12 Décembre 2012 – Michel Sardou : Les Grands Moments – Bercy, Paris
Il y a des concerts comme ça, où tu sais à l’avance que tu vas être la risée de tes amis et de ta famille – parce que « c’est un peu la honte » d’aller voir Michel Sardou quoi. Alors moi, ça m’amuse plus qu’autre chose et j’adore en faire des caisses auprès de mon entourage dans ces cas-là (attendez Lorie l’année prochaine, on va bien rigoler). Je n’ai jamais eu « honte » d’aller voir qui que ce soit et encore moins Michel Sardou qui est l’un des monuments de la chanson française. Plus on me titille, plus ça m’excite et je dois vous avouer que j’étais vraiment TRÈS EXCITÉ à l’idée de ce concert. Haha. Mais je dois vous dire autre chose après cette soirée à Bercy… Je suis en colère. Alors pas contre Mimiche évidemment, qui a donné, comme vous le découvrirez au fil de ce compte-rendu, une prestation digne de sa réputation… Mais par l’inénarrable mollesse du public. Je sais bien que la majorité des spectateurs ne soit plus toute jeune, mais quand même : des concerts de « vieux » (ce n’est en rien péjoratif), j’en ai fait – et j’ai d’ailleurs déjà vu Michel Sardou pas plus tard que l’année dernière (cf. Michel Sardou – Halle Tony-Garnier, Lyon (2011)), mais j’ai rarement vu aussi peu d’engouement dans une salle de concert. J’en appelle aux fans de Michel : faites quelque chose sur les prochaines dates ! Les gens ne peuvent quand même pas rester assis sur des chansons comme « Musulmanes », « Être Une Femme 2010 » ou encore « Les Lacs Du Connemara ».
Bref, comme j’ai prévu de gueuler un peu plus loin dans ma chronique : je vous propose d’entrer dans le vif du sujet avec notre arrivée à Bercy juste à temps pour la première partie : les Stentors ! Tada ! Bon, voilà quoi les Stentors. Pas transcendant, mais pour une fois, je trouve que c’est « dans le ton ». Et puis elle a l’avantage de ne pas durer longtemps cette première partie : en 20 minutes c’est bouclé. Quelques minutes plus tard, les lumières s’éteignent et toute l’équipe prend place sur scène avant l’arrivée de « celui qui ne sourit jamais ».
Nappe de synthé pour l’ouverture du spectacle sur « La Maladie D’amour » – Michel Sardou apparaît au centre de la scène pour entamer l’une des plus belles ballades de son répertoire. « Merci et bonsoir ! » seront ses premiers mots de la soirée avant que les choristes entonnent « Afrique Adieu », l’un de mes titres favoris. J’aurais préféré qu’il s’agisse de la version originale plutôt que de la nouvelle version du best of, loin d’être aussi efficace que la première. Dans un sens, c’est toujours mieux que rien, et les jeux de lumière sont particulièrement réussis sur cette chanson. C’est la vidéo que j’ai choisie pour illustrer ce compte-rendu. Il y a beaucoup d’énergie pour le moment. Michel enchaîne sur « Chanteur De Jazz » dont la réorchestration des couplets me fait penser à « Gabrielle » de notre Jojo national. J’aime vraiment que les chœurs soient aussi marqués : ça donne un relief incroyable aux chansons. Michel nous explique ensuite le concept de cette tournée des « Grands Moments » et continue sur « Vladimir Ilitch » qu’il interprète avec brio.
