21 Novembre 2015 – Christophe Willem – Olympia, Paris
C’est la troisième tournée de Christophe Willem à laquelle j’assiste, et même si j’ai peu écouté son dernier album, « Paraît-Il », c’est avec beaucoup de plaisir que je me suis rendu à l’Olympia ce samedi soir. C’est un artiste que j’apprécie énormément, notamment sur scène, car il dégage beaucoup de naturel et de générosité. J’ai choisi de ne pas prendre de billet pour les « Nuits Paraît-Il » au printemps, parce que le concept du spectacle ne me plaisait pas des masses. J’ai préféré attendre la tournée d’automne, et son passage à Paris, pour découvrir ce nouvel album en live.
J’arrive dans l’immense file d’attente de l’Olympia aux alentours de 19h30 ! Je suis surpris, car j’imaginais que beaucoup de spectateurs auraient déclaré forfait à cause des attentats de la semaine dernière. Ce n’est manifestement pas le cas. Après être passé au détecteur de métaux, et fouiller une seconde fois, je prends place en orchestre, au milieu d’un parterre de fans. Beaucoup se cherchent de nouvelles places, au plus proche de la scène, mais les ouvreuses sont particulièrement strictes et refusent que les gens se déplacent d’une catégorie à l’autre. C’est le groupe L.E.J qui assume la première partie : un trio musical exclusivement féminin, qui reprend les succès radiophoniques de ces derniers mois. Leur set est sympa et a le mérite de nous faire patienter en attendant l’arrivée de Christophe Willem. Lorsque les lumières s’éteignent, j’ai le temps d’apercevoir Nicolas Sarkozy et Carla Bruni s’installer en mezzanine. C’est bête, mais à ce moment-là, je me suis dit que j’étais en sécurité 🙂
L’introduction démarre et les spectateurs sont d’ores et déjà euphoriques – on reconnaît rapidement les premiers accords du titre « Le Chagrin ». Sur scène, la sobriété est de mise : on distingue deux musiciens à travers un voile de fumée ; ils sont juchés sur une plate-forme blanche au-dessus de laquelle trône un cercle lumineux qui changera de position en fonction des chansons. Je me laisse bercer par la musique quand tout à coup, apparaît devant nos yeux : un tabouret gigantesque sur lequel Christophe Willem est assis. J’ai dû avoir un moment d’absence, car je ne l’ai pas vu arriver 😀 La chanson est une belle entrée en matière : vocalement, c’est impressionnant : ce mec est une machine ! Lol ! Les premières notes de « Nous Nus » résonnent dans la salle : c’est le morceau sur lequel il nous souhaite la bienvenue. Le public se lève déjà : c’est autre chose que pour Shy’m la semaine dernière (cf. Shy’m : Paradoxale Tour – AccorHotels Arena, Paris (2015)) ! Hahaha ! C’est un des titres de l’album que je préfère et je ne suis pas le seul vu l’engouement de mes camarades !
Christophe enchaîne ensuite sur « Adultes Addict » et « Indélébile », rescapé de « Prismophonic ». Et le voilà déjà qui se lance dans les allées de l’Olympia ! Il ne tient pas en place : c’est une vraie pile électrique ! Quand il remonte sur scène, c’est pour interpréter le titre qui donne son nom à l’opus : « Paraît-Il » ainsi que le tube de l’album : « Après Toi » ; que vous pouvez retrouver en vidéo à la fin de l’article. C’est évidemment l’un des moments forts de la soirée ! Tantôt fragile, tantôt puissante, sa voix voyage avec une facilité déconcertante sur la mélodie. Il nous la fait reprendre une fois, avant de faire une pause de quelques minutes pour nous remercier d’être venus malgré les attentats qui se sont déroulés à Paris il y a quelques jours :
« Ça me fait particulièrement plaisir d’être avec vous ce soir ! Je pense qu’on ne va pas refaire un énième discours sur tout ce qui s’est passé, mais c’est vrai que de voir cette salle remplie ce soir, on se dit que l’espoir n’est pas mort ! »
À la suite de quoi il nous explique vouloir dédier « Imagine » de John Lennon aux victimes des attentats, selon lui la meilleure des réponses à donner. Il en profite d’ailleurs pour nous avouer avoir besoin d’une antisèche – et nous remercie de ne pas avoir remarqué ses multiples plantages depuis le début du concert – ce qui fait évidemment mourir de rire le public. La vidéo de la reprise est disponible à la fin du compte rendu.
Il se lance ensuite dans une tirade particulièrement drôle, où il se moque gentiment de ses spectateurs, mais aussi lui-même, n’hésitant pas à se traiter de fiotte ou pointer du doigt le manque de budget dans le décor cette année. Je vous propose de découvrir ce sketch grâce à l’extrait audio juste en dessous ; la qualité n’est pas toujours top, mais ça vous donnera une idée de l’ambiance dans la salle à ce moment-là du spectacle :
Il enchaîne avec un medley soul comprenant « Sunny », « Ain’t No Moutain High Enough », « Safe Text » et « Superstition ». L’énergie ne retombe pas avec « L’Été En Hiver » et « Double Jeu » sur lesquelles le public donne tout. Je ne suis pas particulièrement fan de la nouvelle orchestration de « Double Jeu » qui perd un peu en efficacité selon moi. Il prend à partie les spectateurs et les divise en plusieurs groupes, pour une battle qui se termine par une reprise de « Double Jeu » pleine d’entrain.
