17 Octobre 2021 – Enrique Iglesias & Ricky Martin – Madison Square Garden, New York
Lorsque j’étais ado, j’étais un grand fan d’Enrique Iglesias : « Enrique », « Escape », « Insomniac », j’écoutais ses albums en boucle. Je l’ai vu pour la dernière fois en live à Paris en 2011 et déçu par son virage Pitbull-esque, je ne l’ai quasiment plus suivi ensuite. Mais quand j’ai appris qu’il partait en tournée avec Ricky Martin : je me suis dit que c’était l’occasion parfaite pour enterrer la hache de guerre et lui redonner une chance 😁. Les deux artistes jouent ce soir au Madison Square Garden, et il est temps de tout vous raconter…
Après avoir montré ma preuve de vaccination et mon ticket, me voilà installé. Le dernier concert que j’ai fait ici remonte à décembre 2019, c’était Mariah Carey qui fêtait les 25 ans de son album iconique « Merry Christmas ». Je suis plutôt content de ma place qui offre une belle vue d’ensemble. Les billets étaient chers et il reste pas mal de sièges vides partout dans la salle. La première partie est assurée par Sebastián Yatra, chanteur et compositeur colombien, qui a déjà quelques tubes à son actif. Les techniciens s’activent pour installer le décor : il y a un écran géant divisé en 3 à l’arrière, un escalier mobile, une avancée de scène, et une scène secondaire à l’autre bout.
L’écran affiche maintenant l’affiche du concert, la tension est à son comble. L’intro commence et porte la signature « Jamie King », metteur de scène des tournées des plus grandes popstars… de Madonna à Britney Spears en passant par Rihanna : elles ont toutes eu droit à ce type de rétrospective ! Défile donc sous nos yeux un montage vidéo des moments iconiques de la carrière de Ricky Martin sur une musique reprenant des extraits de ses tubes. Le nom « RICKY » s’affiche en lettres de lumière sur l’écran et « Livin’ la Vida Loca » démarre en trombe. Les danseurs plumés (et masqués !) entrent en scène au moment où Ricky apparaît en haut de l’escalier. Il porte une sorte de peignoir, ce qui n’est pas forcément la tenue dans laquelle je m’attendais à le découvrir 😅. Il a de l’énergie à revendre et le montre dès les premières minutes du show en offrant du live et une chorégraphie énergique qui met le public en émoi. Il enchaîne sur « La Bomba », morceau sur lequel les musiciens se déchaînent. Ricky, quant à lui, détache son peignoir et s’en sert maintenant comme d’une cape pour traverser la scène d’un bout à l’autre : sur l’échelle du too much, on est pas mal du tout… Et ce n’est que le 2e titre 😆.
Le morceau suivant est « Qué Rico Fuera » sur lequel il est rejoint par les danseurs. Après avoir adressé quelques mots aux spectateurs (et enfilé une nouvelle tenue), il nous offre « Vuelve » que le public reprend à tue-tête. J’ai déjà du mal à suivre avec les chansons en anglais, alors il ne faut pas compter sur moi pour celles en espagnol 😅. Si je n’ai pas tout aimé dans le spectacle, je dois reconnaître qu’il chante vraiment très bien et cette balade ne fait que le confirmer. Le titre se termine sur un solo de guitare électrique et donne ensuite l’occasion à la troupe de nous offrir la séquence culte du concert. Les danseurs, désormais membres d’une fanfare SM, font semblant de jouer du tambour et faire du tap dance sur des bruitages préenregistrés… Ça a duré une plombe, j’ai dé-tes-té ☠. C’était tellement cheap. Et ça continue avec une danseuse de flamenco qui nous refait le coup des claquettes en playback. Non mais tuez-moi !
Ricky arrive finalement pour interpréter « Lola, Lola » en esquissant quelques pas de danse avec nos amis, qui se sont rhabillés pour l’occasion. Vous l’avez compris, ce n’est pas le moment du concert que j’ai préféré. En revanche, il marque quelques points avec « She Bangs » : la salle est parcourue de lasers rouges, et Ricky, qui domine la scène tout en haut des marches, offre une performance béton sur ce morceau. Il y a beaucoup de mouvements : l’escalier se divise en 2 parties et donne plein de nouvelles possibilités aux danseurs. J’ai vraiment aimé cette partie 🥰.
La troupe apporte ensuite 4 dés géants pour « Shake Your Bon-Bon ». La plupart des numéros étant tirés de son spectacle à Vegas, le thème du jeu et du casino était inévitable. Il enchaîne avec « Nobody Wants to Be Lonely », balade pop-guimauve qui ne semble intéresser personne dans la salle… Sauf moi évidemment, car la belle Christina Aguilera, en duo sur ce titre, apparaît sur la vidéo pour partager ce moment avec Ricky. Elle est queenesque 😍. Il continue avec « Tu Recuerdo » qui clôt cette séquence. L’ambiance latine revient dans la salle avec « Pégate », puis « La Mordidita » qui se trouve enchaînée au tube absolu de Ricky Martin : « María ». Les spectateurs (ou devrais-je dire… les spectatrices) sont en ébullition et je reconnais que le morceau marche super bien en live. Vous pouvez découvrir la vidéo à la fin de l’article.
