27 Juin 2014 – Indochine : Black City Tour – Stade de France, Paris
L’angoisse de l’introduction. Malgré six années de pratique et plus d’une centaine de chroniques rédigées, je passe toujours une heure à me demander comment débuter un compte rendu. Celui-ci n’échappe pas à la règle et c’est d’autant plus dur pour moi parce qu’Indochine n’est finalement pas un groupe que je connais depuis longtemps ; et même si j’ai déjà eu l’occasion de le voir plusieurs fois sur scène (cf. Indochine : Météor Tour – Zénith, Montpellier (2009) et Indochine : Paradize+10 – Zénith, Paris (2012)), l’exercice est toujours plus difficile quand je n’ai pas de repères auxquels me référer. J’espère que vous excuserez mes approximations et que cet article vous permettra tout de même de revivre cette soirée formidable, point d’orgue d’une tournée gigantesque qui a débuté il y a maintenant plus d’un an.
Je retrouve Guillaume au stade de France aux alentours de 17h30 : il y a déjà beaucoup de monde autour du complexe et on décide d’attendre quelques minutes avant d’entrer dans l’arène. Une fois à l’intérieur, on découvre le décor du spectacle : la reproduction d’une ville grandeur nature, qui n’est pas sans rappeler la pochette de l’album « Black City Parade ». Les immeubles sont surmontés par trois écrans gigantesques qui annoncent pour le moment les deux premières parties du concert : Toybloïd et Trust. Vous savez à quel point ces séquences m’ennuient, et si Toybloïd s’en sort difficilement avec son punk rock braillard, Trust échappe de peu aux huées du public – pas étonnant quand on débarque avec zéro charisme devant 60 000 personnes. Malgré ces quelques minutes douloureuses, l’attente se déroule relativement vite : il est 21 heures… Le spectacle commence.
Il fait encore jour et on voit six énormes personnages gonflables se dresser au milieu du stade. Ce sont des traffic girls, les fameux agents de circulation en Corée du Nord qui ont inspiré la chanson du même nom. Les structures mesurent plusieurs mètres de haut et on ne sait pas exactement quel est leur rôle ; du coup, on se pose des questions sur l’arrivée du groupe… On entend également toutes sortes de sons provenant d’une ville bruyante et bouillonnante avant le lancement de « Trashmen », la véritable introduction du show. L’écran central s’allume et l’on découvre les cinq membres du groupe d’Indochine vieillissants (comme sur l’affiche) reprenant leur vrai visage à tour de rôle. La tour de contrôle qui surplombe la ville lâche une gerbe de feu et l’on voit réapparaître les musiciens reproduisant la pose de l’affiche, mais cette fois-ci en direct des coulisses du stade. Ils font ensuite leur entrée « à la Johnny » en traversant difficilement la foule pour rejoindre le bout de l’avancée de scène. Après les salutations de rigueur, les cinq acolytes regagnent leurs instruments pour le premier titre du spectacle : « Electrastar ». Les « Traffic Girl » se dégonflent au moment où la chanson du même nom démarre. C’est l’un des rares morceaux de « Black City Parade » que j’aime vraiment, et encore plus depuis la parution du remix. C’est sous une pluie de confettis que Nicola Sirkis interprète le titre ! Il avait parlé d’un concert à la Coldplay : on est en plein dedans 😀 L’écran géant alterne les prises de vues réelles et les images d’agents de circulation : pour l’instant, la mise en scène envoie du lourd !
La transition est quasi-instantané sur « Belfast », morceau dont j’ai découvert le potentiel pendant le concert et que j’écoute en boucle depuis ! Le décor est vraiment dynamique, car en plus des vidéos diffusées sur les écrans, les immeubles de la ville s’illuminent au rythme de la chanson. En revanche, au niveau des paroles, c’est toujours la catastrophe pour moi. Je n’avais évidemment pas compris les « Arrriii-eeel » que Nicola beugle : j’étais plutôt sur un truc genre « Aïoliii Yeaaah ». Je me demandais d’ailleurs il avait écrit une chanson sur une spécialité méditerranéenne. Oui je sais, c’est terrible… LOL. Heureusement, je me rattrape avec « Alice & June », qui reste mon titre favori du répertoire d’Indochine. Et même s’il y a quelques approximations, je ne me débrouille quand même pas trop mal, sachez-le ! C’est la folie dans le stade : cette chanson-là met une ambiance de dingue en toute occasion ; en revanche je ne m’attendais pas à ce qu’elle arrive si tôt dans la setlist. On entre ensuite dans une phase un peu creuse pour moi avec des titres que je ne connais pas ou peu : « Kissing My Song », « Atomic Sky », « Memoria » et « Stef II ». Nicola semble ému : « C’est comme dans un rêve. Merci à tous pour de votre accueil ». Les choses sérieuses reprennent avec « Miss Paramount » pendant laquelle il arpente en long en large et en travers l’immense scène sous les acclamations des spectateurs.
