21 Octobre 2017 – Grease – Théâtre Mogador, Paris
Ceux qui me suivent le savent, je partage actuellement ma vie entre la maison, le bureau et le Palais des Sports où se joue la comédie musicale « Jésus » dont je m’occupe. Autant vous dire que cette petite pause dans l’univers bubble-gum de « Grease » m’a fait beaucoup de bien ! « Grease » c’est un film que j’adore depuis que je suis gamin : pour ses tubes interplanétaires, pour ses personnages hauts en couleur et bien évidemment pour ce couple mythique : Olivia Newton-John et John Travolta ❤ Il y a eu des dizaines, voire des centaines d’adaptations sur scène, mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir l’une d’entre elles. C’est chose faite ! Alors, que vaut ce Grease version Mogador ?
L’histoire, on la connait tous : c’est celle de Danny et Sandy, deux jeunes adolescents, qui, après avoir vécu une amourette de vacances, se retrouvent dans le même lycée à la rentrée. Secrètement épris l’un de l’autre, ils décident de reprendre leur relation là où elle s’est arrêtée… bien que tout les oppose ! Heureusement, leurs amis les T-Birds et les Pink Ladies leur permettront de se retrouver comme au premier jour.
La grande crainte que j’aie habituellement à Mogador, c’est l’adaptation en français… Sur ce spectacle, les chansons sont en français et en anglais (pour les puristes, deux écrans latéraux diffusent la version écrite en VO). Les textes sont parfois un peu concons… Ils ont notamment transformé le titre « Mooning » en une ode au fessier d’un des personnages… c’était dispensable ! Mais le reste est assez fluide et de bonne facture. On comprend mal certaines paroles, car les musiciens jouent fort et les voix ne sont pas spécialement bien mixées. Donc on finit par perdre le fil et se dire que ce n’est pas bien grave si on ne saisit pas tout. On connait tous l’histoire, non ?
Ce qui fonctionne au cinéma fonctionne également sur scène. L’inverse est vrai aussi. Personnellement, je trouve que la deuxième partie du film est super molle, et je l’ai ressenti de la même façon dans la salle. Il y a un tunnel de slows un peu mielleux qui viennent plomber le rythme du spectacle… Pour compenser, il aurait fallu redoubler d’imagination en termes de mise en scène pour éviter que le public ne s’endorme aussi à ce moment-là. Mais dans l’ensemble, ça swing, ça rock, on ne s’ennuie pas ! À la fin du show, la troupe revient pour interpréter un medley des chansons phares de la BO, en version originale, ce qui est vraiment super cool !
Maintenant, en ce qui concerne la mise en scène. Le décor en carton-pâte est certes moins impressionnant que sur certaines autres productions du théâtre, mais ça fonctionne. C’est caricatural, flashy, on est dans le fantasme de l’Amérique rock ‘n’ roll des années 50. Ce qui m’a quand même surpris, c’est sa taille. La scène est toute petite en fait ! Ces dernières semaines, j’ai été habitué à voir les choses en grand, le décor de « Jésus » étant gigantesque, donc la différence m’a semblé impressionnante. En revanche, tout est très bien huilé (contrairement à « Jésus » 😅) : les transitions sont fluides, le spectacle est rythmé – techniquement, c’est au top ! Déçu de ne pas avoir eu le moteur qui s’envole sur « Grease Lighting », qui est le tableau que j’ai préféré avec « We Go Together » qui est absolument génial !
J’ai aussi beaucoup aimé les costumes hauts en couleur, qui nous transportent directement à l’époque des ‘diners’ des années 50.
Le casting est vraiment top ! La troupe est techniquement très forte pour tout ce qui concerne le chant, les chorégraphies, l’énergie dégagée… Ils m’ont épuisé 🤯. J’ai été séduit par les deux comédiens principaux : Alexis Loizon et Alyzée Lalande, qui a d’ailleurs des faux-airs d’Olivia Newton-John. Elle semble avoir eu un petit souci sur « You’re the One That I Want » : elle était en constant décalage avec le reste de la troupe, dommage pour un titre attendu comme celui-ci.
J’ai beaucoup aimé le rôle donné à la directrice de l’école et à l’intello de service, Eugène, qui jouent les fauteurs de trouble pendant le spectacle en intervenant régulièrement, pour ponctuer le show de saynètes plus drôles les unes que les autres ! J’ai d’ailleurs adoré le passage où ils se sont moqués grassement du public, à la reprise de la deuxième partie :
« Je vous reconnais vous, vous êtes Patrick Simpson. Vous savez ce n’est pas tant par le physique que je vous ai reconnu, mais par une odeur… Il y a une odeur, vous avez retiré vos chaussures ? »
En conclusion, j’ai passé un très bon moment et je vous conseille vivement le spectacle 👍. Évidemment, on connait l’histoire par cœur et il n’y a pas de surprises, mais on est ravi de pouvoir réentendre ces chansons que l’on a tous chantées des milliers de fois et de vivre « Grease » en live. On est plongé dans l’univers du film dès la première seconde : les comédiens sont tops, les chorégraphies parfaitement exécutées, c’est du grand spectacle !
Alors certes, ce n’est peut-être pas la comédie musicale dont je me souviendrai le plus, mais pour moi le pari est réussi ! N’hésitez pas à laisser vos commentaires sur le blog ou sur Facebook, Twitter et Instagram et à découvrir les autres chroniques dédiées aux spectacles du Théâtre Mogador.
Extraits « Grease »