
3 Décembre 2025 – CHESS – Imperial Theatre, New York (2025)
J’ai vu les affiches de CHESS partout à New York et au début, je pensais que c’était un revival random comme il y en a chaque saison. Puis j’ai appris que la musique avait été écrite par Benny Andersson et Björn Ulvaeus, nos amis d’ABBA. Le spectacle avait floppé en 1988 lors de son arrivée à Broadway, notamment à cause d’un livret complètement incompréhensible. La version 2025 promet un texte entièrement repensé et une approche plus moderne de l’histoire, c’était donc le moment parfait pour le découvrir 😊
L’intrigue nous replonge en pleine guerre froide, où un simple match d’échecs devient une bataille diplomatique mondiale. Sur l’échiquier, un champion américain affronte son rival soviétique, tandis que la CIA et le KGB tentent de manipuler le résultat du match pour influencer l’équilibre politique. Et au milieu de tout ça, une histoire d’amour vient compliquer la partie. En gros, c’est l’Amérique contre l’URSS, dans un jeu qui dépasse largement la table d’échecs.

Je n’ai pas vu la version originale, mais cette nouvelle mise en scène ajoute un narrateur extérieur qui brise le quatrième mur et remet toutes les situations dans leur contexte. J’ai trouvé l’histoire assez facile à suivre, mais mon gros problème est que je ne me suis jamais senti impliqué. On reste sur un mélange de stratégie politique, de tensions Est/Ouest et de coups bas entre services secrets, avec quelques références modernes pour alléger un sujet très lointain pour nous. L’histoire avance, coche ses cases, sans jamais créer de vrai enjeu pour le spectateur et c’est dommage. Les personnages ne sont même pas attachants 🤷
Heureusement qu’il y a la musique ! La bande originale est très certainement la grande force du spectacle, avec cette patte ABBA reconnaissable entre mille. On retrouve avec plaisir quelques harmonies et gimmicks du groupe dans les chansons du musical, et c’est évidemment une joie d’entendre les titres joués par un orchestre de 18 musiciens. Certaines chansons fonctionnent super bien, comme « Nobody’s Side » (ma préf’ 😍), « One Night in Bangkok » ou encore la chanson du narrateur « Opening Ceremony », maintenant appelée « The Arbiter ». Musicalement, c’est solide et efficace. J’ai même relancé quelques titres ce matin, ce qui n’arrive pas souvent après un show !

La mise en scène est… minimaliste. Le décor repose sur une estrade en hauteur qui fait le tour du plateau, et où les musiciens sont installés. Le reste est volontairement vide. Quelques bancs pour dire que, deux ou trois accessoires… et c’est à peu près tout. L’exception notable, c’est « One Night in Bangkok », où les lumières se densifient, où la troupe bouge davantage et où le tableau est enfin un peu plus habillé, notamment par des panneaux lumineux. Il y a aussi un écran au fond avec des projections vidéo (faux extraits d’interviews, images d’archives). Ça ajoute un peu de texture à l’ensemble.
Les éclairages suivent un code couleur limpide : bleu pour les Américains, rouge pour les Soviétiques. C’est clair, lisible, efficace, mais aussi pas inoubliable. Côté costumes, on reste sur du contemporain très simple – vous les verrez sur les photos – tenues sombres, ensemble en gris avec un petit tissu rouge ou bleu selon le camp. Bon, après c’est la guerre froide vous allez me dire ! 😅 Le show mise plus sur la performance que sur le visuel, mais parfois, j’aurais aimé voir un peu plus de choses sur scène.

Il y a trois rôles principaux, portés par Aaron Tveit, Lea Michele et Nicholas Christopher… enfin, normalement. Le soir où j’y étais, Nicholas Christopher, qui joue le champion soviétique, était remplacé par Sean MacLaughlin. Et honnêtement, ça a été l’une des performances les plus applaudies de la soirée. On n’aurait pas dit que c’était sa première date. Il devait être terrifié ! La troupe est complétée par un ensemble de comédiens assez large qui incarne alternativement les deux camps. Globalement, les comédiens s’en sortent très bien vocalement, même si je n’ai pas vraiment senti d’alchimie entre eux. Le seul qui crée du lien avec la salle, c’est le Narrateur / l’Arbitre, Bryce Pinkham. Il brise constamment le quatrième mur, relance l’énergie dès qu’elle faiblit, apporte un humour pince-sans-rire qui fonctionne très bien dans ce cadre. Ce n’est pas la voix la plus impressionnante du cast, mais c’est clairement le comédien qui a le plus de présence.
Le rythme est inégal. Le premier acte passe vite. Le deuxième acte, en revanche, se répète beaucoup : mêmes conflits, mêmes manipulations, même dynamique… j’ai fini par décrocher. Le public, lui, semblait très attentif. Applaudissements réguliers, belle réaction pour le final : les spectateurs ont clairement apprécié la performance générale.

En sortant de CHESS, je me suis dit que j’étais content d’y être allé, surtout pour entendre cette partition signée par le tandem Benny & Björn qui reste, de très loin, ce que le spectacle a de plus réussi 👍 Il y a de vrais beaux moments vocaux, un narrateur qui est super drôle, mais l’ensemble reste trop désincarné pour que ça fonctionne pleinement. L’histoire ne m’a pas touché, la mise en scène minimaliste finit par tourner en rond, et le deuxième acte répète un peu trop les mêmes enjeux pour maintenir la tension. Je ne me suis jamais senti impliqué dans l’histoire et c’est dommage.
Au final, je ne regrette pas d’avoir le show, mais je ne le recommanderais pas à tout le monde. Si vous aimez le style ABBA ou les musicals des années 80, vous trouverez sûrement de quoi vous faire plaisir, parce que la musique est vraiment solide. Si vous cherchez une intrigue prenante ou un spectacle qui vous fera pleurer, il y a mieux à voir à Broadway en ce moment. Pour terminer, je vous propose de me rejoindre sur Facebook, X et Instagram et vous invite à découvrir les autres comédies musicales auxquelles j’ai assisté en cliquant ici : #Broadway.
Extraits « CHESS »
