26 Novembre 2013 – Céline Dion – Bercy, Paris
J’ai toujours beaucoup aimé Céline Dion. J’ai commencé à la suivre à la fin des années 90 quand elle était à son apogée, « My Heart Will Go On », « S’il Suffisait D’aimer », le Stade de France, etc. Ce n’est pas forcément ce que j’aime le plus chez elle, mais je dois avouer que depuis, je prends toujours beaucoup de plaisir à écouter ses chansons. Comme je vous l’ai dit il y a quelques jours, je l’ai déjà vu sur scène, en 2008, lors de sa tournée mondiale. Un spectacle, certes éblouissant, mais qui m’avait laissé une impression mitigée (cf. Céline Dion : Taking Chances World Tour – Bercy, Paris (2008)). J’ai compris en la voyant qu’elle était loin de l’image que je m’en faisais, c’est-à-dire celle d’une artiste spontanée, foldingue qui malgré son statut de superstar a su rester simple et naturelle. J’imagine que c’est également la projection que la plupart d’entre vous en ont et à juste raison parce que c’est le message qu’elle fait passer dans les médias. Céline Dion, aujourd’hui c’est plutôt une machine de guerre : elle monte sur scène, elle fait le boulot et basta. Je regrette qu’elle soit devenue ainsi depuis ses résidences à Las Vegas, mais les faits sont là : elle ne m’émeut plus. C’est donc avec lucidité que je me suis rendu à ce spectacle à Bercy, en espérant malgré tout prendre du plaisir à écouter ses chansons et la voir jouer ce personnage de diva, parfois cul cul, mais avec des qualités vocales qui ne sont plus à démontrer.
On arrive à Bercy avec Guillaume aux alentours de 19h30, pas la peine de se presser : toute la salle est en configuration assise et les places sont numérotées. On a d’ailleurs un placement de luxe, parce que nous sommes situés au premier rang des gradins au plus proche de la scène, ça ne m’était pas arrivé depuis Shy’m. La première partie est assurée par Vincent Niclo qui nous propose quelques-unes de ces reprises d’opérette, le visage toujours aussi figé par les injections de Botox. On peut ne pas aimer ce qu’il fait, et c’est mon cas, mais je dois reconnaître qu’il a un bel organe 😀 La salle est pleine et une vague d’euphorie l’envahit lorsque René fait son entrée dans le parterre VIP. La tension monte, les lumières s’éteignent et les musiciens prennent place derrière leurs instruments.
La salle est toujours plongée dans le noir quand la voix de Céline se fait entendre a capella : « Je ne vous oublie pas, non… jamais. Vous êtes au creux de moi, dans ma vie, dans tout ce que je fais… Mes premiers amours, mes premiers rêves sont venus avec vous… c’est notre histoire à nous… ». Quand les lumières s’allument, on découvre Céline Dion en haut des marches qui composent une partie du décor. Le reste est un ensemble d’écrans géants, qui tapissent le fond et les côtés de la scène. Rien d’extravagant, mais c’est d’une efficacité redoutable, d’autant plus lorsque les vidéos projetées sont associées à des jeux de lumière extrêmement clinquants et sophistiqués comme c’est le cas ici. Pas le temps de souffler, après un rapide « Bonsoir tout le monde ! », elle enchaîne sur « Dans Un Autre Monde » l’une des chansons les plus dynamiques de son répertoire français. Elle est perchée sur talons aiguilles gigantesques et porte un pantacourt noir assorti d’une veste à paillettes de la même couleur. Elle est très jolie et ça lui va à ravir. L’ambiance est excellente en ce début de concert et puis il faut d’ores et déjà souligner que la voix est parfaite. Le public l’acclame lorsque démarre « Parler À Mon Père », son dernier succès français en date. J’aime beaucoup ce titre, mais je suis assez déçu du rendu en live : je trouve que le son, et c’est une constante durant la soirée, reste très centré autour de la scène, ce qui donne à l’ensemble un côté assez plat. Je n’ai pas retrouvé la puissance des concerts de Johnny Hallyday ou de Michel Sardou par exemple, pour taper dans le même registre d’artistes et de chansons.
