! ». Il y a un énorme blanc dans le public, et je pense qu’en apercevant les têtes des spectateurs au premier rang, elle a compris qu’il fallait recadrer : « You just don’t get my sense of humor… Do you still don’t get it? After thirty fucking years ! » – « Vous ne comprenez toujours pas mon sens de l’humour…. même après trente ans ?! »). Elle prend son fils à partie dans la salle en le remerciant de l’avoir forcé à s’installer à Lisbonne… Tout simplement parce que sans lui : elle n’aurait pas pu rencontrer tous ces artistes formidables avec qui elle a travaillé.
Elle demande au public si quelqu’un sait ce que le mot fado veut dire en portugais. Une des personnes lui crie destiny. Elle répond que c’est exact et que ça fait plaisir d’avoir une salle avec un quotient intellectuel élevé ; ce qui n’était malheureusement pas le cas de la date précédente 😂. Elle précise donc que c’était sans doute sa destinée d’aller vivre à Lisbonne et de rencontrer tous ces artistes exceptionnels… Dont Celeste Rodrigues, grande interprète portugaise, aujourd’hui décédée, avec qui elle a eu la chance de chanter.
Elle explique qu’on l’a présenté à son petit-fils, et qu’il est ici avec elle. Elle invite donc le jeune homme, Gaspard, à la rejoindre. Elle choisit une reprise de la chanson « Fado Pechincha », accompagnée à la guitare par le garçon. Je suis surpris par sa justesse 👏. Elle n’est soutenue par aucune bande ni choriste – je pense que c’est clairement la tournée sur laquelle elle chante le mieux. Le public est aux anges ! Elle enchaîne sur « Killers Who Are Partying ». Le décor prend la forme d’une vieille maison de famille hispanique, c’est superbe. Toute la troupe est présente sur scène : c’est vraiment très chaleureux et les projections sont très réussies. On peut également voir un ciel étoilé projeté partout dans la salle. Ce n’est clairement pas la chanson du siècle, mais le visuel est superbe.
Le ciel se transforme en ville éclairée pour « Crazy » sur laquelle les danseurs la rejoignent. Elle se retrouve à danser debout sur le piano, entourée par sa troupe. À la fin de la chanson, elle s’assoit sur l’instrument, épuisée, et interprète un titre inédit « Welcome to My Fado Club » dans laquelle elle glisse un extrait de « La Isla Bonita » et de « Medellín ». C’est un moment chill, comme un coucher de soleil au bord de l’eau 🌅. Elle enchaîne sur une reprise de Cesaria Évora : « Sodade ». Elle est toujours assise au piano, et joue maintenant de la guitare avec tout le monde autour d’elle. C’est une jolie séquence. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Broadway : le décor semble si réel, et on se croirait dans une comédie musicale. C’est très réussi.
Vautrée sur le piano, elle dit que malheureusement le Fado Club est maintenant loin derrière elle, mais que Madame X aime changer d’endroit et qu’on devrait aller un peu plus au sud… Les spectateurs lui crient « Medellín » ce à quoi elle répond que ça semble être une bonne idée ! Elle est rejointe par toute la troupe qui danse le cha-cha-cha. C’est un moment qui est très sympa ! D’autant plus qu’elle passe à 2m de moi, en allant guincher dans les allées du théâtre. La chanson se termine et elle retient son fils David par le bras, et demande au public de lui souhaiter son anniversaire. On chante donc happy birthday. Et, après lui avoir offert un gâteau, elle remarque Maluma dans l’auditoire, et le salut chaleureusement.
Elle va ensuite s’asseoir à côté d’une fan en orchestre. Elle s’appelle Gabriella, et elle a la confiance : elle a déjà vu le show 3 fois ! Madonna lui pose quelques questions bateaux : ce qu’elle fait dans la vie, si elle a des passions, etc. Elle semble un peu décontenancée par les réponses très directes que lui donne la femme. Je pense qu’elle ne s’attendait pas à tomber sur quelqu’un avec autant de répondant, et qu’elle a été prise au dépourvu parce que la fille n’était pas impressionnée pour 2 sous 😅.
