24 Novembre 2015 – Résiste : La Comédie Musicale – Palais des Sports, Paris
Ce que j’aime le plus dans les chroniques de comédie musicale, c’est leur longueur ! LOL ! Eh oui, je suis contraint d’être synthétique – chose que je ne suis pas habituellement 😀 Je ne vous raconterai donc pas le spectacle, il faut que vous gardiez la surprise si vous allez le voir ; mais je vais quand même essayer de vous donner quelques pistes en espérant vous donner envie de vous déplacer au Palais des Sports.
« Résiste », c’est la comédie musicale de France Gall, en hommage à Michel Berger, qu’elle a coécrit avec son ami Bruck Dawit. Elle raconte l’histoire de Maggie, une jeune fille pleine de vie, qui travaille dans une boîte de nuit avec son père et sa sœur. Les trois personnages vont être confrontés à la faillite du club, et vont donc devoir redoubler d’imagination pour tenter de le sauver. Évidemment, pas sans l’aide de personnages secondaires qui viendront égayer le récit par leurs interventions. France Gall joue la narratrice de cette histoire. Elle endosse le rôle d’une grand-mère, Moon, qui raconte la folle épopée de Maggie à sa petite fille, Lola. Je ne vais pas vous révéler le twist final, même si vous le devinerez dès les premières minutes du spectacle, je vais plutôt essayer de dresser un portrait du show dans sa globalité.
Commençons par l’histoire justement… Le spectacle s’ouvre sur une vidéo de Moon, dans son appartement, accompagné sa petite fille Lola. La fillette, très curieuse, remarque un tableau accroché au mur : le visuel de l’affiche – qui fait lui-même référence à la pochette de l’album live de France Gall au Palais des Sports en 1982 (joli clin d’œil au passage). Elle demande donc à sa grand-mère qui est la jeune femme sur la photo… C’est là que Léa Deleau, qui joue Maggie, fait sa première apparition. L’histoire n’est clairement pas ce qu’il y a de plus intéressant dans la comédie musicale. Le récit est simple : dans un premier temps, on voit les personnages évoluer dans la boîte de nuit, ils apprennent que la faillite est proche, et vont tout faire pour tenter de s’en sortir avec l’aide des habitués du club. La deuxième partie du spectacle est un peu plus grave, tout est lié à l’organisation d’une grande soirée en l’honneur de l’éclipse de lune pendant laquelle certains liens vont se rompre et d’autres se construire… Le tout donnant un récit assez basique, avec de l’amour, de l’émotion et bien évidemment de la joie, parce que c’est aussi ça qui caractérise les chansons Michel Berger.
Et la musique, c’est le gros point fort de ce spectacle ! Les titres sont joués live, par des musiciens présents sur scène. Ce sont les musicos du club : ils font donc partie intégrante de l’histoire et c’est ça qui est génial, leur légitimité est incontestable. Et qu’est-ce que c’est bon d’entendre ces titres en live ! Dans leur version originale en plus, parce que rien n’a été dénaturé. Parmi les grands moments musicaux de la soirée, on retrouve les classiques : « La Groupie Du Pianiste », « Ella Elle L’a », « Il Joue Du Piano Debout » et évidemment « Résiste » qui donne son nom au spectacle. Les spectateurs étaient debout, certains sont même allés danser devant la scène : l’ambiance était incroyable (pour un mardi soir, LOL) ! C’est quelque chose qu’on ne voit habituellement pas… On est plus dans un rapport contemplatif avec ce genre de spectacle, mais ce n’est pas du tout le cas ici. En entendant ces morceaux-là, j’ai osé imaginer le retour de France Gall sur scène : ce serait une fête incroyable ! J’ai également beaucoup aimé « Les Accidents D’amour » en guise de final, parce que ça nous en fout plein les oreilles et plein les yeux…