Je trouve d’ailleurs qu’elle a l’air plutôt calme contrairement à la tournée de 2008 et aux prestations qu’elle a l’habitude de livrer sur les plateaux de télévision. Elle enchaîne sur un medley : « It’s All Coming Back To Me Now / The Power Of Love », qui serait, a priori, en play-back intégral. C’est tellement bien fait qu’on ne se rend compte de rien et vu ses performances vocales habituelles, il est compréhensible de ne pas douter de l’authenticité de son interprétation. Pour ceux qui se poserait des questions sur la véracité de mes dires et je peux le concevoir, il y a quelques vidéos sur internet qui expliquent comment ça fonctionne chez Céline Dion : http://youtu.be/EOoQ40T9aL0. Bref, inutile de polémiquer vu le peu de play-back utilisé sur cette tournée. S’en suit un petit speech avant « On Ne Change Pas » : « Je n’arrive pas à croire que cela fait déjà cinq ans. Il y a cinq ans, Eddy et Nelson n’étaient qu’un rêve. Ils sont aujourd’hui bien réels, bien vivants. René-Charles est presque un homme, oh my God ! ». Elle est quand même super kitsch ! LOL. Les spectateurs se réveillent aux premières notes de « Destin ». Je suis un grand fan de ce morceau et il fonctionne à merveille en live. C’est d’ailleurs l’une des chansons de la setlist où elle prend le plus de plaisir !
J’attends énormément la chanson qui suit : « Immensité », qui est l’une de celles de son répertoire français que je préfère. C’est une vraie surprise que de pouvoir l’entendre en live et même s’il ne se passe pas grand-chose sur scène, pour moi c’est un des grands moments du spectacle. Elle enchaîne ensuite sur l’un de ces derniers singles français : « Qui Peut Vivre Sans Amour ? », qui, comme d’autres titres du concert, aurait mérité une orchestration plus puissante. Céline est assez statique, et pendant que le public se déchaîne à lever le poing comme elle nous l’avait si bien appris lors des prestations télévisuelles, elle reste plantée derrière son pied micro. Elle rejoint les coulisses après avoir interprété « Je Crois Toi », à la suite duquel est diffusé un interlude vidéo avec des images de sa vie privée, de ses enfants. Lorsqu’elle revient sur scène pour « La Mer Et L’enfant » et « Celle Qui M’a Tout Appris », elle porte une nouvelle tenue, un ensemble blanc avec une longue traîne sur l’épaule. Je me répète, mais elle est encore très jolie. Elle enchaîne avec eux l’une de ses premières chansons en anglais « Where Does My Heart Beat Now », en play-back, sauf la fin, puis sur « Ziggy », qui nous ramène également à ses premières années de carrière.
Ce ne sont pas les passages que j’ai préférés dans le spectacle, mais heureusement, les affaires reprennent avec « Terre », que je suis ravi d’entendre, au moins tout autant qu’« Immensité ». D’autant plus qu’on distingue les cuivres se détacher du reste de l’orchestration sur la fin du morceau : c’est vraiment génial. Les projections vidéo sont superbes, visuellement, l’ensemble est très efficace : ça en impose. Le concert continu avec « Tout L’or Des Hommes », autre titre que j’adore. Et je crois que je ne suis pas le seul, car la salle réagit vraiment bien à ce morceau. On entend également les cuivres dans cette version de la chanson, c’est un vrai plaisir même s’ils ne sont pas assez mis en avant à mon goût ! Elle s’excite un peu plus lorsque les premières notes de « Regarde-Moi » résonnent à Bercy : « Laissez-moi vous entendre, ALLEZ ! ». Je ne connaissais pas le morceau qui est très dynamique ! C’est une véritable standing-ovation qui l’attend à la fin du titre. Elle termine cette partie du spectacle avec « Je Sais Pas » avant de repartir en coulisse et laisser les choristes occuper l’espace pendant qu’elle se change.
Elle revient sur scène avec l’un de ses derniers singles en anglais « Loved Me Back To Life », très efficace musicalement et visuellement parlant comme le montre la vidéo qui se trouve à la fin de cet article. C’est une chanson que j’aime beaucoup. Elle est habillée avec une robe courte à motif serti de perles brillantes. S’en suit « Water And A Flame » autre titre de son nouvel album. Quand elle entonne les premières notes de « S’il Suffisait D’aimer », les spectateurs sont pendus à ses lèvres : c’est l’une de ses chansons françaises les plus mythiques, et sans doute l’une des préférées du public. L’interprétation est magnifique et elle fait la légère variation déjà présente sur la tournée précédente quand elle dit : « Les portes laissent entrer les cris même en fermant ». Je fonds. La tension monte d’un cran lorsqu’elle commence à chanter « All By Myself », tout le monde attend « LA » note. La note qui est en play-back depuis des années, mais qui fait encore son petit effet sur les foules ! J’aime bien la regarder en faire des caisses avec ça : c’est marrant de voir une artiste de son niveau nous jeter de la poudre aux yeux de cette façon. Ce n’est que de l’Entertainment finalement !
