17 Novembre 2013 – Lara Fabian : Le Secret – Théâtre du Châtelet, Paris
La dernière fois que j’ai parlé de Lara Fabian sur ce blog, c’était en 2010 à l’occasion de son concert au Zénith de Dijon (cf. Lara Fabian : Toutes les Femmes en Moi font leur Show – Zénith, Dijon (2010)). J’avais été écœuré par le spectacle et malgré quelques bons projets depuis (le best of, le film « Mademoiselle Zhivago », etc.) : j’ai du mal à me ré-intéresser à sa carrière. Lorsqu’elle a présenté son album « Le Secret » : je ne m’y suis pas reconnu. Mais je me suis dit qu’avec un peu de chance, la tournée serait intéressante et que les concerts me permettraient de retrouver la Lara que j’aime (celle de l’époque « Nue »). C’est donc pour cette raison que j’ai pris une place pour aller la voir au Théâtre du Châtelet. Maintenant que vous savez tout : on peut commencer !
Avant toute chose, je tiens préciser que nous avons assisté avec Guillaume à la représentation de l’après-midi, donc il est possible qu’il y ait de légères différences avec les autres concerts de la tournée, notamment au niveau de la setlist. Il est un peu plus de 15h30 quand on arrive devant le théâtre du Châtelet. L’entrée dans la salle se fait sans encombre, on est en orchestre, plutôt bien placé : ne reste plus qu’à patienter ! Les fans sont surexcités et pendant qu’on se raconte de la merde avec Guillaume : ils entonnent « Je T’aime » à la gloire de Lara Fabian. Un moment très étrange, d’autant plus quand l’un des spectateurs à côté de nous en profite pour balancer des vibes en veux-tu en voilà. WEIRD. Ils n’ont pas le temps d’entamer une autre chanson, car les musiciens entrent en scène : le spectacle peut donc commencer.
La lumière est tamisée et les quatre artistes qui accompagnent Lara sur cette tournée prennent place derrière leurs instruments. La percussionniste commence à jouer en reproduisant le rythme cardiaque, les battements du cœur. On voit Lara Fabian s’installer au centre de la scène, de dos, vêtue d’un peignoir marqué du sigle déjà présent sur la pochette de l’album : un Ensō japonais qui signifier le « retour au centre ». On prend peur, car d’après certains spectateurs qui ont assisté à une représentation dans l’après-midi à Lille : le concert a servi de répétition pour le soir. Quand vous avez lu ça, la voir débarquer en peignoir sur scène n’est pas très rassurant ! LOL. Mais il n’en est rien, cette tenue est bel et bien l’un des costumes « officiels » de la tournée et on le découvre sur la chanson d’ouverture : « Le Secret ». C’est l’un des rares titres que j’apprécie vraiment de l’album et je suis très heureux qu’il serve d’introduction à ce spectacle. La voix est bonne, en tant que spectateur lambda, on ne ressent pas spécialement les conséquences de son problème à l’oreille interne. À la fin de la chanson, elle est acclamée par le public : elle en fait des caisses évidemment, son visage n’est plus qu’un gouffre grand ouvert, grâce auquel elle essaye de nous faire comprendre qu’elle est contente. QUEEN.
Sur scène, divers éléments composent le décor. Au fond, il y a cinq colonnes « de lumière » sur lesquelles sont projetées diverses images, pour créer des ambiances, à droite, il y a une barre de danse classique et à gauche, il y a une coiffeuse et une cage à oiseau. Personnellement, ça me fait penser à l’univers de Nolwenn Leroy lors de la période « Histoires Naturelles ». Lara Fabian porte maintenant un pantalon blanc et un haut à voile assorti. Ça lui va très bien : elle est très jolie ! Elle prend place devant sa coiffeuse (le meuble évidemment, essayez de suivre un petit peu !) et une danseuse classique en tutu entre en scène. L’introduction parlée de la chanson « Danse » résonne dans la salle pendant que la ballerine effectue quelques étirements à la barre. Ce n’est pas le titre que je préfère, mais il a le mérite d’être dynamique ! Lara prend ensuite la parole pour nous déverser une de ses proses ultras pompeuses habituelles : « Bonsoir (**IL EST 16H CONNASSE**). Bienvenue dans le monde du SECRET. Entre musique, silence et récits de vie. On s’aperçoit que sur ce chemin, on n’est jamais tout seul ! ». Elle prend ensuite en main un ordinateur portable lorsque résonnent dans la salle une voix qui répète :
**VOUS N’AVEZ PAS DE MESSAGES**
**VOUS N’AVEZ PAS DE MESSAGES**
**VOUS N’AVEZ PAS DE MESSAGES**
**VOUS N’AVEZ PAS D’AMIS **
ELLE BALANCE L’ORDI PAR TERRE. BAM.
