11 Août 2022 – Lady Gaga : THE CHROMATICA BALL – Metlife Stadium, East Rutherford
Après avoir sillonné les routes d’Europe, Lady Gaga pose enfin ses valises aux États-Unis ! Nous l’attendions depuis 2020 : il était temps que les concerts aient lieu ! Comme son nom l’indique, la tournée s’articule autour du dernier album studio de la chanteuse : « Chromatica ». J’ai essayé de ne pas trop me spoiler suite aux dates en Europe, mais le peu que j’en ai vu du spectacle m’a donné très envie !
Je commence à connaître le chemin pour aller au MetLife Stadium dans le New Jersey. Cet été, j’y ai vu Coldplay et plus récemment The Weeknd. Je suis en gradins, bien en face de la scène, et la vue n’est pas dégueulasse du tout. Les stades américains étant généralement plus petits que les français, je trouve que la scène est plutôt bien adaptée à la taille du lieu 👍 Le décor est inspiré de l’architecture brutaliste : imaginez une sorte d’imposant bunker en béton sur 2 étages, avec 2 avancées de chaque côté. C’est très austère, et on est loin des couleurs flashy utilisées lors de la promo de l’album. Le stade se remplit peu à peu et on est maintenant 55 000 à attendre le départ vers la planète Chromatica !
Il n’y a pas de première partie et le concert démarre par un vortex qui nous plonge dans les entrailles d’un monde inconnu. La vidéo est énigmatique. On se retrouve nez à nez avec un genre de monstre recouvert d’épines, avant de croiser la route d’une Lady Gaga cyberpunk, le regard ahuri, qui semble dévorer un cœur sanguinolent. Le ton est donné 😂 Une vague de fumée se déverse lentement sur la scène et les danseurs font leur apparition sur un air de Bach, introduction à l’un des plus grands tubes de la chanteuse : « Bad Romance ».
Elle surgit dans une sorte de cocon futuriste, surplombant le reste de la troupe. On ne distingue que le haut de sa tête. Elle porte un masque et semble prisonnière de son sarcophage. Les danseurs reproduisent la chorégraphie originale et le décor crache des geysers de feu. C’est une entrée en matière inattendue et je trouve que c’est plutôt couillu de démarrer sur l’un de ses plus gros cartons. Je suis d’ailleurs assez content qu’on se débarrasse de ses classiques dès maintenant 😁 Et je pense qu’elle aussi, car elle a volontairement choisi de poursuivre le concert avec « Just Dance » et « Poker Face », deux autres morceaux que l’on aurait facilement pu imaginer arriver plus tard dans le spectacle.
Libérée de sa prison, elle enchaîne donc avec « Just Dance » sur laquelle elle semble incarner une déesse en proie avec ses adorateurs. Les danseurs se contorsionnent pour l’atteindre, mais elle reste hors de portée. Une métaphore de sa propre carrière ? 🤷 Si la mise en scène n’a encore rien révélé de son potentiel, le spectacle continue de nous plonger peu à peu dans un univers étrange et mystérieux. Je suis conquis ! Le bunker qui paraissait n’être qu’un bloc de béton se transforme de 1 001 façons grâce aux jeux de lumière et aux projections vidéo : c’est super bien foutu ! Ce qui est génial aussi, ce sont les 2 énormes écrans installés de chaque côté de la scène, qui permettent une immersion totale des spectateurs, même en gradins. Ça manquait terriblement à The Weeknd il y a quelques semaines, car au final, on se sentait un peu laissé-pour-compte. Le segment se termine sur « Poker Face » qui finit de réveiller le public new-yorkais.
Premier interlude de la soirée et ouverture de l’acte 1. Il s’agit d’une longue vidéo où l’on découvre Lady Gaga sanglée sur une table d’opération. Les images sont entrecoupées par les scanners d’un cerveau en ébullition, ainsi que des visions cryptiques où l’on voit Lady Gaga enchaînée à une imposante machinerie. C’est sur une sorte d’autel qu’elle va faire son entrée accompagnée de ses danseurs. Elle interprète « Alice », une chanson qui décrit un personnage qui tente de trouver la paix et la sérénité dans un monde dans lequel elle n’est pas adaptée. Le tableau est vraiment réussi, et je suis épaté par sa voix. J’ai aussi beaucoup apprécié l’énergie et la volonté qu’elle a mises dans l’interprétation et dans les chorégraphies tout au long de la soirée 👏 J’aurais l’occasion d’en reparler.
