15 Juin 2025 – ABBA Voyage – ABBA Arena, Londres (2025)
Mon histoire avec ABBA commence à Noël 98, quand je reçois la compilation « Forever Gold ». Je me revois chez ma grand-mère, en train de jouer à Pokémon Rouge sur ma Game Boy, avec « Waterloo » à fond dans les oreilles. À l’époque, j’étais sans doute persuadé qu’ils étaient déjà morts. L’idée de les voir sur scène un jour ne m’aurait même pas effleuré l’esprit 😅
Et pourtant, en 2021, ABBA revient avec un nouvel album (« Voyage ») et un projet fou : un show à Londres, porté par des avatars numériques à leur image, les ABBAtars. L’album, soyons honnêtes, aurait pu rester au fond d’un tiroir. Mais ABBA Voyage, le spectacle, m’intriguait depuis son lancement. Ça promettait quelque chose de jamais vu. Mais depuis New York, c’était franchement compliqué d’y aller. Alors quand mon boulot m’a envoyé à Londres, j’ai sauté sur l’occasion !
On y est allés à quatre : mon manager, sa copine, la sœur de sa copine (qui vit à Londres et est fan d’ABBA), et moi. Soirée corporate donc 😁 On arrive à la dernière minute, les abords de la salle sont déjà bondés. Les extérieurs sont tout en bois, c’est hyper chaleureux – et complètement à l’opposé de ce qui nous attend à l’intérieur. Avant d’entrer dans la salle principale, on traverse un tunnel lumineux, un couloir de néons façon Tron. On sent déjà qu’on ne vient pas juste voir un concert : c’est une expérience. À l’intérieur, nouveau choc : la salle est toute petite. 3 000 places, mais tout paraît compact. On a pris des places en fosse (le Dance Floor), on se place bien au centre, mais pas trop près. Ça reste de la vidéo, et même si la technologie est au point, mieux vaut garder un peu de recul.
Devant nous, la scène est masquée par une grande toile sur laquelle est projetée une forêt enneigée. Au fond, on distingue une silhouette qui avance, lanterne à la main. Je ne comprends pas vraiment ce que ça fait là. Aucun rapport visuel avec ABBA ni avec le côté futuriste de l’affiche ou de la salle. On aura la réponse plus tard ! Je précise avant d’entrer dans le vif du sujet : il y a très peu d’images officielles du show, donc je vais faire de mon mieux pour vous livrer un compte-rendu digne de ce nom. J’ai pris quelques notes à la sortie, mais c’était le premier show d’une série de quatre, alors ma mémoire est un peu en vrac ! 🙃
Le show démarre sur un air de flûte un peu étrange, tiré de l’album solo de Benny (« Skallgång »). Très vite, l’ambiance bascule vers quelque chose de plus futuriste. Une sorte de tunnel de lumière se forme sur scène. Et on comprend vite que ce qui est projeté ne se limite pas à l’écran : la lumière s’étend partout, des murs jusqu’au plafond. La salle entière réagit. Au-dessus de la scène, quatre disques lumineux apparaissent. Je ne sais même pas s’ils sont réels ou non 😅 Puis, dans l’ombre, les ABBAtars émergent sur l’intro de « The Visitors ». Un choix inattendu pour ouvrir le concert, mais qui donne tout de suite le ton. Les quatre membres du groupe, rajeunis, apparaissent grandeur nature devant nos yeux. Franchement, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais l’effet est saisissant. Pas parfait – on reste sur de la vidéo – mais assez bien intégré pour qu’on oublie vite la technique et qu’on se laisse porter par l’expérience.
Les deux chanteuses portent des tenues absolument magnifiques. Agnetha est en bleu ciel, dans une combinaison fluide, rehaussée d’une cape brodée de motifs dorés. Une créature fantastique, un dragon peut-être, ou un phœnix ? Mais c’est Frida qui m’a le plus marqué : elle est en rouge flamboyant, avec une cape démesurée couverte de plumes de paon irisées. Les tenues sont signées Manish Arora. Elles sont somptueuses. Grâce aux écrans géants, on voit les détails en gros plan : les reflets, les mouvements du tissu, la lumière qui glisse sur les broderies. C’est d’un réalisme saisissant. Côté garçons, chacun sa couleur : blanc pour Björn, vert pour Benny. Leurs vestes sont elles aussi brodées de motifs, dans le même style que celles des filles. Et au-dessus de nous, de nombreux disques-miroirs sont suspendus. Ils pivotent lentement, changeant de couleur au fil de la musique. La salle tout entière devient un prolongement de la scène.
