16 Novembre 2014 – Julien Doré : LØVE Tour – Olympia, Paris
Je vous propose de changer totalement d’univers pour cette chronique et de mettre de côté les paillettes de Kylie Minogue pour aller à la rencontre du rugissant « LØVE ». Julien Doré, ce n’est pas une première pour moi. Je l’ai déjà vu quatre fois en concert dont une fois cette année, au Trianon, lorsqu’il y a présenté son album pour l’émission Alcaline sur France 2 : Julien Doré – Le Trianon, Paris (2014). C’est un artiste que j’aime beaucoup. Et même si je ne l’écoute pas tous les jours, c’est toujours avec grand plaisir que je le retrouve sur scène.
Il est un peu plus de 19h30 quand j’arrive à l’Olympia, la majorité des spectateurs est déjà installée. Je ne supporte plus la fosse de cette salle. Certes, la proximité avec l’artiste est appréciable, mais on y est compressé, bousculé, et pour moi qui porte une extrême importance à mon espace vital : c’est un véritable calvaire. J’ai terminé le concert coincé contre le mur, le nez dans les cheveux de ma voisine qui sentait l’antimite, avec sur les pieds, une gamine de 6 ans complètement perdue ; autant vous dire que j’avais hâte de rentrer me coucher 😀 La première partie est assurée par Juliette Armanet : de la chanson française au piano. Rien de bien exceptionnel musicalement parlant, mais un jeu de scène assez prononcé pour capter l’attention des spectateurs. Un bon point. Je suis content d’avoir évité Maryvette qui aurait peut-être ramené avec elle sa copine Pamela Sweet. Après les 20 minutes d’entracte généreusement « offertes » par l’Olympia, une détonation résonne dans la salle pour marquer l’ouverture du concert.
Une épaisse fumée blanche recouvre la scène tandis que les premières notes de « Viborg » se font entendre. Le décor est sobre : un sigle lumineux « LØVE » domine la salle, et les musiciens quant à eux, sont repartis sur une structure à deux niveaux. Ça colle assez bien à l’ambiance que semble dégager l’album. Julien Doré fait son apparition en arrivant des coulisses. Il est habillé simplement : il porte un costume noir et a les cheveux frisés, détachés, jusqu’aux épaules. Il prend la parole avec l’humour qu’on lui connaît : « Deuxième soirée dans ce lieu assez… stressant. C’est bizarre de voir vos visages après cette première chanson : il y a cette lumière qui se pose sur vous ; et quand vous êtes éclairés, moi je m’éclaire, mais dedans. ». Il enchaîne avec « Hôtel Thérèse », « Habemus Papaye », « London Nous Aime » et « Chou Wasabi », toutes les quatre extraites de son dernier album « LØVE ». Les spectateurs sont plutôt réactifs à ce début de concert, l’ambiance est au top.
Arrive le tant attendu « Kiss Me Forever » dont j’avais gardé un excellent souvenir du Trianon. Je n’ai malheureusement pas retrouvé la même énergie qu’en mars dernier et même si c’est l’un des moments les plus dynamiques du spectacle, il m’a laissé sur ma faim. Les spectateurs mettent pourtant toute leur force dans la chorégraphie que leur demande de faire Julien Doré ; moi je ne peux pas, je suis coincé contre le mur. Hahaha. Il s’installe ensuite au piano pour « Memories », un joli moment d’émotion… insolite puisqu’il enfile une boule à facettes sur sa tête pour interpréter la chanson. Et ce n’est pas mieux quand il la retire, car il enchaîne sur « Panda Roux », un titre inédit de 2011, au texte plus ou moins humoristique… Si l’on peut dire comme ça 😀 Pour vous faire une idée, voici un extrait des paroles : « C’est le matin… Un peu groggy. Deux tranches de pain et… un gros kiwi. À Paris, toutes les pluies sont jolies. À Paris, toutes les pluies sont jolies ♪ ». Le titre fait mourir de rire toute la salle, et ce, à juste titre.
Les choses (presque) sérieuses reprennent avec « Heaven », pour laquelle il s’accompagne de son fameux ukulélé. Il nous annonce ensuite : « Le spectacle n’est pas fini. Il reste deux trois petites chansons, de derrière les fagots, bien calées, pour vous, pour vos petites oreilles affûtées. Parce que je sais que vous aimez la musique, car vous êtes… Venus nous voir ! ». Il part ensuite dans un délire à base de partage, de taboulé et de Tupperware… Tout ça pour « Winnipeg » dont la salle reprend le refrain en chœur : « I want to go to Winnipeg with you ». L’ambiance est excellente sur cette partie du spectacle ! Retour au tout début de sa carrière ensuite avec « Les Limites » qui électrisent les spectateurs, avant l’énergique « Paris-Seychelles », qu’il interprète, en partie, perché sur le balcon de l’Olympia. Il se pend à la rambarde et se retrouve sur les épaules d’un des agents de sécurité qui le ramène sur scène pour terminer le titre sous une pluie de confettis. Je suis agréablement surpris quand j’entends les premières notes de la chanson « Les Bords De Mer ». Ça me rappelle mes années d’étudiant à Montpellier et les bords de mer de Palavas-les-Flots. Ça me rend nostalgique de cette époque… Le morceau commence doucement pour terminer sur une montée en puissance incroyable. J’adore ce genre de traitement et c’est la même chose pour « Bleu Canard » qui s’achever sur une phase instrumentale des plus explosives.
