17 Avril 2013 – Pink : The Truth About Love Tour – Bercy, Paris
Scéniquement parlant, Pink est sans doute l’une des plus grandes artistes pop des deux dernières décennies. On n’est pas loin d’approcher la perfection à chacune de ses apparitions. Assister à l’unique date française de sa nouvelle tournée, « The Truth About Love Tour », était donc un DEVOIR – LOL – même si personnellement, je ne suis pas spécialement fan de l’album du même nom.
Avec Guillaume, on arrive au tout dernier moment à Bercy… On rate même la première partie, Walk The Moon. Il y a beaucoup de monde, ça fait longtemps que je n’ai pas vu Bercy comme ça. Le concert étant complet de chez complet, ils ont même ouvert à la vente des places à visibilité réduite derrière la scène. Nous, on est super bien placés : rien à dire là-dessus, c’est l’idéal. Quelques minutes avant le début du spectacle, la foule s’agite : je mets du temps à comprendre qu’il y a un clown en train de faire le pitre dans les gradins. Il va même jusqu’à grimper sur les spectateurs, je suis bien content qu’il ne vienne pas vers nous 😀 Il rejoint la scène, encore dissimulée par un rideau, sur l’air de la chanson « The Truth About Love ». Une fois en place, il harangue la foule pour chauffer l’ambiance et tente de choisir une personne dans le public afin de lui ouvrir la voie vers la ‘vérité au sujet de l’amour’… Les écrans balayent les gradins à la recherche de la perle rare… Et c’est Pink elle-même, qui se trouve parmi les spectateurs, qui est invitée à monter sur scène ! Elle n’est évidemment pas dans la salle à proprement parler, c’est une vidéo, mais c’est amusant de voir les gens la chercher des yeux ! Même moi j’ai douté ! LOL ! L’intro démarre, le rideau tombe : les choses sérieuses commencent !
La scène est toujours plongée dans le noir lorsque les premières notes de « Raise Your Glass » résonnent dans la salle. Pink est littéralement projetée du sol quand démarre le refrain. Elle est suspendue par un câble élastique à une structure en métal et y effectue d’impressionnantes acrobaties. Le ton est donné ! Le décor est superbe : il est composé de multiples écrans, dont un central, en forme de cœur, de divers éléments en ‘dur’ (plate-forme surélevée, escaliers, lampadaires) et d’une imposante inscription « The Truth About Love » surplombant la scène. Petit bémol, le son. Franchement pas top. Dès la fin de la chanson, un interlude vidéo laisse à Pink de récupérer avant « Walk of Shame ». C’est l’un des titres du dernier album que je préfère d’ailleurs. Elle est rejointe par ses danseuses. L’ambiance est excellente. Pink s’allonge langoureusement au bord de la scène sur « Just Like a Pill » pour interagir avec le public : elle touche des mains, fait des bisous… On a quand même rarement l’occasion de voir un artiste de sa trempe agir de cette façon : les premiers rangs ont dû être ravis. En tout cas, la voix est parfaite, juste et puissante, elle assure ! Quelques mots ensuite, un peu en français, un peu en anglais pour nous remercier de l’accueil et nous dire qu’elle est fière de nous présenter ce spectacle. C’est au tour de mon titre favori de son répertoire : « U + Ur Hand ». Celui qu’elle avait supprimé en 2010 à Nîmes la vilaine ! Elle s’éclate comme une folle sur scène et ce qui est génial, c’est que tout paraît naturel et facile : elle chante, danse, saute, cours, chauffe le public, reprend la chorégraphie avec ses danseurs comme si de rien n’était. C’est impressionnant !
Elle demande ensuite aux spectateurs s’ils sont déjà venus la voir auparavant… Parce que ceux-là savent à quel point elle danse… mal ! Ce trait d’humour annonce « Leave Me Alone (I’m Lonely) » une de mes chansons préférées depuis que je l’ai découvert à Nîmes en 2010. Elle rejoint le bout de l’avancée pour effectuer ses petites chorégraphies ridicules, mais en fait, même en faisant la conne, elle a une classe de folie. Je suis vraiment ravi de la présence de ce morceau ! Je suis fan ! On retrouve ensuite le clown du début du spectacle dans un interlude ‘infernal’, au sens premier du terme. La salle est plongée dans une ambiance démoniaque aux tons rougeâtres. Il est assis dans un fauteuil qui surplombe la scène puis se lève pour atteindre le bout de l’avancée. On se rend compte qu’il a une queue telle celle d’un démon ! Il laisse place à un beau moment de poésie ensuite avec « Try », dont vous pourrez voir la vidéo en fin d’article. Pink se retrouve de nouveau suspendue pour une performance pleine de grâce avant d’être rejointe par Colt Prattes, le danseur du clip, pour reproduire la célèbre chorégraphie avec les portés.
Elle s’installe ensuite au centre de la scène pour interpréter « Wicked Game » de Chris Isaak. Je ne suis pas spécialement fan de la chanson, mais l’ensemble est mignon. Les danseurs viennent la rejoindre pour une chorégraphie s’inspirant de la danse contemporaine, c’est un moment de douceur. Elle revêt ensuite une longue robe noire pour le dernier single en date : « Just Give Me a Reason », en duo ‘virtuel’ avec Nate Ruess du groupe Fun. Joli moment également qui nous permet d’apprécier une nouvelle fois sa puissance vocale sans faille. S’en suit un interlude lunaire ! La salle est plongée dans le noir, seules quelques étoiles brillent sur les écrans… La lune apparait, avec un visage (en référence au célèbre court-métrage « Le Voyage dans la Lune » de Georges Méliès), puis c’est au tour du clown, déguisé chérubin avec auréole et couche-culotte (**WTF**). Rien à voir avec la suite du smilblick, car Pink revient avec une énergie folle pour quelques morceaux rock. « Trouble », un titre que je ne pensais pas avoir la chance d’entendre, « Are We All We Are » et « How Come You’re Not Here », toutes deux extraites du dernier album.
