21 Janvier 2006 – Mylène Farmer : Avant Que L’ombre… À Bercy – Bercy, Paris
Ha ! Mylène Farmer. En voilà une véritable idole. En tout cas à l’époque puisqu’aujourd’hui je ne peux plus vraiment dire que c’est le cas. Mylène, je l’ai découverte grâce à ma mère, qui écoutait ses albums quand j’étais petit et je m’y suis intéressé un peu plus en 1997 quand le live à Bercy est sorti en CD et en vidéo. Dès lors, je lui ai voué une passion sans faille ; achetant CDs, DVDs, magazines, produits dérivés… Bref : le fan aveuglé. Et Dieu sait que je ne suis pas fier de moi ! LOL.
Je n’ai pas eu l’occasion d’aller la voir en 1999, j’étais trop jeune et ce n’était pas vraiment dans la culture familiale d’aller voir des concerts donc j’ai pris mon mal en patience en achetant toujours plus de produits estampillés Mylène Farmer et… En 2006, je suis assez grand pour me débrouiller tout seul pour aller voir Mylène Farmer à Bercy pour son spectacle « Avant Que L’ombre… À Bercy ». Il me reste quelques notes sur le concert que je vais donc réadapter à la sauce 2015.
J’habite à Dijon à l’époque, et c’est le premier trajet vers Paris que j’ai effectué seul. Je suis arrivé à Bercy aux alentours de 17 heures, c’était ma toute première fois (toute toute première fois). Et c’est impressionnant. D’autant plus qu’il y avait déjà devant la salle des milliers de personnes, et en les voyant je ne me suis dit que je ne pourrais jamais attendre dans le froid comme ça aussi longtemps : c’était sans compter les centaines de concerts qui allaient suivre. LOL. J’ai patiemment attendu sur les marches que les gradins ouvrent et une fois l’intérieur : le paradis sur terre, la boutique des produits dérivés du concert ! Hahaha. Je peux vous dire que j’en ai acheté des conneries : programme, briquets, porte-clés, bracelets, affiches. Je n’ose même pas compter. J’ai toujours toutes ces conneries, et je porte toujours le porte-clés en métal sur les clés de la maison mes parents. Eh oui ! Vous vous en foutez tous, mais ça me fait plaisir de vous en parler 😀
L’attente m’a semblé interminable dans la salle, malgré le fait qu’il régnait une ambiance de folie : des olas, des cris, des hurlements. Il n’y a pas à dire, c’est quand même une atmosphère particulière un concert de Mylène Farmer. On peut déjà voir quelques éléments du décor : la scène centrale en forme de croix, et les magnifiques portes dorées (répliques de celle du baptistère Saint-Jean à Florence) qui cachent la scène principale. La première partie, c’est un court-métrage : « Le Conte Du Monde Flottant », réalisé par Alain Escalle. Il est précédé d’un message de Mylène herself : « J’ai découvert le travail d’Alain Escalle à travers ce magnifique court métrage. À mon tour de le partager avec vous. Avant que l’ombre… Mylène Farmer ». Merci Mylène pour ce charmant cadeau… Un calvaire. Moi qui déteste ce genre d’œuvre pompeuse qui ne s’adresse qu’à une certaine élite : j’ai été servi.
S’ensuit une attente des plus épiques. Plongée dans le noir, la salle est balayée de lumière rouge, la musique se fait de plus en plus présente, avant le « Shut Up » tonitruant, qui marque le début officiel du concert. C’est une entrée pharaonique nous offre Mylène sur la musique de « Peut-Être Toi » : un sarcophage lumineux fait son apparition suspendu au plafond de Bercy, et commence lentement sa descente jusqu’à la scène centrale. Vraiment, j’en ai eu les larmes aux yeux : l’atmosphère, la musique, ça m’a pris aux tripes. Six mastodontes viennent saisir le sarcophage une fois que celui-ci a atteint le sol et le soulèvent pendant que se déroule sous nos yeux l’ouverture des portes dorées. Je reprends mes esprits pendant qu’un pont suspendu se met en place entre la croix centrale et la scène principale. Le sarcophage s’ouvre, Mylène sourit et le concert commence. Elle enchaîne pour cette première partie « Peut-Être Toi », « XXL », « Dans Les Rues De Londres » et « California ». Ce n’est pas forcément un choix évident, et sans chorégraphie, on peut vite être déstabilisé par cette mise en scène dépouillée. Moi, c’est la première fois que je la vois sur scène, je trouve ça parfait évidemment ! Mais là où je commence à kiffer : c’est « Porno Graphique ». Jonchée sur une plate-forme surélevée, Mylène entame une chorégraphie aux gestes saccadés. Avant d’être rejointe par la troupe des Los Vivancos : les danseurs espagnols qui l’accompagnent sur ce spectacle. Mylène par se changer et les latinos nous offrent un numéro de claquettes, sur l’outro de la chanson. Sur le moment, j’ai trouvé que ça rendait vraiment bien, aujourd’hui je me demande ce que ça fout dans un spectacle comme celui-là ! LOL.