Le public se lève pour « J’irai Où Tu Iras » qu’elle interprète avec son guitariste, c’est le morceau qui met tout le monde d’accord ! Je chante comme un porc et ça me plaît 😀 Elle enchaîne sur le medley « Love Can Move Mountains / River Deep, Mountain High ». Là encore, l’ambiance est à son comble : j’aurais bien aimé que ça explose un peu plus musicalement parlant, mais les titres restent très efficaces tels qu’ils sont. Les jeux de lumière sont dynamiques et collent parfaitement à l’énergie qui règne dans la salle. Lorsqu’arrive le pont de « River Deep, Mountain High », on la sent toute perdue sans son bâton de majorette. C’est dommage qu’elle n’ait pas prévu le coup ! Les fans des premiers rangs dans l’orchestre sont montés debout sur les chaises. Ceux de derrière devaient être très contents ! Après une rapide pause, elle revient sur scène habillée d’une sublime robe blanche pailletée pour « LE » morceau que tout le monde attend : « My Heart Will Go On ». Inutile de vous dire que le titre est également en play-back préenregistré. Je crois que ça fait des années qu’elle ne l’a pas chanté en live. Elle termine avec un autre classique de son répertoire : « Pour Que Tu M’aimes Encore ». Là, je l’avoue : j’ai ouvert les vannes et je me suis laissé aller pour le plus grand karaoké du monde. On n’a pas ce genre d’occasions la tous les jours – et ce n’est peut-être pas plus mal à 205 € la place. LOL. Elle salue avec tous ses musiciens et remercie le public pour la soirée. Tout le monde repart en coulisse. Et elle revient pour terminer ce qu’elle a commencé au début du concert c’est-à-dire « Je Ne Vous Oublie Pas » a cappella.
Comme vous l’avez compris en lisant ce compte rendu : j’ai passé une excellente soirée en compagnie de Céline Dion. Je ne m’attendais pas à un spectacle révolutionnaire, mais elle a réussi à me surprendre par le choix des titres – quel plaisir d’entendre « Immensité », « Terre » et « Tout L’or Des Hommes » en live – et par la mise en scène à la fois sobre et sophistiquée. C’est un beau concert, les tenues sont superbes, les orchestrations respectent les versions originales, la voix est puissante et assurée : il y a très peu de playback contrairement aux précédentes tournées. Je dois reconnaître que c’est vraiment une grande chanteuse. Je regrette malgré tout son manque de dynamisme notoire, je suis d’ailleurs assez surpris, car même si les titres se prêtent moins à une interprétation délirante, certains morceaux auraient mérité un peu plus de peps. Je pense notamment à « River Deep, Mountain High » sur laquelle on ne retrouve pas l’énergie habituelle. J’aurais également aimé une meilleure sonorisation de la salle, l’ensemble était assez plat, assez sage. Ça aurait été sympa que les cuivres soient plus mis en avant sur certains titres, comme sur l’orchestration de « Tout L’or Des Hommes ». Mais ce sont des détails, et je garde vraiment une impression positive de cette soirée.
On se quitte avec les photos et les vidéos du spectacle, en espérant qu’elles vous plaisent. N’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Instagram) si vous aussi vous avez assisté à cette série de concerts en France ou en Belgique. Et surtout, dites-nous si l’image que vous aviez de Céline est la même que celle qu’elle vous a renvoyée sur scène, car j’imagine que c’est un point sur lequel nous ne serons pas tous d’accord ! Notre aventure continue, on se retrouve bientôt pour les derniers concerts de l’année avec entre autres Mylène Farmer, Zazie et Stromae. Vous pouvez également aller jeter un œil sur le compte-rendu de la tournée de 2008 : Céline Dion : Taking Chances World Tour – Bercy, Paris (2008).
Setlist : Je Ne Vous Oublie Pas (Intro) / Dans Un Autre Monde / Parler A Mon Père / It’s All Coming Back To Me Now / The Power Of Love /On Ne Change Pas / Destin / Immensité / Qui Peut Vivre Sans Amour ? / Je Crois Toi / La Mer Et l’Enfant / Celle Qui M’a Tout Appris / Where Does My Heart Beat Now / Ziggy / Terre / Tout L’or Des Hommes / Regarde-Moi / Je Sais Pas / Loved Me Back To Life / Water And A Flame / S’il Suffisait D’aimer / All By Myself / J’irai Où Tu Iras / Love Can Move Mountains / River Deep, Mountain High / My Heart Will Go On / Pour Que Tu M’aimes Encore / Je Ne Vous Oublie Pas (Outro)
Également disponible en vidéo sur YouTube : S’il Suffisait D’aimer – Loved Me Back To Life – Tout L’or Des Hommes – Immensité – Terre
Merci Kéké.
Voici le compte-rendu d’un de mes amis qui est allé la voir le 25 novembre à Bercy:
« Le noir est mis.
