15 Août 2018 – Anastasia – Broadhurst Theatre, New York
Il est temps de partir pour Saint-Pétersbourg à la rencontre de la princesse Anastasia ! Il y a encore quelques mois, je ne connaissais pas le film d’animation qui a donné naissance à ce spectacle. Je dois d’ailleurs vous avouer que le côté sombre du dessin animé ne m’a pas particulièrement emballé. Ne me tombez pas dessus 😅. Le show reçoit de bonnes critiques depuis son lancement en 2017 et on me l’a recommandé plusieurs fois : j’y suis donc allé les yeux fermés.
L’histoire est celle d’Anya, une jeune fille russe, qui décide de partir à la recherche de son passé. Amnésique, elle croise sur son chemin Dmitry et Vlad, deux roublards, qui, pour fuir la Russie et toucher une énorme récompense, tentent de la faire passer pour la princesse Anastasia, disparue tragiquement 10 ans plus tôt. Ensemble, ils se lancent dans une aventure épique pour l’aider à retrouver sa famille et qui les mènera de Saint-Pétersbourg à Paris…
L’histoire est vraiment bien ficelée. On sent qu’un soin particulier a été apporté au texte. Le sorcier Raspoutine a été écarté de cette adaptation au profit de nouveaux éléments historiques et politiques qui rendent le scénario un peu plus tragique. Le sérieux du spectacle est pesant, et je regrette la disparition de l’univers magique que le dessin animé apportait.
Écrites et composées par Lynn Ahrens et Stephen Flaherty, des habitués de la comédie musicale, les chansons sont tout ce qu’il y a de plus traditionnel pour un show comme celui-ci. J’ai particulièrement aimé « One Upon A December », « In A Crowd Of Thousands » et « The Land Of Yesterday » qui donne lieu à la séquence 100 % Broadway du spectacle. Je reconnais avoir trouvé le temps long à certains moments : l’enchaînement des ballades n’est pas toujours facile à digérer.
Concernant la scénographie, le metteur en scène a utilisé des piliers et des arcs comme cadres pour les projections vidéo. Il y a un côté opéra. C’est un compliment, car l’ensemble du spectacle est très beau : les tableaux sont variés et les changements sont fluides. À ce niveau-là, c’est vraiment une réussite. À plusieurs reprises dans le show, la troupe nous offre quelques danses traditionnelles : des valses, un extrait du Lac des Cygnes, etc. L’écriture et la mise en scène sont intelligemment liées tout au long de la soirée.
Les costumes méritent également un bon point. Les tenues russes sont incroyablement belles. On a aussi le droit à un fabuleux retour dans le Paris des années folles : c’est l’une des séquences que j’ai préférées. Le reste est un peu moins glamour… Il faut dire qu’on est en pleine révolution russe… clairement loin du strass et des paillettes ! Quoi qu’il en soit, l’ensemble est très soigné, au même titre que la mise en scène.
Parlons des comédiens maintenant. Le casting est top : que ce soit Christy Altomare (Anya), Zach Adkins (Dmitry) et John Bolton (Vlad),vocalement ils assurent. Le seul reproche qu’on peut leur faire à leur jeu est qu’il est parfois un peu trop conventionnel : l’émotion manque et j’ai eu du mal à m’attacher à ces trois rôles.
Je tiens quand même à offrir une mention spéciale à Vicki Lewis : elle apporte du cœur et une âme à Lily, son personnage. Ça la rend attendrissante et bien plus intéressante que le reste du cast.
J’aimerais conclure en disant que c’est un bon show et je suis persuadé que les fans du film d’animation y trouveront leur bonheur. Pour moi, le spectacle est un peu trop austère : il m’a manqué un brin de fantaisie et de chaleur… Tout est trop carré : on a parfois l’impression de regarder un film. Points positifs : la mise en scène est superbe, les comédiens chantent bien et les titres sont bien intégrés au récit. Je le répète, c’est un beau musical, je n’ai simplement pas été embarqué 🤷♂️.
Si vous voulez voir quelque chose d’un peu plus fun, je vous conseille plutôt « Frozen » ou « Kinky Boots » que j’ai eu l’occasion de voir récemment. En attendant vos commentaires, je vous invite à découvrir la bande-annonce du spectacle et à me rejoindre sur Facebook, Twitter et Instagram.
Extraits « Anastasia »