10 Juin 2016 – Adele – AccorHotels Arena, Paris
J’ai assisté à bon nombre de spectacles au cours des 10 dernières années et j’ai rarement été aussi épaté par un artiste que ce vendredi soir. Je n’étais pourtant pas particulièrement excité par le concert… Je me disais que c’était « l’artiste qu’il fallait voir », « le spectacle qu’il fallait aimer », et même si j’étais heureux de la découvrir sur scène pour la première fois, je pensais que les gens faisaient trop. Aujourd’hui, je comprends pourquoi et ce compte rendu sera mon mea culpa 🙏.
Je récupère mon ami lyonnais à la sortie du boulot et une chose en entraînant une autre, me voilà, sèche-cheveux à la main, tentant de dompter ma crinière de poney avant la soirée. Adèle étant montée sur scène à 21 heures la veille, je pense avoir tout mon temps. Un coup de laque plus tard, nous voilà dans les couloirs de la salle lorsqu’on entend l’intro démarrer ! L’ÉNORME BOULETTE. LOL. Je tiens une nouvelle fois m’excuser auprès de mon pote, car si je n’avais pas voulu faire le beau, nous n’aurions sûrement pas raté les deux premières minutes du concert !
Pour que cette chronique soit complète, je vais tout de même synthétiser l’introduction. Merci YouTube ! Le dispositif scénique est impressionnant : la scène principale est comme encastrée dans un cadre immense, affichant fièrement les deux grands yeux fermés d’Adèle. Au milieu du parterre se trouve une scène secondaire. Lorsque les lumières s’éteignent, les yeux s’ouvrent et la voix d’Adèle résonne : « Hello… ». Le piano démarre et la chanteuse fait son apparition au cœur de la salle, pour le premier titre de la soirée : « Hello ». C’est au cours de la chanson que nous rejoignons nos sièges, au moment où Adèle traverse la foule pour regagner la scène principale. Elle prend place devant l’écran où elle entame « Hometown Glory ». Sur la vidéo, on peut voir défiler des images de Paris, ce qui provoque un sentiment d’euphorie dans la salle. Elle porte une robe de soie noire créée par Burberry et sertie de milliers de paillettes. Elle est sublime et paraît bien plus jeune que dans mon imagination. Sans transition, l’introduction au piano de « One And Only » démarre. Derrière elle, l’écran se relève lentement, et laisse apparaître l’orchestre qui l’accompagne sur scène, soit près d’une vingtaine de musiciens.
Elle nous souhaite ensuite la bienvenue avec quelques mots de français… Il faut savoir qu’Adèle est très bavarde, mais aussi très drôle ! Elle nous dit qu’elle sait que se déroule en parallèle le premier match de la France pour l’Euro 2016 et que certains des spectateurs ont sans doute été forcés, d’accompagner leur moitié, alors qu’ils auraient préféré boire des bières devant le foot ! Elle nous propose donc, de diffuser quelques minutes du match un peu tard afin que tout le monde y trouve son compte ⚽ Avant d’enchaîner sur la suite, elle nous précise également que son répertoire n’est pas des plus joyeux et que notre seule chance de danser pendant la soirée, c’est maintenant. Elle nous invite donc à nous lever pour chanter et danser avec elle sur « Rumour Has It ». C’est sans hésitation ma préférée de son répertoire et je l’attendais avec énormément d’impatience ! C’est un tube ! L’orchestration est absolument géniale : les percussions en live c’est une tuerie. Je vous invite d’ailleurs à découvrir la vidéo à la fin de cette chronique. J’ai saoulé mon entourage tout le week-end avec cette chanson ! J’ai dû l’écouté une centaine de fois en 48 heures ! LOL !
