14 Décembre 2024 – Annie – The Theater at Madison Square Garden, New York (2024)
Qui ne connaît pas Annie ? 👩🦰 Si cette comédie musicale vous est inconnue, laissez-moi vous raconter son histoire. Inspirée d’un comic de 1924 destiné à commenter l’actualité politique de l’époque, elle a été adaptée pour la première fois sur scène dans les années 1970 et reste aujourd’hui un pilier du théâtre musical aux États-Unis. Annie incarne le rêve américain dans toute sa naïveté et ses contradictions.
L’histoire ? Une orpheline new-yorkaise est recueillie par un milliardaire pendant les fêtes de Noël, ce qui bouleverse sa vie à jamais. Cette année, Annie quitte Broadway pour s’installer au Madison Square Garden – ou plutôt dans son théâtre. Une salle surprenante, à la fois intime et massive. Mais l’attraction principale de cette nouvelle production reste sa tête d’affiche : Whoopi Goldberg dans le rôle de la méchante Miss Hannigan. Whoopi est une icône à la maison, alors impossible de passer à côté de cet événement 😅
Annie suit les aventures d’une gamine débordant d’optimisme, vivant dans un orphelinat de New York. Sa vie change radicalement lorsque Oliver Warbucks l’invite à passer Noël dans son penthouse sous prétexte de faire œuvre de charité. Ce séjour marque le début d’une quête (plus ou moins rocambolesque) pour retrouver ses parents, tout en permettant la naissance d’une relation sincère entre Annie et Warbucks. Malgré son côté touchant, l’histoire accuse le poids des années. Une adaptation plus moderne aurait été la bienvenue, car certaines thématiques ne résonnent plus comme dans les années 70. Le patriotisme omniprésent, par exemple, s’est révélé particulièrement pénible. Les scènes avec le président Roosevelt s’apparentaient davantage à de la propagande qu’à des éléments narratifs pertinents, surtout dans un spectacle à destination des enfants 💁♂️ Le ton général reste celui d’un spectacle familial, mais il souffre d’un cruel manque de subtilité et de profondeur. Une seule blague – une pique sur le New Jersey – a réussi à déclencher un rire franc dans la salle. On ne changera pas les New-Yorkais 😅
Les morceaux de Charles Strouse et Martin Charnin, comme « Maybe », « Tomorrow » ou « It’s the Hard Knock Life », font partie des classiques du théâtre musical. Pourtant, je dois vous faire une confession : j’ai découvert Annie grâce au remake de 2014 avec Jamie Foxx et Cameron Diaz, dont la bande originale revisitée par Sia m’avait obsédé à l’époque. Je sais que cette version est merdique, mais elle reste mon guilty pleasure 😍 Du coup, en comparaison, les chansons originales m’ont paru datées et parfois trop classiques. Mention spéciale aux morceaux interprétés par les enfants, dont les voix stridentes sont rapidement venues à bout de ma patience. À la fin du premier acte, j’étais déjà épuisé 😬
Contrairement à certaines productions en tournée (coucou « The Wiz »), Annie propose une scénographie bien ficelée. Les décors traditionnels recréent efficacement tous les lieux de l’histoire : l’orphelinat, les toits de New York et le luxueux penthouse de Warbucks. Petit bémol, les jeux de lumière manquaient souvent de précision, plongeant parfois les comédiens dans l’ombre et rendant leurs expressions difficilement lisibles.
Les costumes, quant à eux, étaient soignés et renforçaient bien les contrastes entre les différents mondes : la pauvreté de l’orphelinat face à l’opulence du penthouse. Rien de révolutionnaire, mais une réalisation globalement efficace 👍
Avec Whoopi Goldberg en tête d’affiche, mes attentes étaient élevées. C’est son premier rôle majeur à Broadway depuis 2008 ! Bien qu’elle possède un talent comique indéniable, je l’ai trouvée un peu effacée, manquant d’impact par rapport à d’autres personnages. J’ai aussi été déçu par sa prestation vocale. Quelques extraits de sa prestation ont été posté sur YouTube si ça vous intéresse. En revanche, Hazel Vogel, la jeune actrice interprétant Annie, a été une vraie révélation. Elle a su porter le spectacle grâce à son jeu et à ses capacités vocales. Parmi les seconds rôles, Julia Nicole Hunter, dans le rôle de la gouvernante, s’est démarquée avec une voix impressionnante. À l’inverse, Christopher Swan (Warbucks) a été une déception totale : sa façon de chanter ne m’a pas convaincu du tout. Et que dire du chien d’Annie ? 🐶 Présent partout sur les affiches et pendant la promo, il n’apparaît que 5 minutes sur scène… Malgré tout, il a tout de même suscité pas mal d’enthousiasme dans le public !
Un public qui, tout comme moi, a semblé trouver le temps long : la personne assise à côté de moi a littéralement dormi du début à la fin du spectacle qui dure 2 h 40 avec entracte. Pour un public majoritairement composé d’enfants, c’est bien trop long. Entre les scènes avec les clodos, et celles mettant en scène Roosevelt, on se demande ce que des gamins peuvent réellement en tirer 🤷♂️ Quelques coupes seraient nécessaires pour moderniser le tout et rendre l’ensemble plus digeste.
Vous l’aurez compris, Annie n’était pas pour moi. Ce n’est pas un mauvais spectacle : la mise en scène est soignée et les chansons restent efficaces. Cependant, le patriotisme excessif, la longueur du show et les performances inégales m’ont empêché d’en profiter pleinement. Si vous cherchez un moment en famille avec Noël en toile de fond, pourquoi pas ? Mais j’espère que vous aimez les bonnes vieilles valeurs de l’Amérique des années 30 🇺🇸
Pour ma part, je me tourne déjà vers 2025, en espérant un programme excitant pour le printemps à Broadway. D’ici là, partagez vos impressions en commentaires ou sur les réseaux sociaux – Facebook, X/Twitter et Instagram – et pour en savoir plus sur les musicals que j’ai aimé en 2024, cliquez sur le lien suivant : #Broadway.
Extraits « Annie »