Elle remonte sur scène pour « Extreme Occident ». J’ai beaucoup aimé le morceau. Les escaliers sont en plusieurs parties, ils tournent sur eux-mêmes et semblent créer des chemins. L’écran s’abaisse de nouveau à la fin de la chanson, et on se retrouve nez à nez avec le danseur du début du spectacle. Souvenez-vous, celui qui se faisait tirer dessus. Imaginez maintenant le bruit d’une respiration, saccadé, avec le danseur s’agitant frénétiquement au rythme du souffle. D’autres arrivent, et reproduisent les mêmes gestes enragés. On entend ensuite Madonna lire un texte : ce sont les paroles de « Rescue Me ». Une fois la lecture terminée, l’introduction de « Frozen » démarre.
C’est l’un des moments les plus forts du show. On voit Madonna par transparence derrière l’écran. On distingue à peine ce qu’elle porte. Elle est assise dans le noir, les cheveux sous un foulard beige. Sur la toile sont diffusées les images en noir et blanc d’une danseuse contemporaine qui se révèle être Lourdes, la fille de Madonna. La chanson est très bien accueillie par le public. Les arrangements sont proches de l’originale de 1997 ❤.
Madonna disparaît de nouveau, sur l’écran voit maintenant les images d’un désert : l’atmosphère se veut clairement inspirée du Moyen-Orient. La violoncelliste que l’on avait déjà entraperçue dans le spectacle vient jouer quelques notes avant que le rideau ne remonte et nous laisse découvrir le décor sur « Come Aline ». Il faut vous imaginer quelque chose de très coloré, avec des motifs orientaux qui recouvrent toute la surface de projection. Sur scène : les danseurs, les musiciens et la chorale qui est aussi de retour… Madonna porte maintenant un kimono violet et doré. La chanson se termine avec le chœur de femmes aligné devant les spectateurs.
Elle prend ensuite la parole pour parler de liberté, en précisant que ça a été le combat de toute sa vie. Que le prix à payer est parfois difficile, mais qu’elle a essayé de marcher dans les pas des plus grands, et là, le drame : le trou de mémoire ! Elle cherche le nom de James Baldwin, dont les textes illustrent le spectacle. C’est un des spectateurs qui lui souffle le nom. Elle se sent conne clairement 😂. Elle explique que tout le monde ne marche pas vers le futur, car les gens n’apprennent jamais du passé. Ce qui lui fait une introduction parfaite pour « Future ».
Elle s’installe au piano pour interpréter la chanson devant des images de désolation, de forêts qui brûlent, d’usines tournant à plein régime : cette version est un peu moins reggae que celle de l’album. Elle est accompagnée de deux danseurs qui portent des masques très étranges. L’écran se ferme de nouveau afin de projeter des images de New York en noir et blanc. On entend les sirènes de la ville et le bruit de la machine à écrire… Quand la toile se soulève, l’ambiance est totalement différente : il s’agit de « Crave », mais en version remixée par Tracy Young. C’est une atmosphère de ballroom 🕺 : plumes, paillettes, costumes fluo, c’est très différent de ce qu’on a vu jusque-là. Et justement, ça ne marche pas très bien… Je ne sais pas si c’est parce qu’il est très tard et que les gens sont crevés, ou parce que le numéro est raté, mais ça ne prend pas. Madonna porte toujours le kimono violet et doré du tableau précédent, mais avec une sorte de képi militaire cette fois.
À la fin de la chanson, les chœurs se lancent dans « Like a Prayer ». Madonna, cachée derrière le groupe, apparaît vêtue d’une une immense toge. Le décor forme maintenant un X gigantesque sur scène. Il prend des allures d’église : la lumière est très belle ! Des extraits du clip original sont également diffusés ! Elle monte les marches et se retrouve en haut de la structure : je dois me contorsionner pour la voir.
