6 Avril 2025 – Real Women Have Curves: The Musical – James Earl Jones Theatre, New York (2025)
Je ne connaissais ni la pièce d’origine ni le film sorti en 2002. À vrai dire, j’y suis allé un peu au hasard, en mode « on verra bien ». Et je suis ressorti le sourire aux lèvres, avec la sensation d’avoir vu un spectacle à la fois lumineux et… nécessaire.
On est à Los Angeles, dans les années 80. Ana, 18 ans, bosse à contrecœur dans l’atelier de couture de sa famille, alors qu’elle rêve d’université, de journalisme, d’écriture. Mais pour l’instant, elle coud des robes, aux côtés de sa mère, de sa sœur Estela, et de plusieurs femmes du quartier. Et c’est dans ce petit atelier, entre les machines à coudre et les piles de tissu, qu’elle va peu à peu apprendre à s’aimer, à s’affirmer, et à croire qu’elle mérite mieux ✊
Le livret est signé Lisa Loomer, d’après la pièce semi-autobiographique de Josefina López. Et franchement, c’est un petit bijou. Ça parle d’estime de soi, d’immigration, d’ambition, de conflits mère-fille, de rêves trop grands… mais sans jamais tomber dans la lourdeur ou le discours tout fait. Il y a un point de vue, on rit beaucoup, on est souvent touché, et on suit avec plaisir toutes les intrigues liées à ces personnages.
Côté musique, gros coup de cœur. Les chansons sont signées par le groupe Jesse & Joy : guitares latines, ballades pop, harmonies pleines de soleil, c’est hyper mélodieux. J’ai adoré. « Make It Work » lance le show avec énergie, « Real Women Have Curves » (oui, c’est aussi une chanson) est un tube en puissance, et « Flying Away », le solo d’Ana, est une ballade vraiment réussie. J’ai déjà envie d’écouter l’album en boucle 🥰
Le décor principal – l’atelier de couture – est authentique, vivant, habité. Les gestes, les bruits, la poussière… tout est là. Mais là où la mise en scène devient vraiment inventive, c’est grâce aux panneaux vidéo mobiles qui permettent au spectacle de glisser sans pause d’un lieu à l’autre : la maison d’Ana, la rue, un parc… et même une séquence onirique à la Fashion Week de Paris, imaginée par Estela. Ce passage est visuellement très réussi.
Les toiles de fond, parfois abstraites, sont superbes. Les costumes sont justes, ancrés dans le réel, sans clinquant inutile. Les chorégraphies s’intègrent en douceur dans le spectacle, comme une prolongation des dialogues, sans jamais faire “pause comédie musicale”.
Tatianna Córdoba est INCROYABLE dans le rôle d’Ana. Elle chante merveilleusement bien, avec une voix à la fois douce et puissante, et elle incarne ce personnage avec une sincérité rare. En face d’elle, Justina Machado (qu’on connaît pour le sitcom One Day at a Time) campe une mère stricte, parfois étouffante, mais profondément humaine. Toute la troupe est formidable. On sent une vraie écoute, une vraie envie de raconter cette histoire ensemble. Et ça change tout 🫶
Et puis il y a le public. Dès les premières scènes, l’énergie de la salle était palpable : rires spontanés, cris d’encouragement (notamment quand les couturières finissent leur énorme commande), et même une standing ovation en plein milieu du show, déclenchée par une scène aussi forte qu’inattendue. Je n’en dis pas plus, vous comprendrez quand vous y serez.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré. Real Women Have Curves est un spectacle chaleureux, sincère, et inspirant, qui parle à tout le monde, quel que soit son parcours. Il mérite de jouer à guichets fermés tous les soirs. Et pourtant… la salle n’était pas pleine. Donc j’espère que le bouche-à-oreille changera la donne !
J’espère que ça vous a donné envie d’y aller ou en tout cas de vous y intéresser. Et si vous l’avez vu, ou si vous comptez y aller bientôt, dites-moi ce que vous en avez pensé ! En commentaire ou sur mes réseaux (Facebook, X, Instagram) – je serai ravi d’en discuter avec vous. Et pour d’autres découvertes musicales à New York : un seul hashtag → #Broadway 🎭
Extraits « Real Women Have Curves » (provisoire)