Sans transition, le groupe enchaîne avec « Hole in Your Soul ». Ambiance rock immédiate. Les ABBAtars sont déchaînés. Le seul détail qui trahit encore un peu la technologie, ce sont les cheveux, surtout quand ils bougent trop vite. Je trouve ça malin de commencer par deux titres un peu moins connus du grand public. Ça surprend ! Des faisceaux blancs sont projetés sur l’écran, les murs, le public. Musicalement, ce qu’on entend depuis le début colle aux versions studio, avec une couche live qui vient rehausser l’ensemble. Car oui, il y a de vrais musiciens sur scène. Mais à ce stade, on ne les voit pas encore 👀
Juste après, Benny prend la parole. C’est sa voix actuelle, vieillie, qui sort de son avatar figé dans la trentaine. Il blague sur le fait d’être là, jeune pour toujours, à voyager dans le temps et l’espace, avant de rappeler que la dernière fois qu’ils ont joué à Londres, c’était en 1979. Le public rigole, surtout quand il se met au piano… pour jouer le générique d’EastEnders. Clin d’œil malin quand on sait que la mélodie de la série emprunte une bribe de « SOS », qui ne tarde pas à démarrer.
Le public explose : c’est le premier vrai tube de la setlist ! Tout le monde chante. Et même si la version reste fidèle à l’originale, l’orchestration live apporte une vraie richesse à l’ensemble. Et c’est ça qui est génial : ce sont toujours les chansons d’ABBA, jouées en live comme eux les ont imaginées pour la scène. La salle est balayée de rayons lumineux blancs. Les ABBAtars interagissent entre eux, se déplacent dans l’espace. Et même si je sais que c’est du faux… je suis complètement embarqué. Vient le tour de « Knowing Me, Knowing You ». Les avatars disparaissent. À la place, une vidéo en gros plan sur leurs visages. Ils se font face, dos-à-dos, profil contre profil. Un écho direct au clip original, et un joli clin d’œil pour les fans.
On enchaîne avec « Chiquitita ». Un de mes titres préférés. L’ambiance change complètement. La scène se pare d’une lumière solaire. Derrière le groupe, un immense soleil apparaît, puis se fait recouvrir peu à peu par la lune, jusqu’à former une éclipse parfaite. Visuellement, c’est sublime. Dans la salle, tout le monde chante. Les percussions ressortent avec force. Elles donnent au morceau une vraie intensité. C’est un des moments que j’ai préférés du show. Je crois que c’est là que les larmes sont montées pour la première fois ! Frida prend brièvement la parole. Elle évoque sa grand-mère, qui l’a élevée, et dédie la chanson suivante, « Fernando », à toutes les femmes fortes. Ma chanson préférée du groupe 🥰 C’est immédiat : le public chante en chœur du début à la fin. Il y a même un passage acoustique pour permettre au public de chanter seul. C’était simple, et ça marchait hyper bien.
Dans le noir, Benny reprend brièvement la parole pendant que les ABBAtars changent de tenue. Le show enchaîne direct sur « Super Trouper », ajout récent à la setlist (en rotation avec « Take a Chance on Me », que j’aurais préféré, perso). Les tenues ont changé : le groupe porte maintenant des combinaisons en velours aux couleurs vives, ceinturées à la taille et col disco, avec leur prénom brodé en lettres pailletées sur la poitrine. C’est kitsch à souhait. L’ambiance est électrique ! Et sans pause, on bascule sur « Mamma Mia », projetée façon clip vidéo. Les avatars ne sont plus sur scène, et à mon avis, c’est volontaire. Sur les tubes, le but, c’est de laisser le public chanter, danser, profiter. Ce n’est pas ma chanson préférée, mais les spectateurs semblent ravis.
