9 Juin 2014 – Elvis Presley : On Stage – Le Grand Rex, Paris
Je n’avais pas spécialement prévu d’aller à cette soirée au départ, mais comme j’ai eu l’occasion d’obtenir des billets à un prix qui ne se refusait pas : je me suis dit qu’il y avait peu de chances de passer un mauvais moment… J’avais d’ailleurs déjà assisté à l’un des concerts virtuels d’Elvis Presley en 2010 (cf. compte-rendu détaillé : Elvis Presley : Le Concert – Zénith, Paris (2010)) et j’avais gardé un bon souvenir de ce cadeau fait à mon père, grand fan devant l’éternel. Sauf qu’aujourd’hui, il n’est plus le seul de la famille à se repasser en boucle les chansons du King : je suis moi aussi passé du côté obscur de la force 😀
C’est le jour même que je récupère mon billet pour le Grand Rex. J’arrive au dernier moment devant la salle où les fans d’Elvis se pressent déjà. Je rejoins ma place en orchestre en évitant de jeter un coup d’œil sur le merchandising… De peur de craquer lamentablement sur l’un des multiples objets en vente ce jour-là. Je n’avais jamais eu la chance d’assister à un concert dans cette salle, notamment en orchestre, et je dois reconnaître qu’on est formidablement bien installé 😀
Pour que vous puissiez visualiser la scène : imaginez simplement un écran de cinéma translucide recouvrant l’avant-scène, sur lequel des images peuvent être diffusées sans cacher l’orchestre, situé à l’arrière-plan. Contrairement à la tournée précédente, les musiciens ne sont plus les membres originaux du TCB Band ; c’est donc une nouvelle génération d’artistes qui prend place derrière la toile qui projette le portail de Graceland, la résidence mythique d’Elvis Presley. Les premières notes de « Also Sprach Zarathustra » qui sert d’introduction aux shows du King depuis 1971 résonnent dans la salle. L’excitation est palpable et on croirait presque revivre les débuts de sa série de concerts à l’International Hotel de Las Vegas quand il apparait sur l’écran pour interpréter : « That’s All Right ». L’enchaînement est assez rapide sur cette première partie qui utilise des extraits du film « That’s The Way It Is » : « I Got A Woman », « Hound Dog », « Don’t Be Cruel », « Mystery Train / Tiger Man ». Les réorchestrations sont vraiment bonnes, mais je suis surpris par la faible qualité de l’image et du son, notamment par la voix d’Elvis qui grésille ou se retrouve noyée sous les arrangements de l’orchestre. En 2014 et à l’ère du tout-HD, je pense qu’on est en droit d’attendre un peu plus d’un spectacle comme celui-ci. Mon premier coup de cœur de la soirée, c’est « Just Pretend » : sa voix mêlée à celle des choristes sur scène me donne des frissons, c’est vraiment un excellent moment. Je crois d’ailleurs que c’est l’un des seuls artistes à pouvoir me procurer ce genre de sensations aujourd’hui.
Le spectacle continu avec « You Don’t Have To Say You Love Me » et une séquence où on le voit aller embrasser de nombreuses femmes dans le public. Je suis toujours étonné par la simplicité avec laquelle il interagit avec les spectateurs. S’en suit un titre que j’oublie constamment : « Sweet Caroline » ; ce morceau est pourtant la quintessence de tout ce que j’aime chez Elvis : la voix chaude et puissante, l’orchestration sublimée par les cuivres, la tenue de scène, magnifique, et puis il y a ces petits mouvements, calqués sur la musique, qui rendent ce tableau absolument exceptionnel. La salle est plutôt calme pour le moment, mais c’est sans compter sur la participation d’une fan qui crie des « Elvis ! » en veux-tu, en voilà 😀 ça me fait sourire. Les musiciens enchaînent sur « Heartbreak Hotel » et « Are You Lonesome Tonight » avant de passer à « Baby, What You Want Me To Do », extrait du fameux « ’68 Comeback Special ». Il a quelques lignes je vous disais que la qualité de son n’était pas exceptionnelle, notamment niveau de la voix d’Elvis, mais c’est encore pire sur ces archives-là en particulier. Je pense qu’un travail de remasterisation s’impose s’ils veulent continuer à produire ce genre de show. Trois des musiciens viennent se placer devant l’écran pour simuler l’accompagnement d’Elvis sur le titre « Lawdy Miss Clawdy » ; j’y reviendrai plus tard, mais un peu d’interaction ne fait pas de mal à ce moment-là. Je rappelle que la toile sépare physiquement le public des artistes sur scène, et ça n’aide pas du tout l’ambiance, l’engouement est vraiment faible dans la salle. La première partie se termine avec « One Night », « I Can’t Stop Loving You », « Love Me Tender » et les excellents « Polk Salad Annie », qui réveille le Grand Rex grâce à sa puissance et son énergie et « Bridge Over Troubled Water », un choix original pour clôturer ce premier acte.
Après un rapide entracte, le show reprend comme en 2010 sur les remixes « A Little Less Conversation (JXL Remix) » et « Rubberneckin’ (Paul Oakenfold Remix) ». Je regrette ensuite de ne pas avoir filmé la reprise du spectacle avec le medley « Trouble / Guitar Man », car ce tableau est absolument superbe. Elvis est magnifique pendant l’interprétation de « Trouble » et « Guitar Man » s’inspire à la perfection du clip de « Jailhouse Rock » qui est, en toute logique, la chanson suivante. Les cuivres prennent place au-devant de la scène pour cette section qui continue avec les électriques « All Shook Up » et « Blue Suede Shoes ». Retour au calme avec « You’ve Lost That Loving Feeling », vite reléguer au second plan pour un morceau plus dynamique : « Patch It Up », qui est aussi l’un de mes passages préférés de « That’s The Way It Is ». Je sens qu’on se rapproche de la fin du concert et je n’ai toujours pas eu le titre que je veux (« If I Can Dream »). Mais heureusement il reste encore de belles choses comme : « Make The World Go Away » et « Walk A Mile In My Shoes » que je ne m’attendais pas à entendre là.