Elle porte maintenant une tenue faite de différentes matières, mélangeant tissu et plastique, donnant l’illusion d’une chair à vif. Les danseurs se rassemblent autour d’elle pour lui enlever le bustier avant le début de « Replay ». Je ne m’y attendais pas, mais c’est le tableau que j’ai préféré 🤩 J’ai posté un court extrait sur ma page Facebook. Le morceau ne paye pas de mine à première vue, mais je suis complètement emballé par la version live, notamment grâce aux projections sur les écrans et à la folle chorégraphie. L’énergie ne retombe pas sur « Monster », qui s’apparente à une séance de Zumba sous acide 😆 C’est cool de retrouver ce morceau dans la setlist après tant d’années.
Nous entrons maintenant dans l’acte 2 qui s’ouvre sur une silhouette allongée au milieu de fleurs blanches. Gaga réapparaît sur « 911 », portant un ensemble noir en vinyle rehaussé par des épaulettes pointues. La tenue n’est pas sans rappeler l’imagerie érotique du dessinateur Tom of Finland, et ça lui va à merveille. Le tableau est superbe des gradins ! Ma voisine, elle, est totalement larguée par ce qui se passe, et n’arrête pas de chouiner. C’est assez jouissif d’assister à sa décomposition lorsque Gaga continue avec un autre titre de Chromatica : « Sour Candy » 😂 Mais ne vous inquiétez pas pour elle, elle en aura quand même pour son argent, car Lady Gaga enchaîne avec « Telephone » et « LoveGame » sur fond de pyrotechnie !
L’interlude vidéo suivant nous emporte dans une succession de galeries kaléidoscopiques. Le batteur est d’ailleurs un peu à la ramasse sur ce passage et nous offre une joyeuse cacophonie. L’introduction de l’acte 3 est sans aucun doute l’un des moments les plus mémorables du spectacle ! La vidéo s’ouvre sur un maître d’orchestre à la coiffe excentrique, marquant le tempo pour les danseurs, alors devenus fantassins de l’armée babylonienne ! Leur leader, notre amie Gaga, porte maintenant un costume doré et scintillant, nous emmène à la découverte de « Babylon » en nous demandant si nous sommes prêts à nous battre pour nos vies, comme dans le texte de la chanson ⚔ La vidéo est disponible à la fin de l’article pour ceux que ça intéresse. C’est vraiment l’un des tableaux les plus réussis du spectacle : les projections vidéo, la chorégraphie et les tenues sont perfection 😍 Au terme de la performance, les danseurs se regroupent autour de Gaga et l’aident à enfiler une imposante tunique, avec laquelle elle part se pavaner sur l’une des avancées.
Elle enchaîne avec « Free Woman » en traversant gracieusement le public jusqu’à une seconde scène au milieu du stade. J’adore cette séquence, car même si on la perd de vue une fois dans la foule : elle est suivie par une caméra à laquelle elle jette de nombreux regards, pour garder la connexion avec tous les spectateurs. Accompagnée de ses danseurs, elle passe sous la scène pendant la longue outro avant de réapparaître, avec un grand piano ayant la forme d’un arbre mort. Elle prend la parole pour introduire « Born This Way » qu’elle interprète d’abord en piano-voix avant d’enchaîner sur la version originale qui met (littéralement) le feu au MetLife Stadium 🔥 Elle s’interrompt à plusieurs reprises pour envoyer des messages de soutien à la communauté LGBT, en glissant quelques mots sur le mariage gay qui pourrait bien se retrouver en difficulté aux États-Unis dans quelque temps.
Après un magnifique interlude fleuri qui introduit l’acte 4, elle réapparaît avec la tenue la plus étrange de la soirée : imaginez une sorte d’insecte extraterrestre violet, avec un casque affublé de longs tentacules… Oui voilà, vous y êtes 😂 Elle démarre avec 2 extraits de la bande originale du film « A Star Is Born » : « Shallow » et « Always Remember Us This Way » ; une ballade guimauve qu’elle dédie à son ami et voisin new-yorkais Tony Bennett, avec qui elle a enregistré deux albums de jazz. La foule est en délire en entendant ces 2 morceaux et reprend les paroles à plein poumon. Elle chante super bien et c’est vraiment un moment émouvant dans le concert.
Elle enchaîne avec une version piano-voix de « The Edge of Glory », qu’elle dédicace cette fois à Bruce Springsteen et Clarence Clemons, saxophoniste de renom, décédé en 2011. Puis, elle revient sur la conception de Chromatica en nous proposant d’autres adaptations au piano : « 1000 Doves » et « Fun Tonight ». À choisir, j’aurais préféré « Sine From Above », qui reste la grande absente de cette soirée. C’en est fini de la partie balade, et elle profite de « Fun Tonight » pour nous offrir la version originale beaucoup plus énergique ! Elle poursuit avec « Enigma », toujours seule sur la scène centrale. Si on peut lui reconnaître un talent particulier, c’est bien d’avoir un charisme incroyable : elle tient le stade entre ses mains. Elle retraverse le public et prend la direction de la scène principale !
