24 Mars 2018 – Miguel : War & Leisure Tour – Brooklyn Steel, Brooklyn
Après quelques péripéties liées à la tempête de neige de mercredi dernier, me voilà enfin à New York. J’avais prévu le grand jeu pour mon arrivée. Malheureusement, les intempéries m’ont contraint d’annuler mon vol et les projets que je comptais partager avec vous. Si je n’ai pas pu faire de miracles, j’ai malgré tout réussi à remettre un peu d’ordre dans ce chaos… Me voici donc en route pour Brooklyn Steel, l’un des lieux les plus branchés de Williamsburg 🤟.
Je suis un peu inquiet à l’idée de découvrir une nouvelle salle de concert et plus généralement, une nouvelle façon de ‘consommer’ le live. Dans la file déjà, de l’alcool, de la beuh et des tenues plus excentriques que celles des Parisiens : on n’est clairement pas sur la même cible qu’à l’Olympia en 2015. Après une rapide vérification de mes papiers d’identité et une fouille sommaire, je découvre la salle : un hangar refait à neuf dont l’aération est assurée par une énorme hélice. Ça a de la gueule.
À 20h30 tapante, la première partie démarre alors que la salle n’est remplie qu’à son quart. La première chose à laquelle je pense est de me racheter des protections auditives 😅. L’odeur de la marijuana se repend doucement pendant que Nonchalant Savant déroule son set hip-hop. Pour le moment, je vous rassure : les premières parties sont aussi ennuyeuses qu’en France… À la différence près que l’heure c’est l’heure et qu’à 20h50, le rappeur est forcé à plier bagage.
21h, on enchaîne sur la deuxième première partie : Sir. Plus soul, plus musical, j’ose vous dire que je passe un bon moment. Il est 21h30 quand le set se termine. Je me prends doucement le jetlag dans la gueule pendant que le public américain engouffre des litres de mauvaise bière. Les mecs à côté de moi n’arrivent même plus à ouvrir les yeux… À 22h, Miguel est prêt à faire son entrée !
La scène est imposante et se présente sur deux niveaux. Un écran tapisse le fond de l’étage supérieur. En ouverture, Miguel nous offre le clip de « Now », mettant en lumière l’injustice avec laquelle sont traités les immigrés dans les centres de détention. Cette vidéo est en quelque sorte la pierre angulaire autour de laquelle l’album « War & Leisure » a été pensé. Le public est survolté lorsque Miguel apparaît dans un nuage de fumée sur « Criminal ». Habillé d’un blouson, d’un treillis et coiffé de dreadlocks, il enchaîne sur « The Thrill ». Le look est à des années-lumière de l’ère précédente, mais il reste toujours aussi sexy ❤.
Après quelques pas de danse sur « How Many Drinks? », il tombe la veste et propose une version ensoleillée de « Banana Clip ». Il est accompagné de 4 musiciens : une batterie, un clavier et deux guitares. Il est vraiment dans son élément. Il enflamme la salle comme jamais grâce à « Sure Thing » que le public connaît par cœur. Il quitte la scène et revient quelques minutes plus tard, arborant une nouvelle tenue, rappelant toujours l’univers militaire. Il nous souhaite la bienvenue avant d’interpréter « Harem ». La mise en lumière de ce titre est superbe. Sa silhouette se détache en ombre chinoise d’un fond rouge vif, accentué par des spots bleutés venant de toutes parts.
Il enchaîne avec « Wolf » alors qu’apparaissent sur l’écran les yeux menaçants d’un loup. C’est l’un des tableaux les plus forts du concert. Miguel la joue sauvage en arpentant la passerelle de part et d’autre. Dans la salle, les gens poussent des hurlements d’animaux… Dans la continuité de « Do You… », il interprète un court extrait de « Skywalker » a capella avant d’attraper une guitare au vol pour jouer « Simple Things ».
Il troque ensuite son gilet de combat contre un t-shirt blanc plus large, et revient sur scène pour chanter quelques morceaux de ses featurings dans un court medley comprenant : « Lotus Flower Bomb », « All I Want Is You », « Power Trip » et « Lost in Your Light ». Le show continu avec « Told You So » dont j’ai adoré l’orchestration et la chorégraphie. La vidéo est disponible à la fin de l’article. Il présente ensuite les musiciens qui l’accompagnent avant de demander à Nonchalant Savant de le rejoindre sur scène pour « DEAL ». Un des grands moments de la soirée 👏.
