19 Mars 2024 – Jon Batiste : UNEASY Tour – Beacon Theatre, New York (2024)
Jon Batiste vient de lancer sa première tournée solo baptisée « UNEASY Tour ». Elle fait suite à la sortie de l’album « World Music Radio » que j’ai déjà eu la chance de découvrir sur scène il y a quelques mois 🥰 Mélange détonnant de R&B, hip-hop, jazz et pop, ce disque lui a valu pas moins de 6 nominations aux Grammy Awards, dont celui de l’Album de l’Année. Je ne pouvais pas rater l’occasion de le revoir en concert !
Le spectacle a lieu au Beacon Theater, une salle que je n’avais pas revue depuis le concert de Lara Fabian en 2019. Je suis un peu déçu par mon placement : je me souvenais pas d’avoir pris une place si haute. Ça me contrarie un peu, car je sens que la ferveur du concert ne montera pas jusque-là 😅 Je n’attends pas trop longtemps, le concert démarre vers 20 h 20.
Dès l’intro « Hello Billy Bob », l’ambiance est plantée grâce au décor évoquant l’univers visuel de l’album : une plaine désolée avec des antennes, surplombée d’un immense papillon flottant. La scène est aménagée avec de nombreux instruments, dont un piano à queue, et tout un bric-à-brac électronique composé de cartes mères, claviers, lampions dont on ne sait pas s’ils ont une réelle utilité ou s’ils sont juste là pour le décor 🤷♂️
Jon Batiste fait une entrée remarquée dans un costume argenté, accompagné d’une dizaine de musiciens. Le concert commence par « Tell The Truth ». Je suis directement surpris par la mauvaise qualité du son – je ne sais pas si cela vient de mon placement ou si tout le monde a ressenti la même chose, mais sa voix est noyée sous la cacophonie des instruments. Guitare électrique en main, il gratte quelques notes avant d’entamer « Freedom ». C’est sur ce titre que trois danseuses font leur entrée pour accompagner Jon tout au long de la chanson.
Je trouve l’ambiance plutôt sage pour le moment. Le public met du temps à s’échauffer pourtant l’énergie ne manque pas sur scène. Jon harangue d’ailleurs la foule du mieux qu’il peut, à la manière d’un pasteur durant ses sermons. S’ensuit alors une sorte de jam-session, une version survitaminée de ce qui semble être « Soul Power » de James Brown, qui participe à la montée en puissance de l’ambiance dans la salle. Il s’installe ensuite au clavier, près de ses drôles de machines, et entame « Raindance », ma chanson favorite de son dernier album 😍
Je pensais que le groupe Native Soul qui l’accompagnait sur le disque et à Brooklyn serait présent, mais ils ne sont pas de la partie. À l’issue du morceau, joliment prolongé pour l’occasion, Jon va s’installer au piano pour y jouer quelques mélodies. Il interprète ensuite « Don’t Stop » et « Wherever You Are ». Il est impliqué, mais semble parfois s’égarer dans l’impro, ce qui donne un résultat un peu meh, d’autant plus que certains morceaux durent une éternité.
Il s’amuse ensuite avec quelques gimmicks au piano dans lesquels il inclut « Pure Imagination » du film Willy Wonka. Toujours au piano, il enchaine avec « Butterfly », un extrait de son dernier album. C’est alors un moment très touchant quand sa femme, Suleika Jaouad, le rejoint sur scène pour cette chanson 🥰 Pour ceux qui ne la connaissent pas, en 2011, elle avait été diagnostiquée d’une rare forme de leucémie. Elle a vaincu la maladie et a beaucoup écrit et pris la parole sur son expérience depuis. Tout le public reprend alors en chœur la mélodie, devant le couple amoureux qui se tient main dans la main sur scène. Vous pouvez retrouver un court extrait vidéo à la fin de l’article.
L’ambiance change totalement après cela, lorsque Jon entame la chanson populaire « If You’re Happy and You Know It (Clap Your Hands) ». Vous en trouverez un extrait sur YouTube, que j’ai coupé pour vous éviter la partie présentation du groupe, qui dure une bonne dizaine de minutes. C’est sa choriste s’en charge. Toute la troupe interprète ensuite « When the Saints Go Marching In ». C’est un joyeux bœuf, un brin cacophonique 😅
Il enchaine sur la chanson que j’attendais le plus de la soirée, « Worship », car j’avais passé un super moment à Brooklyn. Je ne suis pas déçu, malgré les quelques faussetés. C’est une chanson ultra énergique et Jon Batiste est comme possédé sur ce morceau : il ôte sa veste, jette son micro, ses chaussures, et engueule ses musiciens à tour de bras ! On parle encore d’une performance de plus de 15 minutes ! Vous pourrez retrouver la vidéo en fin d’article.
