24 Janvier 2014 – Nolwenn Leroy : Ô TOUR de l’Eau – Théâtre du Casino, Enghien-les-Bains
Nolwenn Leroy ne fait plus spécialement partie de ces artistes dont je suis l’actualité, mais j’étais assez curieux de la découvrir sur scène ; notamment en souvenir des bons moments que j’ai passés à écouter ses chansons. Soyons clairs, je ne déteste pas « Bretonne » et « Ô Filles De L’eau », mais je dois reconnaître que je préfère largement « Histoires Naturelles » qui est pour moi, son album le plus abouti. Lorsque nous avons acheté les billets avec Guillaume, la tournée n’avait pas encore débuté et nous ne savions pas exactement les choix qu’elle allait effectuer quant à la setlist. C’est donc avec une pointe de déception que nous avons découvert qu’elle avait mis de côté les titres de son répertoire que l’on préférait. Pas de « Cassé », ni de « Nolwenn Ohwo » pour encore plus de « Tri Martolod », de « Suite Suite Sud-Armoricaine», de crêpes et de marée ! Cette blague n’est pas de moi, LOL.
C’est donc avec quelques réserves que nous arrivons dans la très belle salle d’Enghien-les-Bains. Le théâtre du Casino est petit, les sièges confortables et miracle : il y a de la place pour les jambes ! Première surprise : le rideau qui cache la scène diffuse des images de méduses bleutées qui montent et descendent et on entend toute une panoplie de bruits de l’océan. Tout y est : vagues, mouettes, baleines, etc. Habituellement, j’aurais trouvé ça hyper-kitsch, mais là bizarrement, ça m’a beaucoup plu : j’ai particulièrement aimé le fait que le spectacle commence « avant » l’arrivée de Nolwenn. C’est une excellente idée et je ne m’attendais pas à découvrir ce genre de mise en scène. Du coup, lorsque les lumières s’éteignent et que le concert commence véritablement, je suis déjà dans l’ambiance, prêt à me laisser transporter au rythme des violons et des flutiaux 😀
Le silence se fait et l’introduction aux percussions de « Davy Jones » résonne dans la salle. Les méduses sur la toile laissent place à des anémones de mer qui bougent en rythme sur la musique. Nolwenn apparaît en ombre chinoise sur le voile qui recouvre la scène. Elle danse en reproduisant les mouvements des anémones. Le rideau se lève et les spectateurs applaudissent lorsqu’ils la découvrent. Elle est habillée simplement : elle porte une robe noire brillante, assez ample, et des bottines. Je ne suis pas spécialement surpris de ce manque de goût flagrant, LOL, mais j’aurais aimé un peu plus de sensualité et de grâce. La chanson nous plonge dans une ambiance celtique qui n’est pas sans rappeler « Bretonne ». Le décor est efficace : une série de panneaux compose un écran de projection en fond de scène, sur lequel sont diffusées des vidéos en rapport avec le thème de l’eau et de la mer, comme les méduses que nous avons pu voir avant l’ouverture du concert. C’est cohérent, c’est joli : pour moi, ça fonctionne. Après un rapide « Enghien, bonsoir ! », elle enchaîne avec un autre titre de son dernier album : « Juste Pour Me Souvenir ». J’aime beaucoup cette chanson et je suis très content de son rendu en live : l’orchestration est riche, c’est un véritable plaisir que d’entendre cette multitude d’instruments alors que la tendance est aujourd’hui au minimalisme sur scène. La version est quelque peu réarrangée et propose un pont instrumental très sympathique avant le dernier refrain. Le concert continu avec « Ahès » et « Aux Filles De L’eau ». Nolwenn est à l’aise sur scène et prend quelques minutes pour « converser » avec le public. Elle nous souhaite tout d’abord une bonne année et nous demande si nous comptons rester aussi sages toute la soirée. L’ambiance est effectivement très calme dans la salle !
Elle nous explique ensuite qu’elle va interpréter « Brest » en hommage à la ville qui la vue naître. C’est l’une des reprises de « Bretonne » que j’ai préférée et je suis ravi la retrouver sur scène. N’hésitez pas à aller voir la vidéo sur YouTube ! Sans transition, elle enchaîne avec « J’ai Volé Le Lit De La Mer », excellent morceau de son dernier album « Ô Filles De L’eau ». L’ambiance commence à se réchauffer et ça se confirme avec « Suivre Une Étoile », seule rescapée de ses débuts. Le titre est accueilli avec une joie non dissimulée par les spectateurs et c’est justifié : la chanson est bonne et la réorchestration la rend encore meilleure. J’ai du mal à comprendre pourquoi il y a si peu d’anciens morceaux vu l’effet qu’ils provoquent dans la salle. J’espère qu’elle compte se rattraper sur une prochaine tournée. Après cette courte escapade dans les années 2000, Nolwenn reprend le fil du concert avec « À La Vie À La Mort », dont la mélodie est sifflotée par le public, « Sur Mes Lèvres », titre écrit et composé par Jean-Louis Murat et « Limitless » que j’ai (re) découverte avec plaisir. Je n’avais pas spécialement prêté attention à cette chanson à l’écoute de l’album et je trouve qu’elle gagne vraiment exister en live : l’orchestration, la mise en scène et l’interprétation sont incroyables. J’ai beaucoup aimé ce passage et je le mets dans les moments forts de ce concert.