Cette introduction annonce évidemment « Un Ange Est Tombé », une chanson sur les dangers des relations virtuelles et des réseaux sociaux. Et là vous vous dites que je dois être sacrément intelligent pour pouvoir déchiffrer les paroles de Lara Fabian… Rassurez-vous, je n’ai aucun mérite : j’ai simplement distingué les mots FACEBOOK et TWITTER dans le texte et vu le titre, j’en ai déduit quelque chose de dramatique. Car oui, si je vous parle des soucis de compréhension c’est parce que son articulation pose un véritable problème sur l’album et je veux justement souligner que je suis agréablement surpris par le live : on comprend beaucoup mieux les paroles des chansons dans ce cadre.
C’est le cas pour « Amourexique » que je vis comme une illumination divine. Je ne m’étais pas rendu compte que le texte avait un sens. LOL. La mise en scène est d’ailleurs très intéressante : dans une ambiance rougeâtre, Lara se trouve devant un miroir grossissant qu’elle tourne à la fin du morceau sur sa face normale et pour se découvrir telle qu’elle est réellement. C’est une chanson sur les troubles alimentaires (et maintenant j’arrête de vous expliquer les paroles parce que sinon ce compte rendu va faire 10 pages). C’est l’un des moments du spectacle que j’ai préféré. Elle enchaîne ensuite sur « Que J’étais Belle ». La danseuse classique revient sur scène habillée de la fameuse tenue « paon » que tous les fans de Lara Fabian connaissent, mais que peut-être vous, derrière vos écrans, vous ne visualisez pas. RAPPEL DES FAITS : « QUE LUMIÈRE SOIT FAITE SUR CES IGNORANTS ! » Elle a bien compris qu’elle était ridicule et elle a filé sa merde à la pauvre gamine. MÉGÈRE !
La percussionniste s’approche au-devant de la scène et nous fait répéter des séquences rythmiques en claquant des mains. Une musique irlandaise démarre et si on tend l’oreille, on peut reconnaître « Humana » réorchestré en gigue. OK. Je ne sais pas ce qui me choque le plus : l’euphorie des fans dans la salle, Lara dansant la gigue sur le pont musical de « Humana » ou tout simplement cette version catastrophique de la chanson. Elle ne chante déjà pas beaucoup de ses anciens succès alors si c’est pour les massacrer : ça n’en vaut pas la peine ! Et mon effarement continu avec « J’y Crois Encore », qui est l’une de mes chansons préférées de son répertoire, qu’elle interprète… en parlant. Je n’ai même pas profité des refrains chantés tellement je suis resté bloqué sur ce truc. De plus, elle n’y met aucune âme et le public rigole par moments avec elle : du grand n’importe quoi. Vous trouverez la vidéo à la fin de cet article et vous pourrez vous faire votre propre avis sur la question ! Elle prend ensuite le temps d’expliquer à qui vous l’entendre que la chanson suivante, « Deux Ils Deux Elles », est devenue un HYMNE (ni plus ni moins) et nous gratifie donc d’une interprétation à la hauteur de ce morceau UNIVERSEL. Je me moque, mais j’ai beaucoup aimé ce moment-là – c’est très joli et le titre rend très bien en live. La vidéo est également disponible à la fin de la chronique !
Elle s’assoit sur l’une des marches qui composent le décor, et prend la parole pour vous remercier de la soutenir dans l’épreuve qu’elle traverse en ce moment, à savoir son problème de santé. Elle est naturelle (peut-être pour la première fois de la soirée moi aussi je me trompe, vous voyez), et je suis plutôt content de la revoir comme ça – sans ses airs de diva à la con. Elle est rejointe par les musiciens pour la séquence acoustique qui débute par « Je T’aime ». Mais avant ça, elle nous raconte un petit incident qui a eu lieu la veille : sa tasse de thé était brûlante et elle accuse gentiment les techniciens d’avoir voulu l‘ébouillanter (« En plus d’être sourde, ils m’ont brûlé la langue »). Elle entame donc la chanson en version gipsy-folk : bon, j’aurais préféré l’originale, mais c’est peut-être la réorchestration la moins dégueulasse de la soirée. Elle passe ensuite à « Il Est Lune » après s’être fait apporter un châle (WTF) et une boîte de mouchoirs… « Le châle, le thé, les mouchoirs, ça va aller, ne vous inquiétez pas ! Je suis sourde, je mouche. Je suis désolé. » Je pourrais vous le dire 1000 fois, mais elle est beaucoup plus intéressante comme ça que lorsqu’elle joue un personnage. Le public profite d’un petit trou de mémoire de Lara sur la transition pour reprendre de lui-même « Il Est Lune ». Je dois avouer que je suis impressionné.
