31 Octobre 2014 – Lady Gaga : artRAVE: The ARTPOP Ball – Zénith, Paris
Je veux bien le reconnaître : je n’ai jamais fait de cadeau à Lady Gaga lors de mes chroniques de concert. J’ai trouvé de nombreux défauts au « Monster Ball » (cf. Lady Gaga : The Monster Ball Tour – Bercy, Paris (2010)) et je suis ressorti plus que mitigé du « Born This Way Ball » (cf. Lady Gaga : The Born This Way Ball – Stade de France, Paris (2012)). J’adore ses chansons – c’est aussi pour cette raison que j’insiste autant – mais sur scène, ça ne passe pas. Enfin ça ne PASSAIT pas, car, excusez-moi si je romps tout suspense, mais je crois que je l’ai finalement trouvée dans le registre que j’attendais 😀
Il est 19 heures lorsque je décide de sortir de mon lit pour me rendre au Zénith de Paris – une migraine m’y ayant cloué deux heures plus tôt. Je ne suis pas spécialement frais et j’angoisse à l’idée de me retrouver dans une salle bondée pour me prendre une volée de décibels dans la face. Mais comme il s’agit d’un des concerts que j’attends le plus de l’année : je gobe un énième Doliprane et me voilà parti. J’arrive au moment où Lady Starlight commence (ou termine) son set. Je ne sais pas bien, puisqu’au final, je n’ai entendu qu’une seule et même piste. **BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM** Je pense que le calvaire a duré une bonne demi-heure ! Imaginez mon état, sortant à peine d’une crise migraineuse, au milieu de ce vacarme sonore médiocre et sans finesse. LOL. Lorsqu’elle se décide enfin à quitter la scène, c’est une vague de soulagement qui se fait entendre dans le public. Il ne reste plus que quelques minutes à patienter avant l’ouverture de l’artRAVE.
L’excitation est palpable dans la salle lorsque les lumières s’éteignent. Le décor est light comparé aux précédentes dates de la tournée : ne reste plus que la structure principale, blanche, inspirée de l’Atlantide, un univers à la fois grec et marin. Pas de catwalks, mais il me semble que c’est une bonne chose pour la visibilité, ni d’écran géant ; là, évidemment, cela risque de poser un peu plus de problèmes pour le côté spectaculaire du show. Les danseurs apparaissent sur une musique technoïde, des balles multicolores entre les mains : on se croirait à la Techno Parade. Lady Gaga fait son entrée via une plate-forme au centre de la scène sur « ARTPOP ». Elle est vêtue d’un body doré agrémenté d’une paire d’ailes de la même couleur et assorti d’une sphère bleue rappelant la pochette de l’album. Elle semble d’excellente humeur et n’hésite pas à aguicher le public grâce à quelques mots en français : « Bonsoir Paris ! », « Chantez avec moi ! », « Joyeux Halloween ! » et autres joyeusetés. Elle passe au synthé qui se trouve de mon côté : j’ai donc l’occasion de profiter de sa proximité pendant un bon moment avant que « G.U.Y. » commence. Il faut avouer que c’est une vraie chance de la voir dans ce cadre. Quelques projections lumineuses apparaissent sur le décor immaculé, mais la mise en scène est avant tout menée par les jeux de lumière et les chorégraphies. D’ailleurs, les chorées, parlons-en. Elles sont toujours aussi « gagaesques » et je suis impressionné par sa capacité à y entrer et en sortir avec une fluidité déconcertante. La transition est immédiate sur l’un de mes titres favoris d’Artpop : « Donatella » que vous pourrez retrouver en conclusion de l’article et qu’elle ponctue d’un petit « And I’m in Paris, you bitch ! ». J’ai vraiment aimé ce passage : le morceau marche hyper bien en live, la réorchestration y ajoute ce qu’il faut de percussions et l’ambiance fun est décuplée par la chorégraphie et l’énergie qui s’en dégage. En bref, un très bon premier tableau. Elle file se changer pendant un interlude clairement dédié à « Venus ». Bassiste et guitariste viennent mettre le feu au-devant de la scène tandis que les « To the planet ! » sont martelés par la bande-son.