Elle n’en a pas fini avec « Ô Filles De L’eau » et enchaîne avec « Ophélia » qui est la chanson que je préfère de l’album – et que j’ai d’ailleurs tout de suite aimée. Vous trouverez la vidéo sur YouTube. J’avais peut-être mis beaucoup d’attente dans ce titre, car je n’ai pas été forcément emballé par le rendu live. L’ensemble me paraît étouffé et la voix est noyée dans une orchestration un peu brouillonne. J’espérais autre chose. Elle interprète ensuite « Scarborough Fair » avant d’annoncer que le moment tant attendu de danser la gigue est arrivé. Elle en fait des caisses ! Elle demande aux spectateurs de se lever malgré le confort des fauteuils du casino d’Enghien, saisit son violon et nous entraîne dans une danse infernale ! Je craignais ce moment, mais après coup, je dois reconnaître qu’il s’agit sûrement d’un des meilleurs passages du spectacle. Je peux même dire qu’il y a un « avant » et un « après » gigue : l’ambiance étant beaucoup plus détendue après ce morceau folklorique. Elle reste dans le thème avec « Suite Sud-Armoricaine », dont j’ai trouvé l’orchestration live formidable, d’une richesse absolue ! C’est l’instant breton puisqu’elle continue avec « Tri Martolod », sur laquelle je ne peux pas m’empêcher de chanter les paroles de « La Tribu De Dana » de Manau, et « La Jument De Michao », dont vous pouvoir voir la vidéo à la fin de ce compte rendu. J’ai beaucoup aimé ces quelques chansons folkloriques, c’était un très beau moment du concert.
Sans transition, elle revient à son dernier album avec « Sixième Continent », qui reste malgré tout bien marqué par l’esprit « Bretonne ». Je ne suis pas spécialement fan du titre à la base, mais je dois reconnaître qu’il fonctionne assez bien en live, sans doute grâce à son côté punchy. Nolwenn salue les spectateurs avant de revenir pour le rappel. Elle nous remercie d’être toujours là, et parle des gens qui partent avant la fin du spectacle, pour aller récupérer leur voiture au parking. Elle a l’air vraiment sympathique, et semble personnaliser son fil conducteur en fonction de la ville où elle se trouve ; ce qui est assez rare pour être souligné ! Elle enchaîne sur une version quasi a cappella de « Ohio » accompagné par les voix de ses musiciens et musiciennes. Elle termine tout en douceur avec « D’émeraude » avant de présenter toute son équipe artistique, technique, et nous remercier, une dernière fois d’être venu applaudir au théâtre du Casino d’Enghien-les-Bains. Elle quitte la scène après quasiment deux heures de spectacle : une belle performance, je n’ai vraiment pas vu le temps passer.
Eh bien à ma grande surprise, j’ai passé une très bonne soirée en compagnie de Nolwenn Leroy. Si la première moitié du spectacle m’a semblé manquer de rythme, j’ai été transporté par le reste du concert. Tout d’abord la mise en scène : je ne m’attendais pas quelque chose d’exceptionnel et je dois vous avouer que j’ai été surpris par la qualité de ce qui a été proposé ; l’ambiance qui a précédé l’arrivée de Nolwenn, l’écran de projection et les vidéos en tout point cohérentes avec le thème de l’album et de la tournée. Un sans-faute pour ma part même si l’ensemble aurait pu gagner en dynamisme grâce à une mise en lumière un peu plus sophistiquée. Concernant la setlist maintenant. Évidemment, je regrette toujours l’absence de « Cassé » et de « Nolwenn Ohwo », ou tout du moins de plus de morceaux pré-Bretonne. Ajoutés à la première moitié du concert, ils auraient sans doute permis une plus grande homogénéité au niveau de l’ambiance. Mais ! Le spectacle se tient, et je n’ai pas été spécialement frustré par les choix qui ont été faits ; j’ai particulièrement aimé : « Juste Pour Me Souvenir », « J’ai Volé Le Lit De La Mer », « Suivre Une Étoile », « Limitless », « Suite Sud-Armoricaine », « La Jument De Michao », bref : beaucoup plus de choses que prévues 😀 Je tiens d’ailleurs à souligner la grande qualité des orchestrations sur cette tournée : c’est musicalement très réussi.
Quant à Nolwenn Leroy, elle m’a fait très bonne impression. Ça n’a pas tout de suite été le cas, car son apparente froideur ne me parlait pas spécialement dans la première moitié du concert ; mais quand elle s’est transformée en « queen de la gigue » : je l’ai trouvé beaucoup plus détendue, naturelle et surtout bien plus spontanée qu’au début du spectacle. Et vocalement, parce que c’est important d’en parler aussi : pour moi c’est un sans-faute. Je n’ai pas noté de problèmes particuliers, et elle semble être parfaitement à l’aise avec son répertoire actuel. Une bonne surprise donc que cette soirée ! On termine la chronique par les photos et les vidéos du concert ; n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram) si vous aussi, vous avez assisté à l’une des dates de la tournée !
Setlist : Davy Jones / Juste Pour Me Souvenir / Ahès / Aux Filles De L’eau / Brest / J’ai Volé Le Lit De La Mer / Suivre Une Étoile / À La Vie À La Mort / Sur Mes Lèvres / Limitless / Ophélia / Scarborough Fair / Suite Sud-Armoricaine / Tri Martolod / La Jument De Michao / Sixième Continent / Ohio / D’émeraude
Également disponible en vidéo sur YouTube : Ophélia – La Jument de Michao