C’est au tour de Björn de prendre la parole. Il remercie les musiciens et les choristes, et glisse qu’il va devoir quitter la scène pour enlever sa combinaison trempée de sueur. Lancement de « Does Your Mother Know ». Il chante lui-même l’intro, avec sa voix actuelle. C’est furtif, mais génial d’entendre ça en 2025. Je crois que c’est le seul moment du show où une voix a été réenregistrée. Il laisse ensuite la place au vrai live band sur scène : choristes, musiciens, tout le monde prend le relais. L’arrangement est plus rock, plus live, et je trouve le résultat excellent. La plateforme des musiciens, à gauche de la scène, s’élève lentement pour qu’on les voie mieux. C’est un effet simple, mais très réussi. Franchement, c’est un de mes moments préférés du show, alors même qu’aucun ABBA n’est présent. Que diriez-vous d’en écouter un extrait, d’ailleurs ? 😉
« Does Your Mother Know » Live @ ABBA Arena, 2025
Un peu de douceur ensuite avec « Eagle ». On retrouve le personnage à la lanterne qu’on avait aperçu au tout début, sur le fond d’écran enneigé. Cette fois, il part à l’aventure, guidé par une lumière, dans un monde entièrement animé. Le collectif Shynola a réalisé ce court-métrage spécialement pour le show : c’est superbe. On suit un personnage appelé Rora dans sa quête pour retrouver la légende d’ABBA. C’est beau et poétique. J’ai préféré la séquence « Voulez-Vous », un peu plus tard dans le spectacle, mais celle-ci fonctionne très bien comme respiration dans le show. Des chœurs entonnent l’air de « Lay All Your Love on Me » a cappella. Le refrain s’élève, porté uniquement par les voix, avant que des lasers ne s’activent de toutes parts et que la version complète ne démarre. L’ambiance est club ! Les avatars ne sont toujours pas de retour en taille réelle, on reste dans une séquence animée où les membres d’ABBA portent les combinaisons futuristes de l’affiche.
On continue avec « Summer Night City », sans doute un des tableaux les plus beaux du spectacle. On est propulsés dans un univers fluo rétrofuturiste, sur une planète recouverte de dômes lumineux. Le groupe joue sous une pyramide géante, tandis qu’en arrière-plan, Saturne tourne lentement 🪐 Et l’énergie ne redescend pas avec « Gimme! Gimme! Gimme! » qui suit directement. L’ambiance reste ultrafestive, avec maintenant une arche lumineuse géante derrière le groupe, qui clignote dans tous les sens. La salle est en délire.
On enchaîne avec « Voulez-Vous », qui conclut l’animation entamée avec l’intro et « Eagle ». Le personnage qu’on suivait jusque-là entre dans un temple monumental. L’univers devient mythologique. Sous la foudre et les éclairs, les visages des quatre membres sculptés dans la pierre apparaissent. Musicalement, j’ai adoré. Le gimmick à la guitare électrique est jouissif. J’ai trouvé la séquence grandiose. Clairement un de mes moments préférés. Je crois même que j’ai repleuré 🤣 Changement d’ambiance avec « The Name of the Game », tout juste ajouté à la setlist cette année. Le tempo redescend : faisceaux laser rouges, ambiance plus sobre. Les ABBAtars portent cette fois des tenues argentées aux reflets métalliques. C’est joli, mais ça reste un des tableaux les moins marquants de la soirée.
Agnetha prend ensuite brièvement la parole. Elle explique qu’elle n’aurait jamais imaginé chanter à nouveau, 40 ans après, et encore moins sous cette forme. Puis elle introduit le prochain morceau, un des singles du dernier album. On passe donc aux deux titres issus de l’album « Voyage ». Le premier, « Don’t Shut Me Down », que j’aimais déjà beaucoup à sa sortie. Visuellement, c’est sobre. Les toiles qu’on avait vues au début redescendent devant la scène. Les ABBAtars sont visibles par transparence, pendant que leurs visages sont projetés en gros plan. L’arrangement est un peu différent. Plus funky que sur l’album, plus live. Je suis déçu, j’aurais aimé retrouver le petit gimmick de basse que j’adore. Puis vient « I Still Have Faith in You ». Là, on est sur du pur copier-coller de la version studio. C’est mignon. Et d’ailleurs, s’ils s’étaient limités à ces deux titres-là pour leur retour, ça aurait suffi 😆
Extrait « Don’t Shut Me Down » Live @ ABBA Arena, 2025
Les quatre membres prennent brièvement la parole pour évoquer leur victoire à l’Eurovision en 1974. Ce qui nous amène tout naturellement à « Waterloo ». Cette fois, pas d’avatars. À la place, des images d’archives projetées sur les toiles descendues devant la scène. La salle est en communion totale ! Certains regretteront peut-être l’absence des ABBAtars sur ce titre, mais moi j’ai aimé cette alternance. Parfois sur scène, parfois sur grand écran, parfois en animation, et maintenant des images d’archives : ça permet au show de respirer, et de ne jamais tourner en rond. On enchaîne avec « Money, Money, Money », nouvel ajout de cette version 2025. Gros coup de cœur ! Miroirs suspendus, lumières dorées, reflets dans toute la salle. Les costumes sont sublimes, signés Dolce & Gabbana : Agnetha est en robe longue blanche, presque translucide, avec une ceinture dorée marquée à la taille 😍 Frida, un catsuit intégral doré, scintillant, ultra moulant, entièrement couvert de paillettes et de strass. La chorégraphie est simple, mais classe. Franchement, un des plus beaux tableaux du spectacle.
