29 Novembre 2013 – Zazie : Cyclo Tour – Zénith, Paris
Je me souviens du premier album de Zazie que j’ai eu entre les mains, « Zen ». On me l’avait offert à un anniversaire, il me semble. J’avais été assez déçu à l’époque de ne pas retrouver des ersatz de « Zen » ou « Larsen » qu’on entendait beaucoup à la radio. Mais j’étais jeune et je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus efficace. Bref, depuis, même si je ne pas suis sa carrière avec minutie : je me surprends à apprécier nombre de ses titres, principalement les singles. Son best of est pour moi une pure réussite. Ces dernières années ont été un peu plus difficiles, d’accès surtout : notamment son projet « Za7ie » ou encore « Cyclo », qui rien qu’à la pochette, ne promet pas une franche tranche de rigolade. Mais sur les conseils de mon ami Guillaume, j’ai décidé de le suivre dans cette aventure du « Cyclo Tour » pour découvrir sur scène une artiste que je ne connais finalement pas beaucoup.
Avant cette date au Zénith de Paris, j’ai eu droit à un avant-goût grâce au concert privé qu’elle a donné pour ARTE et auquel j’ai pu assister avec Guillaume. Il a d’ailleurs été diffusé la semaine dernière en streaming sur Internet. Même si les chansons ne m’avaient pas spécialement emballé, je dois reconnaître qu’elle m’a renvoyé quelque chose d’assez sympathique artistiquement parlant, je n’étais donc pas spécialement effrayé à l’idée d’aller à ce concert, malgré toutes les horreurs que j’ai entendues ici et là ! Notamment sur la setlist ! On arrive au Zénith au tout dernier moment : la première partie est en train de se terminer et heureusement d’ailleurs, car les quelques secondes de « Caravane Paradis » (ou « Papillon Caravelle » je ne sais plus et je m’en fous, LOL) qu’on a l’honneur « d’ouïr » me font comprendre qu’on n’a rien raté. Des textes à base de « Bouffe-moi la bite, bouffe-moi le gland » franchement, je suis bien content de ne pas les avoir entendu. De la chanson française de HAUTE-VOLTIGE quoi ! La salle est assez bien remplie et l’avantage au Zénith est qu’on a une place de fou en fosse. Ça permettra d’ailleurs à ma voisine de devant de sauter à pieds joints sur mon sac à dos un peu plus tard dans la soirée : mais ça, c’est une autre histoire ! En attendant, les lumières s’éteignent… et il va vraiment falloir que je pense à changer ma phrase de transition !
Le rideau s’ouvre sur « Où Allons-Nous ? » et Zazie apparaît au centre de la scène, entre ombre et lumière. Elle porte une veste et un pantalon à pois assorti d’un chapeau : il faut reconnaître que ce n’est pas la tenue la plus sexy du monde. Passer de Céline Dion et ses robes pailletées à Zazie et son costume tout droit sorti de chez Mémé Janine : le fossé est immense ! Premiers mots de la soirée pour annoncer « Les Contraires » : « Il est grand, il est beau, il boit des mojitos, mais ce soir il est à l’eau. Il a composé Cyclo. Il joue bien du piano et a composé cette chanson avec moi : Monsieur Olivier Coursier. ». Ce n’est pas la chanson du disque que je préfère, mais je dois avouer que j’ai trouvé quelque chose d’intéressant dans cette version. Elle enchaîne avec « Tout », un des morceaux les plus dynamiques de « Cyclo ». J’en garde un excellent souvenir : l’orchestration fait la part belle à des percussions très puissantes, le titre gagne réellement à être joué en live. S’en suivent « Ça Fait Mal Et Ça Fait Rien » et « Larsen » que j’attendais avec énormément d’impatience. C’est l’une de mes chansons préférées de son répertoire. J’ai trouvé la nouvelle version plutôt mélancolique, ce qui ne m’a pas spécialement déplu.
La mise en scène jusque-là est assez sommaire : les jeux de lumière créent des ambiances, bleutées, orangées, rougeâtres, etc. Rien de très sophistiqué. C’est un parti pris avec lequel je ne suis pas forcément en accord : je n’aime pas quand les artistes sont noyés sous un éclairage aussi massif et que rien ne se détache. À noter également la présence en fond de scène d’un écran de projection : sur lequel sont « a priori » diffusées des images. Je suis incapable de vous décrire ce qui s’y passe, car là où je me trouve en fosse, je ne vois rien : l’écran est simplement gris. À cause des spots lumineux qui sont placés devant et derrière, l’image est invisible : il est impossible de distinguer ce qui est diffusé. C’est pour moi le gros raté de la soirée. Elle rejoint ensuite son piano pour jouer « Je Ne Sais Pas », un titre riche en émotions.
