22 Septembre 2021 – Fugees : The Score 25th Anniversary Tour – The Rooftop at Pier 17, New York
Lauryn Hill, Wyclef Jean et Pras Michel ont annoncé la reformation des Fugees pour célébrer les 25 ans de leur album culte « The Score » sur scène. Ils traverseront les États-Unis, mais aussi l’Europe en passant par Londres et Paris en décembre prochain. Mais ce soir, ils se produisent à New York City pour leur premier concert ensemble en 15 ans. Il s’agit d’un showcase exceptionnel organisé en partenariat par Global Citizen et Live Nation.
L’ouverture des portes est prévue pour 18 heures, c’est l’heure à laquelle nous partons de la maison. Une fois sur place : la surprise est de taille. La file d’attente fait le tour du bâtiment… et plus encore ! Il va être difficile d’être à l’intérieur avant 19 heures, horaire auquel le show est censé commencer (LOL). On progresse difficilement jusqu’au contrôle du passe sanitaire, puis des tickets, puis des sacs. Nous laissons ensuite nos téléphones dans des pochettes Yondr scellées, même si curieusement j’ai pu garder mon appareil photo (LOL²). Une fois sur le toit du building, il n’y a pas grand-chose à voir mis à part la scène… qui restera vide pour un bon moment encore.
C’est DJ Reborn qui a la lourde tâche d’occuper les spectateurs, dont l’énergie s’épuise au fil des morceaux. C’était TRÈS long. Je savais que la ponctualité n’était pas le point fort de Lauryn Hill, mais je n’avais jamais eu l’occasion d’en faire l’expérience. Il est plus de 22 heures lorsque les choses se débloquent enfin. Les musiciens s’installent doucement, il y a plus d’une vingtaine de personnes sur scène ! Je ne m’attendais pas du tout à une formation comme celle-ci. C’est canon !
Le trio fait son entrée à 22 h 07 pour être exact. Lauryn Hill, vêtue d’une robe rouge à volant et lunettes noires vissées sur le nez, arrive accompagnée de Wyclef Jean et Pras Michel, avec près de 3 heures de retard. C’est avec « The Score » qu’ils ouvrent le bal, suivi de « How Many Mics ». La foule est en délire et a déjà oublié l’attente interminable. Dans le public, de nombreux guests sont venus applaudir le groupe : Chris Martin de Coldplay, Busta Rhymes, ou encore Miguel sont de la partie.
Comme pour le concert de Kesha, le son n’est pas très bon… mais cela n’empêche pas les spectateurs d’être extatiques sur « Zealots » et « Fu-Gee-La ». Nous sommes déjà à la moitié du set et pour moi c’est à ce moment-là que le show commence réellement. Wyclef Jean prend la parole pour aborder l’horreur que vivent les demandeurs d’asile haïtiens en ce moment aux États-Unis. Il fait référence aux photos et vidéos des migrants fouettés par des Texans à cheval, encerclant les gens comme du bétail avec un lasso. « Les Haïtiens ne devraient pas vivre comme ça ! Président Biden, je veux que vous me fassiez une faveur : donnez aux Haïtiens un laissez-passer comme vous l’avez fait avec les personnes venant d’Afghanistan », en demandant ainsi à l’annulation de la politique d’immigration bloquant les haïtiens à la frontière. Il nous offre ensuite un freestyle dont il me sera difficile de faire un résumé.
Il passe ensuite la parole à Lauryn Hill qui décide de ne pas faire le titre prévu (« Nobody »), mais plutôt de parler du groupe. « Le destin a voulu que nous nous rencontrions, le destin a voulu que nous fassions des tournées et le destin a voulu que nous inspirions des gens » en racontant brièvement l’histoire « compliquée et belle » du groupe. Elle explique qu’après « The Score », elle a eu besoin de faire une pause : « Je devais faire l’expérience de la jeunesse qui m’a manqué ».
Elle demande ensuite au chef d’orchestre de lancer « Killing Me Softly With His Song » qu’ils enchaînent avec « Ready or Not », à découvrir en vidéo à la fin de l’article. Les deux tubes mettent une ambiance absolument dingue. C’est ce que j’attendais de voir depuis le début de la soirée. Avant la dernière chanson, Wyclef Jean demande au public d’allumer les téléphones portables. Le seul hic, c’est qu’ils sont enfermés dans les pochettes Yondr. Quelques briquets s’allument malgré tout et le show se termine en douceur sur « No Woman No Cry ».
Que dire de ce tout premier concert ? N’étant pas un fan inconditionnel du groupe, je ne sais pas vraiment de quoi ils sont capables en temps normal, mais… j’ai trouvé l’ensemble un peu foutoir. Surtout la première moitié du show. Lauryn Hill et Wyclef Jean craient beaucoup, et Pras m’a semblé en retrait tout au long de la soirée. Avec un peu de rodage, ça devrait aller mieux. Côté setlist, c’était court, mais finalement, avec le retard, j’étais content que ça se termine « vite ». Musicalement, c’était très chouette : je n’imaginais pas qu’ils monteraient sur scène accompagnées d’une vingtaine de musiciens. C’était le gros plus de la soirée et s’ils font la même chose sur la tournée, le public en aura pour son argent.
La communication avec les spectateurs et l’ambiance étaient top : on sent qu’ils sont dans leur élément et qu’ils se respectent mutuellement. Les fans étaient clairement extatiques de les revoir ensemble. Maintenant, est-ce que cela va suffire pour remplir les salles ? Entre leur réputation sulfureuse, le prix des places, et surtout le fait que les concerts soient dans quelques semaines : ça me semble être un pari difficile. J’étais malgré tout content d’être à ce premier concert donné en 15 ans. Je ne pense pas assister à la tournée, mais je suis certain que tous ceux qui le feront passeront un agréable moment. Des extraits du show seront diffusés sur la chaîne YouTube du Global Citizen, donc restez connectés avec moi sur Facebook, Twitter et Instagram.
Setlist : The Score / How Many Mics / Zealots / Fu-Gee-La / Freestyle / Killing Me Softly With His Song / Ready or Not / No Woman, No Cry
Extraits du concert des Fugees à New York (2021)