Moment de grâce ensuite avec « Jacques A Dit », que je considère comme le point d’orgue du concert ! Tout est superbe : la voix, la réorchestration, les jeux de lumière, la participation du public également ; bref, c’est clairement ma séquence préférée de la soirée ! Il termine la chanson quasiment a cappella et c’est d’une justesse à couper le souffle… On entend ensuite un bruit d’orage, l’anneau lumineux au-dessus de la scène change de position, et la salle se pare d’un halo violet. C’est le moment de « La Vie Est Belle ». Je dois avouer que le rendu live me laisse un peu sur ma faim – c’est un titre tellement particulier il faut dire ! Changement d’ambiance pour « Faute Et Plaisir » qui met la salle en effervescence – mais qui n’est rien comparé à « Automatik » autre rescapé de « Prismophonic ». Il profite d’ailleurs de la frénésie des spectateurs pour se jeter une nouvelle fois au milieu du public, et monter au balcon comme il l’avait fait en 2012 (cf. Christophe Willem : Sessions – Olympia, Paris (2012)).
Il retourne sur scène pour interpréter « Allons Enfants » devant un public conquis et encore debout ! L’ambiance ne retombe pas avec « La Règle Du Jeu » que vous pouvez retrouver en vidéo à la fin l’article. Ce ne sont pas forcément des titres que j’apprécie, mais l’énergie qu’il dégage est tellement communicative qu’on ne peut que participer à cette fête ! Après des premiers au revoir, et une standing ovation, il revient sur scène baigné sous un halo rouge pour « Loneliness », un très joli moment. Il fait durer le plaisir en enchainant avec quelques vocalises, d’une justesse époustouflante. Il présente les deux musiciens qui l’accompagnent, et repart avec eux en coulisses.
Évidemment le concert n’est pas terminé ! Pour le rappel, il nous offre « Berlin », que j’attendais avec impatience. L’énergie est toujours là, et l’orchestration, proche de la version originale, nous ramène quelques années en arrière. Le titre met le feu à la salle, et lui permet d’enchaîner sur un dernier morceau : le très efficace « Lovni », qui vient clôturer la soirée en beauté.
En comparaison avec d’autres chroniques, je reconnais ne pas avoir été très bavard. Notamment au niveau de la mise en scène ! Alors si vous me le permettez, je vais commencer par là. La sobriété était clairement de rigueur cette année ; mis à part 2-3 tableaux bénéficiant d’une mise en lumière un peu particulière, le reste était très classique. Peut-être trop. J’aurais aimé un peu plus de fantaisie, un peu plus de : « WOW ! ». Mais il n’était clairement pas là pour les fioritures ce soir ! En comparaison aux deux précédentes tournées, l’accent était vraiment mis sur la voix et sur l’interprétation. Et on a vu à quel point il était doué à cet exercice ! Je vais me répéter, mais j’ai vraiment été subjugué tout au long du concert par sa justesse, par sa façon de réadapter les mélodies, il est impressionnant. Je lui dis un grand bravo pour ça ! J’ai également beaucoup aimé sa manière d’évoluer sur scène, il a ce côté foufou qui apporte une vraie fraîcheur au spectacle : disons-le, il est à mourir de rire ! Le concert dure un peu plus de deux heures, et je n’ai pas vu le temps passer, pourtant des chansons que je n’aime pas : j’en ai eu ! LOL !
Parce que oui, il faut le dire : la setlist fait la part belle à son dernier album, « Paraît-Il », et je reconnais que ce n’est pas un disque que j’ai beaucoup écouté… D’ailleurs même si j’ai passé un excellent moment à l’Olympia, je n’ai pas eu de « révélation » ! Je vais donc attendre patiemment le prochain en espérant qu’il me plaise un peu plus que celui-ci. J’ai été agréablement surpris en entendant « Indélibiles » et « Automatik », deux très bonnes surprises qui ont mis le feu à la salle ! D’ailleurs autre gros point fort : l’ambiance, qui était au top toute la soirée : les gens debout sur quasiment tous les morceaux, qui chantent, qui dansent, c’était vraiment une réussite à ce niveau ! Ça m’a changé de Shy’m ! LOL !
Je vous propose de terminer ce compte-rendu par une playlist vidéo dans laquelle vous pourrez visionner 4 extraits du concert ainsi qu’une galerie photo qui vous donnera une idée de ce à quoi ressemblait le spectacle. N’hésitez pas à laisser vos impressions ici ou sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram), et à découvrir mes autres chroniques dédiées à Christophe Willem : Christophe Willem : Coffee Tour – Zénith, Montpellier (2010) et Christophe Willem : Sessions – Olympia, Paris (2012) ;-D
Setlist : Le Chagrin / Nous Nus / Adultes Addict / Indélébile / Paraît-Il / Après Toi / Imagine / Sunny / Ain’t No Moutain High Enough / Safe Text / Superstition / L’Été En Hiver / Double Jeu / Jacques A Dit / La Vie Est Belle / Faute Et Plaisir / Automatik / Allons Enfants / La Règle Du Jeu / Loneliness / Berlin / Lovni
Également disponible en vidéo sur YouTube : L’Été En Hiver – Imagine – La Règle Du Jeu – Après Toi
absolument d’accord avec vous l’écoute des CD m’avait fait quelque peu oublier la qualité de sa voix il était manifestement au top
Merci pour ce CR, photos et vidéos, où je retrouve bien l’ambiance vécue samedi. J’ai, quant à moi une très nette préférence pour le dernier album où je trouve justement que sa voix est particulièrement bien mise en valeur sans en faire trop, mais c’est chacun selon ses gouts.
Encore merci
Quel bonheur ce Christophe,quel artiste complet…
Merci pour vos clichés et surtout pour ce compte rendu qui reflète tellement ce qu’est un concert de Christophe Willem que je suis depuis le début.