L’excitation laisse place à l’admiration avec « Sober », dont l’impressionnante mise en scène est à couper le souffle. Pink grimpe dans une boule métallique suspendue qui se met à tournoyer. Les danseurs s’y accrochent également et les voilà lancés à pleine vitesse au-dessus de la scène. C’est sublime et je vous conseille vivement d’aller regarder ce passage sur YouTube. J’ai même envie de dire qu’elle fait mieux en 5 minutes que le Cirque du Soleil en 2h ! LOL. Elle s’installe ensuite au piano pour « The Great Escape » pendant laquelle les spectateurs lui brandissent des pancartes « Merci ». Une chose surprenante (enfin pas SI surprenante) c’est qu’elle… elle les remarque tout de suite, au point d’en arrêter la chanson ! Pas comme tous ces artistes (Shy’m en tête) qui font semblant de ne rien voir et qui 5 minutes plus tard sont émus aux larmes. La spontanéité de Pink est tellement appréciable.
Elle en fait d’ailleurs encore preuve au moment du set acoustique où elle prend le temps de récupérer ce que les fans lui ont apporté (cadeaux, dessins, peluches, etc.), elle signe même des autographes et embrasse une personne dont c’est l’anniversaire. Elle rejoint donc son guitariste pour « Who Knew » et « Fire and Rain », reprise de James Taylor, avant d’attaquer « F**kin’ Perfect ». Ce n’est pas la chanson que je préfère, mais elle a bien sa place dans la setlist. Nouvel interlude vidéo en hommage aux premières années de carrière de Pink annonçant l’un de mes moments favoris, le medley « Most Girls / There You Go / You Make Me Sick ». En fait, sur le coup, je pensais que c’était une seule et même chanson (« You Make Me Sick »). J’ai encore des progrès à faire en Pink-ographie, héhé ! N’empêche que ce medley, c’est la grande classe : l’orchestration live des trois titres est excellente, particulièrement le break de « There You Go » et puis… je suis fan de « You Make Me Sick ».
Ambiance de folie ensuite sur « Slut Like You », morceau extrait du dernier album, mais peut-être pas autant que sur « Blow Me (One Last Kiss) », qui permet à toute la troupe de se lâcher sur scène. La fin du concert approche et je dois avouer que c’est avec une certaine excitation que l’on observe la mise en place de la structure qui sert au final sur « So What ». Un final comme rarement j’ai eu l’occasion d’en voir. Pink revient sur scène dans une combinaison dorée accoutrée d’un drôle de cerceau, qui lui permet en fait d‘être tractée dans toute la salle, et je pèse mes mots : TOUTE LA SALLE… En face, à gauche, à droite, en haut, en bas. C’est un final époustouflant qu’elle nous offre en survolant Bercy dans tous les sens pendant 5 minutes tout en faisant des acrobaties plus impressionnantes les unes que les autres. Le concert se termine dans cette ambiance magique et on a même droit à un petit bonus, un ‘générique de fin’ en vidéo composé d’images des répétitions, avec entre autres des moments drôles et émouvants avec sa fille. Hyper pro de A à Z.
Vous savez, des concerts j’en ai vu, des bons et des moins bons, mais des spectacles de ce niveau, c’est rare, même pour des artistes confirmés. On est loin de Britney, Rihanna ou Gaga, et Dieu sait que je les aime également. Le show est incroyable. La scénographie est superbe : le décor, les costumes, les lumières, la mise en scène, on en prend plein les yeux pendant quasiment deux heures. Et Pink… Pink, elle est tout simplement excellente. Super pro, elle a de l’énergie à revendre, vocalement, elle se balade, et ce qui n’est pas négligeable : elle reste accessible, proche du public.
Je pense aux moments forts : l’entrée en scène sur « Raise Your Glass », l’excellent final sur « So What », j’ai ENFIN eu mon « U + Ur Hand », j’ai redécouvert ses premiers morceaux grâce au medley « Most Girls / There You Go / You Make Me Sick », et puis je ne parle pas des performances acrobatiques sur « Sober » et « Try ». Bref, un show complet, une artiste complète. Je souhaite vivement qu’elle revienne en 2014 chez nous, une date c’est trop peu ! Pourquoi pas un Stade de France ? Puisque Bercy sera en rénovation… Je vous laisse avec les photos et les vidéos de la soirée et je vous donne RDV la semaine prochaine pour plein d’autres surprises ! En attendant, retrouvez-moi sur Facebook, Twitter et Instagram pour découvrir de nombreuses autres chroniques de concert notamment celles des deux précédentes dates auxquelles j’ai assisté : Pink – Salle Wagram, Paris (2012) et Pink : Funhouse Summer Carnival Tour – Arènes, Nîmes (2010).
Setlist : Raise Your Glass / Walk Of Shame / Just Like A Pill / U + Ur Hand / Leave Me Alone (I’m Lonely) / Try / Wicked Game / Just Give Me A Reason / Trouble / Are We All We Are / How Come You’re Not Here / Sober / The Great Escape / Who Knew / Fire And Rain / F**Kin’ Perfect / Most Girls / There You Go / You Make Me Sick / Slut Like You / Blow Me (One Last Kiss) / So What
Également disponible en vidéo sur YouTube : Who Knew – Leave Me Alone (I’m Lonely) – Try