3 novembre 2023 – Kesha : The Only Love Tour – Hammerstein Ballroom, New York
S’éloignant de son style habituel, Kesha a publié au printemps son 5e album studio, « Gag Order », écrit et composé en collaboration avec Rick Rubin. J’ai déjà eu la chance de la voir à deux reprises sur scène et à chaque fois, j’ai été impressionné par son énergie et son aura. Cet album étant très différent des précédents, je suis vraiment curieux de le découvrir en live. « Only Love Can Save Us Now » est d’ailleurs l’une de mes chansons préférées de 2023 💛
C’est un long week-end de concerts qui commence pour moi ce soir au Hammerstein Ballroom ! Bien que je connaisse la salle pour y avoir vu les spectacles de strip-tease des danseurs de Broadway (Broadway Bares), je n’avais encore jamais assisté à un concert là-bas. J’arrive aux alentours de 19 h 30 et il n’y a pas grand monde… J’arrive à me faufiler presque tout devant, sur le côté. La première partie est assurée par Jake Wesley Roger, une sorte de mélange entre Elton John, Polnareff et peut-être un peu Mika (pour l’âge 😅). Il passe aux alentours de 20 heures. Il faut ensuite attendre 21 h 20, avant que les lumières s’éteignent à nouveau pour marquer le début du concert de Kesha.
Pour le moment, la scène est cachée derrière 5 stores blancs. On entend un chœur reprendre « Only Love Can Save Us Now » tandis que l’ombre de Kesha apparaît sur celui du milieu. Le panneau se lève et Kesha surgit, montant sur une plate-forme blanche située à l’avant de la scène. Elle porte un corset noir assorti d’une collerette en tulle, de longues cuissardes, ainsi qu’un chapeau avec une longue plume à son sommet. L’ambiance est très sombre pour cette introduction.
Sans transition, deux danseurs la rejoignent sur scène et prennent place sur de petits plots autour de la plate-forme principale. Un tic-tac se fait entendre, annonçant « Tik Tok ». Je ne sais pas pourquoi, mais leurs tenues me rappellent un peu l’univers du clip « Express Yourself » de Madonna. La chorégraphie, répétitive et très simple, est juste adorable. Je regrette de ne pas avoir fait de vidéos 😅 Pour accompagner Kesha : un batteur et un clavier/guitariste. Il n’y a pas à dire, la présence de musiciens sur scène apporte du relief à un concert et c’est dommage que certains artistes aujourd’hui pensent l’inverse…
Ses premiers mots sont… « New York FUCKING City!!! ». À la suite de quoi, elle nous annonce être célibataire, car son mec a osé la quitter : « Don’t you know I eat man, bitch? ». La transition est parfaite pour « Cannibal ». Le titre est couplé avec « Backstabber », durant lequel elle se munit d’un couteau, un possible clin d’œil à notre reine à tous 🔪 Les danseurs enfilent jupette et perruque, tandis que le public chante à tue-tête. La scène est ensuite plongée dans le noir et un son de clocher retentit. Vêtue d’une cornette de bonne sœur et d’une croix autour du cou, Kesha entonne « Raising Hell » et défile tel un mannequin sur un podium. J’ai beaucoup aimé ce morceau en live, le tableau dégageait un petit parfum de blasphème.
L’un des autres moments forts de la soirée est « Take It Off », dans une version survitaminée. Elle retire sa coiffe et la croix qu’elle porte autour du cou. Les danseurs la rejoignent, portant des cagoules à longue tresse, et multipliant les hair-flips. Sur scène, ça part dans tous les sens : j’ai adoré 🤩 Vous pouvez retrouver la vidéo à la fin de l’article. Surexcité, le public lui envoie une tonne de trucs, notamment un jock-strap qu’elle va jusqu’à sentir. Je me demande ce qu’elle fait de tous les vêtements récupérés chaque soir 🤔
Il y a ensuite un court interlude avec uniquement les danseurs qui nous offrent un joli duo contemporain sur « Good Old Days ». Kesha réapparaît assise sur la plate-forme centrale et entame « Eat the Acid », issue de son dernier album. Les lumières sont multicolores et se reflètent sur sa tenue et sur le décor, ça offre un rendu vraiment intéressant visuellement. Pour l’instant, le concert est un sans-faute !
Elle prend la parole pour la première fois la soirée et nous remercie pour l’accueil. Elle explique qu’elle est hyper fière des paroles de « Gag Order », et que pendant des années, elle a essayé de contenter tout le monde, de suivre le mouvement, mais que c’est maintenant terminé. Elle enchaîne sur « Fine Line » en guitare voix. Elle demande ensuite aux spectateurs de choisir le prochain titre. Ça hurle à tout va autour de moi et quand elle dit « Va pour Peace & Quiet ! » j’ai un flashback de 2008 qui me revient en mémoire. Comme il y a déjà une mise en scène de prévue avec des jeux de lumière, une chorégraphie, je me demande vraiment s’il s’agissait d’un vrai choix 😆 En revanche, quand elle enchaîne sur « Happy », il semble que ce soit vraiment impromptu, car son guitariste vient la rejoindre, et l’ensemble fait un peu moins répété.
