5 Novembre 2013 – Woodkid : The Golden Age Tour – Zénith, Paris
Comme je vous le disais il y a quelques jours, Woodkid c’est une découverte assez récente. Je m’y suis intéressé à la sortie de son premier album, « The Golden Age », en mars dernier, alors qu’il était déjà bien installé dans le milieu de la musique indépendante et alternative. Il faut savoir qu’il n’est pas QUE musicien, il est aussi réalisateur. J’avais au moins vu quelques-unes de ses vidéos (« Teenage Dream » de Katy Perry, « Born to Die » de Lana Del Rey ou encore « Take Care » de Drake) avant d’écouter son disque. Il y a quelque chose d’assez majestueux dans sa musique (les cordes y ont un rôle prépondérant) et j’ai tout de suite été charmé par le côté orchestral de ce « Golden Age ».
Avant d’acheter un billet pour le concert, j’ai hésité – un peu – et mon pote Guillaume, sachant bien que je me décide toujours trop tard, n’a pas attendu que je lui dise oui pour prendre deux places. Il a bien fait, car le jour où je me suis décidé, la date était complète 😀 J’arrive au Zénith un peu avant 19h et je le rejoins ainsi que deux de ses amis, directement dans la salle. Ils se trouvent tout devant et je n’ai aucun mal à les retrouver : il n’y a quasiment personne en fosse (pour le moment) ! La première partie, Thomas Azier, nous transporte dans un univers électro pop assez sombre, avec une voix toujours bien posée – un bon point. Objectivement, ce n’est pas dégueulasse. Je ne l’écouterais pas pendant 2 h, mais pour un set de 4-5 titres, ça reste agréable. Il est 21h quand les lumières s’éteignent, le show peut commencer !
Une partie de la scène est cachée par un rideau blanc. Une demi-douzaine de musiciens prend place devant nous. L’introduction rappelle un peu la BO du film « Inception » (vous savez : l’effet ‘corne de brume’), mais lorsque le côté tonitruant arrive à son apogée : le voile tombe et laisse apparaitre un orchestre symphonique de 32 artistes. Les projecteurs se braquent sur le centre de la scène et le gigantisme de la musique d’intro est remplacé par une sobre mélodie au piano, celle « Baltimore’s Fireflies », sur laquelle Woodkid fait son entrée. Il est habillé ‘àlacool’ et porte une veste matelassée bleue, un brin ‘hipster’ quoi. Sérieusement : remarquable mise en bouche, ça en jette ! Moi qui adore les belles et grandes orchestrations, je ne pouvais pas rêver mieux. Woodkid, d’une douceur et d’un calme absolu, prend la parole ensuite pour nous dire bonsoir et nous demander si ça va. Un des spectateurs lui hurle « Et toi ?! » – ce à quoi il répond : « Je ne sais pas trop… Ça va bizarre ». On le sent ému d’être sur scène, à Paris, et l’ambiance s’en ressent dans la salle – le public semble ménager ses effets, en lui laissant le temps de s’adapter à ce cadre. Tout est dans la retenue et c’est assez difficile à décrire : on a l’impression de vivre une sorte de moment de recueillement.
Il enchaîne ensuite sur le morceau « The Golden Age », qui est l’un de mes préférés de l’album. J’aime particulièrement la montée en puissance de la chanson avec l’arrivée de percussions. Je ne suis pas le seul : le public explose littéralement lors que celles-ci résonnent dans la salle. La scène est habillée par une dizaine de faisceaux lumineux blancs : c’est sobre, presque trop. Je tiens à souligner quand même que ça reprend bien les codes de son univers visuel (le noir et blanc par exemple, les figures géométriques, etc.) : c’est cohérent. Il pose ensuite sa veste et se retrouve en pantacourt et t-shirt extralarge rappelant ce que portent les joueurs de hockey américain. S’en suit « Where I Live » avec son envolée de cordes – et quelques larmes de Woodkid au passage – et « Ghost Lights » revisité grâce une nouvelle orchestration faisant la part belle aux percussions. Un écran, sur lequel sont projetées des images inspirées de son univers visuel, tapisse le fond de scène. Il reste malheureusement éteint la plupart du temps – je m’attendais à un peu plus d’effets à ce niveau-là. Même si je peux comprendre qu’il ait voulu donner une place plus importante à la musique, l’ensemble est quand même sombre et peu attrayant sur certains morceaux. Bon, on est peut-être trop près également : j’imagine que le rendu est différent des gradins, mais que de là-bas en revanche, on ne profite pas de la même façon de l’artiste. L’équilibre est assez dur à trouver, je le reconnais. Il continue avec « I Love You » grâce à laquelle je comprends qu’il est gay (je ne le savais pas du tout) et « Brooklyn » dont le texte raconte justement que son cœur est à… Brooklyn ! Logique, me direz-vous 😀 Il est une nouvelle fois très ému en interprétant la chanson.