Il fait encore jour quand il rejoint la scène centrale au bout de l’avancée. Et c’est devant un synthé qu’il prononce quelques mots en hommage à Renaud présent dans le stade. « Il y a un chanteur qui est assis là-bas : quand j’avais 15 ans, j’ai volé pour aller le voir – c’est vrai, c’est pas terrible, mais c’est comme ça – et je voudrais juste lui faire un petit clin d’œil ». Il interprète ensuite un extrait du titre « Hexagone » qu’il a repris pour la compilation « La Bande À Renaud » et nous gratifie même de quelques secondes de « Poker Face » de Lady Gaga. Il laisse la place à Oli De Sat au synthé pour une version acoustique de « Mao Boy » avant d’enchaîner sur « Le Grand Secret » et « J’ai Demandé À La Lune ». On n’est pas dans les titres les plus pêchus du spectacle, mais ces grands succès restent toujours agréables à entendre ou réentendre. Pendant « Tes Yeux Noirs », Nicola descend au-devant de la fosse pour serrer quelques mains avant de remonter sur scène pour « College Boy ». Si vous n’étiez pas présents au concert, vous avez peut-être entendu parler de l’introduction du titre dans les médias… Un portrait gigantesque de Christine Boutin s’affiche sur l’écran central devant les yeux ébahis des spectateurs qui se font un malin plaisir de la huer pendant de nombreuses secondes. La fin de la prestation nous permet de revoir le clip à l’envers et en version accélérée. C’est sur ces images terrifiantes que se termine la première partie du spectacle.
La nuit est enfin tombée et l’introduction de « Black City Parade » résonne dans le stade. Un mur se matérialise sur les écrans géants. Il s’effrite doucement pour laisser place à une ville noire, à l’image de celle présente sur la pochette de l’album du même nom. C’est à ce moment-là du spectacle que le décor révèle tout son potentiel : les immeubles servent maintenant d’écran de projection vidéo. Je ne m’attendais pas du tout à ça : la surprise est complète, car visuellement, c’est incroyable ! Pendant « Le Fond De L’air Est Rouge », on voit des images de révolutionnaires portants drapeaux, bandeaux et brassards rouges ; et même si je trouve la chanson un peu moyenne, la mise en scène compense largement mon manque d’intérêt. Heureusement, ça redécolle vite, car le groupe enchaîne sur le medley « Black City Club » qui comprend : « Canary Bay », « Des Fleurs Pour Salinger », « Paradize », « Satellite », « Playboy », « 3e Sexe » et un remix de « Black City Parade ». L’ambiance est à son comble dans le stade et visuellement, on en prend plein la gueule. C’est l’un des meilleurs moments du concert, et la séquence semble aussi bien amuser le public que Nicola !
Les surprises continuent avec l’arrivée sur scène d’une danseuse classique : Alice Renavand, qui réalise une chorégraphie sur la chanson « Wuppertal ». Le morceau arrive peut-être au mauvais moment : je l’aurais préféré avant le medley. Le rythme effréné du « Black City Club » se serait beaucoup mieux inséré avec la suite : « Marilyn » et « 3 Nuits Par Semaine ». Ce sont d’ailleurs deux chansons dont je ne me lasse absolument pas. Je suis fan absolu de « Marilyn » pendant laquelle la croix de « Paradize » apparaît au milieu de la pelouse. La mise en scène est électrique et on en a encore une fois plein les yeux et les oreilles. Les spectateurs sont hystériques, et ça continue évidemment pendant « 3 Nuits Par Semaine » quand Nicola décide d’aller prendre un bain de foule et de faire le tour du stade ! La séquence dure une quinzaine de minutes, vous pourrez la retrouver en intégralité à la fin du compte-rendu. Vous verrez d’ailleurs qu’il a eu du mal à arriver au bout de son voyage ! Lol ! Les gradins ont reçu des bracelets lumineux à allumer pendant le morceau : c’est dommage parce que ça ne rend pas grand-chose de la fosse et je ne suis pas sûr que ce soit mieux sur la vidéo officielle… Bref. L’initiative était sympathique quand même.