Mylène revient ensuite sur scène affublée d’un costume des plus dégueulasses : une sorte de poule, oui… Une grosse poule noire à plumes avec un chapeau. LOL. Sur le moment, c’est la partie que j’ai préféré du spectacle : « Sans Contrefaçon », « QI », « C’est Une Belle Journée ». J’ai même une anecdote à ce sujet : comme il y avait assez peu d’ambiance sur « QI », les gens s’étaient rassis et pensaient le rester sur « C’est Une Belle Journée ». C’était sans compter sur une femme, assise dans les premiers rangs de la porte P (la fameuse) qui s’est retournée pendant la chanson et qui a crié « Mais bougez-vous putain ! ». Réaction en chaîne : tout le côté gauche de la salle s’est levé, alors que le côté droit est resté assis. Hahaha.
Après un rapide interlude à la flutine par Yvan Cassar, Mylène réapparaît dans le coin de la salle, chevauchant un lustre géant, qui traverse Bercy sur « Ange, Parle-Moi ». Je déteste cette chanson, mais pour tout vous avouer, je n’en ai pas suivi une note : j’attendais simplement le moment où elle allait passer à côté de moi, pour la voir de plus près. Une fois sur la scène centrale, elle enchaîne ses plus belles balades et quelques larmes évidemment : « Redonne-Moi » (« Alors c’est bien de me voir sur scène ? » Euh… LOL), « Rêver », « Ainsi Soit-Je ». « Ainsi Soit-Je » qu’elle avait remplacée par « L’autre » sur les précédentes dates. Victime d’une angine… elle ne pouvait plus la chanter. C’était le premier soir où elle a reprenait, et elle nous annonce que c’est difficile et qu’on va devoir l’aider (« Il faudra que vous m’aidiez, je risque de ne pas pouvoir avec ma voix… »). Ça n’a pas manqué, la voix s’est cassée assez rapidement : toute la salle à chanter à sa place. Elle était très émue et je me souviens encore la tête qu’elle affichait à ce moment-là du spectacle : un mélange d’émotions, de tristesse, de déception aussi j’imagine. J’avais l’impression qu’elle était dans un autre monde pendant les quelques minutes qu’a duré la chanson.
Elle a vraiment eu droit à beaucoup d’applaudissements à ce moment-là : les fans l’appelaient, criaient, applaudissaient : une véritable standing-ovation. Ça doit la déstabiliser un petit peu parce qu’elle nous sort connerie sur connerie, jusqu’à aller dire : « Mylène va sécher ses larmes, et reprendre de l’embonpoint, un peu de joie de vivre aussi, car vous me donnez ça aussi ». Oui oui, va donc reprendre de l’embonpoint ! Hahaha. C’est là-dessus que débute « Désenchantée », un moment absolument survolté ! Je ne l’entendais même pas chanter ! Elle rejoint la scène principale par le pont suspendu pour chanter « Nobody Knows » et partir se changer pour la dernière partie du spectacle : « Je T’aime Mélancolie », « L’Amour N’est Rien », « Déshabillez-Moi » (la grosse tuerie de ce spectacle) et « Les Mots » en duo avec son batteur, Abraham. La catastrophe « Fuck Them All » ensuite : ce titre qui ne prend pas en live, quoi qu’on fasse : j’avais trouvé ça tellement dommage à l’époque que les gens ne suivent pas, je ne comprends pas vraiment ce qui ne marche pas dans dans cette chanson que j’aime beaucoup personnellement.
