22 Novembre 2014 – Calogero – Bercy, Paris
J’ai beau avoir écrit près de 160 chroniques de concert, je suis toujours incapable de trouver la bonne phrase d’accroche pour les commencer. Calogero, je le connais assez peu. J’apprécie ses chansons, il m’arrive d’écouter ses albums ; mais je n’ai jamais poussé la curiosité plus loin. À l’annonce de la tournée, je me suis dit que c’était la bonne occasion pour le découvrir sur scène, d’autant plus que je n’avais eu que des échos positifs jusque-là.
J’arrive à Bercy aux alentours de 19h30, en espérant avoir manqué au moins l’une des deux premières parties prévues : Karen Brunon et Corson. Raté. Heureusement, leurs sets sont brefs et l’entracte est de courte durée. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à remercier le service de sécurité de Bercy qui a empêché les retardataires d’intégrer la fosse par les côtés avant le début du concert et les a renvoyés au fond de la salle. C’est une excellente initiative, qui en a humilié pas mal CERTES, mais qui a permis à chacun de garder sa place. Cette parenthèse étant fermée, il est l’heure que les lumières s’éteignent et que le show commence…
L’excitation est palpable. Les projecteurs renvoient une lumière rouge dans la salle. Pour le moment, on ne voit qu’un écran circulaire sur le devant de la scène. Il s’allume et prend la forme d’un disque vinyle qui tourne. Dès que les premières notes de « Fidèle » résonnent, il se transforme en baffle et le panneau se soulève lentement pour révéler le décor. L’écran géant principal, qui se trouve en fond de scène, s’allume à son tour et projette une forte lumière blanche qui laisse apparaître Calogero et son groupe en ombre chinoise. Le cadre circulaire vient prendre place derrière Calogero et continue de se transformer jusqu’à la fin de la chanson. Les musiciens sont placés sur une haute structure formée par une association d’enceintes, de baffle, etc. Il y a longtemps que je n’avais pas vu une entrée en scène aussi travaillée, d’autant plus pour un artiste français. Après un rapide « Bonsoir à tous ! », l’introduction de « Pomme C » se fait entendre et provoque une vague d’euphorie dans la salle. Calogero descend de la structure et la mise en scène révèle alors tout son potentiel : on découvre une série de six écrans mobiles qui viennent s’ajouter au panneau circulaire et à l’écran principal. Pour ce morceau, ils prennent la forme d’outils de retouche graphique (palettes, calques, etc.) qui interagissent avec des portraits en noir et blanc projetés en toile de fond. C’est très inventif et ça colle parfaitement à l’univers de la chanson. Je suis agréablement surpris par la scénographie, car elle est beaucoup plus sophistiquée que ce à quoi je m’attendais. Musicalement, c’est tout aussi fort. Les arrangements live donnent un vrai relief aux chansons de Calogero : l’énergie est vraiment rock pour ce début de concert. Quelques faussetés à souligner, mais rien de bien gênant. Il enchaîne avec « La Bourgeoisie Des Sensations », un titre vraiment puissant en live. Les panneaux mobiles viennent se placer au-dessus de sa tête et diffusent les images d’un ciel sombre et menaçant. Pour « Prendre Racine », Bercy se pare de rouge. Le visage de Calogero apparait sur l’écran et pour la fin du morceau, lui et ses musiciens partent dans un jam enflammé.
Il prend la parole pour la première fois de la soirée : « Mais quel pied de vous retrouver ici à Bercy ! ». Il explique ensuite qu’ils sont allés enregistrer le disque en Angleterre pour 3 raisons : pour la frime, pour le son et pour… conduire à gauche ; la transition parfaite (et un peu tirée par les cheveux aussi) pour « Conduire en Angleterre ». Ce n’est clairement pas une chanson que j’apprécie, mais la mise en scène est sympa : chaque écran se transforme en Union Jack. La salle entonne des « Calo ! Calo ! Calo ! ». Il continue avec la balade « Avant Toi ». Le panneau circulaire vient se placer au-dessus de lui et fait jaillir un intense éclairage bleu. Le tableau est très joli. Il va ensuite s’installer au piano, en haut de la structure, pour « Le Portrait » son dernier single en date. J’imaginais des arrangements un peu moins épurés pour cette version live. Je m’attendais vraiment à un moment plus fort. Il reste assis devant son instrument pour « La Fin De La Fin Du Monde ». L’intro est vraiment sublime en live et le titre fonctionne vraiment bien. Les écrans semblent mouchetés de taches d’encre. L’ambiance est vraiment top. Il enchaine avec deux morceaux de son nouvel album : « J’ai Le Droit Aussi » et « L’éclipse » qui est l’une des chansons que je préfère. Vous pouvez d’ailleurs retrouver la vidéo sur ma chaîne YouTube.
