19 Mars 2014 – Disiz – Le Bataclan, Paris
Vous m’excuserez d’avoir tardé à publier ce compte rendu, mais je souffre depuis quelques jours d’une rage de dents qui m’empêche de me concentrer sur quoi que ce soit. LOL. La moindre action que j’entame me prend 10x plus de temps : je ne sais donc pas où cette chronique va nous mener 😀 C’est la quatrième fois que je vois Disiz sur scène et si j’y retourne aussi souvent, c’est parce qu’il propose toujours des concerts incroyablement bien maîtrisés et qu’il parvient constamment à se renouveler. C’est un artiste que j’aime profondément et j’étais impatient de découvrir les morceaux de son nouvel album, « Transe-Lucide », en live.
Pour cette soirée au Bataclan, je préfère me la jouer pépère, au balcon : les fans de Disiz peuvent être parfois un peu foufous et je ne me sens pas d’attaque pour pogoter sur « Kamikaze ». Deux premières parties « 100 % rap » nous font patienter jusqu’à son arrivée sur scène ; c’est long et pas très inspiré, j’aimerais entendre quelque chose d’un peu moins cliché quoi. Disiz a l’audace de puiser son inspiration dans d’autres thématiques que celles du rap, alors pourquoi ne pas proposer autre chose ? C’est l’occasion quoi. Je ne comprends pas.
Les musiciens prennent place devant nous et l’euphorie monte d’un cran dans la salle. Le public crie « Disiz ! Disiz ! Disiz ! » alors que l’introduction de « Tetsuo » démarre. C’est un joli clin d’œil à son dernier passage à Paris, à l’Olympia, qui s’est justement terminé sur ce morceau (cf. Disiz – Olympia, Paris (2013)). Disiz commence le titre en coulisses et fait son entrée au milieu de la chanson. Je suis ravi que ce soit l’introduction du concert, c’est un de mes préférés de cette nouvelle ère. Le décor est composé de deux petits écrans LED disposés de chaque côté de la scène qui diffuseront toute la soirée des images pseudo-inspirés de l’univers visuel de la trilogie « Lucide ». Il enchaîne directement sur « Banlieusard Syndrome » et « Rap Genius » que j’ai mis un temps fou à reconnaître… Le public est au taquet, et connaît l’intégralité des paroles par cœur ! J’ai pris quatre ans pour apprendre celles de « Moïse », il va me falloir le double celles de « Rap Genius ». Le gimmick caractéristique de « Salauds D’Pauvres » résonne ensuite. Je suis très content d’entendre ce titre qui marche toujours super bien en live ; je suis également assez surpris de la tournure que prend la setlist dès le début du concert. On est quand même dans des morceaux qui plombent bien le moral comme il faut ! En revanche la transition est parfaite sur le titre « Kamikaze » – car pour ceux qui ne connaissent pas les paroles de « Salauds D’Pauvres », le refrain y fait référence : « Kamikaze jump ! Jump ! Jump ! Salauds de pauvres ! Salauds de pauvres ! J’suis qu’un salaud de pauvre ! ».
« Kamikaze », c’est un peu le moment que tout le monde attend ce soir (la vidéo est à la fin de l’article), et je suis plutôt surpris qu’il arrive si tôt dans la soirée. Le public est déjà bien chaud oui, mais ça aurait eu plus de gueule après un titre autre que « Salauds D’Pauvres ». Bref, je commente, je critique, mais le concert continu après quelques mots de Disiz. Il enchaîne sur « C’est Ma Tournée », morceau qu’il arrête après le premier refrain en disant qu’il n’aime pas refaire ce qu’il a fait avant – joli coup de bluff pour switcher sur « C’est Ma Tournée 2 ». C’est moins fort que l’original, mais je dois reconnaître que la nouvelle orchestration live, qui se termine par un solo de batterie est absolument géniale. Il nous passe ensuite un petit extrait de « Shimmy Shimmy Ya » de Ol’ Dirty Bastard avant d’enchainer sur « Le Rap C Mieux » – qui n’est clairement pas le meilleur titre de son répertoire ! Ça ne marche pourtant pas trop mal avec le public, mais c’est encore mieux quand il se lance dans « le classique du classique » par excellence : « J’pète Les Plombs ».