On s’attend sûrement à ce que de pétaradantes lumières irradient soudainement l’enceinte fébrile de Bercy émue de retrouver après 5 ans d’absence celle que les américains appellent The Voice. Et justement, une voix limpide et cristalline comme une eau de source fend soudainement l’obscurité a capella pour nous rappeler que la diva aux 230 millions de disques vendus est de retour dans ce pays qui fut à l’origine de son triomphe retentissant. Si » Je ne vous oublie pas « , tube des années 2000, est un texte d’une démagogie apparente dédiée ceci dit à un public d’une indéfectible fidélité, au moins a-t-il le mérite de donner d’emblée le ton à une soirée pour laquelle chacun sait pourquoi il est venu là. Rendre hommage à une carrière hors norme propre à faire rêver devant ses fourneaux usés la ménagère de moins de 50 ans qui se dit après tout que tout est possible, même l’accession à ses rêves les plus fous. Car Céline Dion n’est pas qu’une voix, elle est aussi un personnage auquel chacun peut s’identifier car on sait tout d’elle, un être profondément décomplexé mais infiniment humain, délivrant son intimité jusqu’à une certaine indécence. Au point même de faire apparaître dans les écrans géants surplombant la scène son cocon familial connu du monde entier pour que rejaillissent dans nos mémoires les histoires d’ovules congelées jusqu’à la méchante tumeur du mari R’né. Lequel en direct du Stade de France 1999 était intervenu par image interposée grâce à l’avant-gardisme d’un satellite aux pouvoirs sidérants. Si les Dion n’existaient pas, nul doute qu’un maître marketeur les aurait inventés.
Le concert de la diva commence en douceur et ce ne sont que sur les pentes acérées d’un Power of Love de légende que le public présent comprend pourquoi il a dû débourser en moyenne la somme déjà vertigineuse de 150 euros pour se délecter les tympans, ouverts comme des huîtres encore fraîches. Il est vrai qu’il se dit que la Star perçoit pour défraiements vocalisantes la somme astronomique de 400.000 euros par soir de concert et il y en a 7, archi sold-out. Les nombreux palaces du couple sont si onéreux à entretenir.
Les chansons s’enfilent comme des perles d’Asie, beaucoup sont en français au point de m’en étonner. Dieu merci, la générosité et la dextérité des cordes chantantes prennent toute leur démesure sur l’hymalayenne nouveauté » Loved me back to life « , ce qui m’en donna des frissons d’extase, ou sur son standard suprême » All by myself » dont elle se joue comme un enfant avec ses dés. C’est à vous en faire déclarer en dépôt de bilan tous les karaokes de France car après tout, à quoi bon chanter si on ne peut chanter comme elle ? Son répertoire émanant des ondes créatrices de Jean-Jacques Goldman tient une place prépondérante dans son tour de chant. Le public en paraît ravi. Etonnamment, la Star se montre tout au long de son concert moins bavarde que de coutume. Pour un peu, je l’aurais senti pressée d’en finir. Sa suite luxueuse du Royal Monceau lui promettant sûrement une de ces nuits en draps de soie…
Un piano-voix d’une émotion renversante » S’il suffisait d’aimer » précède l’inévitable rappel sur les morceaux incontournables pas encore interprétés, je veux dire LE Tube mondial issu de la B.O. de Titanic et son plus grand succès français » Pour que tu m’aimes encore » qui finit par faire chavirer d’extase la communauté des spectateurs émotionnellement réunis.
On en oublierait presque les économies de moyens avec lesquels ce spectacle a été monté. Evidemment, l’ensemble de la scénographie est tout à fait conforme à ce que l’on attend d’une vedette de variétés francophone. Mais Céline n’est-elle pas une Superstar, son équipe ne pourrait donc-t-elle pas offrir pour une visite express et si rare dans la capitale un vrai Show, digne de son statut gloriolisé ? Car là, un décor somme toute simple, de belles lumières certes mais rien d’extravagant et pas la moindre mise en scène ni danseurs chorégraphiés. J’eus préféré dans ce cas un authentique parti-pris, celui d’un pur concert acoustique débarrassé de tout son électrique et dans cette optique la lecture de la direction artistique prise eût été tout à fait compréhensible. Disons que le couple Angélil aura opté pour une décision hybride ne correspondant pas forcément au statut unique de cette diva planétaire. En revanche, reconnaissons que la simplicité de l’ensemble aura mis en évidence si besoin était encore l’incroyable organe de la milliardaire du disque laquelle dans un ultime effort ressussure en guise de conclusion ultime son » Je ne vous oublie pas » introductif, promesse de futures retrouvailles bouleversantes.
Car en dépit de tout, il y a des Voices qui vous rendent heureux. »
(J’ai oublié de fermer les guillemets, à la fin après « heureux ». Merci d’en prendre soin Kéké… 😛 8) )