8 Avril 2025 – The Last Five Years – Hudson Theatre, New York (2025)
The Last Five Years s’offre une nouvelle production très attendue à Broadway avec deux têtes d’affiche : Nick Jonas (des Jonas Brothers, évidemment) et Adrienne Warren (qui a brillée en Tina Turner récemment). Et je ne vais pas vous mentir, si je suis allé voir ce show, c’est parce que j’étais curieux de voir Nick Jonas dans un autre registre 🫣
Le pitch ? Jamie et Cathy tombent amoureux, se marient, puis se séparent. Classique ? Pas tant que ça. Le concept repose sur une narration inversée : Cathy raconte leur histoire à rebours depuis la rupture, Jamie la raconte chronologiquement depuis la rencontre. Ils ne se croisent qu’une seule fois, au milieu, pour chanter ensemble – et c’est tout. Une idée intéressante sur le papier… mais qui, sur scène, ne rend pas grand-chose.
Passée l’originalité de la narration en miroir, on suit deux monologues alternés, chacun racontant sa version des faits. On comprend qu’elle est comédienne frustrée, lui écrivain propulsé au sommet, et que la différence de trajectoire a raison de leur couple. Et je ne sais pas… j’attendais un twist, une révélation 🤷♂️ Mais non : on est juste sur une dynamique « elle pleure, lui brille », et j’ai trouvé ça hyper cliché. C’est d’ailleurs surprenant de voir ça à Broadway en 2025 : caricature de couple, la femme incomprise, l’homme carriériste… Enfin, vous voyez le tableau. Ce n’est ni drôle, ni vraiment émouvant. On observe juste un couple dysfonctionnel sans jamais s’attacher.
Musicalement, il y a un peu de tout, mais en même temps, on ne sait pas trop ce qu’on écoute… pop, jazz, folk. Ça reste homogène dans l’ensemble, mais est-ce que les chansons m’ont plu ? Non, pas vraiment. J’ai aimé « The Schmuel Song », qui offre une bulle de fantaisie (la chanson se déroule durant la période des fêtes, à Noël), et peut-être le final « Goodbye Until Tomorrow/I Could Never Rescue You », parce que ça vient clore le show et ça résume bien son essence entre espoir et rupture.
La mise en scène est sobre… presque trop. Il y a peu de décors, la scène est quasiment nue. Tout repose sur quelques éléments mobiles (des miniatures de buildings, un bureau, un lit…). C’est volontairement minimaliste, mais ça n’aide pas à l’immersion. Les lumières jouent sur des ambiances chaudes ou froides pour souligner les humeurs des personnages. Pas de projections vidéo – le seul élément notable, c’est que l’orchestre est installé sur une plateforme surélevée au-dessus de la scène, façon mezzanine.
Côté costumes : on est sur des tenues du quotidien. Jamie est en chemise-pantalon classique, Cathy alterne entre robe simple et jean-t-shirt. Rien de marquant. On aurait aimé que Nick propose quelque chose d’un peu plus ambitieux 😏 Pas de chorégraphie non plus – il faut dire que le récit ne s’y prête pas vraiment. Tout est dans le texte et la voix.
Et la voix, parlons-en ! Ils sont deux sur scène. Juste Nick et Adrienne. Pas de chœur, pas d’ensemble. Juste eux deux. Alors… les critiques sont particulièrement dures avec Nick Jonas, mais moi, je l’ai trouvé plutôt bien. Il joue correctement, il chante juste. Effectivement, il est un peu plus limité vocalement, mais pour une histoire aussi banale, ça colle plutôt bien au pitch 😅 Je l’ai beaucoup aimé sur « The Schmuel Song » – c’était mignon, tendre, vivant. Adrienne Warren m’a moins convaincu. C’est une excellente performeuse, la salle l’a adorée, mais elle a gueulé sur toutes les chansons… et ça ne m’a pas spécialement transcendé. Difficile de ressentir une alchimie entre eux : ils partagent à peine une scène à deux voix. Et avec la narration en miroir, la déconnexion entre eux est automatique. Est-ce qu’ils auraient pu faire autrement ? Peut-être. Mais je ne suis pas pressé d’aller voir d’autres productions pour le savoir.
La pièce dure 90 minutes sans entracte, ce qui est parfait. L’alternance des monologues crée une forme de monotonie, donc heureusement que ça ne dure pas 2 h 30. Le public a gentiment applaudi. C’était poli, mais pas débordant d’enthousiasme, contrairement à Real Women Have Curves quelques jours plus tôt. Les comédiens sont d’ailleurs restés 30 secondes chrono sur scène pour le salut final. Je n’avais jamais vu un salut aussi expédié 😅
Que dire en conclusion ? L’idée de base est originale, mais passé ce petit effet, le spectacle échoue sur quasiment tous les autres tableaux. Moi, j’ai aimé Nick Jonas – je trouve ça courageux de sa part de s’être lancé là-dedans. Et vu les seaux de merde qu’il se prend, ça ne doit pas être facile en ce moment. Adrienne Warren a une belle puissance vocale, mais je n’ai pas trouvé qu’elle faisait passer plus d’émotions pour autant. Dans l’ensemble, c’est trop plat, trop linéaire (un comble avec un tel concept), et surtout… cette histoire de couple lambda, je n’ai pas envie de voir ça en 2025.
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Extraits « The Last Five Years » (provisoire)