On reste dans l’ambiance latino avec « Vente Pa’ Ca » que je pensais beaucoup plus récente… J’étais persuadé que c’était son dernier single ! C’est vous dire à quel point je suis attentif à sa carrière ! C’est le moment du rappel et le public crie « Otra ! Otra ! Otra ! », ce qui me rend d’une part, fier d’avoir des racines latines et d’autre part, me confirme qu’il va vraiment falloir que je me mette espagnol si je veux rester ce pays 😆. Le concert se termine sur « The Cup of Life » qui est introduit par un interlude vidéo plutôt sympa. Super titre, super ambiance (et super doudoune Uniclo) pour le final de cette première partie.
Je suis vraiment content d’avoir pu le voir en live pour la première fois : j’y serai clairement allé aussi s’il avait été seul sur l’affiche. J’ai aimé l’énergie, sur scène comme dans la salle. Je regrette juste le côté trop Vegas / impersonnel du show – ce qui marche dans un casino, fait un peu cheap dans une aréna. C’est fun, mais c’est bruyant, ça clignote un peu trop et surtout ça sent le fried chicken 🍗. La setlist est cool et je n’avais pas spécialement d’attente donc j’étais content que ce soit un best of. Pleins de costumes différents, rien de vraiment farfelu, juste pas fan du combo kimono/robe de chambre. Il communique assez peu et donnait l’impression d’être pressé. J’ai été surpris qu’il n’utilise pas la scène secondaire aussi. Bref, une bonne expérience, mais j’aurais aimé en voir plus que le côté « bonjour / bonsoir » des shows à l’américaine : il manquait le petit truc pour rendre le concert mémorable 🙄.
Les techniciens s’activent pour installer le prochain décor. L’écran reste évidemment en place, mais les escaliers sont remplacés par une plate-forme qui prend toute la largeur de la scène. Un second écran descend devant les musiciens et le show reprend une vingtaine de minutes plus tard. L’intro démarre avec une série d’images brouillées en vidéo. On voit Enrique Iglesias apparaître par transparence et le premier morceau, « I’m a Freak », commence. Je suis profondément blessé par ce choix pour l’ouverture 😬. Même si le titre est super dynamique, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai arrêté d’écouter Enrique ! Sur scène, c’est un déferlement de couleurs, Enrique parcourt le plateau de part en part : il court, il saute… mais on aimerait aussi qu’il chante ! Dès les premières secondes, on sent qu’on ne sera pas sur le même niveau que Ricky Martin. Sa voix est noyée sous celle des choristes… Ça ne sera clairement pas la performance du siècle ! Mais l’énergie est là et le concert continue avec « Chasing the Sun » que je découvre. Extrait de son dernier album « Final », c’est un super titre pop qui mériterait d’être envoyé en radio et clipé ! En attendant, Enrique s’amuse avec le tapis roulant installé sur l’avancée, et les projections vidéo montrent une chorale universitaire déchaînée. Je reprends espoir pour la suite !
C’est de courte durée, car il enchaîne avec « I Like How It Feels », typiquement le genre de titre que je déteste… même si je dois reconnaître que ça met l’ambiance. La scène s’enflamme, littéralement ! 🔥 Le morceau suivant est l’un de mes préférés : « Duele El Corazón ». Encore une fois, il ne brille pas par sa performance vocale, mais le public compense. S’en suit un interlude musical un peu beaufesque mêlant pouet-pouet et flamenco, un ravissement pour les oreilles… Mais pas autant que « Bailamos » sur lequel Enrique s’égosille difficilement (j’ai écrit dans les notes de mon téléphone « voix de crécelle parfois » 😬). Enrique souffre aussi de Rihannite. La Rihannite c’est ce syndrome qui fait qu’un artiste ne peut en aucun cas chanter les refrains de ses propres chansons, sinon il meurt. Je ne l’ai pas vraiment remarqué sur place, mais en revisionnant quelques vidéos pour préparer ce compte-rendu, je me suis rendu compte que le refrain est toujours laissé aux choristes, ou au public…
Enrique traverse la salle pour rejoindre la scène secondaire juste en face de moi ! Il se lance dans un pseudo-set acoustique avec « Cuando Me Enamoro ». Ça marche plutôt bien dans cette version. Il prend la parole pour nous remercier d’être là et partage avec ses musiciens, comme le veut la tradition, un shot de vodka. Il continue ensuite en interprétant « Loco » et « Me Pasé » avec sa choriste et les deux s’offrent un petit moment sensuel au passage. Le groupe rejoint la scène principale pour « Súbeme La Radio », qui est le titre que j’ai en tête H24 depuis la soirée. Très efficace 👍.