Quand elle revient, elle porte le costume qu’elle arbore sur l’affiche de la tournée pour « Venus » : un deux-pièces en coquillage assorti d’une épaisse perruque blonde, qui lui donne un petit côté burlesque. C’est un titre que j’attends tout particulièrement et je ne suis pas déçu : il prend un vrai relief en live et elle s’en donne à cœur joie ! Ce que j’aime depuis le début de ce concert : c’est qu’elle ne se prend pas (plus ?) au sérieux, c’est fun, lumineux, c’est « Bisous bisous Paris » 😀 Le titre se termine sous une pluie de confettis ! Elle s’entoure de ses musiciens pour interprété a capella un passage de « Willkommen » de Cabaret avant d’annoncer « Bienvenue mes amis, je suis Lady Gaga » et d’enchainer sur un petit speech sur l’égalité et la liberté. S’il y a un artiste auquel on ne peut pas reprocher de ne pas communiquer avec son public, c’est bien elle ! À l’inverse, elle peut même en devenir chiante ! Là, c’est le premier donc tout va bien. Elle enfile un blouson de cuir siglé par les noms des chansons d’Artpop pour « MANiCURE ». Un très bon moment également. Elle laisse ses musiciens seuls sur scène pour l’interlude qui précède « Just Dance ». C’est clairement là que l’écran manque : j’aurais bien aimé voir quelques vidéos pendant les pauses, car la scénographie est vide à ce moment-là. Heureusement, la coupure est rapide et lorsque qu’elle revient sur scène : elle est vêtue d’une robe courte brillante et d’une perruque blonde au carré qui rappelle ses débuts. Elle enchaîne 3 de ses gros tubes à la vitesse grand V : « Just Dance », « Poker Face » et « Telephone ». J’allais dire que c’est une bonne chose qu’elle ait condensé ses succès, mais en fait, elle fait ça depuis longtemps. Ces morceaux-là n’ont jamais été réellement mis en avant dans ses précédents concerts : ça a toujours été un peu torché. En tout cas, même si je suis content qu’ils soient présents : je trouve ça bien qu’ils ne durent pas une plombe !
Elle quitte la scène et laisse ses danseurs faire le boulot pour l’interlude « Partynauseous ». Là encore, l’écran et la vidéo manquent. On reconnait les fans dans la salle à ceux qui connaissent les paroles de l’intermède par cœur 😀 Quand le morceau se termine, Gaga apparait à l’autre bout de la scène habillée par un costume pieuvre gonflable et moucheté de taches noires. Elle a échangé sa perruque pour une coupe plus courte à la Marylin qui lui va vraiment bien. Elle enchaine ainsi « Paparazzi » et « Do What U Want » avant de s’installer au piano pour « Dope » qu’elle fait durer quasiment 7 minutes ! MORTEL. Au sens premier du terme. Lol. Je n’aime pas du tout la chanson sur l’album et je dois reconnaître que ce n’est pas le passage qui m’a le plus excité du concert 😀 Elle enchaine sur « Yoü & I » que je ne porte pas non plus dans mon cœur… Ce tableau devient looong. Elle récupère ensuite une lettre de fan, qu’elle lit devant tout le monde. Elle décide de retrouver l’auteur dans le public et de le faire monter sur scène. C’est un ado qui semble avoir 17-18 ans : c’est émouvant pour lui comme pour nous. Elle le fait venir à côté d’elle au piano et commence à jouer « Born This Way » en version piano-voix. Elle en envoie la purée vocalement, on ne peut pas lui enlever ça. Malgré tout, nous faire 3 titres piano-voix en une demi-heure, ça coupe un peu l’entrain qui s’était créé naturellement depuis le début du concert. Je ne sais pas si c’est parce que je n’aime pas ces morceaux ou si c’est vraiment chiant, mais ça ne méritait pas autant de place selon moi.
Ça repart avec un interlude « Jewels N’ Drugs » le temps que Lady Gaga se change pour la prochaine partie. On la voit apparaitre dans l’ombre avant qu’elle interprète un bout de « The Edge of Glory » a capella. J’adore ce morceau, mais encore plus le suivant : « Judas » ♥ Elle est habillée avec un body à lanière en similicuir et une perruque verte : c’est très rock dans l’esprit. « Judas » est un excellent moment : l’orchestration, la chorégraphie, l’ambiance, toussa. Le titre est couplé avec « Aura », qui est toujours aussi bruyant en live. J’aime plutôt ce qui se dégage du tableau : une sorte de gros foutoir un peu sexy qui se confirme avec « Sexxx Dreams ». J’adore la chorégraphie : les moments où ils sont tous en ligne et synchronisé sont vraiment sympa. Elle enchaîne avec « Mary Jane Holland » pendant laquelle tombe une pluie de confettis en forme de feuille de marijuana. C’est chic <3 Ce qui est un peu moins chic, c’est les fameuses chaises de jardin avec lesquelles elle tente de se couvrir. Le tableau se termine avec « Alejandro », que je n’écoute pas régulièrement et qui me fait vraiment plaisir d’entendre.
