27 Mars 2024 – The Who’s TOMMY – Nederlander Theatre, New York (2024)
« The Who’s TOMMY », le célèbre opéra-rock du groupe The Who, fait un retour triomphal à Broadway en 2024, suscitant un vif enthousiasme aussi bien chez les fans de la première heure que chez les nouveaux spectateurs 🤘 Ce spectacle est basé sur l’un des albums phares du groupe, déjà adapté pour la scène une première fois en 1993. Cette nouvelle production est dirigée par Des McAnuff, metteur en scène de la version originale, et bénéficie de la contribution exceptionnelle de Pete Townshend, membre fondateur de The Who. Il a non seulement composé la musique, mais a également participé à l’écriture du livret.
L’œuvre relate l’histoire poignante de Tommy Walker, un jeune garçon qui, après avoir été témoin d’un meurtre tragique, sombre dans un état catatonique, perdant la capacité de voir, d’entendre et de parler. Malgré les efforts désespérés de ses parents pour le guérir, c’est son talent inattendu pour le flipper qui va transformer sa vie. Devenu un prodige de ce jeu, Tommy connaît alors une renommée fulgurante. Le spectacle explore ensuite son cheminement vers la guérison et la célébrité, ainsi que les défis inhérents à cette nouvelle vie sous les feux des projecteurs.
Le spectacle aborde des thématiques particulièrement difficiles telles que les traumatismes, les agressions sexuelles et le harcèlement. L’enfance de Tommy est marquée par des épreuves absolument abominables. Cependant, je trouve que le spectacle les traite avec subtilité, car il offre en retour une perspective d’espoir et d’apaisement. J’ai été quelque peu déconcerté par les événements du deuxième acte, lorsque Tommy devient une sorte de leader spirituel. Encore aujourd’hui, je ne saisis pas vraiment le lien entre le flipper et le fait de se présenter comme un guide 🤷♂️ J’aurais apprécié que cet aspect soit plus clair. Néanmoins, dans l’ensemble, l’intrigue reste facile à suivre.
Un des grands points forts du spectacle réside sans conteste dans sa musique. Savant mélange de pop et de rock, la bande originale insuffle une énergie électrisante d’un bout à l’autre du show, et ne laisse aucune place aux temps morts. « Eyesight To the Blind » et « See Me, Feel Me » m’ont particulièrement plu. Je suis impatient de découvrir l’album du casting plus tard cette année. Il est à noter qu’il y a peu de dialogues en dehors des chansons, mais de nombreux passages instrumentaux viennent agrémenter le spectacle de manière très réussie.
J’ai eu la chance d’obtenir une place grâce à la loterie, cependant, la visibilité s’est avérée très limitée depuis mon siège. La scène étant profonde, il m’était impossible de bien distinguer ce qui se déroulait sur scène. Je me suis donc déplacé vers la section debout (SRO) au fond de la salle, ce qui m’a permis d’avoir une meilleure vue d’ensemble. J’ai juste cru mourir de froid sous la climatisation 🥶 La plupart des sièges d’orchestre situés sur les côtés semblent avoir une visibilité restreinte. Si vous prévoyez d’assister au spectacle, je vous conseille vivement de privilégier les places centrales.
Il y a peu d’éléments sur scène, les projections vidéo et les éclairages jouent un rôle central : c’est immersif, moderne, ça m’a fait penser à Dear Evan Hansen. De nombreux éléments sont représentés de manière abstraite, à l’image du flipper. Les costumes amènent également plein de bonnes idées, avec des masques métalliques symbolisant les « monstres » que Tommy perçoit autour de lui, ou encore les multiples sosies de son oncle l’agresseur. Il est rare qu’un spectacle parvienne à représenter l’abstrait de manière aussi visuelle et réussie.
La troupe comprend plus d’une vingtaine d’artistes, parmi lesquels cinq comédiens principaux interprètent Tommy, ses parents, son oncle et son cousin. Tous offrent des performances remarquables, on comprend rapidement de ce que chaque personnage a à apporter à l’histoire. Ali Louis Bourzgui, qui joue Tommy, se démarque bien sûr, mais les parents Adam Jacobs et Alison Luff méritent également d’être salués pour leurs interprétations. Il y a une vraie fluidité sur scène dans leurs interactions. J’ai aussi beaucoup apprécié les performances des jeunes acteurs incarnant Tommy à différents âges.
Le rythme est bien maîtrisé : c’est dense certes, mais les scènes s’enchaînent avec fluidité, sans aucun moment de flottement. Le public s’est montré enthousiaste, et a semblé apprécier le spectacle de manière générale.
Pour résumer, j’ai beaucoup aimé « Tommy ». Le spectacle offre une expérience assez différente de ce à quoi on est généralement habitué à Broadway. Il a un aspect immersif grâce à sa mise en scène soignée, ainsi qu’une dimension émotionnelle indéniable liée à l’histoire : ça va au-delà du simple divertissement. On ne peut que saluer la qualité du casting et des performances, ainsi que la bande originale, qui en feront probablement l’un des grands succès de la saison. Je vous recommande simplement de privilégier les places centrales pour une expérience optimale ❗
La concurrence sera rude, mais je pense que « The Who’s Tommy » saura se démarquer grâce à son originalité. Pour terminer, je vous invite à me suivre sur les réseaux Facebook, Twitter/X et Instagram, et à explorer le site pour découvrir les autres comédies musicales du moment : #Broadway.
Extraits « The Who’s TOMMY »