Il enchaîne avec « Be With You » et « Escape », qui me rappelle à quel point j’aimais ses albums 😍. Beaucoup d’énergie sur scène comme dans la salle : je ne suis pas le seul à qui ça évoque des souvenirs ! Court interlude des musiciens sur « Astronaut in The Ocean » de Masked Wolf avant le retour d’Enrique sur « Tonight (I’m Lovin’ You) ». Énorme ambiance, avec fumigènes et déferlantes de lasers sur le public en terminant sur la variante Rated-R de la chanson « Tonight (I’m Fuckin’ You) ».
Il enchaîne alors avec « Hero » qu’il commence sur la scène principale et termine sur la scène secondaire. Petit effort vocal (mention « passable ») même si les refrains sont toujours aux abonnés absents. La chaleur revient avec « El Perdón » pendant laquelle il se lance dans l’ascension des gradins du MSG (tout ça pour se retrouver coincé sur un minuscule rebord devant un parterre de fans déchaînées terrifiantes). Puis c’est au tour du tant attendu « Bailando » qui démarre alors qu’il s’échappe finalement des griffes de ses groupies. « Bailando », c’est une explosion d’étincelles, Enrique simulant un acte sexuel TORRIDE au bout de l’avancée et c’est aussi le public qui fait « OhOhOoohOooh » en balançant les bras de gauche à droite. Et oui, c’est tout ça « Bailando », et c’est sacrément bien 🧡. Le show se termine sur un lâcher de ballons et « I Like It ». On aurait aimé oublier ce titre, mais il faut avouer qu’il fait son petit effet. C’est bruyant, mais ça envoie.
Une fois le set achevé, je me suis dit qu’il avait été 10 x meilleur que Ricky Martin, ne serait-ce qu’en termes de spontanéité. Alors évidemment, côté voix, ce n’est pas ça… mais il avait une autre énergie, beaucoup plus communicative, qui m’a touché plus que celle de Ricky Martin 👍. Il y avait aussi plus de moyens déployés pour rendre le concert dynamique : une scène secondaire, un tapis roulant, des flammes, des ballons… Ça donnait clairement l’impression que Ricky faisait sa première partie. Je ne l’avais pas vu depuis 2011 et vraiment, ça m’a rappelé pourquoi je l’aimais autant à l’époque. Certes, les chansons sont un peu moins quali maintenant, mais le concert m’a permis de découvrir de nouveaux titres comme « Chasing The Sun » ou « Súbeme La Radio ». Du coup, ça fait 3 jours que je n’écoute que lui sur Spotify : un bonheur pour les voisins 😁.
Que vous dire en conclusion ? Le show est plutôt équilibré et c’est un bon moyen pour ceux qui veulent découvrir les deux artistes de les voir dans ce cadre, car ils proposent un solide best of de leur carrière. Ce qui est le plus regrettable dans l’histoire, c’est qu’il n’y ait absolument AUCUNE INTERACTION entre les deux 🤷♂️. Ça renforce cette impression de première partie / tête d’affiche. Il m’a clairement manqué un truc côté Ricky Martin : ça aurait pu être n’importe qui à sa place, ça n’aurait rien changé. En revanche, il a une super voix et à mon avis, il gagnerait à interpréter son répertoire sans tout ce barnum. Quant à Enrique, c’est tout l’inverse : la voix oscillait entre inaudible et médiocre, mais une belle énergie, toujours dans la communion avec les spectateurs, qui a rendu sa partie plus « vivante ».
Je ne sais pas si la tournée sera prolongée en Europe et dans le reste du monde… clairement c’est un show destiné au public latino donc je ne suis pas certain que ce soit dans les tuyaux. Pour la suite, je vous convie à me rejoindre sur Facebook, Twitter et Instagram ; et si vous appréciez Enrique Iglesias , je vous invite à découvrir les articles que je lui ai consacrés : Greatest Hits Tour – Zénith, Paris (2009) et Euphoria World Tour – Zénith, Paris (2011).
Setlist Ricky Martin : Livin’ La Vida Loca / La Bomba / Qué Rico Fuera / Vuelve / Lola, Lola / She Bangs / Shake Your Bon-Bon / Nobody Wants To Be Lonely / Pégate / La Mordidita / María / Vente Pa’ Ca / The Cup Of Life
Setlist Enrique Iglesias : I’m A Freak / Chasing The Sun / I Like How It Feels / Duele El Corazón / Bailamos / Cuando Me Enamoro / Loco / Me Pasé / Súbeme La Radio / Be With You / Escape / Tonight (I’m Lovin’ You) / Hero / El Perdón / Bailando / I Like It
Également disponible en vidéo sur YouTube : Livin’ la Vida Loca – (Un, Dos, Tres) Maria – Duele el Corazon – Hero