Puis vient « Thank You for the Music », que j’adore. Les tubes lumineux suspendus au plafond colorent la salle de façon multicolore. Tout le monde chante. L’ambiance explose une dernière fois sur « Dancing Queen », sur laquelle le plafond s’illumine en bleu et rose fluo. Pour conclure, le rappel se fait sur « The Winner Takes It All ». La mise en scène est sobre, presque nue. Les ABBAtars saluent, rejoints sur l’écran par ce qui ressemble à une chorale habillée de noir. Peut-être les musiciens ? Et puis surprise : les quatre vrais membres d’ABBA apparaissent brièvement en hologramme, version actuelle. Ils saluent le public. C’est un joli clin d’œil.
Bon, vous l’avez compris en lisant ce compte-rendu : j’ai adoré l’expérience. Je peux même dire : j’ai tout aimé 🤩 La mise en scène est hyper bien pensée. Techniquement, c’est impressionnant. Et musicalement, entendre les chansons d’ABBA portées par un vrai orchestre, dans une salle à taille humaine, ça change tout. Côté setlist, je suis plutôt satisfait. Tous les tubes sont là, plus quelques titres moins attendus. Les ajouts comme « Super Trouper » ou « Money, Money, Money » renforcent bien l’ensemble. J’aurais aimé « Take a Chance on Me », mais dans l’ensemble, la sélection représente bien leur carrière. Et même si les voix viennent des pistes studio, les orchestrations sont jouées par de vrais musiciens. Le son est riche, et sonne vraiment live. J’aurais peut-être aimé un peu plus de variations ou de surprises, mais certains titres sortent vraiment du lot, comme « Does Your Mother Know » ou « Don’t Shut Me Down ». Après, c’est normal que le spectacle respecte les arrangements d’origine, les gens viennent pour chanter les versions qu’ils connaissent 👍
Techniquement, c’est presque irréprochable. On n’y croit pas à 100 %, mais presque. Ce qui m’a le plus bluffé, ce sont les costumes. Leur façon de bouger, les reflets, les texture… c’est fou. Pareil pour la scénographie : tout est pensé pour renforcer l’immersion. Les projections, les éléments suspendus comme les tubes lumineux ou les miroirs prolongent la scène dans la salle. J’ai aussi beaucoup aimé le court-métrage présenté en plusieurs séquences, en particulier celle de « Voulez-Vous », visuellement incroyable. L’ambiance dans la salle était géniale. Un peu dissipée parfois – j’avais une fille devant moi qui n’a pas regardé une seule minute du show, trop occupée à danser et rigoler avec ses copines – mais dans l’ensemble, le public était à fond. En sortant, j’ai eu envie de me replonger dans toute leur discographie. Si le spectacle arrive à Vegas, j’y retourne direct ! En espérant que ce soit dans une salle à taille comparable, parce que l’intimité de l’ABBA Arena, c’est clairement une des forces du show. Et vous qu’en avez-vous pensé ? Avant de vous quitter, je vous propose de découvrir mes autres articles et de me rejoindre sur les réseaux @kekeLMB un peu partout : Facebook, X et Instagram 👈
Setlist: The Visitors / Hole in Your Soul / SOS / Knowing Me, Knowing You / Chiquitita / Fernando / Super Trouper / Mamma Mia / Does Your Mother Know / Eagle / Lay All Your Love on Me / Summer Night City / Gimme! Gimme! Gimme! (A Man After Midnight) / Voulez-vous / The Name of the Game / Don’t Shut Me Down / I Still Have Faith in You / Waterloo / Money, Money, Money / Thank You for the Music / Dancing Queen / The Winner Takes It All
Extraits « ABBA Voyage »