26 Janvier 2010 – Lara Fabian : Toutes les Femmes en Moi font leur Show – Zénith, Dijon
J’étais autant repoussé qu’attiré par ce spectacle… d’une part parce que je n’avais pas du tout aimé l’album « Toutes Les Femmes En Moi » – album de reprises totalement inutiles, d’autre part parce que le show se voulait exceptionnel grâce à un procédé « jamais-vu » dans un concert de cette trempe : des hologrammes ! Au bout du compte, je me demande si je n’aurais pas dû m’arrêter à ma répulsion !
Arrivée à Dijon dans le froid, et direction le Zénith – quelques heures plus tard. Je dois vous avouer que mon entrée dans la salle fût une surprise totale : minuscule ! Il peut contenir de 1600 à 8000 places, vous l’avez compris, on était plus proche du vide intersidéral que la foire à la saucisse : 800 personnes au final. J’avais déjà vu Lara dans cette salle en 2005 pour sa tournée « Un Regard 9 » et ça n’avait rien à voir : la salle était pleine à craquer à l’époque. Finalement, ce n’est que le résultat de ses échecs artistiques de ces dernières années… Quel dommage !
Quelques minutes avant le début « officiel » du concert, des ombres sont projetées sur le rideau de scène : on y voit une Lara qui fait le ménage, qui fait des allers-retours, qui s’occupe d’un bébé… un bébé qui se mets à pousser la chansonnette : « Oh Mamy, Oh Mamy Mamy Bou, Oh Mamy Bouuu ♪ ». Vous l’avez compris, première chanson de ce spectacle, « Mamy Blue ». Entrée par le fond de la salle, les gens comme moi du premier rang ne voyaient rien – ça commençait bien, Lara chante le titre au milieu du public en transe : quasiment tout le monde s’est dressé sur les fauteuils pour l’apercevoir – moi j’ai failli me péter 10 fois la gueule, car j’étais en équilibre sur ma place, tout ça pour prendre en photo une chevelure blonde qui tente de traverser les quelques mètres qui la sépare de la scène.
Grimpée dessus, elle finit son titre en tournoyant comme elle sait si bien le faire – je me dis : « Bon, c’est cool, elle a la pèche, OK, les reprises sont merdiques, mais on va bien s’amuser » – quel naïf j’ai fait ! Lara disparait derrière le rideau de scène, rideau qui s’ouvre pour laisser place à la scène à proprement parler : les musicos et une petite piste grimpante sur un plateau en hauteur… le plateau des hologrammes ! Et ça commence directement par notre vieille Nana Mouskouri qui reçoit des fleurs d’une jolie petite fille – Lara jeune, bah franchement, wow, c’est impressionnant : on pourrait facilement croire que Nana est sur scène. Ça m’a même donné des frissons ! Mais bon, l’effet de surprise y était pour quelque chose ! La totalité du spectacle de sera pas forcément de la même trempe ! Qui dit Nana, dit « Soleil Soleil », et c’est bien la chanson qui lance à proprement parlé la machinerie du show !
