7 Mai 2022 – Jon Batiste : American Symphony – Carnegie Hall, New York
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais si vous avez vu le film d’animation de Pixar, « Soul », alors vous l’avez déjà entendu jouer ! 🎹 Récompensé par l’Oscar de la meilleure musique de film, Jon Batiste a aussi remporté cinq prix lors de la dernière cérémonie des Grammy, dont celui de l’album de l’année pour « We Are » 👏 Ce soir, il présente « American Symphony » en avant-première au Carnegie Hall, un spectacle qu’il a imaginé comme un hommage aux artistes qui ont façonné l’histoire de la musique américaine, tels que Duke Ellington et Nina Simone.
Je ne vais pas écrire un compte-rendu tel que je le fais habituellement, mais je vais essayer de vous en dire un peu plus sur la création (en réutilisant les mots de Jon Batiste lui-même) et puis tâcher de vous donner un avis sur la soirée. Je pense que l’exercice va être périlleux 😅
La vision de Jon Batiste concernant ce concert, c’était de réimaginer et redéfinir la musique symphonique. À quoi ressemblerait une symphonie si elle était inventée aujourd’hui aux États-Unis ? Pour répondre à cette question, il a choisi une ligne directrice simple : « Que signifie réellement être Américain ? » 🗽
Partant du constat que l’Amérique est une société « irrévocablement composite », il a décidé d’imaginer le spectacle en évoquant la diversité du monde et sa mutation. Il explique lui-même que la partition est faite pour évoluer : chaque musicien qui y prend part pourra l’améliorer et la modifier en fonction de ses envies.
American Symphony commence par une ouverture et s’organise en quatre mouvements : « Capitalisme », « Intégrité », « Globalisme », « Majesté ». Il y a deux thèmes musicaux qui reviennent tout au long du concert : celui du jour et de la nuit, et celui de l’ancien et du nouveau. Il faut imaginer le spectacle comme une épopée au cœur de l’histoire américaine. Et quand j’y repense, cela faisait vraiment penser à une bande originale de film !
Mais ce n’est pas tout. En matière de diversité, la filiation africaine est évoquée grâce à la section rythmique qui puise son inspiration dans le jazz de La Nouvelle-Orléans, mais Jon Batiste a également laissé une place de choix aux populations indigènes d’Amérique. Utilisant les nouvelles technologies, il a aussi inclus des sons plus contemporains dans sa partition, comme des sirènes de pompiers… Un plaisir pour les oreilles😆
Vous allez finir par me demander : mais au fait, est-ce que c’était bien ? Je ne vais pas vous mentir : je n’ai pas été transcendé par ce que j’ai vu et entendu. Je savais à quoi m’attendre, mais j’étais aussi venu pour le voir performer, et malheureusement : il n’a pas chanté et n’a que très peu joué de piano. Il s’est beaucoup baladé sur scène jouant le maitre d’œuvre de cette création et je n’ai pas retrouvé la ferveur et l’énergie que j’avais adorées quand je l’avais découvert.
J’ai aimé certaines des mélodies, mais je suis passé à côté d’une bonne partie du spectacle à cause du côté un peu trop expérimental de la chose, parfois à la limite de la cacophonie (j’ai posté un extrait un peu plus bas). Je n’étais pas venu au Carnegie Hall pour entendre un ballet de sirènes de pompier : j’ai juste à sortir de chez moi pour ça 😆 Ça m’a vraiment fait penser à la bande originale d’un film, mais sans les images… Et ce n’est pas ma came.
J’ai aussi été perturbé par le choix de la première partie : Chris Spencer, acteur américain, qui a ouvert la soirée avec un sketch sur sa femme…. Quel est le rapport avec tout ça ?! Puis le fait que les lumières de la salle soient restées allumées tout le long de la représentation m’a empêché de vraiment « entrer » dans le spectacle : il n’y avait pas d’avant et d’après. Jon a d’ailleurs fait son apparition par le public avant de nous expliquer que de nombreuses forces avaient tenté d’entraver le concert et que c’était une vraie chance de pouvoir enfin le jouer.
Je sais maintenant que ce type de soirée n’est pas fait pour moi, mais j’espère toujours le voir se produire sur scène avec son album « We Are » qui est une merveille absolue. En revanche, je ne veux plus entendre parler de symphonie pour les 10 années à venir 😂 Comme je n’ai pas d’extraits vidéo à vous proposer, je vous offre un petit passage audio que j’ai choisi avec beaucoup de soin 😈Le spectacle semble avoir été capté officiellement donc si vous êtes intéressé, restez connectés, car je mettrais l’article à jour dès qu’un lien sera disponible ! En attendant, allez streamer « We Are » et rejoignez-moi sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram pour qu’on puisse en bavarder ensemble !
Setlist : Overture / Capitalism / Integrity / Globalism / Majesty
Extrait « American Symphony » par Jon Batiste