Il part en coulisse pour se changer et les musiciens enchaînent pendant ce temps sur l’introduction de « Écho ». L’orchestration live est parfaite : j’adore l’ajout des percussions sur le refrain, ça donne un vrai coup de booste à la chanson. Il passe à « Everything » que je ne m’attendais pas à entendre ce soir, mais qui est toujours un bon moment en live. Autre titre que je ne pensais pas forcément avoir : « Transe-Lucide », qui, même s’il porte le nom de l’album, n’est pas présent sur celui-ci. Je suis fan absolu de ce morceau depuis que je l’ai découvert l’année dernière à l’Olympia. Excellent moment, couplé avec « Extra-Lucide » qu’il interprète a cappella. C’est un joli prélude à « Mon Amour » qui est devenu indispensable à tout concert de Disiz. Autant je suis surpris par le choix des titres, autant je trouve que les enchainements sont très intelligents.
MAD fait son entrée pour « Spirales ». Alors c’est simple, pour visualiser MAD, imaginez Miley Cyrus – même attitude, même look, même coupe de cheveux. Comme « Écho », je suis assez fan de l’orchestration live qui bénéficie d’un joli coup de boost sur le refrain : « Ce soir, j’vais faire un tour ! J’vais faire un tour ! Dehors, j’vais faire un tour ! Car, ici, je tourne en spirales ! ». C’est un moment très sympa même si MAD se lâche un peu trop sur les faussetés à la fin de la chanson 😀 Pauvre bichette ! Disiz prend ensuite quelques minutes pour parler avec le public en disant : « Voyez-vous j’ai une petite théorie. Je pense qu’on a tous un don. Et je pense que chacun est le roi de quelque chose : en anglais, king of something. » La transition est toute trouvée pour « King Of Cool » 😀 Ce n’est pas la chanson que je préfère de l’album, je suis nettement plus fan de « F**k Les Problèmes » dont vous pouvez retrouver la vidéo à la fin de l’article.
Miley Cyrus MAD rejoint de nouveau Disiz sur scène pour interpréter leur deuxième titre ensemble : « Miskine ». C’est un titre que j’aime beaucoup sur l’album, mais là, ça ne marche pas. Pas de pêche, pas de relief. Dommage. Il y a presque plus d’énergie sur « Le Poids D’un Gravillon », qui sample « Midnight City » de M83. Il balance ensuite un extrait de « Nébuleuse » (10 secondes à tout casser) puis enchaine sur « Kadija », sa nébuleuse à lui 😀 L’ambiance est plutôt smooth sur cette partie du spectacle : on ressent vraiment les différentes étapes de la setlist. Il attaque « Luv (Prends Le Risque) » a cappella avant d’être rejoint par ses musiciens. La version live est excellente, comme avec « Écho » et « Spirales » : les percussions apportent un vrai relief au morceau. Le public est en folie à la fin, et explose littéralement quand les premières notes de « Moïse » se font entendre. Vous l’avez sûrement déjà lu dans mes comptes rendus, mais « Moïse » : c’est le titre que je préfère de son répertoire et je dois vous avouer que je l’ai attendu toute la soirée ! Il garde la même mise en scène que lors de ses précédentes dates, c’est-à-dire qu’au moment du break : il fait se séparer la foule en deux parties (difficilement) et traverse la salle (comme il le peut). Comme en 2012 (cf. Disiz – Le Bataclan, Paris (2012)), on ne peut pas spécialement dire que ça se passe en douceur, mais de toute façon il est déjà vénère avant d’y descendre. Il remonte sur scène et nous salue, c’est la fin du set principal.