Lara joue avec les hologrammes, elle leur parle, ils lui répondent, et c’est ainsi que s’enchaîne le prochain titre : « J’ai Douze Ans ». Lara se retrouve dans un appartement – l’appartement de sa jeunesse, j’imagine. C’est toujours impressionnant, je pense que ce principe de « réalité virtuelle » plairait à certains de mes profs – malheureusement, je ne pense pas que ceux-ci soient très intéressés par la culture populaire ! Une locomotive arrive sur scène (holographiquement parlant évidemment !) pour le titre « Göttingen ». C’est un des titres que je préfère dans l’album TLFM – bien que ça ne soit pas fameux ! La locomotive se retire et Lara va s’installer au piano. Ce qui a suivi m’a achevé. Elle commence à jouer 2-3 notes, oups, fausse note : tout le monde rigole un bon coup. « Tout le monde se moque de moi… blablabla ». Ce sont des choses qui arrivent, c’est humain de se tromper ! Elle retente le coup, oups, fausse note. Cette fois-ci, elle dit qu’elle n’y arrivera jamais blablabla, et que voit-on arriver sur le plateau du haut ? Un énorme piano blanc et la chanteuse qui va avec… Véronique Sanson qui débute sa tirade par « Mais siii, n’abandonnes pas, tu vas y arriver ! ». Ah putain, ça m’a dégoûté : j’ai failli me tirer une balle dans le cul. J’avais vraiment cru qu’elle se trompait réellement, mais tout n’était en fait qu’une mise en scène. Et c’est là que j’ai compris que ce spectacle n’était qu’une GROSSE SUPERCHERIE. Pour ceux qui ont déjà eu la chance de voir Lara en concert, les principales choses qu’on peut lui accorder sont son naturel et sa joie de vivre. Et bien pour le coup, on était loin de ça. Balayer le naturel pour se fondre dans une mise en scène de plus pathétique, quelle déception… et ça sera comme ça jusqu’à la fin du spectacle : tout est calculé, mécanique, sans émotion… tout le contraire de ce que j’attendais d’elle.
Bref ! Elle interprète quand même « Amoureuse ». Puis elle passe enfin sur son propre répertoire avec « La Différence », premier titre repris en cœur par le public (eh oui, je pense que tout le monde est d’accord pour renier TLFM). Je ne me souviens plus quand ils interviennent, mais il y a parfois des musiciens ou des choristes qui apparaissent en hologramme sur scène pour jouer les renforcements musicaux – le tout en playback évidemment, car ils n’existent pas ! Je reprends un peu espoir quand elle commence à chanter « Pas Sans Toi », mais ce que j’avais oublié, c’est que ce titre de Lara faisait partie du medley qui comprenait donc : « Pas Sans Toi », « Tout », « Je T’aime », « J’y Crois Encore », « Silence » (sans doute l’une des chansons que j’aime le plus), « S’en Aller », « Immortelle », « Alléluia » – autant dire, que des titres que j’adore – que tout le public adore ! C’était agréable d’entendre tout le monde chanter un peu, car sur certains titres du spectacle – on pouvait entendre les mouches voler. Malheureusement le medley est vite arrivé à ses limites, disons qu’en gros, on a eu le droit à ça :
« Tout, tout, tout est fini entre nous parce que je t’aiiime, et que j’y crois encooore, on est vivant quand on est… immortel, alléluia. »
Bon, je caricature évidement, mais en gros, ce n’était pas loin ! Réorchestrations pauvres et inutiles comme pour « Humana » – apogée du concert niveau ambiance – qui devient pour le coup un hymne pour Haïti. Le public a joué le jeu, tout le monde a chanté, mais comparé à la version de 2005, qu’est-ce qu’on s’est fait chier ! C’est au tour de notre vieille goudou Catherine Lara de venir jouer du violon comme une dingue derrière Lara sur « Nuit Magique », inutile !