C’est déjà l’heure de l’acte final, et pour l’interlude qui lui est dédié, on découvre une Gaga resplendissante, en noir et blanc, jouant les fashionistas avec une parure faite de voiles. On assiste ensuite à un rapide monologue en vidéo – où les voix et les visages se dédoublent et se mélangent sur l’écran. Cela semble être un poème 🤷 Ambiance eighties avec « Stupid Love » sur laquelle Gaga réapparaît, cheveux mouillés, dans une tenue de cuir noir serti de pierres précieuses ! C’est très rock’n’roll et ça lui va comme un gant – dommage que la chanson soit nulle 😛 C’est allongé au sol qu’elle démarre « Rain on Me », l’un de mes titres préférés de « Chromatica ». Le morceau ne déçoit pas et le public est en délire ! J’apprécie vraiment l’énergie qu’elle met dans le spectacle, et ce jusqu’à la dernière minute. Le stade est ensuite plongé dans le noir pour le rappel, c’est le moment que choisissent certains spectateurs pour partir. Je peux comprendre, car les transports ne sont pas des plus efficaces quand il s’agit de rentrer à New York.
Après quelques minutes, elle remonte sur scène accompagnée de ses guitaristes pour interpréter « Hold My Hand ». Elle porte une sorte de gant crochu qui rappelle celui d’Edward aux mains d’argent, le personnage de Tim Burton. L’ambiance est super rock’n’roll : elle hurle, saute par-dessus une barrière de feu, se roule par terre. Elle est définitivement émue à la fin de la chanson, et nous dit que c’est la plus grande foule devant laquelle elle ait joué (elle semble avoir oublié le stade de France). Après un dernier au revoir, elle rejoint ses musiciens et ses danseurs pour nous saluer et quitter la scène en esquissant quelques pas à la MJ 😛
En sortant (péniblement) du stade, je me suis dis que c’était l’un des concerts de Gaga que j’avais le plus aimé ! J’avais adoré l’ARTPOP Ball pour le côté fun, mais celui-ci apporte un vrai univers, tout en étant d’une classe folle. Elle m’a bluffé vocalement et par son énergie tout au long de la soirée. C’était une prestation sans faute 💯 Petit bémol sur la setlist qui manquait de surprises : les mêmes titres interprétés encore et encore, et des absences inexplicables comme « Judas », « Perfect Illusion » ou « Sine From Above », qui se seraient très bien intégrés ici. « Replay » m’a laissé un super souvenir, « Rain on Me » et « Free Woman » aussi. Musicalement c’est assez proche de ce qu’on peut entendre sur les albums studio, mais le rendu live ajoute définitivement un relief qu’on ne retrouve pas sur les disques !
La mise en scène est top, j’ai trouvé le spectacle très bien adapté aux stades américains. Les projections vidéo sont incroyables, on en prend plein les yeux pendant plus de 2 heures 🤩 Et ce n’était pas gagné avec cet énorme bloc de béton ! Les costumes sont magnifiques, et lui vont hyper bien. Elle est très communicative avec le public et ne semble pas être en pilotage automatique, ce que j’ai apprécié aussi. L’ambiance était géniale et les spectateurs très réactifs. C’est un vrai beau concert dont je me souviendrai longtemps ! Ça m’a donné envie de réécouter toute sa discographie, et je suis très impatient qu’elle propose un nouvel album !
La tournée se termine dans quelques semaines au Japon. J’espère que nous aurons la chance d’avoir un live en vidéo. Puis, on la retrouvera au cinéma dans le Joker 2, mais pas avant 2024. En attendant tous ces beaux projets, je vous invite à me rejoindre sur Facebook, Twitter et Instagram et à découvrir les articles que j’ai consacrés à Gaga, tout simplement en cliquant le hashtag #LadyGaga.
Setlist : Bad Romance / Just Dance / Poker Face / Alice / Replay / Monster / 911 / Sour Candy / Telephone / LoveGame / Babylon / Free Woman / Born This Way / Shallow / Always Remember Us This Way / The Edge of Glory / 1000 Doves / Fun Tonight / Enigma / Stupid Love / Rain on Me / Hold My Hand
Également disponible en vidéo sur YouTube : Poker Face – Babylon – Shallow
J’espère un DVD live et un album live !