Sans transition, c’est au tour des « Vieux Mariés ». Il faut reconnaître qu’il a gardé sa voix d’antan : elle est toujours aussi puissante, et les orchestrations live lui rendent vraiment grâce. Introduction des choristes sur « La Java De Broadway », on sent les influences jazzy dans la réorchestration – ne manquent que quelques cuivres pour parfaire le tableau. Ce n’est pas ma préférée, mais elle a le mérite de mettre un peu d’ambiance avant la « baisse de régime » des titres qui vont suivre : « Une Fille Aux Yeux Clairs », « Le France », « Je Vole », « L’an Mil », « La Vieille » accompagné d’une violoncelliste et « Dix Ans Plus Tôt » pour achever cette série de chansons lentes. Dans le lot, j’ai beaucoup aimé « L’an Mil », dont j’ai trouvé l’atmosphère particulièrement spectaculaire. Pour le reste, disons que cet enchaînement n’est pas des plus heureux… Heureusement, cette saga de malheur s’arrête avec « La Rivière De Notre Enfance » interprétée en ‘duo’ avec les six choristes. L’ensemble est sublime – l’orchestration live est excellente. Sans aucun doute, l’un des moments que j’ai préférés.
L’ambiance change du tout au tout avec « Les Ricains » à l’influence country notable. Il en profite pour nous présenter les musiciens et les choristes. Bon, c’est une petite chanson sympathique qui a, selon Michel Sardou, « beaucoup changée ». Sans transition, il enchaîne sur « En Chantant » l’un de ses plus grands succès. Le titre se termine et Michel le reprend seul avec le public. Sous prétexte qu’il n’entend pas les spectateurs, il décide de descendre dans le parterre pour aller voir le sonorisateur de la salle. Haha. La première chose qui m’est venue à l’esprit, c’est qu’on allait en avoir pour dix minutes le temps qu’il fasse le tour de Bercy. Pendant la petite balade de Michel au milieu du public (qui se jette littéralement sur lui pour lui serrer la main, l’embrasser, le toucher), les choristes enchainent les « Lalalalalalala… En chantant ! » jusqu’à écœurement. LOL. Après sa « promenade », il entame « Aujourd’hui Peut-Être » auquel il ajoutera une dimension comique en prenant à partie les spectatrices « qui ne pensent qu’à ça ». La suivante est d’ailleurs de circonstance, car il s’agit de « Et Mourir De Plaisir ».
Au tour de « Rouge » ensuite, l’une des premières chansons de Michel que j’ai aimées. Quel plaisir de l’entendre une nouvelle fois en live. Il enchaîne sur « la » chanson d’amour par excellence : « Je Vais T’aimer ». Ce n’est pas forcément toujours juste, mais je dois avouer qu’elle n’est pas forcément simple à chanter. Belle surprise visuelle et musicale ensuite avec « Le Surveillant Général » que je ne connaissais pas avant la soirée, il y a vraiment une ambiance particulière sur ce morceau : j’ai beaucoup aimé. Mais pas autant que ce qui suit, le célèbre sketch « Maman / Comme D’habitude ». C’est ce que j’ai préféré dans le spectacle ! Le texte est drôle, l’orchestration (qui par deux fois me fait sursauter) est absolument géniale, sans parler de la petite chorégraphie des choristes ! Bref, c’est le « grand moment » que je retiendrais de cette soirée !
Delphine Elbé vient ensuite rejoindre Michel sur scène pour « Voler » comme en 2011. Bon, elle a une belle voix, mais après l’avoir vu aux côtés de Céline Dion lors de l’enregistrement de l’émission spéciale lui étant consacré : faut avouer que ça a quand même moins de gueule. Delphine laisse la place aux Stentors pour « Je Viens Du Sud ». C’est un peu brouillon, les segments de la chanson ne sont pas spécialement bien répartis, car Michel ne chante pratiquement rien. Il y a de l’agitation dans le public et des centaines de personnes se jettent au-devant de la scène : signe que la fin du concert approche ! Le set final commence par « Musulmanes ». L’année dernière, j’avais pu me « jeter » moi aussi, mais là, je suis un peu trop loin. J’osais espérer qu’on allait se lever pour les dernières chansons, mais a priori les spectateurs en ont décidé autrement. C’est d’ailleurs un véritable supplice que de rester assis sur « Être Une Femme 2010 ». Je gigote dans tous les sens en guettant le moindre mouvement de foule, mais rien ne vient.