Après ça, il monte s’installer au piano pour reprendre un titre qu’il a composé pour Florent Pagny : « Le Soldat ». Les écrans se transforment en médailles de guerre qui brûlent à la fin de la chanson. L’effet est impressionnant. Il enchaine avec « Danser Encore » qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la précédente. Petite anecdote amusante, lorsqu’il commence l’interprétation du morceau par : « Une ride dans la glace, Je me fais vieux. Dans le lit j’ai de la place pour deux », une des spectatrices se met à hurler… pris d’un fou rire, il doit s’arrêter quelques secondes pour reprendre son sérieux : « Ce soir j’ai de la place pour Bercy, venez tous dans mon lit ! ». Il remercie ensuite les techniciens son et lumière du spectacle, et récupère sa guitare pour « C’est Dit ». La chanson marche hyper en live : le public est vraiment réactif. S’en suit « Passage Des Cyclones » et « Le Monde Moderne », peut-être les deux titres que j’ai trouvé les moins intéressants de toute la soirée. Pour « Elle Me Manque Déjà », les écrans mobiles forment une chaîne sur laquelle on voit Calogero et une femme danser. L’ambiance est excellente et le public s’en donne à cœur joie sur le pont musical. On attaque la dernière partie du spectacle avec « Aussi Libre Que Moi ». Pendant la chanson, il fait venir l’un de ses musiciens pour jouer une nappe au violon qu’il nous demande de suivre avec la voix : la musique reprend de plus belle et l’effet est vraiment saisissant. Un des meilleurs moments du spectacle.
Après ça, la structure à l’arrière se déploie pour former une sorte d’immense paravent métallique devant lequel Calo et son groupe s’installent pour « Face À La Mer ». Il laisse le public chanter le refrain. L’ambiance est vraiment très bonne sur ce titre. Autre énorme tube : « En Apesanteur ». La scène prend des allures d’ascenseur avec les numéros qui défilent sur les écrans mobiles. J’ai filmé cette séquence, vous pouvez donc la retrouver en vidéo à la fin de la chronique. Il choisit « Un Jour Au Mauvais Endroit » pour clôturer le set principal. Les écrans diffusent les paroles de la chanson en mode karaoké, que nous pouvons reprendre avec Calogero. Je ne suis pas un grand fan du morceau à la base, mais je dois reconnaître que le rendu est vraiment bon en live. Pour le rappel, il nous offre une version épurée de « Si Seulement Je Pouvais Lui Manquer » avant de reprendre avec tous les musiciens : « Yalla », un des meilleurs moments du concert et « Les Feux d’artifice » pour terminer la soirée.
Tout d’abord un grand bravo à Calogero pour ce concert. Je ne m’attendais pas à voir un spectacle aussi sophistiqué : j’ai vraiment été impressionné par l’ensemble. La scénographie est inventive, dynamique et moderne. Il propose un véritable show et se met en scène tout au long de la soirée dans des séquences tantôt explosives, tantôt émouvantes : c’est un magnifique concert. J’ai beaucoup aimé les premiers et les derniers tableaux, « Fidèle », « Pomme C », ou encore « En Apesanteur » ; le milieu du spectacle est un peu plus sobre, et fait la part belle aux ambiances lumineuses plus qu’à une mise en scène grandiloquente. Je n’ai pas à me plaindre du choix des chansons. Je trouve qu’il a su piocher dans son répertoire pour en sortir des titres marquants, des titres énergiques, des titres émouvants : le rythme est totalement maîtrisé.
Quant à sa prestation, que puis-je en dire ? J’ai senti un artiste simple, qui ne se laisse pas bouffer par la machinerie. J’ai senti un artiste inspiré, qui met à profit son talent tout au long du concert, que ce soit au chant, à la guitare ou au piano. Et j’ai senti un artiste sincère, qui prend du plaisir sur scène, et qui le transmet aux spectateurs devant lui. Je garderai un excellent souvenir de cette soirée et je suis partant pour une prochaine tournée 😀 On termine cette chronique avec les photos et les vidéos du concert. Et surtout, n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur Facebook, Twitter et Instagram
Setlist : Fidèle / Pomme C / La Bourgeoisie Des Sensations / Prendre Racine / Conduire en Angleterre / Avant Toi / Le Portrait / La Fin De La Fin Du Monde / J’ai Le Droit Aussi / L’éclipse / Le Soldat / Danser Encore / C’est Dit / Le Passage Des Cyclones / Le Monde Moderne / Elle Me Manque Déjà / Aussi Libre Que Moi / Face A La Mer / En Apesanteur / Un Jour Au Mauvais Endroit / Si Seulement Je Pouvais Lui Manquer / Yalla / Les Feux d’artifice
Également disponible en vidéo sur YouTube : C’est Dit – Le Portrait – En Apesanteur
Connais tu le nom de son guitariste présent sur la droite de la photo où ils sont tous les 4 ? Merci de ta réponse et tres bon article !