3 Juillet 2013 – Frank Ocean : California Live (You’re Not Dead… 2013) – Zénith, Paris
C’est avec impatience que j’attendais cette soirée et je dois dire que je n’ai pas été déçu même si on est passé à « ça » que ce soit le cas. Frank Ocean en concert à Paris, c’était immanquable. Je l’ai découvert assez tardivement grâce à son album « channel ORANGE » et je suis tout de suite tombé sous le charme de sa voix, de ses textes et de ses mélodies. J’ai ensuite écouté ses anciens morceaux, ceux de la « Lonny Breaux Collection » et de « nostalgia, ULTRA » en espérant qu’il vienne un jour nous les présenter en live. C’est maintenant chose faite !
Guillaume me retrouve au Zénith de Paris aux alentours de 19h et nous entrons assez rapidement dans la salle. Comme des feignasses que nous sommes : direction les gradins, où nous tombons évidemment sur la seule meuf relou de la soirée. Vous savez celle qui bouge tout le temps, qui parle plus fort que les autres, qui a toujours besoin de se faire remarquer et qui a une touffe de cheveux aussi grosse que le cul d’Alicia Keys (cf. Alicia Keys : Set The World On Fire Tour – Bercy, Paris (2013)). Heureusement, deux places se libèrent quelques rangs plus bas, ce qui nous permet de nous déplacer et donc d’éviter le meurtre (inévitable) de cette CHARMANTE jeune fille. La première partie est médiocre : un DJ carrément naze dont le set est interrompu par les organisateurs eux-mêmes. Et nous… on s’emmerde en attendant que MONSIEUR Frank Ocean daigne monter sur scène.
Les musiciens prennent place et les fumigènes recouvrent la scène. Frank Ocean fait son entrée sur un morceau inédit, apriori intitulé comme la tournée, « California ». C’est toujours difficile d’appréhender de nouvelles chansons dans ces conditions… Pour vous faire une idée, je dirais que c’est dans la lignée de ce qu’il a fait pour « channel ORANGE », un titre assez smooth. L’enchaînement avec « Novacane » provoque un véritable engouement dans la salle. Je dois reconnaître que l’arrangement live est excellent : le groupe fait ressortir ce qu’il y a de mieux dans le morceau. La structure scénique est intégralement blanche et des vidéos y sont projetées tout au long du concert. D’ailleurs, lorsque « Acura Integurl » débute, on peut y voir apparaître la fameuse BMW E30 M3 illustrant les visuels de la période « nostalgia, ULTRA ». La voiture semble rouler indéfiniment dans le désert… Il embraye (mouarf) sur « Songs For Women », « Pilot Jones » et « Super Rich Kids ». Tout s’enchaîne assez vite : il est peu bavard, renfermé sur lui-même, certains morceaux sont raccourcis, le décor change peu – c’est pas qu’on s’ennuie… mais presque !
Heureusement « Lost » relance l’ambiance grâce à sa rythmique imparable. Je suis très heureux d’entendre ce titre en live : il fait partie de mes favoris ! En plus, il y met un peu d’entrain… Ce qui nous donne l’un des premiers bons moments de la soirée ! Même si « Monks » nous permet de garder le tempo, Franky reprend vite ses mauvaises habitudes avec « Voodoo » et « Sierra Leone ». Il nous adresse quelques mots avant de s’assoir au centre de la scène pour « Forrest Gump ». Rien d’exceptionnel ici… au même titre que les deux nouvelles chansons sur lesquelles il enchaîne ensuite (apriori intitulées « Loving You » et « Brave »). Parfois on voudrait lui dire : « Réveille-toi ! Arrête de regarder tes pieds, ouvre un peu les yeux et chante ! ». À ce moment-là du concert, je me demande vraiment si je n’ai pas un peu trop fantasmé l’artiste et si, au final, je n’en attends pas un peu trop par rapport à ce qu’il est capable de fournir. Et c’est aussi à ce moment-là qu’il décide de se sortir les doigts du cul… Enfin !
Lorsque l’orgue résonne au Zénith et que la salle se retrouve tapissée d’un voile rouge, je ne sais pas encore que le concert est en train de prendre une autre dimension. Pour moi, il y a vraiment un avant/après « Bad Religion ». L’interprétation est sublime, la voix est puissante et assurée : il est vraiment au niveau auquel je l’attendais. C’est l’un des moments les plus forts du concert et c’est véritablement là que j’ai commencé à prendre mon pied ! Il enchaîne ensuite sur « Crack Rock », un titre qui ne m’a jamais inspiré sur l’album, mais qui, avec l’orchestration live, les jeux de lumière, donne quelque chose d’assez sympa, tout comme « Pink Matter » qui est un véritable chef-d’œuvre. Mais le moment de grâce, il arrive avec « Pyramids », sans aucun doute : LE MEILLEUR MOMENT du concert. 9 minutes de plaisir pour les oreilles et pour les yeux ! Excellente ambiance dans le public et belle énergie de la part de Frank Ocean qui se montre beaucoup plus à l’aise qu’au début de la soirée.