Elle prend ensuite des risques en interprétant deux titres de son album « Za7ie », projet grandiloquent et surtout échec commercial cuisant : « L’amour Dollar » et « Électro Libre ». Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne connaissais pas ces deux chansons et on ne m’avait pas forcément vendu du rêve en m’expliquant ce qu’est ce disque. À ma grande surprise, j’ai adoré ces morceaux. De plus, ils ont mis une ambiance de folie dans le public. L’énergie ne retombe pas avec « Adam Et Yves », qui, comme elle le dit si bien, prend tout son sens en 2013. Elle nous explique l’origine du texte et fait descendre les boules à facettes pour cette nouvelle version oscillant entre rock et club. Avant d’enchaîner sur le titre suivant, « Des Astres », elle nous dit que malgré l’incompréhension générale qui règne autour de son album « Za7ie » : il renferme quand même des morceaux qu’elle aime et qu’elle souhaite nous interpréter ce soir. Comme « Des Astres » donc, composé par son frère, sur le thème d’un jeu de séduction entre la terre et le soleil. Sur scène, c’est un duo virtuel avec elle-même : j’ai trouvé l’idée très originale et la chanson en elle-même m’a plutôt bien plu. C’est d’ailleurs le seul morceau sur lequel j’ai pu distinguer les images sur l’écran du fond, des lèvres reprenant les paroles : « Je dis un, deux, trois… Soleil ! ».
Le concert continu avec « Polygame » et « Cyclo », titre ayant donné son nom à l’album. Tout comme « Tout » et « Les Contraires », « Cyclo » gagne vraiment à être joué en live. La fin est impressionnante de puissance. Après avoir interprété « Temps Plus Vieux », son dernier single en date, elle nous explique qu’à la sortie de son dernier disque, elle a dû répondre 1000 fois à la même question : « Zazie, est-ce que ça va ? ». Il est évident qu’après avoir écouté un album comme celui-ci, on est en droit de s’interroger ! Lol ! D’après elle, ce n’est qu’une histoire de perception : par exemple, si on remplace la musique d’une ballade larmoyante par celle d’une samba brésilienne, le rendu sera totalement différent. Elle semble décidée à nous montrer ce que ça peut donner sur ses chansons comme « Temps Plus Vieux », « Sur Toi », « Je Suis Un Homme » et « Un Point C’est Toi ». C’est le moment « fun » de la soirée ! Même si j’ai beaucoup aimé, je regrette qu’elle n’ait pas poussé le vice plus loin en proposant ces mêmes chansons réorchestrées, mais en intégralité et pas en ajoutant des mots en prenant l’accent brésilien comme elle l’a fait.
Après cet interlude exotique, elle vient s’asseoir avec ses musiciens au-devant de la scène pour une session « acoustique » qui démarre avec « Chanson D’amour ». Ils ont chacun dans les mains un petit synthé. Pour illustrer la chanson : elle s’approche de la fosse et se met à raconter une histoire à l’eau de rose. Le récit met en scène des personnages interprétés par des spectateurs qui doivent inventer les dialogues instantanément. Ça aurait pu marcher si le public s’était détaché des banales : « Salut, ça va ? », « Coucou toi ! », « Bonjour beauté » et compagnie. La magie n’opère pas et Zazie demande donc aux musiciens de se lancer dans des solos avec leurs petits synthés. L’un d’eux fera miauler des chats. SWAG. Elle enchaîne avec la très jolie « Chanson D’ami » et la douce « Dolce Vita ».
Je suis content quand arrivent les gros morceaux que j’attends avec impatience : « Je Suis Un Homme », véritablement taillé pour la scène et « Rodéo », titre que j’adore et sans doute l’un des plus grands moments du concert. L’ambiance est au top sur ces deux chansons et les orchestrations ne dénaturent pas les versions originales. C’est un vrai plaisir de les entendre. Elle rejoint les coulisses pour le rappel et revient avec « SPA », sans grand intérêt pour moi et « 20 Ans » qui relance l’ambiance dans le public avec ses accents électro-club. La réorchestration de la chanson suivante, « Rue De La Paix », et peut-être la seule petite déception de la soirée pour moi. Je m’attendais à quelque chose de très puissant, très énergique et même si le morceau reste agréable à écouter, au final, ça tombe un peu à plat. Elle termine le set avec « Ça » et « J’envoie Valser ». Deux titres très sympathiques pour clôturer le concert.