La mise en scène d’ailleurs, parlons-en. C’est Ladislas Chollat qui en a eu la charge, et il a eu de très bonnes idées. Ne vous attendez pas un voyage extraordinaire dans mille contrées, c’est un huis clos : le club. Et pourtant, le décor est sans cesse en mouvement, les changements sont d’une fluidité incroyable, et le tout est teinté d’une modernité qui n’a rien à envier à certaines autres productions. La meilleure idée pour moi, c’est la fin de la première partie. Je n’en dis pas plus, vous la découvrirez si vous y allez… Dans tous les cas, c’est clairement du grand spectacle. C’est lumineux, tout est travaillé et la scène est toujours bien occupée, que ce soit par les éléments de décor mobile ou par la troupe, une trentaine de comédiens au total…
Et c’est là le point faible de cette création. En tout cas pour moi. J’ai trouvé que les artistes manquaient d’un petit quelque chose. Je crois avoir saisi le parti pris de France Gall… Elle a sans doute voulu choisir des gens qui ont une voix passe-partout, afin de ne pas altérer les morceaux de Michel Berger – et que l’attention soit portée sur les chansons et non pas sur les acteurs. Je me trompe peut-être, mais c’est l’impression que ça m’a donnée. En revanche, on ne peut pas leur enlever leur professionnalisme, l’interprétation est bonne, les chorégraphies sont bien exécutées, et dans l’ensemble, on y croit ! Mais ça ne m’aurait pas dérangé si les personnages avaient été un peu plus « incarnés ».
Pour conclure, je vous dirai que si vous aimez le répertoire de France Gall et de Michel Berger, n’hésitez pas : allez voir le spectacle, vous passerez forcément un bon moment ! C’est l’occasion d’entendre ces chansons qu’on n’entendra peut-être plus jamais en live. Il faut voir l’ambiance tout au long de la soirée ! C’est un vrai plaisir de redécouvrir les classiques, ainsi que d’autres titres, moins populaires, mais dont le rendu reste très bon : je pense notamment aux « Accidents D’amour » et à « Samba Mambo », que j’ai adoré. La scénographie est très réussie, c’est fluide, lumineux, il y a plein de trouvailles tout au long du spectacle : le décor est vraiment bien construit. Concernant l’histoire, elle n’est qu’un prétexte à mettre en avant les chansons du répertoire de Michel Berger et de France Gall. Malgré tout, les morceaux n’arrivent jamais comme un cheveu sur la soupe : tous les titres sont toujours amenés d’une façon ou d’une autre, que ce soit en intégralité ou par petits extraits. J’ai quelques réserves sur le casting, mais là encore, c’est mon avis personnel et je suis certain que la plupart des spectateurs n’y portent pas plus d’intérêt que ça.
On est ressorti tous les trois, ravi de la soirée : avec le sourire et la pêche, parce que c’est un spectacle qui rend heureux ! Et je suis rarement sorti d’une comédie musicale avec cette impression-là ! Mis à part Le Roi Lion évidemment (cf. The Lion King – Lyceum Theatre, Londres (2015)), mais il surclasse absolument tout ce que j’ai pu voir dans ma vie sur scène 😀 « Résiste », c’est un peu comme retrouver une vieille copine qu’on n’a pas vue depuis des années et avec qui on a envie d’évoquer nos souvenirs. D’ailleurs, en me documentant pour écrire cette chronique, j’ai découvert que le spectacle était le premier volet d’une trilogie de comédies musicales… On attend donc impatiemment la suite – en espérant que France Gall, entre-temps, décide de remonter sur scène pour incarner, elle-même, ces titres qu’elle fait vivre à travers d’autres personnages aujourd’hui.
Je vous laisse avec la bande-annonce du spectacle, qui ne montre pas grand-chose finalement, et quelques photos, juste pour dire… Comme d’habitude, n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram. Quant à nous on se retrouve bientôt (et oui encore !), pour d’autres aventures, l’année est quasiment terminée, alors profitons-en ! 😀
Extraits « Résiste »