19 Septembre 2024 – Cabaret at the Kit Kat Club – August Wilson Theatre, New York (2024)
Après avoir exploré les multiples facettes de Broadway au fil des ans, j’ai enfin franchi les portes du légendaire Cabaret 🎭 Cette nouvelle version, installée au August Wilson Theatre, propose une mise en scène immersive signée Rebecca Frecknall. Le casting vient d’être renouvelé avec l’arrivée d’Adam Lambert et d’Auliʻi Cravalho, tous deux faisant leurs débuts sur les planches.
Cabaret nous plonge dans le Berlin des années 1930, à l’aube de la montée du nazisme. L’histoire suit Clifford Bradshaw, un jeune écrivain américain venu chercher l’inspiration dans la capitale allemande. Son chemin croise celui de Sally Bowles, une chanteuse britannique exubérante qui se produit au Kit Kat Club. Le cabaret est un îlot de liberté et de décadence où les artistes et les clients semblent encore à l’abri des tensions politiques qui grondent à l’extérieur. Alors que Cliff et Sally se laissent entraîner dans la vie insouciante du club, la réalité politique rattrape peu à peu leur bulle de bonheur. Mais jusqu’à quand pourront-ils ignorer la montée du fascisme qui transforme inexorablement leur monde ? 🧐
Avant d’assister au spectacle, je ne savais pas qu’il abordait un sujet aussi sérieux que la montée du nazisme en Europe dans les années 30. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la manière dont le cabaret devient une métaphore des bouleversements politiques extérieurs. Le contraste entre un début festif et une seconde partie beaucoup plus sombre reflète parfaitement ce changement. Au-delà de la relation entre Cliff et Sally, c’est l’ambiguïté morale des personnages qui donne toute sa force au spectacle : tous seront forcés de faire des choix à un moment donné, et pas forcément ceux que l’on attend d’eux. Malgré quelques longueurs, j’ai trouvé que le spectacle laissait une impression forte, et c’est là l’un de ses plus grands atouts 👏
La bande originale, bien que parfois inégale, regorge de morceaux iconiques : « Willkommen », « Mein Herr », « Money » (merci Dalida), et bien sûr « Cabaret ». Les numéros d’ouverture et de clôture sont particulièrement réussis, et globalement, j’ai trouvé les scènes d’ensemble plus marquantes que les solos.
La mise en scène de Rebecca Frecknall est totalement immersive. Le August Wilson Theatre a été transformé pour ressembler à un cabaret, avec des serveurs et danseurs interagissant avec les spectateurs avant le début du spectacle. La scène principale, circulaire, est entourée par le public, créant une proximité presque intime avec les acteurs. Peu d’éléments de décor sont utilisés, mais l’éclairage joue un rôle clé, oscillant entre des tons chauds et festifs pour les scènes de cabaret, et des lumières froides et menaçantes lors des moments plus dramatiques.
Les costumes, conçus par Tom Scutt, sont très réussis et ce que j’ai particulièrement aimé, c’est qu’ils soulignent subtilement l’évolution des personnages face à ce que le monde traverse 👌 Le maquillage, quant à lui, accentue bien sûr le côté androgyne des artistes du Kit Kat Club, avec encore une fois des choses beaucoup plus neutres dans la deuxième partie du spectacle.
Le casting actuel est mené par Adam Lambert dans le rôle de l’Emcee, et Auli’i Cravalho dans celui de Sally Bowles. Après avoir visionné quelques extraits des performances d’Eddie Redmayne et Gayle Rankin, je dois dire qu’Adam Lambert apporte une nouvelle énergie au personnage. Son interprétation, chaleureuse dès les premières minutes, rend sa transformation au second acte d’autant plus marquante. Vocalement, il est impeccable, presque hypnotique. Je l’ai adoré dans ce rôle 🥰 En revanche, j’ai été moins convaincu par la prestation vocale d’Auli’i Cravalho, qui m’a paru plus crier que chanter, notamment sur « Don’t Tell Mama ».
Avec ses 2 h 45 de spectacle, Cabaret m’a semblé parfois un peu long, mais étrangement le public est resté captivé du début à la fin. À la sortie, les spectateurs ne tarissaient pas d’éloges ! Il faut dire que c’est une expérience plus qu’une simple comédie musicale. Dès l’entrée, l’atmosphère est plantée avec un shooter de schnaps offert aux spectateurs, et comme tout le théâtre est mis en scène : on se sent complètement immergé dans cet univers si particulier.
Cabaret m’a profondément surpris, ou plutôt… marqué. L’ambiance sombre m’a laissé une impression forte : j’ai eu du mal à me détacher des images du final dans les jours qui ont suivi. Malgré quelques longueurs, notamment dans le premier acte, peu de productions m’ont laissé une impression aussi marquante. Je suis ravi d’avoir enfin pu y assister, d’autant plus avec le nouveau casting : Adam Lambert est extraordinaire dans le rôle principal, et la mise en scène immersive rend le spectacle vraiment unique à Broadway.
Je vous recommande Cabaret si vous cherchez plus qu’un simple divertissement et que vous êtes prêt à plonger dans les sombres souvenirs de l’Allemagne nazie car c’est définitivement l’un des spectacles les plus audacieux et ambitieux de Broadway actuellement ! Si vous avez d’autres envies, jetez-un œil sur mes autres articles consacrés #Broadway et rejoignez-moi sur Facebook, Twitter et Instagram !
Extraits « Cabaret at the Kit Kat Club »