Il poursuit avec l’un de ses derniers singles : « On Attendra l’Hiver », que vous pourrez retrouver en vidéo à la fin l’article. Il présente ensuite ses musiciens, qu’il avait déjà introduits précédemment avant d’enchaîner sur « Corbeau Blanc », l’une de mes chansons préférées de « LØVE ». La fin est sublime et pendant que la scène se pare d’un nuage de fumée, le sigle lumineux n’affiche plus qu’un « Ø » rouge sombre et menaçant. Le public reprend ensuite pendant de longues minutes les « Wo-oh » de « Paris-Seychelles ». Quand Julien Doré revient devant nous, c’est pour interpréter « Mon Apache », sous des faisceaux de lumière blancs et rouges. Il salue une nouvelle fois les spectateurs avec toute sa troupe et s’installe au piano, seul, pour trois titres acoustiques. Le premier, c’est une reprise de Nek qu’il dédie à sa grand-mère, et dont ma vidéo a été reprise sur sa page Facebook. Il s’agit de la chanson « Laura Non C’è », que vous retrouverez à la fin de l’article et sur YouTube. Pour moi qui ne connais pas du tout l’Italien, je trouve que c’est une très jolie version, interprétée avec beaucoup d’émotions. La seconde, c’est une reprise de Serge Gainsbourg : « Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais ». Son timbre colle parfaitement à l’ambiance de la chanson, et je suis ravi d’avoir pu l’entendre la chanter. Il termine avec une version piano voix de « Paris-Seychelles » sur laquelle on verra les musiciens se réinstaller derrière leurs instruments et relancer la machine une dernière fois avant le salut final.
Si la trame est approximativement la même que celle du concert donné dans le cadre d’Alcaline au Trianon en mars dernier, j’ai pris un vrai plaisir à revoir le spectacle. Ici, pas de mise en scène grandiloquente, tout est dans la sobriété. J’ai apprécié le dispositif scénique : le « LØVE » lumineux trônant au-dessus des musiciens, ainsi que la structure « à étages » sur laquelle ils sont installés. Les jeux de lumière créent des ambiances différentes pour chacune des chansons : le résultat est vraiment énergique et vivant. La setlist est intéressante : elle fait la part belle au dernier album, tout en proposant des morceaux antérieurs à des moments-clés pour dynamiser le spectacle : « Kiss Me Forever », « Les Limites », ou encore « Winnipeg ». Ça se tient plutôt bien dans l’ensemble. Je regrette évidemment l’absence de « Piano Lys » qui est mon titre préféré du répertoire de Julien Doré et j’ai été déçu de ne pas retrouver l’euphorie que j’avais vécue sur « Kiss Me Forever » en mars dernier.
Quant à lui, il excelle ! Charismatique, drôle, énergique : il donne absolument tout ce qu’il a. Il doit d’ailleurs être épuisé à la fin de chaque concert 😀 J’aime beaucoup sa manière de s’adresser au public avec cette spontanéité et cette pointe d’humour qui rend l’échange généralement hilarant. Je suis content qu’il rencontre le succès avec cet album et cette tournée ; des artistes sortis des émissions de télé-crochets, c’est l’un des plus méritants. On termine avec les photos et les vidéos de la soirée : n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur mes pages Facebook, Twitter et Instagram ou simplement jeter un coup d’œil sur mes précédentes chroniques : Julien Doré – La Cigalière, Sérignan (2009), Julien Doré – Le Trianon, Paris (2011), Julien Doré – Le Trianon, Paris (2014) et Julien Doré and the Bash – Zénith, Montpellier (2009).
Setlist : Viborg / Hôtel Thérèse / Habemus Papaye / London Nous Aime / Chou Wasabi / Kiss Me Forever / Memories / Panda Roux / Heaven / Winnipeg / Les Limites / Paris-Seychelles / Les Bords de Mer / Bleu Canard / On attendra l’Hiver / Corbeau Blanc / Mon Apache / Laura Non C’é / Je Suis Venu Te Dire Que Je M’en Vais / Paris-Seychelles
Également disponible en vidéo sur YouTube : Je Suis Venu Te Dire Que Je M’En Vais – Laura Non C’è
🙂 😛