Il enchaîne avec « The Shore » puis « Boat Song », elle aussi réorchestrée, ainsi que « Stabat Master » qui sert de bonne intro à « Conquest Of Spaces ». C’est l’un de mes titres préférés de l’album. La projection vidéo pendant l’introduction me rappelle un peu l’ouverture de l’actuelle tournée de Mylène Farmer, mais peut-être est-ce simplement dû au thème galactique qui y est commun ! J’ai adoré ce moment du concert, car je rêvais d’entendre cette chanson-là en live. Je ne suis pas du tout déçu. D’autant plus que Woodkid est enfin détendu et qu’il prend un vrai plaisir à être sur scène. Le public se lâche et l’ambiance se réchauffe. Une longue introduction au piano annonce un morceau instrumental inédit « Volcano » : il faut vous imaginer quelque chose d’assez dancefloor, avec des percussions très marquées, des cornes de brume en veux-tu en voilà – quelque chose d’assez majestueux musicalement, mais aussi de très percutant. Woodkid va et vient sur scène, il saute, il court, il grimpe sur le dos de ses musiciens : bref, c’est le moment de folie du concert ! On dirait un ado ! J’ai trouvé ce passage absolument génial : j’espère d’ailleurs qu’on retrouvera le titre sur son prochain disque. En tout cas, ce qui est clair c’est que le morceau est efficace sur les spectateurs ! Ils hurlent dès les premières notes de la chanson qui suit : « Iron » – qui bénéficie d’une outro rallongée dans la continuité de ce qu’on a pu entendre juste avant.
On reste dans le côté dynamique avec « The Great Escape » sur lequel on a droit à une petite chorégraphie ‘chevaleresque’ à la « Gangnam Style ». Il quitte la scène ensuite avant le rappel et revient en nous annonçant qu’il va nous interpréter un inédit, extrait de son prochain album. Le titre s’appelle « Go » et il s’agit d’une jolie ballade dans la continuité de ce qu’il a fait pour l’album. Les choses sérieuses reprennent avec le son des cloches qui nous ramène directement à l’intro de « Run Boy Run » : l’un des moments les plus forts du spectacle. Tant au niveau de l’orchestration, de l’ambiance dans le public ou encore de la mise en scène. J’ai adoré les jeux de lumière sur lesquels il cale ses mouvements : avec le recul, c’est sûrement le passage du concert que j’ai préféré ! Excellente version live en tout cas ! Il remercie ensuite toute sa troupe avant de terminer le spectacle sur « The Other Side » : une jolie conclusion, cohérente avec ce qu’il a présenté tout au long de la soirée.
Que puis-je vous dire pour conclure ? Vous l’avez compris tout au long de ce compte-rendu, j’ai plutôt été emballé par le concert. Musicalement parlant, c’est une claque : alors qu’un grand nombre d’artistes limitent aujourd’hui la présence des musiciens sur scène, lui, il se fait accompagné d’un orchestre symphonique : le rendu est tout de suite plus impressionnant pour les oreilles. Je suis conquis de bout en bout quant à la retranscription en live des morceaux de son répertoire. J’ai adoré « Run Boy Run », « Conquest Of Spaces », « The Golden Age » ainsi que l’instrumental sur lequel toute la salle a dansé.
Visuellement parlant, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus ambitieux. Que ce soit au niveau des vidéos ou des jeux de lumière rapidement limités – même si l’ensemble reste très correct, très imaginatif. Je n’ai pas été frustré par cette envie d’en voir plus en revanche ! Il a une belle présence scénique ainsi qu’énormément de charisme : personnellement je ne l’ai pas du tout trouvé mégalo et son émotion pour moi n’était pas feintée, donc une agréable surprise à ce niveau-là. On sent qu’il aime la musique et qu’il prend du plaisir à partager la vision grandiose qu’il en a. Au final, tout est plutôt positif dans l’ensemble et pour 35 euros la place, il n’y a pas vraiment de quoi se plaindre ! Je vous laisse avec les photos et les vidéos du spectacle. On se retrouve très vite, car c’est un mois de novembre chargé qui nous attend ! N’hésitez pas à laisser vos commentaires, ici, ou sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et Instagram !
Setlist : Baltimore’s Fireflies / The Golden Age / Where I Live / Ghost Lights / I Love You / Brooklyn / The Shore / Boat Song / Stabat Mater / Conquest of Spaces / Volcano / Iron / The Great Escape / Go / Run Boy Run / The Other Side
Également disponible en vidéo sur YouTube : I Love You – The Golden Age – Iron
D’accord avec toi en ce qui concerne l’aspect grandiloquent des orchestrations (la batterie et les cuivres?), mais sinon, pas vraiment de coup de coeur de ma part pour le moment… 🙁 :sigh:
Il n’empêche que tes centres d’interêt sont étonnamment variés et fascinants! 🙂