8 Novembre 2023 – Monty Python’s Spamalot – St. James Theatre, New York (2023)
Broadway accueille le retour tant attendu de la comédie musicale Spamalot, adaptée du film culte des Monty Python, « Sacré Graal ! » 🏆 Spamalot est une parodie de la légendaire quête du Roi Arthur pour trouver le Saint Graal, avec en prime, des vaches volantes, des lapins tueurs, et bien sûr des numéros musicaux endiablés. J’ai vu le film il y a quelques années, mais il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable : j’espère qu’il n’en sera pas de même pour la comédie musicale.
Tout au long de sa quête, Arthur, accompagné de son serviteur Patsy, recrute plusieurs chevaliers pour l’épauler, dont Sir Bedevere, Sir Robin, Sir Lancelot et Sir Galahad. Il croisera également une galerie de personnages complètement loufoques qui le mèneront à la réussite de sa mission.
S’articulant autour d’un livret d’Eric Idle et d’une musique d’Eric Idle et John du Prez, l’intrigue se résume en une phrase. Mais l’intérêt du spectacle ne réside pas dans le fait de savoir si Arthur trouvera le Saint Graal, mais plutôt dans la façon dont il y parviendra et avec l’aide de qui ? 🧐 Je ne vais pas vous le cacher, le niveau de langue requis est assez soutenu. Même si le comique de situation représente une bonne partie du spectacle, si vous ne saisissez pas les blagues ou les références, l’intérêt pour la pièce sera moindre. J’ai personnellement eu quelques difficultés à tout comprendre, je pense que mon anglais m’a fait défaut 😅 J’ai quand même ri au point d’en pleurer, une première pour moi à Broadway. Cependant, j’aurais pu apprécier le spectacle davantage avec plus de vocabulaire.
Car les références culturelles pullulent, que ce soit sur Broadway, sur l’actualité. Ils ont d’ailleurs annoncé la fin de la grève à Hollywood en direct, recevant une belle ovation du public. Avec ses nombreux clins d’œil, la pièce a un côté organique. Il y a un hommage à West Side Story, au Phantom of the Opera, à Léa Michele qui vole le rôle des autres comédiennes, à Patti LuPone qui crie sur un enfant pendant une représentation : le second degré est constant. Il y a une scène où les Français sont caricaturés et qui est à mourir de rire. On peut y voir une Miss Univers criant « France ! » comme une demeurée, sans oublier les traditionnelles apparitions du duo béret/baguette, du mime Marceau ou des danseuses de French Cancan. La scène qui a suivi la réplique : « I fart in your general direction ! » hantera mon esprit pour toujours 🤣
La musique est très festive, bien que ce ne soit pas l’aspect qui m’ait le plus marqué. On retrouve tout de même des thèmes récurrents dans le spectacle comme « Always Look on the Bright Side of Life » ou « Find Your Grail ». Plus que la mélodie, ce sont les paroles absurdes et l’interprétation pleine de second degré qui font mouche. Je pense que je vais réécouter l’album, peut-être que cela me permettra de saisir des blagues qui m’ont échappé pendant le spectacle.
La mise en scène est très camp, excentrique et extravagante. Le décor principal est celui d’un château médiéval. Un écran vidéo en fond de scène permet des changements de lieu très rapides. Je n’ai pas trouvé les projections vidéo d’excellente qualité, mais c’était peut-être dû à mon placement dans la salle. L’ensemble manquait un peu de luminosité. Cela n’empêche pas les numéros d’être tous plus déjantés les uns que les autres : « Knights of the Round Table » et « You Won’t Succeed on Broadway » sont vraiment les highlights du spectacle 👍 Quant aux costumes, ils sont extrêmement nombreux : tenues médiévales et anachronismes assumés se côtoient joyeusement, certaines tenues pourraient même être portés aujourd’hui !
Il y a une dizaine de comédiens principaux sur scène, sans compter le reste de la troupe. J’ai reconnu certains visages déjà vus dans des comédies musicales comme Christopher Fitzgerald (Company) et Leslie Rodriguez Kritzer (Beetlejuice). Arthur est interprété par James Monroe Iglehart, connu pour avoir longtemps joué le génie d’Aladdin. Mais celui qui m’a le plus fait rire est Nik Walker dans le rôle de Sir Galahad, hilarant dans chacun de ses gestes. Hormis le Roi Arthur et la Dame du Lac, les acteurs incarnent de multiples personnages ; et cette galerie de personnages absurdes a certainement demandé énormément de travail aux comédiens. Le résultat est à la hauteur !
Pour moi, c’est Leslie Rodriguez Kritzer qui se détache du lot, avec les chansons les plus exigeantes techniquement 👏 Elle sait jouer de sa voix pour transmettre l’absurdité des situations. Le public était très réactif et a beaucoup ri tout au long de la soirée. Sauf la famille avec ses 4 enfants à côté de moi dont je n’ai pas bien compris ce qu’ils faisaient là 😬 Ha, et faites attention à la place que vous choisissez…
J’ai passé un excellent moment, je ne m’attendais pas à un tel niveau de débilité ! C’est une progression constante dans l’absurde qui fonctionne parfaitement. Pour la première fois au théâtre, j’ai pleuré de rire 😅 Je serais curieux de le revoir dans quelques mois pour saisir les subtilités qui m’ont échappé cette fois-ci. Le casting est hyper talentueux, il y a des séquences complètement déjantées et politiquement incorrectes… C’est une joie absolue du début à la fin 👍
Je vous conseille fortement Spamalot si vous connaissez déjà le film des Monty Python ou si vous aimez l’humour absurde. Un bon niveau d’anglais est évidemment requis pour en profiter pleinement. Je vous donne rendez-vous sur Facebook, Twitter/X et Instagram et vous invite aussi à explorer les critiques des autres comédies musicales auxquelles j’ai assisté, en cliquant sur ce lien : #Broadway.
Extraits « Spamalot »