Arrive « Salut », la chanson de circonstance pour dire au revoir au public et là : le miracle se produit, sur les dernières secondes du morceau, comme les gens croient que c’est la fin : Ils se lèvent enfin. Malheureusement le plaisir est de courte durée, car lors que l’introduction des « Lacs Du Connemara » résonne : tout le monde autour de nous se rassoit. Oui oui, vous avez bien lu ! Comme certains ont l’air de tenir : je reste debout par solidarité et surtout parce que je refuse de m’asseoir sur « Les Lacs ». C’est la dernière chanson quand même ! Je sais bien que les places n’étaient pas données, mais bon, rien que pour l’artiste, à la fin du spectacle, on se lève quoi. Bref, la chanson commence et là c’est le drame : mon voisin me tape sur la jambe pour me demander de me rassoir. Mon sang n’a fait qu’un tour : j’étais déjà horripilé de voir 10 000 personnes assises, je me suis retourné, l’ai regardé droit dans les yeux en lui répondant que je n’avais aucune intention de me rassoir et que c’était à lui de faire un effort et de se lever pour la dernière chanson. Il m’a regardé outré et est resté assis… Beau gâchis.
J’ai donc terminé le concert dans un état nerveux assez intense. Vraiment, je ne comprends pas ce qui se passe dans la tête des gens qui se disent « Tiens, si on restait assis. ». Ça m’a fait un peu de peine parce ce que je suis certain de ne pas avoir été le seul frustré par cette ambiance molle au possible. Un concert c’est tout de même un divertissement, merde : si j’ai envie de rester assis et de ne pas participer, je me prends le DVD quoi. Bref, sur le spectacle en lui-même : j’ai trouvé l’ensemble un chouia en dessous de l’année dernière au niveau du rythme global, mais ça vient sans aucun doute de la setlist, un peu moins variée puisque calibrée sur les « grands moments ». Et qui dit « grands moments », dit pas forcément grosse bringue !
Mais dans l’ensemble c’était quand même très bien : vocalement, il a assuré, il a toujours le bon mot pour faire rire, les jeux de lumière étaient sublimes et les orchestrations live donnaient vraiment une nouvelle vie aux chansons. J’ai adoré « Les Lacs », « La Rivière De Notre Enfance », « Afrique Adieu », « Musulmanes », « Voler », « Le Surveillant Général » et puis le sketch avec la voix de sa maman sur « Comme D’Habitude » était génial : tant au niveau de leur conversation que de la réorchestration du morceau. Belle surprise ! Quoi qu’il en soit, malgré l’ambiance un peu en deçà de ce que j’imaginais, je ne regrette pas du tout d’être allé le voir une nouvelle fois. C’est une belle tournée, vraiment.
On se quitte avec les photos et les vidéos de cette soirée à Bercy – certes, ça ne vaut pas le 1er rang à Lyon l’année dernière, mais ça donne une belle vue d’ensemble de la mise en scène. On se retrouve vite sur Facebook, Twitter et Instagram pour la suite de nos aventures !
Setlist : La Maladie D’amour / Afrique Adieu / Chanteur De Jazz / Vladimir Ilitch / Les Vieux Mariés / La Java De Broadway / Une Fille Aux Yeux Clairs / Le France / Je Vole / L’An Mil / La Vieille / Dix Ans Plus Tôt / La Rivière De Notre Enfance / Les Ricains / En Chantant / Aujourd’hui Peut-Etre / Il Etait Là (Le Fauteuil) / Et Mourir De Plaisir / Rouge / Je Vais T’aimer / Le Surveillant Général / Comme D’habitude / Voler / Je Viens Du Sud / Musulmanes / Être Une Femme 2010 / Salut / Les Lacs Du Connemara
Également disponible en vidéo sur YouTube : Je Viens Du Sud – Musulmanes – Afrique Adieu