6 décembre 2017 – Disiz : Pacifique Tour – Olympia, Paris
Disiz, c’est un artiste que j’aime beaucoup et que je prends plaisir à voir régulièrement en concert, vous le savez. J’ai d’ailleurs eu la chance d’assister à la présentation de son album Pacifique à l’Élysée Montmartre en début d’année. Si je n’ai pas spécialement apprécié l‘ambiance de la soirée, j’ai été impressionné par l’évolution de son travail sur scène. Je suis donc très heureux de le retrouver à l’Olympia pour la troisième fois, mais cette fois-ci bien assis en mezzanine.
Il est un peu plus de 19h lorsque je passe les portes de la salle et m’installe au balcon. Après une première partie assez pénible, Disiz fait son entrée en scène et le voyage peut commencer…
Lorsque l’intro commence, le public est déjà en feu. C’est « Extra-Lucide » qui a la lourde tâche d’ouvrir la soirée. Disiz, lunettes noires vissées sur le nez, fait son entrée habillé d’une combinaison et d’un kimono kaki. Il interprète ensuite un court extrait de « Radeau » qui nous donne l’occasion découvrir le décor, composé de trois carrés lumineux en fond de scène. Je ne peux pas m’empêcher de faire le rapprochement avec le concert de Christophe du mois dernier. Il tombe le kimono et enchaîne sur « Fête Foraine », une excellente surprise ! C’est déjà le feu à l’Olympia, les spectateurs sautent et crient au rythme des tubes multicolores qui clignotent sur scène. Les lasers s’activent pour « Passage Secret (Soma) » que le public connaît par cœur, je n’ai pas vu une telle ambiance depuis 2013. À la fin du morceau, il nous fait reprendre le refrain a cappella alors qu’un « Carré Bleu » s’allume devant nos yeux et annonce le titre du même nom. Disiz invite Hamza à le rejoindre sur scène pour « Marquises » et les deux artistes réchauffent l’Olympia avec leurs sonorités zouk.
On reste dans l’ambiance pour le morceau suivant, « Menteur Menteuse » sur lequel il demande au public en fosse de se séparer en deux groupes : les filles d’un côté, les garçons de l’autre. Autant vous dire que la logistique est compliquée ! Il se rend rapidement compte du merdier qu’il a foutu, et balance le son 😁. Il est rejoint par Margot Guera que je ne trouve vraiment pas top. Je me demande même si elle n’est pas en play-back… Ça manque clairement de complicité entre les deux. Dommage, car la chanson est géniale, je vous invite à la découvrir en vidéo à la fin l’article. Coup de cœur ensuite pour « Compliqué » : produite par Stromae. Le mec chante quoi ! Il est vraiment à l’aise sur ce terrain, ça me rappelle l’époque « Dans Le Ventre Cu Crocodile » ❤.
La soirée continue avec « Spirales », un autre excellent choix pour la setlist. Le titre s’intègre super bien dans l’univers de Pacifique. Sur scène, les projecteurs dessinent des rosaces pendant que le batteur, Valentin Provendier, se déchaîne. Très content de retrouver Dave Daivery aux côtés de Disiz également ! Vous assurez les gars ! Disiz rejoint d’ailleurs ses musiciens pour interpréter l’un de mes titres favoris de l’album : « La Fille De La Piscine », disponible en vidéo à la fin du compte rendu.
« Son corps se dessine sous l’eau
Et, franchement, elle est, you know
J’avoue, j’ai fait le bolosse
Et j’ai regretté d’avoir dit… No »
Changement d’ambiance avec « Banlieusard Syndrome » qui est l’un des rares titres 100 % rap de la setlist. Il reprend rapidement le fil de Pacifique avec « Splash », l’un des morceaux les plus efficaces du disque. Les arrangements live sont géniaux, le public est hystérique, c’est un tube. Sa fille Maïram monte le rejoindre sur scène pour danser. Retour au calme avec « Vibe » et « Mon Amour », qu’on ne se lasse pas d’entendre ❤. J’adore l’orchestration de « ADN » que j’ai eu en tête toute la soirée. L’ambiance est clairement plus branchée électro pop cette année. Elle est loin l’époque de « Rap Machine » et c’est tant mieux ! Je suis quand même content d’entendre « Salauds D’pauvres » qui est devenu au fur et à mesure du temps un classique.
On entend le bruit des vagues, sur scène les tuyaux lumineux et les lasers s’activent pour introduire « Poisson Étrange », hommage à Aylan Kurdi, un enfant kurde retrouvé mort sur une plage en 2016. Il propose ensuite une émouvante interprétation de « Qu’ils Ont De La Chance », seulement éclairé par les flashs du public. C’est un beau moment. Le concert continu avec « Radeau » et « L.U.T.T.E » pour laquelle il invite Bilel Sobjkitou, boxeur, à le rejoindre sur scène. Ce n’était pas franchement indispensable, mais je peux comprendre son envie de partager sa passion de la boxe anglaise avec nous. Il avait fait le même genre de scéno en 2013 pour « Shadow Boxing ».