Nouvel interlude musical, plus lounge, qui appelle un morceau plus calme : « Bang Bang (My Baby Shot Me Down) », reprise de Cher et issue de l’album de duos avec Tony Benett : « Cheek to Cheek ». Elle garde le même body noir, elle l’accorde simplement avec une veste rouge très 80’ et une perruque à la Cher version « If I Could Turn Back Time ». Je ne vous le cache pas, je n’ai aucun intérêt pour cette parenthèse jazz, mais je dois reconnaître que vocalement, c’est vraiment bon. Et si ça lui permet de se sentir plus en accord avec elle, alors tant mieux. Après une standing-ovation de la part du public, elle retire sa perruque brune en disant qu’elle a toujours été une femme différente et que l’industrie de la musique l’a poussé se formater ; et qu’au final ce n’est pas de sa faute si les gens ne sont pas capables de voir à travers ses accessoires. Elle profite ensuite de l’interlude suivante, « Ratchet » pour se changer devant nos yeux : nouvelle perruque, nouveau costume, tous les deux inspirées de la culture japonaise. Ça piquerait presque les yeux 😀
Elle débute la séquence finale avec « Bad Romance » que vous pourrez en vidéo à la fin de l’article. Si le titre fonctionne encore assez bien auprès des spectateurs, moi, je ne peux vraiment plus l’encadrer ! LOL. Je suis content lorsqu’elle enchaîne avec « Applause » après avoir remercié ses danseurs et ses musiciens. À ma grande surprise, l’ambiance est excellente sur ce morceau. Le public joue le jeu des applaudissements et tape des mains en rythme tout au long de la chanson. L’un des meilleurs moments de la soirée selon moi. Après « Applause », elle lâche « Je suis un cochon… Gruik-gruik… SWINE !!! ». « Swine » résume assez bien le concert : un gros foutoir scénique avec du boum boum et des guitares électriques. La séquence est plutôt sympa et on évite de peu le final « porcin » avec un rappel sur « Gypsy ». Gaga revient habillée d’une robe blanche et d’une looongue perruque blonde. C’est l’un de mes titres préférés d’Artpop et je suis très heureux qu’il serve au final 😀 L’ambiance est à son comble et toute la salle reprend le refrain en cœur ! On sent que la fin du concert est proche, car vocalement, ça part en couille ; mais on lui pardonne, parce qu’elle a franchement assuré sur la majeure partie des chansons. Elle disparait par là où elle est arrivée, accompagnée de ses musiciens, apriori émue de cette seconde soirée en compagnie du public français.
Il n’est pas facile de conclure après une telle soirée : il y a beaucoup de choses à en dire. Tout d’abord le spectacle en lui-même. Évidemment, je me base sur ce que j’ai vu, c’est-à-dire une version allégée du show d’origine, amputé de nombreux éléments de mise en scène. Disons-le sincèrement : une fois passée la surprise du décor gonflable et des premiers tableaux, on se rend vite compte qu’on a déjà fait le tour. Les jeux de lumière sont certes très efficaces, mais ils ne compensent pas l’absence d’éléments sur certaines séquences : ça manque de moments visuellement forts. Malgré tout, l’ensemble respire la joie et se prend beaucoup moins au sérieux que les précédentes tournées. C’est le vrai point positif de ce spectacle ! Concernant la setlist, j’ai vraiment retrouvé ce que j’attendais : c’est-à-dire, une majorité de chansons issues du dernier album ! J’étais certain que ça marcherait à fond en live et ça a été le cas. J’ai d’ailleurs pris beaucoup plus de plaisir à entendre les titres d’Artpop que les anciens tubes : je garderais en tête « Donatella », « Venus », « Applause », « Swine », « Gypsy », « Manicure », « Sexxx Dreams ». Un peu déçu par la partie piano-voix qui m’a semblé beaucoup trop longue (il faut dire que niveau bavardage c’est une championne) et pas très originale en comparaison à ce qu’elle a déjà présenté par le passé.
Gaga met toute son énergie dans le show et c’est l’autre point positif de la soirée : c’est « elle » le spectacle. J’ai beaucoup aimé sa prestation : elle m’a semblé plus détendue, très en forme vocalement et physiquement. Concernant sa proximité avec le public, elle n’est plus à prouver et je suis sûr qu’elle ne feinte pas. Les costumes qu’elle porte sont à son image : à la fois fun et décalé, à la limite du burlesque. Je garde en tête celui du premier tableau, celui de la séquence « Venus » évidemment, celui de « Paparazzi » ainsi que celui d’inspiration japonaise. Ça part un peu dans tous les sens, mais il y a de nombreuses références et c’est assez amusant de jouer à les retrouver. Un dernier petit mot sur l’ambiance que j’ai trouvé assez sage en fosse contrairement aux deux précédentes tournées où justement l’hystérie m’avait gêné. Mais finalement, je me suis senti plus en accord avec le reste du public qu’habituellement 😀 Une très bonne soirée, qui m’a donc réconcilié avec la Gaga « live ». On se quitte avec les photos et les vidéos (de piètre qualité, je le reconnais) du concert, n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram.
Setlist : ARTPOP / G.U.Y. / Donatella / Venus / MANiCURE / Just Dance / Poker Face / Telephone / Paparazzi / Do What U Want / Dope / Yoü & I / Born This Way / The Edge of Glory (Acapella) / Judas / Aura / Sexxx Dreams / Mary Jane Holland / Alejandro / Bang Bang (My Baby Shot Me Down) / Bad Romance / Applause / Swine / Gypsy
Également disponible en vidéo sur YouTube : Bang Bang – Bad Romance – Donatella
il faut savoir que la partie lente n’était pas aussi longue au début de la tournée, mais beaucoup criaient car le concert était trop court.
apres aimant, tout sauf dope, la partie lente ne me gêne pas.
je suis totalement d’accord avec les 3 chroniques de concert de lady gaga.