Elle enchaîne ensuite sur « Je Rêve D’une Étoile » assise sur un tabouret au centre de la scène, gantée d’une main d’argent, ce qui n’est pas sans rappeler Michael Jackson ! Certains spectateurs ont amené des ballons et des étoiles et s’en servent pour éclairer la salle. Le concert continu avec « Immortelle » que je n’apprécie pas forcément à la base : j’ai en revanche beaucoup aimé l’outro, complètement planante. Lara part se changer dans les coulisses, les musiciens jouent un interlude instrumental et quand elle revient pour « I Am A-Wa », elle est vêtue d’une longue robe bleue qui lui va à ravir. La chanson est sympathique, puissante : je me demande d’ailleurs comment elle fait pour ne pas souffrir en la chantant avec son problème à l’oreille. Son actuel mari, qui est aussi magicien, est présent sur scène pour le morceau « Mirage » avec une sorte de marionnette-fantôme pour un numéro d’illusionniste digne du Plus Grand Cabaret Du Monde – et c’est plutôt réussi. Le spectacle se termine avec l’inespéré « I Will Love Again ». Ceux qui suivent régulièrement ce blog savent le culte que je voue à cette chanson formidable qu’est « I Will Love Again » : si je ne devais garder qu’un titre de Lara Fabian, ce serait celui-là ! Je le connais par cœur, je peux l’écouter 20 fois de suite sans me lasser et je n’aurais jamais cru qu’un jour elle le chanterait en concert en France. D’autant plus sur une tournée déclinée d’un album comme « Le Secret ». L’excitation est palpable dans la salle, je pense que je ne suis pas le seul à adorer ce morceau. L’ambiance est au top même si la réorchestration est un peu mollassonne, on peut y entendre des rythmes latinos se mêlant au son dance de la version originale. En plein milieu de la chanson, elle court voir l’ingénieur du son à la console pour lui demander quelque chose, sûrement en rapport avec son retour dans les oreillettes. Elle revient sur scène comme si de rien n’était en loupant le début du deuxième couplet. Le concert se termine sur une standing-ovation et Lara rejoint les coulisses pour se préparer pour la seconde représentation, plus complète d’après les infos que j’ai glanées ici et là…
Bon. Je me suis beaucoup moqué d’elle durant ce compte rendu, je le reconnais. Mais si vous avez su lire entre les lignes : vous avez compris que j’ai passé un agréable moment en sa compagnie. En tout cas plus qu’en 2010 (même si ce n’était pas bien difficile), LOL. J’ai même été agréablement surpris en fin de compte parce que je n’aime pas spécialement l’album et que je pensais me faire chier comme un rat mort. La setlist est ce qu’elle est, j’aurais évidemment apprécié plus d’anciens morceaux, mais vu le massacre de ceux qui sont présents : je me demande si ce n’est pas une bonne chose d’avoir limité la casse. J’ai beaucoup aimé la mise en scène, inspirée et inventive : de jolies idées, de belles ambiances visuelles, en accord avec l’esprit de l’album. Un bon point au niveau des costumes également, de très jolies tenues qui la mettent bien en valeur.
Quant à Lara, que dire ? Malgré son problème de santé, elle a toute sa voix : elle réussit tout de même à gérer correctement la plupart des chansons sans qu’on se rende compte de rien. Elle est toujours aussi perchée : ces longs monologues sur les questions existentielles de la vie sont lassants. Elle manque de naturel par moment et c’est bien dommage, car c’est sur scène qu’elle peut se livrer sans chichis. J’ai adoré la petite parenthèse qu’elle a faite lors du set acoustique sur son châle, son thé et ses mouchoirs. Quoi qu’il en soit, elle était toujours plus spontanée que sur la dernière tournée où tout était calculé du début à la fin. C’est donc avec un bon feeling que je termine ce compte rendu, et j’espère avoir réussi à le partager avec vous ! Je vous laisse avec les photos et les vidéos de la soirée, de l’après-midi pardon ! Et on se retrouve dès la semaine prochaine pour d’autres chroniques ! En attendant, n’hésitez pas à laisser un commentaire et à vous abonner à mes pages : Facebook, Twitter et Instagram pour être tenus informés de l’actualité du blog et découvrir les autres chroniques consacrées à notre amie Lara : Lara Fabian : Le Secret – Théâtre du Châtelet, Paris (2013), Lara Fabian : Toutes les Femmes en Moi font leur Show – Zénith, Dijon (2010) et Lara Fabian : Un Regard 9 – Zénith, Dijon (2005).
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Également disponible en vidéo sur YouTube : J’y Crois Encore – I Will Love Again – Deux Ils Deux Elles
Merci pour ce récit complet et plein d’humour ..
du même avis pour la tournée TLFM et la compréhension des textes du dernier album …
La date où je devais la voir a été annulée 🙁