Après une petite pause, c’est le moment de la dernière chanson du spectacle : l’apogée de Mylène sur scène à mes yeux : le final sur « Avant Que L’ombre ». Mylène apparaît vêtue d’un grand manteau rouge, serti de pierres précieuses, avec derrière elle un immense rideau d’eau. L’infrastructure est magnifique, mais le devient encore plus quand le rideau s’ouvre pour la laisser passer et se ferme derrière son passage. Lorsqu’elle commence à monter les interminables marches qui se trouvent derrière elle, on voit se découper sur ce rideau d’eau, la silhouette de l’affiche, sa silhouette. Qui tombe maintenant à intervalles réguliers devant nos yeux. Mylène se déleste de son énorme manteau, et finit dans le plus simple appareil, avant de se retourner, en haut des marches et nous saluer, avant que les portes ne se ferment. C’est vraiment l’un des plus beaux tableaux qui m’ait été donné de voir en live : que ce soit au niveau de la mise en scène, de la chanson choisie, et de l’atmosphère qui s’en dégage : je garderai longtemps ces images en mémoire c’est certain.
Aujourd’hui, je trouve que c’est un spectacle qui a plus de défauts que de qualités, et je prends assez peu de plaisir à le revoir ou à l’écouter… Alors plutôt qu’une longue conclusion sur le concert comme j’ai l’habitude de faire et qui risque de pâtir de mon opinion actuelle, je vous propose plutôt une dernière anecdote au sujet de ce spectacle. Je n’avais tellement pas fait attention à ses cheveux sur le moment que je ne m’étais même pas aperçu qu’il s’agissait d’un assemblage de marguerites… Je ne m’en suis aperçu que des mois après quand le live est sorti ! La HONTE. On termine avec une vidéo du spectacle : « Avant Que L’ombre » évidemment. Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter et Instagram pour découvrir de nombreuses autres chroniques de concert consacrées à Mylène Farmer, notamment celles du Tour 2009 et de Timeless 2013.
Setlist : Peut-Être Toi / XXL / Dans Les Rues De Londres / California / Porno Graphique / Sans Contrefaçon / Q.I / C’est Une Belle Journée / Ange, Parle-Moi… / Redonne-Moi / Rêver / Ainsi Soit Je… / Désenchantée / Nobody Knows / Je T’aime Mélancolie / L’amour N’est Rien… / Déshabillez-Moi / Les Mots / Fuck Them All / Avant Que L’ombre…
Extrait « Avant Que L’ombre… »
Slt, c’était aussi mon tout premier concert-show et contrairement à toi j’en garde un très bon souvenir et j’y vois plus de qualités que de défauts. Après moi j’ai eu droit à » L’autre » et pas à » Ainsi soit je « , j’étais présente au mardi 17 Janvier. Pour ensuite avoir fait les shows suivants, celui là gardera toujours une place particulière et vu la gueule des albums qui ont suivi.. finalement ce n’est que logique. Ce spectacle n’est pas parfait mais il est tout à fait cohérent avec l’univers Farmer , cette dernière transporte à merveille son univers dans la salle pendant ces treize soirées. Ce spectacle constitue le pivot de sa carrière. Oui et pas le fameux stade de france 2009. Pour moi c’est après que ça casse tout doucement la gueule. En 2006 j’étais en fosse tout devant la scène principale et ça bougeait vraiment bien , et même pendant Q.I. Je te rejoins pour » Fuck Them all « , la sauce prend pas alors que le titre est un de ses meilleurs. » Ange parle moi » a été une très bonne surprise, le public était très recueilli et c’était assez émouvant. La salle entière sautait de partout pendant » Désenchantée « , là encore c’était bluffant.
Je ne regretterais JAMAIS d’avoir vu ce show. Pour celui de 2013… y a beaucoup plus à redire en revanche.
Cordialement.
Hortensia
Merci pour ton commentaire ! Je reconnais que ce n’est pas le spectacle que moi j’ai préféré mais en revanche, là où il restera gravé dans ma mémoire : c’est pour l’entrée en scène et le final, sans doute le plus beau de toute sa carrière !