Je ne vous ai pas encore parlé de la voix d’Adèle, et j’y reviendrai un certain nombre de fois durant la chronique : elle est impressionnante. D’une justesse absolue du début à la fin des chansons, elle semble se balader, avec une facilité désobligeante sur la plupart de ses titres. Tout en réussissant à y ajouter une empreinte, un cachet, qu’elle seule peut apporter. Je m’attendais à de la performance vocale, mais j’étais loin d’imaginer à quel point ce serait aussi fou. Elle cherche ensuite un spectateur en particulier dans la salle, un homme qu’elle a vu pleurer lorsqu’elle a traversé le public à la fin de « Hello ». Quand elle le trouve enfin, elle l’invite à monter sur scène. Il est ému aux larmes. Il est brésilien et a fait le déplacement spécialement pour la voir. Il explique qu’il est venu avec son petit ami, qui les rejoint donc. Elle leur propose de prendre un selfie et les remercie d’avoir fait tous ces kilomètres pour assister au concert. Elle raconte ensuite qu’elle a profité de son séjour à Paris pour faire du shopping – qu’elle a acheté une tonne de produits cosmétiques et qu’elle s’est même laissée aller à quelques plaisirs gustatifs…. Elle enchaîne avec « Water Under The Bridge ». Une nouvelle fois, l’orchestration est excellente : le live apporte un relief incroyable à la chanson ! Sur l’écran, on peut observer les silhouettes des musiciens en ombre chinoise, mêlé à un effet de flou de mouvement en noir et blanc.
Elle nous remercie une nouvelle fois d’être venus la voir sur scène, et demande s’il y a des fans de James Bond dans la salle… Elle nous raconte que les producteurs sont venus la chercher pour enregistrer la chanson thème d’un des films de la franchise pour la première fois il y a cinq ans. Et qu’elle a refusé parce qu’elle était terrifiée à cette idée, mais que lorsqu’ils sont revenus à la charge quelques années plus tard : elle a tout de suite accepté. Elle interprète donc « Skyfall » devant un ciel orageux, une nouvelle fois de manière époustouflante. Quelle puissance ! On ne peut qu’être bluffé. Elle nous propose ensuite une session acoustique avec une partie de ses musiciens. La séquence débute par « Million Years Ago » et continue avec « Don’t You Remember ». Adèle nous offre une interprétation incroyablement belle de la chanson. Toute la salle est pendue à ses lèvres. Elle termine avec « Send My Love (To Your New Lover) », extrait de son dernier album « 25 ».
À la fin du set acoustique, elle nous demande d’allumer nos téléphones pour l’accompagner sur « Make You Feel My Love » une reprise de Bob Dylan. Le rendu est du plus bel effet. Quelques secondes après le début du morceau, la voix s’enraye. Elle décide donc de la reprendre une deuxième fois pour le plus grand plaisir des spectateurs. À la fin de la chanson, elle se moque gentiment de ses consœurs et confrères, en nous disant qu’elle au moins elle chante en live 😂. Elle décide que c’est maintenant l’heure du foot ! L’écran géant affiche donc le match en direct ! La salle se transforme en stade de football et les spectateurs hurlent à plein poumon : « Allez les bleus ! Allez les bleus ! Allez les bleus ! ». Jamais je n’aurais imaginé ça ! Sa manière d’improviser et d’interagir avec les gens est incroyable. J’ai assisté à des centaines de concerts et c’est la première fois que je vois un artiste avec une connexion pareille avec le public. Je pense que les prochains vont réellement souffrir de la comparaison ! Lol !
Elle enchaîne avec « Sweetest Devotion » avant de rejoindre la scène secondaire qui est en face de nous. Elle explique que la prochaine chanson est celle qui l’a fait connaître : « Chasing Pavements » extraite de son tout premier album. Elle nous dit que c’est un plaisir pour elle de l’interpréter devant une si grande audience, car à l’époque, elle devait se contenter d’une quinzaine de personnes, le plus souvent dans un état d’ébriété avancée ! Lol ! Un voile vient recouvrir la scène centrale afin d’y projeter l’image d’Adèle. À la fin de la chanson, elle fait le tour de l’avancée pour que les gens puissent la voir de près et la prendre en photo. Elle multiplie les grimaces et poses amusantes, notamment en remuant son popotin sous le nez des spectateurs.
Elle nous explique que la chanson suivante, « Someone Like You », lui a permis de se faire connaître dans le monde entier et qu’elle signifie beaucoup pour elle aujourd’hui. Je l’ai écouté des centaines de fois, mais l’entendre chantée par de milliers de spectateurs, c’est particulièrement émouvant. Elle nous remercie encore d’être venus et la pluie se met à tomber autour d’elle pour « Set Fire To The Rain ». Je me souvenais avoir vu quelques images de ce moment-là sur Internet, mais pris dans le truc, je ne m’en rappelais plus : la surprise est entière. Ce que j’attendais particulièrement, c’est l’envolée finale, qui m’a laissé sans voix. Cette meuf est simplement époustouflante. Elle disparaît sous la scène, avant d’être « rapatriée » en coulisse dans un flight-case.