Il explique ensuite que c’est le 3e anniversaire de l’album « We Are » qui lui a valu un Grammy Award, disque que je vous conseille d’écouter bien sûr. Cela lui permet d’enchainer sur le titre éponyme de l’album. Puis, il se lance dans quelques reprises : « Ain’t No Sunshine » de Bill Withers, « Golden Slumbers » des Beatles, ou encore « Moon River » mis en valeur dans le film Breakfast at Tiffany’s. Il y a un 4e morceau que je ne reconnais pas.
Il enchaine avec « Cry », sur lequel le groupe vient le rejoindre ! L’ambiance se fait ensuite un peu plus country avec « Master Power ». Le set principal se termine sur un medley énergique de « I Need You » couplé au titre de Ray Charles « Night Time Is The Right Time » – il y a maintenant une super ambiance dans la salle 👏
Pour le rappel, il joue « Uneasy » en version instrumentale au piano. C’est dommage, j’aurais aimé qu’il la chante en entier : c’est quand même le titre qui a donné son nom à la tournée ! Il enchaine avec « What A Wonderful World ». Toute la troupe vient alors s’installer en rang d’oignons devant la scène, Jon Batiste au centre avec son mélodica, pour un set acoustique. Ils reprennent « You Are My Sunshine » de Johnny Cash, « Killing Me Softly » de Lori Lieberman – que vous connaissez sans doute grâce aux Fugees, « Tom’s Diner », avant de terminer par « Be Who You Are (Real Magic) » que j’aurais aimé entendre en entier avec le groupe au complet. Le concert se termine après une prestation d’un peu plus de 2 h 20.
En résumé, j’ai trouvé ce concert en dent de scie : Il a alterné entre des moments forts (comme « Worship », ou l’émouvant passage avec Suleika pour « Butterfly ») et d’autres moins inspirés où il m’a semblé un peu plus dissipé, moins précis, comme sur « Raindance » pourtant l’un de mes titres favoris de son dernier album 🫤 Au niveau de la setlist justement, je m’attendais à avoir plus d’extraits du nouvel opus, notamment les chansons phares qui ont servi à sa promotion comme « Drink Water », « Calling Your Name », « Uneasy » ou même « Be Who You Are (Real Magic) » dont on n’a eu qu’un bref extrait de 30 secondes en fin de spectacle. Musicalement, j’ai parfois trouvé le rendu un peu brouillon. Je ne sais pas si c’était à cause de mon placement ou d’un problème de son, mais c’était cacophonique à plusieurs reprises, ce qui m’a un peu ennuyé 👎
La mise en scène était simple, je ne m’attendais pas à grand-chose : juste un petit décor et quelques jeux de lumière classiques, rien de renversant. Jon a surtout communiqué à travers sa musique, se montrant peu bavard contrairement à Brooklyn où il avait été beaucoup plus loquace. Je me suis parfois senti un peu exclu à cause de ma place, surtout au début quand l’atmosphère peinait à s’installer dans la salle. Du coup, je ne compte pas assister au prochain concert qu’il donnera au Radio City Music Hall en septembre : une salle encore plus grande que le Beacon Theater, car même si des surprises sont à prévoir, j’ai peur d’être déçu.
Je vous laisse avec les photos et vidéos, n’hésitez pas à écrire un commentaire ici ou sur Facebook, Twitter et Instagram. On se retrouve très vite pour d’autres aventures. Vous pouvez aussi consulter mes autres articles consacrés à Jon Batiste en suivant ce lien : #JonBatiste.
Setlist : Hello, Billy Bob / TELL THE TRUTH / FREEDOM / Soul Power (James Brown cover) / Raindance / Piano Moment / Don’t Stop / Wherever You Are / Butterfly / If You’re Happy and You Know It (Clap Your Hands) / Band Presentation / When the Saints Go Marching In / Drum Solo / Worship / WE ARE / Piano Medley (Ain’t No Sunshine, Golden Slumbers, Moon River) / CRY / Master Power / I NEED YOU / Night Time Is the Right Time (Ray Charles cover) / Uneasy (Instrumental) / What a Wonderful World (Louis Armstrong cover) / Acoustic Set (You Are My Sunshine, Killing Me Softly with His Song, Tom’s Diner, Be Who You Are)
Également disponible en vidéo sur YouTube : If You’re Happy and You Know It (Clap Your Hands) – Worship – Butterfly (with Suleika Jaouad)