Le concert n’est évidemment pas terminé, puisqu’il reste le rappel qui débute sur « Complexité Française » interprétée à l’origine avec Simon Buret, le chanteur d’AaRON – qu’il fait ce soir en version piano-voix avec son batteur. La mise en scène est très enfumée, et c’est dommage parce qu’il disparaît complètement derrière l’écran de fumée au moment du refrain. Ça pourrait être un beau tableau, d’autant plus que la chanson est plus intéressante comme ça qu’en version pop sur l’album. Il continue avec « Auto-Dance » qui est aussi devenu un classique en live. La salle est chauffée à bloc pour « Toussa Toussa », extrait de l’EP « Lucide », qui regorge d’excellents morceaux. Il enchaîne sur « Petit Coin De Paradis » et « Burn Out (Sayonara) » avant de terminer le concert avec « Kamikaze », deux fois de suite – ce qui rend les spectateurs hystériques. Il fait même venir une partie de son entourage sur scène pour la dernière, et demande au public de s’accroupir en fosse, bref un très bon moment live, exactement ce que j’attendais de cette chanson !
Beaucoup de choses à dire sur ce concert en conclusion. Tout d’abord que je suis ravi d’avoir eu une nouvelle occasion de le voir sur scène, il est toujours aussi bon même si je n’ai pas ressenti la même exaltation qu’à l’Olympia l’année dernière. Le spectacle est encore jeune, je pense qu’il interprétait pour la première fois certains morceaux et pour ça je l’excuse d’avoir été parfois un peu trop concentré sur la technique plutôt que sur l’humain. Parce qu’effectivement, il n’a pas été très bavard : les titres se sont enchaînés assez rapidement avec les transitions que j’imagine habituelles. J’ai beaucoup aimé la setlist, surprenante au départ, mais tellement variée : c’est un vrai plaisir d’entendre tous ces morceaux captés ici et là dans son répertoire et qui forment au final un tout parfaitement cohérent. C’est ce que je trouve important dans un spectacle. Le rendu live du dernier album est formidable, j’ai adoré « Écho », « Spirales », « Kamikaze » évidemment, ou encore « Luv (Prends Le Risque) ». Ravi également de retrouver des titres que j’aime entendre comme « Moïse », « Mon Amour » et « Salauds de pauvre ».
J’ai trouvé la mise en scène moins intéressante que sur la précédente tournée. Je ne sais pas si c’est par ce qu’elle reprend des éléments déjà utilisés en 2012 en 2013, ou si c’est parce qu’elle n’a pas ce petit côté onirique ; avec de cœur « Extra-Lucide » qui surplombait la scène et qui était accompagné d’ambiances lumineuses très travaillées, ce qui est moins le cas ici j’ai l’impression. L’énergie dans le public était en revanche excellente, comme d’habitude quoi ! Ses fans sont des fous furieux, qui mettent toute leur vigueur à chanter et à bouger ; c’est un plaisir de voir à quel point les spectateurs sont réactifs devant Disiz. J’espère qu’il repassera par Paris un peu plus tard dans l’année, avec un live totalement rôdé dans lequel il se sera libéré de la structure qu’il a imaginée. On termine avec les photos et les vidéos du spectacle. Les clichés sont comme toujours avec lui, ratés : il est très peu éclairé directement, ce qui rend difficile toute captation. Les vidéos se trouvent sur mon YouTube de secours (première fois que je l’utilise), en attendant qu’on m’enlève les avertissements que j’ai reçus sur la chaîne principale. N’hésitez pas à laisser un commentaire et à vous abonner à mes pages : Facebook, Twitter et Instagram pour être tenus informés de l’actualité du blog ! Vous pouvez également aller lire mes précédentes chroniques : Disiz – Le Bataclan, Paris (2012), Disiz – Olympia, Paris (2013) et Disiz – Studio SFR, Paris (2013).
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Également disponible en vidéo sur YouTube : Kamikaze – Fuck Les Problèmes