Après quelques minutes de rappel, elle réapparaît sur la scène principale pour un piano voix sur « All I Ask ». Je crois que c’est l’un des moments que j’ai préférés avec « Rumour Has It ». Je retiens mon souffle pendant toute la chanson : je suis scotché par son interprétation. Je le disais la semaine dernière pour Lara Fabian (cf. Lara Fabian : Ma Vie Dans La Tienne – Palais des Congrès, Paris (2016)), mais c’est également vrai ici, ce genre d’artistes n’a pas besoin d’artifice. Un piano, une voix : c’est dans cet environnement-là qu’ils excellent le plus. Elle prend la parole une dernière fois pour nous expliquer qu’elle a hésité à venir à Paris suite aux attentats de novembre, et qu’elle ne regrette absolument pas car ces deux soirées sont de loin les meilleures de la tournée. Elle entonne ensuite « When We Were Young » avant de clôturer la soirée avec « Rolling In The Deep ». La salle est debout pour chanter et danser lorsqu’une pluie de confettis se met à tournoyer au-dessus nos têtes. Les papiers sont annotés de toute sorte de messages et nous prouvent une nouvelle fois le perfectionnisme avec lequel ce spectacle a été imaginé. Elle quitte la scène après près de deux heures de concert sous l’ovation des spectateurs.
Vous le savez, je ne suis pas du genre à encenser les artistes quand ils ne méritent pas – sauf évidemment s’il s’agit de Britney Spears – ça, c’est la fameuse exception qui confirme la règle ; mais j’ai vraiment assisté à une performance incroyable à tous les niveaux. Tout d’abord la construction du spectacle. J’ai trouvé la mise en scène incroyablement classe. Je m’attendais à ce genre de proposition, mais j’ai été surpris par les multiples trouvailles tout au long du show : le rideau d’eau, les confettis avec les messages, les effets de transparence, les jeux de lumière, etc. Le spectacle est plein de petites choses qui misent bout à bout, nous en mettent plein la vue. La setlist parfaitement équilibrée et les orchestrations font réellement honneur à son répertoire. Mention spéciale pour « Rumour Has It » et « All I Ask » que j’ai adorées ❤
Concernant la performance vocale, que dire si ce n’est qu’on touche à la perfection 🙏. Elle est d’une justesse folle du début à la fin du spectacle, et en plus, tout semble tellement facile ! Ça a dû lui demander un boulot de dingue pour arriver à ce niveau-là. J’ai adoré sa façon d’interagir avec le public, elle parle beaucoup certes, mais c’est toujours à propos. Elle nous explique le pourquoi du comment des chansons, elle réagit à ce qui se passe dans la salle : je n’avais jamais vu une artiste comme elle. Je le disais un peu plus haut dans ce résumé, mais les autres vont forcément souffrir de la comparaison. Elle a placé la barre très haute. Je suis impatient qu’elle revienne à Paris et je n’hésiterai pas à prendre des places pour retourner la voir ! Je vous conseille de faire de même vous ne le regretterez pas. Il se murmure qu’elle pourrait revenir en 2017 dans la nouvelle aréna parisienne qui ouvrira ses portes de l’année prochaine.
On termine comme habituellement avec les photos et les vidéos du concert. Je vous invite à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux, n’hésitez d’ailleurs pas à me suivre sur Facebook,Twitter et Instagram .
Setlist : Hello / Hometown Glory / One And Only / Rumour Has It / Water Under The Bridge / Skyfall / Million Years Ago / Don’t You Remember / Send My Love (To Your New Lover) / Make You Feel My Love / Sweetest Devotion / Chasing Pavements / Someone Like You / Set Fire To The Rain / All I Ask / When We Were Young / Rolling In The Deep
Également disponible en vidéo sur YouTube : Rumour Has It – Skyfall – Someone Like You – Set Fire To The Rain
MERCI pour ce bon article et l’extrait vidéo ! Continue ton blog !
Cyril