16 Septembre 2019 – Lara Fabian : 50 World Tour – Beacon Theatre, New York

Lara Fabian ne fait pas les choses à moitié ! Elle a en effet choisi New York pour lancer sa grande tournée d’anniversaire, intitulée « 50 World Tour » 🎂. J’étais assez curieux de découvrir le show, car c’était la première fois que j’avais l’occasion de la voir en concert avec son répertoire anglophone : j’étais loin de me douter de ce qui m’attendait ! Amis français, notre chère Lara sera en tournée chez vous dès le mois de janvier prochain : je pense que les lignes qui suivent vous donneront un petit aperçu de ce qui vous attend !

Le concert a lieu au Beacon Theater. C’est ma première fois là-bas : la salle est magnifique ! Il reste énormément de billets à vendre et malgré tous mes efforts : je ne réussis pas à me faire upgrader. Je prends donc place au balcon, et j’observe la scène : une chaise en plastique, deux synthétiseurs, et un rideau à lamelles ? Je suis dubitatif, mais… j’y crois encore, comme dirait l’autre. Avec des tickets oscillant entre 100 et 350 $, on était en droit d’espérer un peu plus. Certains doivent l’avoir mauvaise en orchestre. Il n’y a pas de première partie, on peut donc entrer dans le vif du sujet !

L’introduction démarre par « Le Secret », sous sa forme instrumentale. On entend Lara lire un texte écrit à partir du nom de ses chansons : « Se dire je t’aime, crier de tout notre cœur Alléluia et proclamer haut et fort la différence ». C’est un peu poussif, mais ce qui me choque le plus, ce sont les fautes d’orthographe dans les titres qui sont projetés en parallèle sur le rideau : « Je crois encore », « Quand ju ne chantes pas », etc. Personne n’a donc vérifié le montage avant la première 🤷‍♂️ ? Ça commence vraiment bien. À la fin de la vidéo, Lara apparaît par transparence derrière le rideau et entre en scène sur « Adagio », en version italienne.

Pour cette tournée, Lara s’est entourée d’un pianiste et de trois choristes. Où sont les musiciens, me direz-vous ? C’est bien là tout le problème. Il n’y en a pas 😐. La musique est diffusée via une bande préenregistrée – ce sont des versions studio tout simplement – ce qui donne un côté très plat à l’ensemble. Sur « Adagio », ça ne pose pas encore trop de problèmes : les choristes ajoutent du relief à l’interprétation de Lara. J’ai d’ailleurs plutôt bien aimé cette ouverture 👍.

Lara est jolie comme tout, elle porte une élégante tenue noire. Lorsque la chanson se termine, elle s’assoit sur la chaise en reprenant la pose de l’affiche : c’est un petit clin d’œil appréciable. Malgré l’absence de musiciens, je suis plutôt rassuré par le début du concert, mais les choses vont vite se compliquer. Elle enchaîne sur « Alléluia » dont les arrangements au synthé me laissent sans voix : on dirait une mauvaise version karaoké 😅. C’est vraiment cheap !

Sur l’écran s’affiche « Acte 1 : Passion ». Lara s’assoit sur la chaise, et démarre « Je Me Souviens ». Elle en chante un bref extrait avant de nous parler de ses débuts, de son père et de l’Eurovision évidemment… Un souvenir qu’elle accompagne d’un court passage de « Croire ». Elle s’exprime en français et en anglais, parfois elle commence une phrase dans une langue pour la finir dans une autre. Ce qui ne rend pas le récit très facile à suivre ! Elle nous propose de remonter le temps et de redécouvrir quelques-unes de ses premières chansons avec un medley incluant « J’ai Zappé », « Le Jour Où Tu Partiras » et « Leïla ». S’il y a des curieux, la vidéo est disponible sur YouTube ou à la fin de l’article.

Dans la salle, quelques francophones lui crient « On t’aime Laraaa ! », mais on est quand même loin de l’effervescence des salles françaises… Elle continue le tour de son répertoire québécois en interprétant « Tu T’en Vas », puis rend hommage à ses parents ; avec une reprise guitare-voix (sans guitariste évidemment 💁‍♂️) de « Take Me Home, Country Roads » pour son père et « Perdere L’amore » pour sa mère. Bon, à ce moment-là du concert, j’attends qu’elle passe à la vitesse supérieure. Le Québec, ses débuts, toussa, je pense qu’on a compris 😒.

Sur l’écran s’affiche « Acte 2 : Ascension » : ouf, on enchaîne enfin ! Elle reprend « Je Me Souviens » avec les choristes en guise de transition. Elle raconte maintenant sa rencontre avec le producteur qui lui a donné sa chance, et parle de la chanson qui a tout changé pour elle. Dans ma tête, je me dis : super, elle va enfin rechanter « Tout ». Ça fait des années qu’elle ne l’a pas faite, c’est l’occasion ou jamais ! Manque de bol, elle nous claque une version fadasse de « La Différence », que personnellement, je ne peux plus encadrer ! Mais ce n’est rien comparé à ce qui arrive : un remix électro de « SI Tu M’aimes » que je serais incapable de vous décrire, puis l’inévitable « Je Suis Malade », dont je me serais bien passé également 🥱. Cette dernière chanson bénéficie d’ailleurs d’un semblant de mise en scène : Lara, assise sur sa chaise en plastique, joue avec un drap blanc, qu’elle tient contre elle et serre fort. Je n’ai pas compris la signification, mais je peux vous dire en revanche que ça marque la fin de première partie du spectacle. C’est l’heure de l’entracte !