Eh bien, aussi surprenant que cela puisse paraître : j’ai passé une très bonne soirée. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance avec cette setlist pas forcément facile d’accès, pour un non-fan comme moi en tout cas. J’ai trouvé l’ensemble du concert plutôt fluide, il n’y a pas de moment de creux et ça, c’est vraiment appréciable. Les réorchestrations m’ont énormément plu. D’ailleurs, depuis, j’ai réécouté les titres que j’avais aimés en live et je dois vous avouer que je les trouve particulièrement fades en version studio. J’ai adoré pouvoir entendre les morceaux que j’écoute depuis des années sur disque comme « Larsen », « Rodéo », « Rue De La Paix », « Adam Et Yves » et « Je Suis Un Homme ». Un vrai plaisir.
Quant au reste du spectacle, la mise en scène ne m’a pas forcément emballé : les ambiances lumineuses sont trop lourdes. Elles avalent le décor, noient les artistes : on ne voit rien, rien n’est mis en avant – pour moi c’est un ratage à ce niveau. Sans parler de l’écran du fond qui est censé diffuser des images, enfin en tout cas j’imagine que c’est le but : de là où j’étais placé, je n’ai pu profiter de rien. Ce n’est pas forcément important pour l’appréciation du spectacle, mais c’est quand même dommage d’avoir ce genre d’artifice sur scène et de ne pas les exploiter correctement. Je terminerai par un mot sur Zazie évidemment : c’est simple, je l’ai trouvé super. J’ai beaucoup aimé sa voix tout d’abord, avec ce petit côté rocailleux que j’apprécie énormément chez les chanteuses féminines. Elle est à l’aise sur scène, elle est drôle : elle ne m’a pas du tout ennuyé avec son bla-bla. Bref, elle m’avait déjà fait bonne impression lors du concert privé Arte : je confirme ici. Je serais curieux de la voir sur une tournée best of par exemple, mais elle peut, quoi qu’il arrive, compter sur moi pour la suite (même si je ne vais pas me mettre à écouter ses disques en boucle évidemment – il ne faut pas déconner, LOL). On termine par les photos et les vidéos du spectacle comme d’habitude et pour ceux qui voudraient vivre ou revivre cette date (ou une autre), vous pourrez très bientôt retrouver le concert en intégralité sur le site Evergig : www.evergig.com ! Quant à nous, on se retrouve bientôt pour les derniers comptes rendus de 2013 avec entre autres Mylène Farmer et Stromae. N’hésitez pas à vous inscrire sur mes pages Facebook, Twitter et Instagram pour être tenus informés de la suite des événements !
Setlist : Où Allons-Nous ? / Les Contraires / Tout / Ça Fait Mal Et Ça Fait Rien / Larsen / Je Ne Sais Pas / L’amour Dollar / Électro Libre / Adam Et Yves / Des Astres / Polygame / Cyclo / Temps Plus Vieux / Medley Brazil (Temps Plus Vieux / Sur Toi / Je Suis Un Homme / Un Point C’est Toi) / Chanson D’amour / Chanson D’ami / La Dolce Vita / Je Suis Un Homme / Rodéo / SPA / 20 Ans / Rue De La Paix / Ça / J’envoie Valser
bravo pour la qualité de ton audio… dommage que tu n’es pas été la pour filmé les derniers concerts de zazie en 2010 et 2007 qui ne sont pas sorti sur cd.
Donc c’est bien dans le cadre de ton boulot que tu assistes à tous ces concerts (en grande partie) pour en faire des critiques si minutieusement détaillées?! Tu dois prendre des notes tout le long de la soirée ma parole!! Comment réussis-tu à te souvenir de tous les détails? Grâce aux photos? Aux enregistrements? Bravo, en tout cas!!
🙄
J’étais là, tu vois….
J’étais là ce soir là. 29 novembre. En 1ère catégorie, en face pile poil de la scène. UN concert Extra. Je suis fan, vraiment. De la chanteuse, de la femme. De ce qu’elle est dehors comme dedans.
Merci pour tes vidéos et photos.
Et pour te rassurer (ou pas) : rien sur l’écran, rien vu du tout. Car comme toi je trouve que les lumières étaient totalement écrasantes. Dommage.