Les musiciens rejoignent Nicolas au bout de l’avancée pour interpréter deux titres en acoustique : « À L’assaut », que je ne connaissais pas avant le spectacle, et « Dunkerque », entendue pour la première fois en 2012 lors de leurs concerts exceptionnels « Paradize +10 » (cf. Indochine : Paradize+10 – Zénith, Paris (2012)) et jamais réécoutée depuis. **MAUVAIS FAN**. Le show ne pouvant définitivement pas se terminer là-dessus, le groupe disparaît de scène et le stade s’éteint complètement : on voit apparaître une série de gerbes d’étincelles sur le toit, elles semblent en faire le tour. Une fois arrivées à l’autre bout : la toiture s’illumine complètement et le décor crache d’énormes jets de feu alors que l’introduction de « L’aventurier » explose. J’explique mal je le reconnais 😀 Je vous conseille plutôt d’aller regarder la vidéo à la fin de l’article pour voir la chose de vos propres yeux. L’ambiance est hystérique dans le stade, et on a même droit à un lâcher de ballons changeant de couleur à chaque rebond. Ce à quoi ils n’ont peut-être pas pensé, c’est le poids des ballons, qui font très mal quand ils te tombent sur la gueule ! Lol ! Vous le verrez d’ailleurs sur la vidéo : je m’en suis pris deux ou trois et c’est assez peu sympathique! Haha ! Le groupe salue le public avant de quitter la scène et un dernier message s’affiche sur l’écran… « Merci à vous ! ».
Autant vous le dire tout de suite : le spectacle m’a bluffé. J’ai trouvé la mise en scène incroyablement intelligente. J’ai aimé sentir que le show avait été spécialement préparé pour le stade de France. L’idée de ce décor qui reprend les codes visuels de l’album « Black City Parade » est formidable : c’est de plus en plus rare que les artistes déclinent de manière aussi cohérente le concept d’un disque en live et ici, ça marche à la perfection. Les projections vidéo qui donnent vie aux immeubles, les jeux de lumière, la pyrotechnie, les confettis, les ballons lumineux ; les effets spéciaux étaient juste WOW ! On n’attend pas la même chose d’un show en stade, que d’un concert dans une salle de 1000 personnes. Ils l’ont compris et pour moi, le pari est réussi.
Belle énergie également, Nicola et ses acolytes ont aujourd’hui une expérience de scène de plus de 30 ans et ça se sent. Nicola va chercher les spectateurs constamment, et même s’il en est parfois agaçant (à ponctuer les paroles de ses chansons de ses onomatopées incompréhensibles), il reste un personnage charismatique et c’est le genre de qualité dont on a nécessairement besoin pour se produire devant 60 000 personnes. L’ambiance dans le stade était également très bonne : j’avais l’impression d’être le seul à ne pas connaître les paroles des chansons par cœur. **COMME D’HABITUDE**. À chaque fois, je me dis que je vais les apprendre, à chaque fois je ne fais pas et à chaque fois je me plains. LOL. Ma seule véritable déception, c’est la setlist ; mais je reconnais ne pas être le mieux placé pour en parler. Je ne pourrais même pas vous expliquer ce que j’attendais, je crois que cette sensation vient avant tout du fait que je n’ai pas aimé l’album « Black City Parade » – qui, à mes yeux, manque de titres fédérateurs. Je n’aurais pas été contre entendre des chansons comme « Little Dolls », « Popstitute » voir des morceaux comme « 3e Sexe » ou « Des Fleurs Pour Salinger » en intégralité. En revanche, j’étais ravi de retrouver « Alice & June », « Marilyn » ou encore « 3 Nuits Par Semaine » – je ne m’en lasse VRAIMENT pas 😀 Je suis curieux de découvrir le rendu du spectacle sur France 2 à la rentrée, car il a été capté pour être diffusé en septembre (il me semble). On se quitte sur les photos et les vidéos que je vous ai ramenées du concert. N’hésitez pas à laisser vos commentaires et vos impressions ici ou sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram, je me ferai un plaisir d’y répondre ! Et pour tout ce qui concerne Indo sur ce site, un seul lien : Indochine.
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Également disponible en vidéo sur YouTube : Traffic Girl – J’ai Demandé À La Lune – 3 Nuits Par Semaine – L’Aventurier (Final)
trop bon concert ,le kiffff total
😆