Le spectacle continu avec une autre surprise : « Don’t Cry Daddy », interprété en duo avec sa fille Lisa Marie Presley – qui, dès son apparition à l’écran, provoque un raz-de-marée d’émotion chez les fans. L’enchaînement avec « In The Ghetto » est surprenant, car il me semble que le titre est mélodiquement similaire à « Don’t Cry Daddy ». « How Great Thou Art » ensuite, tiré du film « On Tour » suivi par « The Wonder Of You », façon karaoké, qui nous permet de reprendre les paroles avec les choristes sur scène. Et que serait un concert d’Elvis sans l’exceptionnel « Suspicious Minds » qui est sans doute l’un de ses meilleurs titres ?! L’ambiance est à son comble dans la salle, les gens sont debout, ça fait plaisir à voir. Le show se termine sur « Can’t Help Falling In Love », autre grand classique du répertoire du King, et « American Trilogy », tirée du spectacle « Aloha From HawaII » qui nous permet de finir cette soirée en beauté.
Beaucoup de choses à dire en conclusion de cet article, j’espère ne rien oublier ! Tout d’abord, le concept et la mise en scène. C’est donc un spectacle inédit qui nous a été présenté cette année, avec de nouveaux musiciens et une technologie de projection toute neuve qui permet de profiter d’une certaine proximité avec Elvis et les artistes. Si l’idée est intéressante, la mise en pratique est catastrophique. La qualité d’image est médiocre et le son est rarement parfait. Quant à l’interaction avec les musiciens sur scène, elle est nulle. Le fait qu’ils se présentent à l’avant-scène sur deux ou trois chansons est une bonne idée, mais ça ne suffit pas. Le spectacle a besoin d’être plus vivant, car dans l’état actuel des choses, l’ambiance en pâtit et c’est tout le public qui est frustré. En toute objectivité, c’était beaucoup moins électrique qu’en 2010, et cette impression de cinéma que j’avais eue (ça doit vous parler si vous avez lu mon précédent compte rendu : Elvis Presley : Le Concert – Zénith, Paris (2010)) est encore plus renforcée. Quant au choix des extraits, j’aurais aimé une plus grande variété, même si je dois tout de même reconnaître qu’on a eu des surprises. D’ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ils n’exploitent pas d’autres morceaux du répertoire d’Elvis ; c’est très bien d’utiliser les images live, mais on a vite fait le tour : je pense qu’il serait intéressant d’ajouter des interludes, avec des vidéos de coulisses ou de répétitions, et des chansons studio réorchestrées façon 2014.
Parce que les réorchestrations sont sublimes – c’est quand même une expérience incroyable de pouvoir entendre en live ces titres qui datent des années 50-60-70. J’ai d’ailleurs été épaté par « Just Pretend » et « Sweet Caroline » que je me passe en boucle depuis cette soirée : je suis impatient à l’idée de la sortie du coffret intégral de « That’s The Way It Is » cet été. En revanche, je suis frustré qu’ils n’aient pas fait « If I Can Dream » que je continuerai donc de saigner avant un nouveau passage de la tournée en France (en espérant que les billets soient moins chers cette fois-ci, car 70 euros, ce n’est pas donné). Il y avait beaucoup de jeunes dans le public… Ce qui m’a surpris. Je ne me considère évidemment pas comme un cas unique, mais je m’attendais à des spectateurs plus âgés. En tout cas, une chose sur laquelle nous serons tous d’accord c’est que ça fait du bien d’entendre et de revoir Elvis 😀 On termine avec les photos et les vidéos de la soirée, n’hésitez pas à laisser vos commentaires si vous avez assisté à cette tournée ou à l’une des précédentes ; pour cela inscrivez-vous sur mes pages Facebook, Twitter et Instagram.
Setlist : Also Sprach Zarathustra (Introduction) / That’s All Right / I Got A Woman / Hound Dog / Don’t Be Cruel / Mystery Train / Tiger Man / Just Pretend / You Don’t Have To Say You Love Me / Sweet Caroline / Heartbreak Hotel / Are You Lonesome Tonight / Baby, What You Want Me To Do / Lawdy Miss Clawdy / One Night / I Can’t Stop Loving You / Love Me Tender / Polk Salad Annie / Bridge Over Troubled Water / A Little Less Conversation (JXL Remix) / Rubberneckin’ (Paul Oakenfold Remix) / Trouble / Guitar Man / Jailhouse Rock / All Shook Up / Blue Suede Shoes / You’ve Lost That Loving Feeling / Patch It Up / Make The World Go Away / Walk A Mile In My Shoes / Don’t Cry Daddy (avec Lisa Marie Presley) / In The Ghetto / How Great Thou Art / The Wonder Of You / Suspicious Minds / Can’t Help Falling In Love / American Trilogy
Également disponible en vidéo sur YouTube : I Can’t Stop Loving You – Jailhouse Rock / All Shook Up – Patch It Up – Polk Salad Annie
merci pour ce kdo génial car mes photos sont + que banales bravoo de nous faire partager ce bonheur.