Pour le moment, je suis mitigé. Déçu par l’absence des musiciens évidemment, mais surtout par les arrangements musicaux des chansons qui rendent l’ensemble de son répertoire complètement fade. Et puis, je suis aussi un peu contrarié par cette setlist qui se concentre exclusivement sur les titres du début de sa carrière. Est-ce qu’elle va condenser le reste en une heure ? Est-ce qu’elle a prévu trois heures pour avoir la possibilité de chanter des chansons de toutes les époques ? Je m’interroge 🤔. Et puis bon, côté mise en scène, on se fait que même chier… Alors j’espère que ça va finir par démarrer !

En ouverture de la deuxième partie, Lara nous offre une autre version électro-cheap d’un de ses anciens titres : « Saisir Le Jour », 1994. Je ne comprends pas son délire 🤨. À ce moment-là de la soirée on devrait déjà être beaucoup plus loin dans sa discographie. Elle a troqué son ensemble noir pour une longue veste blanche. Niveau look, je n’ai rien à dire : c’est joli, c’est classe, on est loin du combo t-shirt/jean de la tournée « Ma Vie Dans La Tienne ».

« Acte 3 : Transformation ». Lara nous raconte que cette soudaine célébrité, avec tout ce qu’elle comporte de bon et de mauvais, la finalement poussée à se concentrer sur ce qui est important, se retrouver et grandir. Elle enchaîne alors sur l’un de mes titres favoris de son répertoire « J’y Crois Encore ». Moi, à ce moment-là du spectacle, je n’y crois plus du tout 😕. Tout est plat : l’interprétation, les arrangements, la mise en scène. Il ne se passe rien… J’ai une lueur d’espoir lorsque démarre « Aimer Déjà ». Je suis fan de « Nue » – je pense que c’est son plus bel album à ce jour – et elle choisit de nous offrir un medley de quelques titres de ce disque ; en y incluant « Parce Que Tu Pars » qui est une merveille et « Immortelle ». Sur le papier, avouez que ça vend du rêve ! En réalité, les choristes viennent ajouter une surcouche de voix, en chantant « Tout » par-dessus celle de Lara ce qui donne une espèce de cacophonie qui gâche un peu ce joli cadeau… J’espère qu’elles seront mises en retrait sur les prochaines dates afin que les spectateurs puissent apprécier ces trois magnifiques chansons.

Les 3 filles entament ensuite un extrait de « Ici » alors que l’image de Maurane, qui nous a quittés l’année dernière, est à présent projetée sur scène. Pour lui rendre hommage, Lara nous offre une très jolie version de « Tu Es Mon Autre » ainsi que la reprise de « Sur Un Prélude De Bach ». C’est pour moi l’un des moments les plus sincères du concert, j’y ai pris beaucoup de plaisir 👍. Il y a ensuite un vrai tournant dans la soirée. Elle reprend son récit et nous explique que la chanson qui suit lui a ouvert les portes d’un nouveau pays et d’une nouvelle culture. Je pense aux États-Unis évidemment, avec « I Will Love Again », mais je fais fausse route. Et je fais fausse route depuis le début…

Le titre dont je parle, « Lyubov Pokhozhaya Na Son » (extrait de l’album « Mademoiselle Zhivago ») lui a ouvert les portes de la Russie, et plus généralement des pays de l’Est. Et en entendant l’euphorie dans la salle quand la chanson démarre, je comprends que ce concert : il n’est pas pour les expatriés français, pas plus que pour les Américains : il est pour le public russe ! Ça m’a été confirmé à la fin du spectacle, lorsque j’ai découvert toutes les affiches publicitaires en russe, disséminées un peu partout dans les couloirs. Standing ovation pas bien méritée à la fin de la performance, dont elle ne profite pas réellement d’ailleurs, car la chanson suivante, « Je Suis A Toi », démarre dans la foulée.

Au départ, je pense que c’est un interlude, car Lara se dépêche de rejoindre les coulisses. Mais quelques secondes plus tard, les choristes reviennent sur scène, suivies de près par Lara, qui reprend le fil de la chanson. Les projections sur le rideau sont assez sympas et créent une ambiance plutôt moderne qui colle bien au morceau. Les bonnes nouvelles continuent puisqu’elle enchaîne sur « I Will Love Again », un titre extrêmement apprécié des fans. Et puis, c’est le flop 👎. La nouvelle version ne décolle pas… pire encore, Lara s’installe derrière un pied micro pour interpréter la chanson. Je ne vous mens pas ! Il y a un extrait vidéo qui vous attend à la fin de l’article. Le public applaudit, mais je pense que c’est plus par politesse qu’autre chose.