Le rideau rouge se ferme, c’est le rappel. Lorsqu’il s’ouvre de nouveau : on revoit la séquence d’intro du concert, mais de l’arrière cette fois-ci. « I Rise » démarre et on peut observer les images de révoltes en attendant Madonna qui revient sur scène avec un costume rappelant l’univers militaire. Sa tenue est sombre et les danseurs qui l’accompagnent portent des pantalons noirs et des chemises blanches. C’est un joli final. La troupe finit le poing levé devant les spectateurs, alors que le drapeau gay apparaît progressivement en arrière-plan. Le spectacle se termine avec Madonna et toute la troupe traversant le public, le poing levé, en chantant les paroles de la chanson a cappella avant de hurler « Thank you, Brooklyn!!! » ✊.
Je sais, j’avais promis de raccourcir les comptes rendus, mais il y avait tant à dire sur ce spectacle que c’était compliqué de faire plus court. Je suis sorti de la salle un peu en colère, à cause du placement, mais ma déception s’est vite envolée. Que dire en conclusion ? Le spectacle n’est pas parfait, mais j’ai passé un excellent moment : notamment pendant la partie où elle parle de sa vie au Portugal. Je l’ai trouvé vraiment naturelle et chaleureuse 👍. Elle m’a touché d’une certaine façon – parce qu’on est habitué à la voir jouer un rôle de connasse… Il semble qu’elle ait vraiment fait l’effort de se montrer sous un autre jour.
Concernant la setlist : si vous appréciez l’album, vous pouvez y aller les yeux fermés ! Elle chante quasiment tout et honnêtement : ça m’a fait apprécier des titres que je n’aimais pas avant ! Pari gagné là-dessus 👏. Après, je trouve quand même que le concert manque d’anciennes chansons, et puis bon, les « Human Nature » et autres « Like A Prayer » : on se les tape sur toutes les tournées, j’aurais aimé entendre des choses un peu plus rares. C’était l’occasion quoi… Musicalement, pas de grande surprise : les arrangements sont calqués sur les versions album. Là encore, de vrais musiciens auraient peut-être apporté le petit truc en plus.
J’ai aimé la mise en scène qui rappelle parfois Broadway. Les tableaux les plus simples sont les plus beaux à mes yeux (« Batuka », « Frozen », etc.). Pas besoin de sortir l’artillerie lourde pour que ce soit visuellement marquant. Au niveau des costumes, je me suis focalisé sur ceux de Madonna qui à défaut d’être originaux, sont plutôt réussis. Mention spéciale pour la tenue violette dans laquelle elle est superbe 😍.
Elle ne détonne pas du tout dans ce cadre intimiste : j’ai lu beaucoup de témoignages qui la disent gênante, mais pour moi, ce n’est pas le cas. Elle interagit beaucoup avec le public et avec beaucoup d’humour. Les textes sont surement les mêmes chaque soir, mais il y a quand même un semblant d’humanité qui en ressort et qui fait plaisir à voir. On sent qu’elle fait quelque chose qui lui plait !
J’aimerais retourner voir le show pour profiter de la mise en scène – je ne sais pas si ça sera possible, mais je compte bien essayer ! Je complèterai ce compte-rendu régulièrement avec les éléments qu’on aura à dispo (photos, vidéos, etc.). En attendant, je vous invite à me rejoindre sur les réseaux sociaux et découvrir les articles que j’ai déjà consacrés à Madonna, du Confessions Tour au Rebel Heart Tour, c’est ici : #Madonna.
Setlist : God Control / Dark Ballet / Human Nature / Express Yourself (A Cappella) / Vogue / I Don’t Search I Find / Papa Don’t Preach / American Life / Batuka / Fado Pechincha / Killers Who Are Partying / Crazy / Welcome To My Fado Club / La Isla Bonita / Sodade / Medellín / Extreme Occident / Frozen / Come Alive / Future / Crave (Tracy Young Remix) / Like A Prayer / I Rise
Extraits « Madame X Tour »