Sur les écrans, la voiture roule toujours vers une destination inconnue pour illustrer « Sweet Life ». La voix est parfaite : je me demande ce qu’il attendait pour se lâcher. D’ailleurs en parlant de « lâchage » : il a dû se sentir pousser des ailes à la fin du morceau, car juste avant de présenter ses musiciens, il nous gratifie de quelques pas de danse… Ce qui provoque un véritable raz-de-marée de réactions dans le public. NORMAL j’ai envie de dire, c’est la première fois qu’il bouge depuis le début du concert ! Haha ! Avec Guillaume, on décide de descendre dans la fosse pendant la chanson, histoire de le voir d’un peu plus près. Changement d’ambiance avec l’apparition d’un palmier en feu sur l’écran pour « Golden Girl ». Frank s’assoit au bord de la scène pour l’interpréter. Je ne la connaissais pas avant le concert et je l’ai adoré : la rythmique, le groove, le gimmick à la basse, c’était vraiment cool. Le palmier continue de brûler et Franck enchaîne sur l’un de ses titres les plus marquants : « Thinkin Bout You ». WOW. La voix est juste parfaite. C’est vraiment ça que j’attendais de lui ce soir : une performance vocale sans faille mêlant douceur et puissance. Je suis conquis ! Frank quitte la scène avant le rappel sur un petit interlude musical. Et quand il revient, c’est pour « Wiseman » : la claque de la soirée. Guillaume m’apprend qu’il s’agit d’un titre qui n’a pas été retenu pour la BO du film de Quentin Tarantino, « Django Unchained ». Et putain que c’est beau ! Je me la passe en boucle depuis le concert, mais au Zénith, c’était vraiment un superbe final. La soirée se termine par un message projeté sur l’écran : « In A Dream You Saw A Way To Survive And You Were Full Of Joy ».
Le premier mot de ma conclusion sera : « OUF ». On a échappé au pire. Quand je l’ai vu enchaîner les morceaux, sans forcément y mettre les formes, je me suis dit : « Putain quelle déception ! ». J’ai d’abord pensé que la salle était trop grande pour lui et qu’il n’était pas à sa place… et puis… MIRACLE. Au détour d’une chanson : la révélation. Il a fallu attendre « Bad Religion » pour qu’il s’ouvre réellement au public et qu’il montre de quoi il était réellement capable. Il y a quelques morceaux sympas dans la 1ere partie du spectacle, mais je dois dire que j’ai beaucoup plus apprécié la seconde moitié. Particulièrement « Pyramids », dont la mise en scène et l’orchestration étaient sublimes, mais aussi « Bad Religion », « Pink Matter », « Golden Girl », « Thinkin’ Bout You » et la claque avec le rappel sur « Wiseman », une chute de la BO de « Django Unchained », qui m’a bouleversé.
Bon, il n’est pas forcément super à l’aise, il a l’air super timide : mais pas de surprises, ça correspond à l’image qu’il renvoie habituellement. Il me fait un peu penser à Lana Del Rey (cf. Lana Del Rey – Olympia, Paris (2013)) : le genre d’artiste qui s’ouvre au fur et à mesure du spectacle… On regretterait presque que ça s’arrête, car souvent c’est à ce moment-là qu’ils atteignent un niveau exceptionnel. D’ailleurs, moi, après « Wiseman », je n’avais pas compris que c’était terminé : j’attendais la suite ! Lol ! Vocalement : c’est sublime, si on oublie le pilotage automatique de la première moitié du show. Les orchestrations des titres en live déchirent, j’ai vraiment pris un grand plaisir à (re)découvrir les morceaux de cette façon, le décor est ce qu’il est : l’idée est bonne, mais je trouve que ça manque un peu d’imagination. Et pour finir, un petit regret sur la setlist tout de même, j’aurais bien aimé entendre « Swim Good » et « American Wedding » qui font partie de mes chansons préférées. N’hésitez pas à laisser un commentaire et à vous abonner à mes pages : Facebook, Twitter et Instagram pour être tenus informés de l’actualité du blog !
Setlist : California/ Novacane / Acura Integurl / Songs For Women / Pilot Jones / Super Rich Kids / Lost / Monks / Voodoo / Sierra Leone / Forrest Gump / Loving You/ Brave/ Bad Religion / Crack Rock / Pink Matter / Pyramids / Sweet Life / Golden Girl / Thinkin Bout You / Wise Man
Également disponible en vidéo sur YouTube : Super Rich Kids– Bad Religion – Thinkin’ Bout You