 « Acte 4 : Émancipation », qu’elle démarre en nous expliquant qu’elle a trouvé l’amour, ce qui lui permet d’enchaîner tout logiquement sur « Par Amour ». Après quelques remerciements de circonstance à toute l’équipe qui l’a aidée à concevoir le spectacle, Lara se lance dans une version ensoleillée de « Humana ». C’est la première fois que j’ai l’occasion d’entendre l’originale, car les fans francophones ont pris la mauvaise habitude de la transformer en ode à leur déesse : « On parle de toi, Humana » -> « On parle de toi, toi Lara ». J’apprécie. Et puis, en toute honnêteté, cette version est réussie.

C’est le rappel et avant de me laisser le temps de faire la liste de tout ce qui n’allait pas dans le concert, la troupe revient sur scène pour interpréter « Je T’aime » en guise de final. La célèbre expression se retrouve projetée dans toutes les langues sur le rideau du fond. J’espère qu’il n’y a pas autant de fautes d’orthographe que pour l’introduction ; en français en anglais, ça allait ! La version est plutôt réussie, et permet de clôturer le concert sur une note positive. Lara quitte la scène après un dernier signe de la main.

Il y a tant de choses dont on doit parler en conclusion ! La première, c’est évidemment de ce sentiment de déception qui émane de la soirée. Il faut dire la vérité, ce n’était pas à la hauteur d’une tournée anniversaire 😔. Elle avait l’occasion de faire honneur à un répertoire qu’elle a trop souvent dénigré et elle a raté le coche, une fois de plus. Tout d’abord, avec une setlist bâclée : ses 3 premiers albums sont surreprésentés (en omettant quand même l’un des plus grands tubes « Tout »), et le reste passe tout simplement aux oubliettes. Moi qui m’attendais à entendre son répertoire anglais, j’ai été servi (« Love By Grace » c’était le minimum bordel de merde 😒). Ensuite, il faut parler de l’absence des musiciens et de l’atrocité des arrangements musicaux. Comment a-t-on pu en arriver là 🤷‍♂️ ? Je ne peux pas concevoir qu’un artiste puisse décider de se passer de musiciens… pour nous proposer ça. A-t-elle vraiment écouté ce qu’étaient devenues ses chansons ?

Un petit mot aussi sur l’interprétation : pour moi, elle n’y a pas mis de cœur, elle n’a même pas essayé de performer : résultat = je n’y ai pas cru 👎. Si l’artiste ne prend pas de plaisir à être sur scène, comment voulez-vous que le public s’y retrouve ? Alors vous allez me dire que ce n’est pas vrai, qu’elle a toujours été sincère, blablabla. Si je résume le spectacle rapidement : elle monte sur scène, elle raconte son histoire, elle s’en va. À quel moment est-ce qu’il y a une réelle interaction avec le public ? C’est EXACTEMENT le même reproche que j’avais fait à la tournée de 2010 avec les hologrammes : tout est écrit d’avance, elle n’a aucune marge de manœuvre pour s’exprimer autrement que par les textes qu’elle a écrits et appris. C’est tellement dommage.

Et quand je regarde en arrière, je me dis que je n’ai jamais vraiment été touché par « Lara Fabian sur scène ». J’adore ses disques, j’aime ses chansons : je trouve que c’est une artiste qui se renouvelle et qui essaie toujours de nouvelles choses. Mais en live, je n’y crois pas 😕. J’aurais aimé avoir l’occasion de dire une fois : « Elle m’a eu la garce ! ». Et je pensais qu’avec cette tournée anniversaire, c’était dans la poche. Raté !

Vu l’accueil en demi-teinte qui lui a été réservé cette année aux États-Unis : je ne crois pas qu’elle se risque à revenir de sitôt. J’ai sans doute été un peu sévère, mais c’est ma façon d’exprimer ma déception face à une artiste que j’aime et qui n’a pas été capable de m’apporter ce que j’attendais. On termine avec les photos et les vidéos du concert ! Je suis curieux d’avoir d’autres avis sur le spectacle, alors n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram ! Vous pouvez également découvrir les comptes rendus que j’ai consacrés à Lara Fabian, de 2005 à ce jour, en cliquant sur le hashtag #LaraFabian.

Setlist : Adagio / Alléluia / Croire / J’ai Zappé / Le Jour Où Tu Partiras / Leïla / Tu T’en Vas / Take Me Home, Country Roads / Perdere L’amore / La Différence  / Si Tu M’aimes / Je Suis Malade / Saisir Le Jour / J’y Crois Encore / Aimer Déjà / Parce Que Tu Pars / Immortelle / Tu Es Mon Autre / Sur Un Prélude De Bach / Lyubov Pokhozhaya Na Son / Je Suis À Toi / I Will Love Again / Par Amour / Humana / Je T’aime

Également disponible en vidéo sur YouTube : Medley « J’ai Zappé / Le Jour Où Tu Partiras / Leïla » – La Différence – Extraits « J’y Crois Encore / I Will Love Again / Humana / Je T’aime »