Il nous offre ensuite une version électrique de « Caramelo Duro » avant d’aller s’asseoir sur la plate-forme supérieure pour « Come Through and Chill ». Derrière lui, les images d’un coucher de soleil sur le désert. Même si le dispositif est impressionnant, l’atmosphère est moins envoûtante que sur le « Wildheart Tour ». Il nous quitte encore quelques minutes pour se changer et revient pour interpréter « City of Angels » devant les images d’un paysage lunaire.
Les deux morceaux que j’attends le plus, « coffee » et « waves », sont précédés d’un long speech autour du processus de création de ses albums. « waves » est certainement le moment que j’ai préféré du concert. Déjà parce qu’il s’agit de ma chanson favorite et qu’ensuite il fait durer le plaisir plus de 7 minutes, en se jetant à de multiples reprises dans le public, c’est dingue ! Il a du mal à contenir son excitation et à chanter juste, mais le moment est vraiment sympa. Son énergie et sa joie de vivre font du bien ! La foule est en délire !
Il enchaîne « Anointed » et l’attendu « Pineapple Skies » devant un ciel rougeoyant. C’est déjà la fin du set principal. Il quitte la scène sous les acclamations du public. Après un court rappel, il revient pour interpréter deux classiques de « Kaleidoscope Dream » : « Pussy Is Mine » et « Adorn » que les spectateurs reprennent en chœur. Mais le titre qui récolte le plus grand plébiscite c’est sans contexte : « Sky Walker ». C’est un tube absolu ici.
Il fait chanter la chanson par le public américain. Vocalement, il est en roue libre totale, rien à voir avec le début du concert où l’interprétation était d’une précision sans égale. Il nous remercie et quitte la scène sous les cris des spectateurs. Je rejoins difficilement la sortie alors que les baffles diffusent le nouveau single de Kyo en featuring avec Miguel : « Remind Me to Forget » que je vous invite à découvrir au plus vite ! Au sol, c’est Bagdad : des clopes écrasées, des verres cassés, ça colle sous les chaussures… 🤷♂️
C’est une soirée que je garderais en tête un bon moment. C’est quand même mon tout premier concert new-yorkais – et le premier d’une longue série ! J’ai adoré le show. Miguel excelle en live : il assure vocalement, il utilise l’espace, il rayonne, c’est un artiste incroyable ! J’ai aimé la mise en scène, la structure en impose. Et même si l’atmosphère n’est pas aussi aboutie que sur la précédente tournée, il offre un véritable show au public. Pour faire le difficile, j’aurais apprécié un ou deux titres de « Wildheart » en plus, voire même un petit morceau de « Remember Me », la bande originale de Coco. Le mec a tenu 2 heures sur scène et c’était la folie tout du long ! Bravo pour la performance.
Quant au public américain, mis à part le fait qu’il se saoule avant même que le concert démarre – ce qui arrive aussi en France – il est plutôt réactif, et participe à fond l’expérience live. Je vous rassure, on retrouve nos amis les grugeurs, les fumeurs de pétards et ceux qui passent la soirée derrière l’écran de leur téléphone.
On se quitte avec les photos et les vidéos du show. Si tout va bien, je retrouverai Miguel cet été. Il sera à l’Afropunk de Brooklyn avec plein d’autres artistes de la scène hip-hop américaine. N’hésitez pas à me rejoindre sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram à laisser vos commentaires si vous attendez cette tournée avec impatience !
Setlist : Now / Criminal / The Thrill / How Many Drinks? / Banana Clip / Sure Thing / Harem / Wolf / Do You… / Simple Things / Lotus Flower Bomb / All I Want Is You / Power Trip / Lost in Your Light / Told You So / DEAL / Caramelo Duro / Come Through and Chill / City of Angels / coffee / waves / Anointed / Pineapple Skies / Pussy Is Mine / Adorn / Sky Walker
Également disponible en vidéo sur YouTube : Told You So – Caramelo Duro – Waves