Elle aperçoit un éventail dans le public : « I need that! ». Elle le récupère, joue un peu avec sur scène et… annonce qu’elle va le garder ! Il rejoindra la collection de vêtements amassés pendant « Take It Off ». Elle retourne s’installer sur la plate-forme pour interpréter « Hit Me Harder », tandis que son danseur exécute avec grâce une série de mouvements tout autour d’elle. Elle disparaît pendant l’interlude « Ram Dass », mais lui reste sur scène.
L’ambiance s’illumine avec « Timber ». Un des danseurs porte un chapeau de cow-boy, l’autre un masque de cheval, et Kesha en petite robe blanche transparente enchaîne une chorégraphie dynamique qui met le feu dans la salle 🔥 C’est clairement l’un des titres les plus plébiscités par les fans ! Elle enchaîne avec une version rock, guitare en main, de « Your Love Is My Drug ». Les deux danseurs font une chorégraphie toute mignonne en arrière-plan. Si je devais trouver un petit défaut au concert, ce serait cette version de « Your Love Is My Drug », elle ne m’a pas énormément plu. J’aurais préféré quelque chose de plus proche de l’original.
Elle explique que la chanson suivante est une requête du public pour cette tournée, mais que pour la chanter il y a une condition : que le public soit le plus bruyant possible ! La foule se fait un plaisir de hurler à pleins poumons. Je suis ravi d’entendre les premières notes de « Die Young », l’un de mes titres préférés de son répertoire 😍 J’étais tombé sous le charme des performances promo à l’époque. Le pont tribal n’est malheureusement pas inclus dans cette version live, très proche de l’originale.
Elle annonce ensuite une mauvaise nouvelle : la chanson suivante sera la dernière de la soirée. Elle remercie son équipe et ses musiciens tandis que démarrent les premières notes de « Blow ». L’ambiance est très sombre, bien différente de l’atmosphère festive de la chanson dont le tempo semble ralenti. Les danseurs lancent d’énormes balles argentées dans le public et multiplient les allers-retours au pas militaire avec Kesha qui ne chante pas les « Blow (Oh-oh-oh-oh-oh-oh-oh) », mais les récite sur un ton monocorde. Je trouve que cela donne une tout autre interprétation de la chanson et j’ai vraiment adoré. La chanson bénéficie d’une longue outro où le gimmick électro est répété en boucle avec des riffs de guitare. On réentend quelques notes du chœur de « Only Love Can Save Us Now ». La boucle est bouclée.
Il reste deux chansons pour le rappel. Kesha revient dans une parure noire et or avec une longue cape pour interpréter « Praying », devenu un classique de sa discographie. L’interprétation est toujours aussi poignante, le public l’accompagne en chœur.
Elle demande à la foule de chanter la dernière chanson avec elle, il s’agit de « We R Who We R » qui a la lourde tâche de conclure la soirée. J’ai posté un court extrait sur Instagram pour les intéressés. Elle invite une belle brochette de drag-queens sur scène, mais malgré ma passion pour RuPaul’s Drag Race, je n’en reconnais aucune 🤨 Je ne sais pas si elles voyagent avec elle ou s’il s’agit de drag-queens locales… La soirée se termine en tout cas dans une ambiance très festive !
Des trois concerts que j’ai vus ce week-end, c’est certainement celui dont je me souviendrai le plus longtemps 👍 Bien que je ne l’écoute pas tous les jours, je trouve que Kesha est vraiment une artiste généreuse sur scène. J’ai adoré la setlist mélangeant tubes et chansons du nouvel album « Gag Order », qui plutôt bien représenté. J’ai été ravi d’entendre autant de titres de ce disque que j’adore. Musicalement, la présence des musiciens apportait un vrai relief, avec des orchestrations réussies comme sur « Tik Tok », « Take It Off » ou « Blow ». Le concert est court certes (1 h 15), mais sans longueurs.
Côté mise en scène, le show m’a surpris par sa sobriété, voire sa noirceur, loin des structures gonflables de carnaval ou de sa mère déguisée en bite. Cela colle à l’univers du nouvel album et j’ai apprécié cette nouvelle direction artistique. Très bavarde, elle a embarqué le public avec elle tout au long de la soirée, moi y compris : l’ambiance était excellente 🤩 Je suis impatient de voir dans quelle direction elle va évoluer désormais, mais quoiqu’il arrive, elle peut être sûre que je serai au rendez-vous. On se quitte avec les photos et les vidéos du concert, et on se retrouve vite sur Facebook, Twitter/X et Instagram. Et si vous aimez Kesha, n’oubliez pas de jeter un œil sur les autres comptes-rendus que j’ai écrit à son sujet en cliquant ici : Kesha.
Setlist : Only Love Can Save Us Now / Tik Tok / Cannibal / Backstabber / Raising Hell / Take It Off / Good Old Days (Interlude) / Eat the Acid / Fine Line / Peace and Quiet / Happy / Hate Me Harder / Ram Dass Interlude (Interlude) / Timber / Your Love Is My Drug / Die Young / Blow / Praying / We R Who We R
Également disponible en vidéo sur YouTube : Take It Off – Timber