Changement de costume pendant la lecture d’une lettre à Dalida, et Lara troque son ensemble de cuir rouge pour une tenue blanche et nacrée (hum, je n’avais pas vu de nacré depuis au moins dix ans !) : « Il Venait D’avoir 18 Ans » est donc la reprise de Dalida que Lara a choisie pour son album. Oui, évidemment que c’est beau à entendre : Lara chante parfaitement bien, mais on se demande où est l’émotion ? Quand on chante les chansons des autres, il faut savoir s’adapter ! Lara nous demande ensuite d’éteindre nos portables – j’me suis fait avoir une fois, pas deux – et c’est ainsi que le sien se met à sonner (tiens, tiens, on ne s’en serait pas douté…), c’est un SMS ! Wow, on est content de le savoir ! Un SMS qui s’affiche évidement sur le mur holographique… un premier, puis un second… de Françoise Hardi qui lui souhaite bonne chance blablabla… avant d’apparaître sur scène, de taper le bout de gras avec Lara et de dandiner la tête sur « Message Personnel ». Bonne surprise ensuite, avec une reprise en anglais « Wind Beneath My Wings » – moi j’aime ma Lara en anglais ! Je ne connaissais pas le titre puisqu’il n’est présent que sur le tout dernier album de Lara « Every Woman In Me » : l’homologue anglais de « Toutes Les Femmes En Moi ». C’est le moment que j’ai préféré ! Je l’écoute en boucle depuis le concert ! Pause blagounette holographique avec… Mauranne, pour enchaîner sur « Ça Casse », inutile. C’est avec « Toutes Les Femmes En Moi » que le concert continu avec une projection de tous les hologrammes de toutes les femmes en elle : ça gigote de vieillesse sur le plateau en haut de la scène, et là, il y en a un peu trop : Mouskouri, Sanson, Hardy, Mauranne, les choristes, mais c’est sans compter sur Édith Piaf qui hurle un « Mort aux cons ! » en faisant un bras d’honneur au public pour que Lara puisse interpréter son « L’hymne A L’amour » version reggae, avec chœur gospel : jolie projection, chanson pourrie.
Dernier titre du concert – le seul, l’unique « Adagio » : magnifique titre, détaché de tout ce tralala d’hologramme à la con. « Enfin » un peu d’émotion dans la voix, dans l’attitude. Je regrette tellement que le reste du concert n’ait pas été aussi… vrai. Je ne comprends pas comment elle a pu devenir ça. Je crois qu’elle s’est réellement trompée sur cette tournée : c’était ambitieux de présenter un spectacle comme celui-ci, mais elle n’est pas faite pour ça. Moi Lara je l’aime parce qu’elle chante bien, qu’elle est naturelle et qu’elle nous fait rire sans qu’elle ait besoin de s’entourer de toute cette mise en scène. Elle précise bien dans le programme de la tournée qu’elle a voulu montrer qu’on pouvait faire de la technique tout en reste soi-même, désolé… mais c’est raté ! C’est raté parce que tout est trop calculé et c’est raté parce que les chansons choisies pour le concert ne nous touchent pas.
Je n’aurais pas tenu ce discours si elle n’avait gardé que 3 ou 4 de ses reprises pourries… je me serais sans doute beaucoup plus amusé… Mais là, réduire « J’y Crois Encore » ou « Tout » à trente secondes dans un medley, elle s’est vraiment trompée de cible ! J’aurais préféré ne l’avoir jamais vu comme ça pour rester sur l’image que j’ai eue d’elle en 2005 – mais bon, voilà, je lui souhaite beaucoup de courage pour se sortir de la merde artistique dans laquelle elle s’est foutue : j’attends son prochain album studio avec impatience, en espérant qu’il soit à la hauteur de ce qu’elle a pu nous donner au tout début des années 2000 !
On termine sur quelques vidéos du concert et vous pouvez également retrouver mes photos du concert de Dijon dans la galerie ! N’hésitez pas à vous abonner à mes pages : Facebook, Twitter et Instagram pour être tenus informés de l’actualité du blog et découvrir les autres chroniques consacrées à Lara Fabian : Lara Fabian : Le Secret – Théâtre du Châtelet, Paris (2013), Lara Fabian : Toutes les Femmes en Moi font leur Show – Zénith, Dijon (2010) et Lara Fabian : Un Regard 9 – Zénith, Dijon (2005).
Setlist : Mamy Blue / Soleil Soleil / J’ai Douze Ans / Göttingen / Amoureuse / Medley « Antiques Chansons » / La Différence / Humana / Nuit Magique / Il Venait D’avoir 18 Ans / Message Personnel / Wind Beneath My Wings / Ça Casse / Toutes Les Femmes En Moi / L’hymne A L’amour / Adagio
Également disponible en vidéo sur YouTube : Toutes les Femmes en Moi – Adagio – Il Venait d’avoir 18 Ans
Tellement et complétement d’accord avec tout écrit plus haut!!
Je me sens moins seul!