Il interprète ensuite « Quand Je Serai Chaos » avant le combo de la soirée… que dis-je, de la vie ? « Kamikaze » et « Grande Colère ». C’est sans doute l’un des meilleurs moments que j’ai pu vivre en concert avec Disiz. Je suis sans voix devant les pogos qui s’enchaînent en fosse : je suis bien content d’être mezzanine 😂. « Grande Colère », c’est le titre le plus sous-estimé sa carrière, je vous invite le découvrir en vidéo à la fin l’article. Disiz quitte la scène quelques minutes avant de revenir pour « Autre Espèce ». Il descend dans la fosse pour interpréter le titre au milieu du public. C’est là qu’on sent vraiment la générosité de l’artiste et puis le morceau est tellement bon !
Il remercie toute son équipe avec émotion et demande au public s’il y a quelqu’un dans la salle qu’il ne le connaissait pas avant de venir au concert… Quelques personnes lèvent la main, il les interroge en priant le reste des spectateurs de ne rien dire… Quand il commence son speech par « Est-ce que ça t’arrive d’être chez toi tout seul… », tout le monde comprend et hurle en attendant qu’il lance « Auto-Dance ». Le titre est l’occasion de foutre un joyeux bordel sur scène, car il invite toute son équipe à le rejoindre. Panayotis Pascot, ancien chroniqueur de l’émission « Quotidien » sur TMC, qui s’est glissé au milieu de la foule, se fait alpaguer à la fin de la chanson.
Disiz et lui ont tourné une vidéo humoristique il y a quelques jours, dans laquelle Panayotis demandait à faire la première partie Disiz à l’Olympia. Il a l’occasion de prouver ses non-talents de rappeur sur scène, sauf que le résultat est plutôt mitigé : les yeux rivés sur son téléphone pendant tout le morceau, c’est franchement laborieux. Avec le recul, je trouve ça d’autant plus bête que ça intervient vraiment à la toute fin du concert et que ça plombe un peu l’atmosphère que Disiz a réussi à mettre en place jusque-là. Pour clôturer la soirée il choisit « Nouveau Logiciel », bonus caché de Pacifique, pas très fédérateur pour un final. Heureusement il propose un dernier morceau, « Everything », qui nous permet de terminer le concert sur une note positive…
J’ai passé une excellente soirée ! J’adore la nouvelle direction artistique qu’il a donnée à son répertoire, plus électro pop, tout en gardant son identité de rappeur évidemment. Si j’avais déjà eu un aperçu de la setlist au printemps, j’ai été agréablement surpris de ne pas retrouver les habituels « Moïse » (même si j’adore le titre), « J’Pète Les Plombs », « Toussa Toussa », qui n’auraient sans doute pas apporté grand-chose. Il s’est concentré sur les morceaux de son album Pacifique et c’est tant mieux. J’ai en revanche surkiffé « Grande Colère », qui est pour moi le meilleur moment de la soirée 🙏. J’ai trouvé la fin peu bâclée, je m’attendais à une véritable montée en puissance et ça a dégringolé avec l’arrivée de Panayotis et « Nouveau Logiciel », qui n’a pas la carrure d’un final. J’aurais préféré un titre comme « Ça Va Aller ».
Côté mis en scène, c’est du beau boulot. C’est l’une des créations le plus abouties de sa carrière : ça m’a fait penser à Christophe par moment, sans doute à cause des figures géométriques. Chaque morceau à sa propre ambiance, et c’est très dynamique dans l’ensemble : j’ai vraiment apprécié ça. Le mec est toujours aussi cool sur scène, et le petit plus cette fois-ci c’est qu’il ne fait pas que rapper : il chante ! Des chansons comme « Compliqué », ou « Qu’ils Ont De La Chance », lui donne l’occasion de montrer une autre facette de son immense talent et c’est vraiment réussi. Le concert est passé à une vitesse folle et je lui souhaite de continuer longtemps à nous donner un tel plaisir… Parce que vu l’engouement des spectateurs dans la salle, je pense qu’on est tous d’accord sur le fait que c’est un killer !
On termine avec les photos et les vidéos de la soirée – je vous invite à découvrir « Grande Colère » en live parce que ça déchire – et à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux, vous connaissez le chemin : Facebook, Twitter et Instagram. J’ai beaucoup de retard sur les publications et je vais continuer d’en avoir encore un petit peu, mais je vous prépare quelque chose de grand pour l’année prochaine : je vous remercie pour votre patience !
Setlist : Extra-Lucide / Radeau / Fête Foraine / Passage Secret (Soma) / Carré Bleu / Marquises / Menteur Menteuse / Compliqué / Spirales / La Fille De La Piscine / Banlieusard Syndrome / Splash / Vibe / Mon Amour / ADN / Salauds D’pauvres / Poisson Étrange / Qu’ils Ont De La Chance / Radeau / L.U.T.T.E / Quand Je Serai Chaos / Kamikaze / Grande Colère / Autre Espèce / Auto-Dance / Nouveau Logiciel / Everything
Également disponible en vidéo sur YouTube : Grande Colère – La Fille De La Piscine – Menteur Menteuse